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Dr. Lotte LUCAS-BEYER, élève de Fritz Krüger, école hambourgeoise des mots et des choses

Lotte LUCAS-BEYER

16 mars 2024.

Source : Photothèque du Museum am Rothenbaum. Hambourg. markk-hamburg.de

Lotte Lucas-Beyer (1er septembre 1902 – 1944), est fille de libraire et d’une santé fragile. Elle apprend le français par correspondance épistolaire avec Marc Lesbordes, qui vit sous le même toit que son cousin Bernard Manciet (1923-2005). Etudiante à l’Université de Hamburg, Lotte est remarquée par Fritz Krüger qui dirige sa thèse sur le paysan des forêts des Landes de Gascogne. En droite ligne de son Directeur de thèse, Lotte vient enquêter « an Ort und Stelle » et séjourne chez les familles Lesbordes et Manciet durant l’hiver 1932-1933. Elle découvre Marquèze grâce au livre à l’ouvrage photographique posthume de Félix Arnaudin « Au temps des échasses » et s’y rend avec Bernard Manciet alors âgé de dix ans (voir photo), en passant par le quartier de Haza : elle y prend deux photos de l’airial – façade Est et vue de 3/4 – que son biographe Jean Tucoo-Chala que je remercie

Source : Photothèque du Museum am Rothenbaum. Hambourg. markk-hamburg.de

chaleureusement pour toutes les informations portées dans cet article, a pu obtenir du musée ethnographique de Hambourg (ci-contre). La façade « Est » fut reproduite sous forme de dessin dans la deuxième partie de la thèse. 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lotte, qui étudie l’habitat auquel elle consacre une partie de sa thèse, s’est informée des techniques de construction auprès du père de Bernard Manciet, maître-maçon et auteur de travaux sur l’airial de Marquèze.

 

 

Source : Photothèque du Museum am Rothenbaum. Hambourg. markk-hamburg.de

Krüger publie habituellement les travaux de ses étudiants dans la revue annexe à sa revue principale – voir la liste des titres ainsi publiés par Hamburger Studien zum Volkstum und Kultur der Romanen (HS-VKR).

Mais dans le cas de la thèse de Lotte, c’est très différent : Krüger use de son influence et obtient le financement de la publication des travaux de Lotte, publication particulièrement coûteuse du fait des nombreuses photographies et illustrations qui l’enrichissent, et du fait du recours à de nombreux caractères d’imprimerie spécifiques – signes diacritiques – afin de rendre compte du travail purement linguistique de l’auteure qui a étudié les variations dialectales du gascon – Sabres, Luxey, Saucats notamment – et à qui l’on doit un dictionnaire gascon de 2 677 entrées.

Après avoir publié la première partie de la thèse de Lotte en 1937 dans HS-VKR, Krüger publie l’intégralité des autres chapitres au sein de sa revue principale Volkstum und Kultur der Romanen (VKR), en 1939 puis en 1944.

Cette étude, bien dans l’esprit de l’école des mots et des choses, est un véritable trésor de connaissance qui rend compte de l’état du gascon dans toute sa diversité à la fin des années 30. Elle démontre que Lotte parle le gascon et le français et que la méthode apprise auprès de F. Krüger est opérationnelle, sur le terrain, en situation d’enquête.

Il faut noter enfin qu’en Allemagne, la thèse doit être éditée pour que l’auteur devienne « docteur ».

Jean Tucoo-Chala a rencontré Bernard Manciet en 1975 – il avait alors 52 ans – pour évoquer ses souvenirs d’enfance concernant Lotte Lucas-Beyer. Cette interview est conservée à la sonothèque de l’écomusée sous le n° d’inventaire 1975.3.2.2.

Les travaux du Docteur Lotte Lucas-Beyer dont si peu de traces ont hélas été conservées* sont particulièrement précieux pour la connaissance ethnographique des Landes de Gascogne : je crois que ce sont les seuls travaux que Krüger publie dans leur intégralité et auxquels il consacre intégralement l’ultime volume de la revue VKR paru en 1946 avant que l’administration Britannique n’interdise cette revue et ne démette Krüger de ses fonctions.

En France, nous faisons trop peu de cas des travaux des écoles allemande des mots et des choses, dont pourtant les scientifiques ont abondamment étudié notamment nos régions occitanes. Heureusement, certains travaux ont été traduits et publiés. C’est le cas de Lotte Paret  (1901-1981) à Arrens, édition scientifique par Xavier Ravier et traduction par Eliane Mau. Ce sera bientôt le cas d’un article de Krüger sur l’habitat à Luchon, édition scientifique Pierre Escudé et traduction Eliane Mau.

Machine à écrire d’un modèle proche de celui utilisé pour produire les documents de Lotte Lucas-Beyer

C’est le cas pour Lotte Lucas-Beyer : édition scientifique par Jean Tucoo-Chala, et pour la première partie de la thèse, traduction par Marcelle Richard pour les 12 premières pages, puis Monique Gouyou et parution aux éditions du Cairn. Les premières pages de la seconde partie, dédiées à l’habitat, sont parues au Bulletin de la Société de Borda, année 2023, 148° année, 4° trimestre, n°552, pages 403 à 428.

Marcelle Richard, née Février (1899-1971) professeur de sciences au collège de jeunes filles de Dax de 1924 à 1944, titulaire depuis 1927 d’une diplôme d’études supérieure de  géographie. Son époux Antoine Richard (1890-1947), professeur d’histoire l’ENI de Dax, était en contact avec Lotte Beyer-Lucas, peut être par le biais du syndicat national des instituteurs.

Traductions françaises :

Textes originaux en allemand :

FD d’après une interview de Jean Tucoo-Chala

NDE : On reproche à Krüger ses partis-pris : patriote convaincu, ayant déclaré que les populations du nord de l’Europe sont plus développées que celles du sud, auteur d’un article où il souligne que l’invasion allemande du Nord de la France est cohérente avec ses constats ethnographiques sur la cohérence de l’habitat notamment dans le nord de l’Europe. On lui reproche d’avoir pris la carte du NSDAP dès 1933, et de n’avoir rien fait pour défendre son collègue démis de ses fonctions à l’Université par les cadres du parti.

Je ne prendrai sa défense sur aucune de ces points, qui sans atteindre l’horreur que l’on sait, relèvent de la brutalité du quotidien et des rapports entre universitaire.

Toutefois, ces quelques méfaits n’enlèvent rien à l’extraordinaire ambition de Krüger de décrire et expliquer les faits de langue à l’échelle de la Romania et à l’ampleur de son œuvre : celle qu’il a publiée et celle qu’il a dirigée chez d’autres et qui toutes s’assemblent en un vaste puzzle que seul un bourreau de travail et amoureux des gens et des cultures pouvait entreprendre.

Je rappelle enfin, que Krüger a consacré sa vie aux pays du Sud de l’Europe, qu’il a sillonné avec son épouse, à pied et à cheval, convaincu qu’il était d’être l’un des derniers témoins d’états de langue préservés de la modernité. De quoi nuancer sérieusement le reproche à mon sens très discutable qu’on lui fait d’avoir jugé le nord de l’Europe plus développé que le sud. Quel scientifique n’est qu’objectif dans son travail ?

*Nos efforts pour trouver une photo de Lotte Lucas-Beyer sont restés vains hélas.


Essai de bibliographie des monographies consacrées au français régional du midi, et plus spécialement à celui de la Gascogne, surtout pyrénéenne

Dinguirard, J.-C. 1981. « Essai de bibliographie des monographies consacrées au français régional du Midi », Via Domitia, n° 26, pp. 85-96.

La documentation sur le français régional d’Occitanie n’est apparemment pas difficile à rassembler : des relations de voyages aux Statistiques, les ouvrages les plus divers recèlent quelques notations éparses et la production des auteurs méridionaux, volontairement ou non, est généralement riche en méridionalismes. Pourtant, on ne trouve guère de monographie précoce qui
soit consacrée à cet intéressant aspect du langage. Aussi les états anciens du français parlé dans les Pyrénées, par exemple, ne peuvent-ils guère faire l’objet que de reconstitutions conjecturales, à partir d’un “français méridional commun » d’une part : d’où notre parti-pris, ci-dessous, pour les périodes antérieures à notre siècle, d’un inventaire qui déborde très largement l’espace pyrénéen, et même gascon. Mais d’autre part, afin de pondérer le point précédent, il conviendra d’accorder une attention privilégiée au français des grandes agglomérations les plus proches des Pyrénées : Pau, il va de soi, mais encore Bordeaux, Toulouse, Carcassonne, Perpignan …, tant il est vrai que les villes ont leur zone d’influence et de rayonnement, qui est langagière aussi. Immense est le prestige qui s’attache au français parlé dans les grandes villes du Midi. Souvent, il est mal fondé. Le Gascon qui nomme habituellement clouque une mère poule, substituera glousse à ce mot lorsqu’il voudra parler “bon français » : c’est que glousse est (ou fut) usuel à Toulouse, et peu importe dès lors que ce terme, rigoureusement inconnu du français académique, soit lui-même un pur méridionalisme !… On ne soulignera donc jamais assez le rôle des grandes villes du Midi : dans la diffusion du français (selon toute vraisemblance), et surtout parce que le français qu’on y entend constitua paradoxalement l’unique norme des Méridionaux. Et pourtant ! tout le français du Midi n’est pas celui de ses grandes cités. Les endémismes restent nombreux, quoique mal répertoriés : chacun, dans le haut Comminges (au moins), sait ce qu’est un roule, une avant-planche : mais ces termes ne sont pas enregistrés par Desgrouais, ni par Avignon, ni même par Séguy.
Les billes de bois écorcées (grumes ?) et les dosses seraient-elles hors des préoccupations quotidiennes des Toulousains ?
On ne paraît guère s’être soucié des méridionalismes antérieurement au XVIIe s., et à y bien songer on ne pouvait guère s’apercevoir de leur existence auparavant. Pour qu’émerge à la conscience le concept de ‘ français méridional ‘, il faut en effet une double condition :
– que le français soit parlé (et pas seulement écrit) par le Tiers-Etat (et pas seulement par une élite intellectuelle et/ou économique) dans les terres occitanes;
– qu’existe une norme française suffisamment fixée pour qu’on puisse constater des écarts.
Ce truisme permet d’établir avec une relative précision le terminus a quo du phénomène qui nous intéresse. En effet, quelles qu’aient été les époques d’introduction du français en Occitanie (et elles varient fort selon les lieux), il paraît vain de chercher mention du méridionalisme avant les premières tentatives sérieuses d’épuration du français : on sait qu’elles remontent à l’arrivée à la Cour de Malherbe – antécédent un peu lointain, et qu’en fait elles se développent surtout à partir du second quart du XVIIes.
Sans doute nous fera-t-on observer que l’exportation du français en Occitanie n’est que l’une des causes d’apparition du méridionalisme (quoique la plus importante, selon toute vraisemblance); et qu’il convient de ne pas négliger une autre origine : l’émigration en France francophone d’un nombre suffisant d’occitanophones gardant leur substrat linguistique. Mais notre frontière temporelle ne subit que peu d’ajustements de ce fait : miraculeusement, l’invasion de la France (n’exagérons pas : de Paris, peut-être même de la seule Cour) par les « Gascons » ne remonte guère, au mieux, qu’aux dernières années du XVIe s. On peut d’ailleurs se demander si, par le traumatisme linguistique qu’elle infligea aux étiembles du temps, cette invasion n’est pas justement l’une des causes du considérable travail d’épuration du français, qui mobilisera tant d’énergies durant tout le XVIIe s,
Or ces énergies, il faut bien le voir, se concentrent sur un but prioritaire : débusquer le provincialisme du français de Paris, voire de la seule Cour : le XVIIe s. versaillais ne fait son ménage que devant sa porte. Les différentes éditions du Dictionnaire de l’Académie (1694, 1718, 1740 et 1762), les grammaires para-académiques (Remarques de Vaugelas, grammaires de Régnier-Desmarais et de Restaut…) vont peu à peu fixer les certitudes admirables dont sera imprégné le XVIII® s. langagier : dans une seconde étape, d’ailleurs tardive, c’est elle qui permettront d’envisager l’épuration du français, tel qu’il s’est corrompu dans le Midi.
Grâces soient donc rendues aux cacographes, dont les recueils de gasconismes et d’expressions vicieuses (on les appelait des préservatifs), à défaut de travaux proprement linguistiques, nous permettent aujourd’hui de ne pas tout ignorer du français, tel qu’il se pratiquait chez les Occitans des deux derniers siècles de l’Ancien Régime : c’est en priorité sur leurs données que se constitue l’inventaire des méridionalismes anciens du français.

1. (v. 1600 – v. 1900) INVENTAIRE DES MERIDIONALISMES ANCIENS DU FRANCAIS du L.A. 247 (56 rue du Taur, à Toulouse), qui engrange toutefois également les remarques éparses qu’on peut glaner à ce sujet, au hasard de lectures qui sont loin d’être exclusivement grammaticales. Si par « ancien » on y a commodément décidé d’y entendre ‘antérieur au XXe s.’, la définition du « méridionalisme » a posé bien des problèmes. A l’expérience, on a décidé en définitive d’entendre par là tout ce qui, à tort ou à raison, serait explicitement signalé comme tel par les témoins anciens. A côté d’une masse de méridionalismes authentiques, le répertoire offre donc des omissions (les gasconismes de Fæneste n’y sauraient être enregistrés) en même temps que des entrées illégitimes (on y trouvera assassin pour ‘assassinat’, qui est signalé jusque dans le Maine, et l’acception néologique de conséquent, qui sans doute ne doit pourtant rien aux provinces du Midi). C’est que cet Inventaire n’a d’autre but que d’offrir au chercheur des matériaux, évidemment susceptibles de critique. L’important, pour son compilateur, est moins, en définitive, de parvenir à cerner la très problématique vérité linguistique du méridionalisme que d’arriver à saisir celui-ci dans sa réalité sociale. Il est donc notable qu’on ait pu juger que conséquent = ‘important’ constituait un gasconisme, même si l’étiquette est fausse.

2. (av. 1650) VAUGELAS, Recueil de Provincialismes (ms. perdu). “Je ne l’aurois pas remarqué icy », dit Vaugelas d’un provincialisme à la p. 276 de ses Nouvelles Remarques, « où je ne mets que les fautes que les vrais François (sic) ne laissent pas de faire, réservant une liste à part de celles qui se commettent en chaque Province de France ». Mais Alemand, l’éditeur de cet ouvrage posthume, se montre bizarrement flottant à ce propos : après avoir qualifié de curieux et d’utile le recueil, et en avoir laissé espérer la publication (p. 277), il écrira : « nous n’avons cependant point vû ce Traitté. J’apprens seulement qu’il est entre les mains d’une personne qui pourroit bien prendre envie de le publier après qu’il aura vû les Remarques posthumes du même M. de Vaugelas » (p. 440). On a quelque peine à croire qu’un manuscrit signé du nom prestigieux de Vaugelas ait pu rester inédit, à plus forte raison se perdre depuis le début du XVIIIe s. : souhaitons donc qu’il ne soit que provisoirement égaré.

3. (1672) ANONYME, De l’accent de la langue françoise et la manière de le purifier dans nôtre province. Clermont, 1672. [NDE : lien vers le texte retranscrit sur Wikisource]
Cet unicum de la Bibliothèque de Clermont-Ferrand, consacré à peu près exclusivement à la prononciation, a été étudié par GOUGENHEIM, G., “Un traité de 1672 sur la manière de purifier l’accent de la province d’Auvergne », pp. 33-44 de la Revue d’Auvergne, 1933.

4. (1756) LACROIX] D[E] S[AUVAGES], P.A. BOISSIER DE, Dictionnaire languedocien-françois contenant un recueil des principales fautes que comettent, dans la diction et la prononciation françoises, les habitans des Provinces méridionales, connues sous la dénomination générale de la Langue-d’Oc. Nîmes, 1756. (La meilleure et la plus complète édition serait cependant celle, en deux volumes, de Nîmes, 1785, ou selon d’autres telle éd. du XIXe s.). Le but de l’auteur est « d’aider à parler correctement le françois ceux de nos compatriotes qui n’ont pas fait une étude particulière de cette langue” : l’ouvrage constitue donc, sinon tout à fait la première en date des cacologies méridionales, du moins la première dont on soit sûr qu’elle ait été lue du public, c’est-à-dire la première qui répondait à un réel besoin des populations méridionales. L’abbé de Sauvages était d’ailleurs très conscient de cette primauté chronologique, qui écrivait à propos de Desgrouais : “le Livre intitulé Les Gasconismes corrigés, dont l’Auteur a relevé à Toulouse la plupart des fautes que nous avions marquées dix ans auparavant, dans la première édition du présent ouvrage »… -constat d’identité qui le conduit d’ailleurs à poser l’existence d’un “français commun d’Occitanie » remarquablement peu dialectisé,
malgré les substrats divers. Du point de vue du français régional toutefois, on notera que la consultation du LDS est remarquablement mal commode : les faits se trouvent, très disséminés et souvent non explicités quant à leur qualité de méridionalismes, sous des vedettes occitanes. Ainsi – pour nous borner aux toutes premières pages -, c’est s.v. ABELA qu’on glanera « nétoyer. Pr. nétéier », et s.v. ACAMPA qu’est expliquée la différence entre ‘ramasser’ et ‘cueillir’, si méconnue
des Méridionaux…

5. (1766) DESGROUAIS, Les gasconismes corrigés, ouvrage utile à toutes les personnes qui veulent parler et écrire correctement, et principalement aux jeunes gens, dont l’éducation n’est point encore formée. Toulouse, 1766 (on signale en outre des éditions en 1768, 1792, 1801, 1812, 1819; la dernière éd. doit être celle de 1858, cf. ci-dessous, n° 18). Plus que celui de l’abbé de Sauvages, le nom de Desgrouais est attaché à la chasse aux gasconismes, et sans doute à juste titre, son ouvrage étant tout de même de consultation plus facile. Desgrouais, en fait sinon en droit, est bien le père de tous les cacographes méridionalisants du XIXe s.; soit
qu’ils s’inspirent de lui, soit qu’ils entendent se poser en s’opposant aux erreurs de son ouvrage, ils ne résisteront généralement pas au plaisir de le piller.
Une étude mériterait d’être consacrée à la comparaison des diverses éditions de Desgrouais. Il semble bien que l’éd. (posthume) de 1768 soit déjà augmentée par rapport à l’originale; quant à l’éd. de 1801, elle offre bien des suppressions, et aussi nombre d’additions, tant dans le texte qu’au Supplément que le réviseur y a ajouté : ces réfections ont leur intérêt, qui permettraient de mesurer, à une génération de distance, le mouvement du français parlé à Toulouse; tous les changements ne paraissent en effet pas dus aux bouleversements introduits par la Révolution.

6. (1768) L***(AMONTAGNE), E., Traité de la prononciation de la langue françoise ou essai d’observation sur les vices de modulation reprochés aux provinces gasconnes. Bordeaux, 1768. Je cite ce titre d’après F. Brunot.[NDE : ouvrage absent du catalogue BnF numérisé par ethnolinguiste.org dans les années 2020]

7. (1788) ANONYME, Supplément aux Gasconismes corrigés de feu M. Desgrouais (…) destiné principalement pour les maisons d’éducation d’Oléron et de Sainte-Marie.
Je cite ce titre d’après Brunot, qui le cite d’après La Case. [NDE : Louis Lacaze, Président indique détenir un exemplaire de cet ouvrage aujourd’hui introuvable et précise qu’il a été imprimé à Pau, de l’imprimerie JP Vignancour, imprimeur du roi et du parlement, et se vend chez Ducos, libraire, près le Pont, MDCCLXXXVIII, in, Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Pau, 1883 (Série 2, T. 13) – 1884, p. 139]

8. (1802) VILLA, E., Nouveaux gasconismes corrigés ou tableau des principales expressions et constructions vicieuses usitées dans la partie méridionale de la France. Montpellier, 1802, 2 vol. [NDE : lien direct vers la page correspondant au volume 2] Dans l’Avertissement, Villa se place patriotiquement sous l’égide du Citoyen Domergue et de sa Grammaire françoise simplifiée (1782) et reproche à Desgrouais son ignorance des idiomes du Midi de la France, ainsi que son manque de méthode – nous dirions d’ordre, et simplement alphabétique. Le corpus a été, pour une part, compilé dans Lacroix de Sauvages (ci-dessus, n° 4), pour autre part recueilli auprès des jeunes élèves de l’auteur, qui a évidemment en vue l’amélioration de leur français.
Une innovation intéressante : l’astérisque marque les termes (de botanique entre autres) « dont il faut se servir, si l’on veut se faire entendre; ce seroit une affectation ridicule, lorsqu’on parle au peuple, de n’employer que des expressions françoises, et de rechercher toujours la pureté de la langue ». Astérisqués, donc, GAFAROT ‘glouteron, bardane’, COUTELE ‘iris; glaïeul’, GABIAN ‘petite mouette’, JAZENE ‘chevron’, PEGAT ‘pot de vin, mesure de Toulouse, pesant huit livres’ etc.

9. (1810) ROLLAND, J.-M., Dictionnaire des expressions vicieuses (Hautes et Basses-Alpes). Gap, 1810. Seconde éd. augmentée, sous le titre élargi de Dictionnaire des expressions vicieuses et des fautes de prononciation les plus communes dans les Départemens méridionaux. Gap., s.d. [1823].
Le changement de titre s’explique « par le débit de la première édition; quoique le titre du Dictionnaire semblât n’en indiquer les avantages que pour les seuls départemens des Hautes et des Basses-Alpes, la vérité est pourtant qu’il s’en est vendu un grand nombre d’exemplaires pour la Provence et le Languedoc (…) Ce n’est pas cependant que nous ayons voulu laisser croire par là, que ce Dictionnaire ne soit pas également utile à la jeunesse des autres départemens de France. En le parcourant, on verra que l’auteur s’est attaché à relever une infinité de fautes d’habitude qui déparent partout la langue française”. L’ouvrage a été étudié, peut-être un peu rapidement, par F. Brunot au t. X, 2 de l’Histoire de la langue française (p. 694 ssq.) : on l’y envisage notamment comme s’il était original, ce qui est probablement excessif.

10. (1818) L[ASCOUX], J.-B., Les périgordinismes corrigés. Périgueux, 1818.
B. Quemada, Les dictionnaires du français moderne, signale sous le même titre, à la même date, au même lieu d’édition et sous les mêmes initiales du prénom, un ouvrage qu’il attribue à un certain CAVILLE : s’agit-il réellement de deux livres différents ?

11. (1821) SAJUS, B., Essai sur les vices du langage (…) destiné principalement à la jeunesse des Basses-Pyrénées et des départemens circonvoisins. Pau, 1821. L’ouvrage paraît absent des bibliothèques toulousaines, je n’ai pu le consulter.

12. (1823) L[ASCOUX], J.-B., Gasconismes corrigés, particuliers au département de la Gironde et aux départemens circonvoisins. Bordeaux, 1823. Ce recueil, intéressant par sa date, son lieu de récolte et la profession enseignante de son auteur, souffre des défauts habituels aux cacologies méridionales : Lascoux a beaucoup recopié Desgrouais et ses réviseurs; et puis sous prétexte de purisme, il se fie au seul révélateur du Dictionnaire de l’Académie, qui pis est dans la vieille édition de 1762 ! Lascoux enregistrera
donc comme méridionalismes, pêle-mêle, et du français archaïque (vilité, qui se trouve dans le premier Francion et que Sorel ne se décidera À corriger en vileté qu’à partir de 1633); et du français non-versaillais (sarge pour serge); et du français commun, quoique non académique (s’en rappeler), même s’il a indubitablement évincé la norme ancienne (Lascoux va ainsi jusqu’à préconiser carrelure au lieu de ressemelage). Ajoutons que Lascoux exige de la langue qu’elle soit logique (« il n’y a pas plus de dent de l’œil que de dent du menton ») et l’on comprendra que, pour être abondant, son recueil n’est pas forcément riche.
Son intérêt est d’ajouter à Desgrouais, grâce à des endémismes girondins qui paraissent saisis sur le vif. Ainsi, à l’initiale J : JUNTEE ‘jointée’; JOUER QUE ‘parier que’; JOUER AU SAUTELY ‘jouer à coupe-tête’; JOUTTE ‘bette ou poirée’; SE JOMPLER ‘se balancer’; JOUIR ‘maîtriser’ etc.

13. (1825) SAUGER-PRENEUF, F., Dictionnaire des locutions vicieuses usitées dans le Midi de la France et particulièrement dans la ci-devant province du Limousin. Limoges, 1825.

14.(1829) REYNIER, J.-B., Corrections raisonnées des fautes de langage et de prononciation qui se commettent même au sein de la bonne société, dans la Provence et dans quelques autres provinces du Midi. Marseille, 1829. Une édition ultérieure (Marseille, 1878) modifie ce titre en Les Provençalismes corrigés ou correction raisonnée des fautes de langage et de prononciation que l’on fait généralement dans la Provence et dans quelques autres provinces du Midi.

15. (1835) POMIER, M., Manuel des locutions vicieuses les plus fréquentes dans le département de la Haute-Loire et la majeure partie du Midi de la France. Le Puy, 1835.

16. (1836) G[ABRIELLI], C[harles-Fort-Casimir]. DE, Manuel du Provençal ou les provençalismes corrigés. Aix-Marseille, 1836.

17. (1843) DUPLEICH, Dictionnaire patois-français (…) à l’usage de l’arrondissement de Saint-Gaudens et des cantons adjacents. Saint-Gaudens, 1843. A l’exemple de l’abbé de Sauvages, Dupleich n’enregistre le patois qu’afin d’améliorer le français de ses lecteurs. L’attitude paraît d’ailleurs commune chez les lexicographes occitans, de l’abbé Féraud à Honnorat (C. Anatoleme signale que dans son Projet de 1840, ce dernier se soucie d’une rubrique spécialement consacrée aux provençalismes et gasconismes corrigés). On voudra donc bien considérer que l’ouvrage de Dupleich représente en fait ici la catégorie des Dictionnaires patois ; en ce qui concerne le français régional, il n’est ni le plus riche ni le mieux fait d’entre eux; mais si nous l’avons choisi, c’est parce que son lieu de récolte en rend possible l’utilisation au titre des monographies pyrénéennes.

18. (1858) S.-M. et J.D., Le guide des Gascons ou dictionnaire patois-français comprenant un recueil des gasconismes corrigés. Paris-Tarbes, 1858.
Des 180 pages de cet in-4°, les Gasconismes corrigés n’occupent que les p. 7 à 44; après sondage aux initiales A, B et C, on constate que tout y est emprunté à Desgrouais : faudrait-il en conclure que la Gascogne est décalée d’un siècle par rapport à Toulouse, pour ce qui regarde la propagation du français ?… L’intérêt de l’ouvrage en tout cas vient de la clientèle à laquelle il s’adresse : 11 s’agit d’une brochure de colportage, destinée aux classes populaires, et non plus d’un ouvrage qui s’adresse aux élites.

19. (1875) AVIGNON, P. [NDE : attribué depuis à Taillade, Frix], Les locutions vicieuses corrigées. Toulouse, 1875. Dû à un abondant polygraphe (un enseignant ecclésiastique), cet ouvrage enregistre, parmi des faits de français commun et d’argot scolaire, des exemples intéressants de méridionalismes toulousains : AVOIR L’AMENDE ‘n’avoir pas le sou‘; BARLOQUE ‘baroque’; BROC ‘brindille’; BARAQUET ‘capot’; UNE CENTIME ‘5 francs’; CUISTRE ‘avare’ etc.

20. (1895) PEPIN, L., Gasconismes et choses de Gascogne. Paris-Cahors, 1895.
L’auteur précise qu’il n’a entendu parler de Desgrouais qu’après confection de son recueil. Celui-ci concerne l’Agenais, et ses préoccupations, fait notable, sont moins étroitement grammairiennes que proprement ethno-linguistiques. La moisson est pleine d’intérêt; citons par exemple, sous l’initiale D : DAME PASSEE SUR LA GRAPPE ‘se dit d’une prétendue dame’; DANS LES ‘approximativement’; DEBARRAS ‘objets gênants ou devenus inutiles’; DEMOISELLE ‘ grains de maïs rôtis au four’; LE DIABLE MARIE SES FILLES ‘se dit quand il pleut et qu’il fait soleil en même temps’; DONZEL ‘garçon d’honneur’; DROLE ‘gamin’; DROLAS ‘jeune homme dont on fait peu de cas’; DURCIFIER ‘durcir’, etc.

Rappelons que la liste de ces monographies est probablement très incomplète – de plus en plus incomplète, sans doute, au fur et à mesure que l’on s’éloigne des Pyrénées gasconnes – ; nous exprimons donc par avance notre gratitude aux lecteurs qui voudraient bien nous signaler nos omissions. Nous avons arrêté l’inventaire à la fin du siècle dernier : c’est qu’avec le XXe s. l’étude des français régionaux devient objet d’étude scientifique et non plus seulement prétexte à étalage de purisme. La méthodologie
a fait l’objet d’importantes études, parmi lesquelles il est impossible de ne pas citer celle, si riche, de

21. (1957) BALDINGER, K., « Contribution à une histoire des provincialismes de la langue française », pp. 62-92 de la Revue de Linguistique Romane 81-82 (1957).

Quant aux monographies proprement dites, je me bornerai, à côté des grands classiques du genre, à énumérer celles dont le lieu de récolte se situe au plus près des Pyrénées :

22. (1927) LAMBERT, E., « Sur quelques particularités du parler bayonnais », pp. 275-306 du Bull. Soc. Sciences, Lettres et Arts de Bayonne (1927).

23. (1931) BRUN, A., Le français de Marseille. Marseille, 1931, Thèse comp.

24. (1949) MICHEL, L., « Le français de Carcassonne », pp. 196-208 d’Annales de l’Institut d’Etudes Occitanes I, 2 (1949) et 80-93 d’id., II, 1 (1949).

25. (1950) SEGUY, J., Le français parlé à Toulouse. Toulouse, 1950 (autres tirages : 1951, 1978, ce dernier avec une Préface de X. Ravier). Thèse comp.

26. (1968) FOSSAT, J.-L., « Particularités du français parlé en Moyenne Chalosse », pp. 15-40 de Via Domitia 14 (1968).

27. (1969) CAPDEVIELLE, M., Le français parlé au Pays Basque. Toulouse, mémoire pour le D.E.S., 1969.

28. (1972) FOSSAT, J.-L., “Etude du français parlé : test de la traduction”, pp. 79-113 de Grammatica 1 (1972). Concerne le français des Landes; aborde les questions de méthode. « 

——————————————————————————-Fin de l’article de J.-C. Dinguirard.

Nous répondons à l’invitation de l’auteur ci-dessus, en complétant l’inventaire :

1913, Cabirol. Note sur quelques gasconismes. Lectoure. Paul Fayet. 6 pages : cette modeste brochure présente des spécificités, comme « Patilleux » donné ici pour « Compliqué », au sens de « délicat, difficile dans ses goûts, compliqué », un mot que je n’ai jamais entendu à Toulouse ni dans mes Pyrénées.

2016. Gasconismes catalans, sur Lo blòg deu Joan

 

 



Érosions, éclosions : le 21 décembre 2023, les jours de l’ethnolinguistique occitane aussi commencent à rallonger

09/01/2024. Alice TRAISNEL, ethnolinguiste et photographe, soutenait le 21 décembre 2023 une thèse en études occitanes, proposée au label Recherche et Création, visant à établir un état des lieux de la langue occitane en Couserans, et en Camargue. Le texte est une conversation interdisciplinaire enluminée de cartes subjectives qui dialoguent avec ses séries photographiques et les éco-ethnotextes recueillis sur le terrain – « an Ort und Stelle ». Une partie de ce travail peut être consulté en ligne : https://explorartiste.fr/portfoliosets/carnet-these/

À la fois en et hors les rails de l’académie, cette thèse bouscule les cadres, transcende le genre et confine à l’art, avec style : le résultat emmène le lecteur dans l’exploration d’une « géopoétique du vivant » qui donne à aimer, à goûter, à communier avec les hommes et les femmes d’Oc, leur environnement, leurs pratiques et leurs outils, leur langue.

Arnaudin associait ethnotextes et photographies. Jean Séguy et les « réalistes naïfs » de l’école toulousaine dont il a dirigé et inspiré les travaux, ont tous pratiqué l’ethnolinguistique en vivant parmi voire en travaillant avec les locuteurs de leur terrain. Tous ont mobilisé plusieurs disciplines pour décrire, comprendre, faire science. Alice Traisnel innove radicalement par son sens de la synthèse artistico-sémantique. Ses « cartes subjectives » créent le lien avec le lecteur ; et ses dessins d’art avec les frises chronologiques, reliefs et paysages, et les éco-ethnotextes. Une filiation assumée et augmentée d’apports personnels, inattendus et bienvenus tant est faible aujourd’hui l’audience de l’ethnolinguistique, cet enfant mal aimé de la linguistique, surtout en domaine occitan.

« Patience patience patience dans l’azur chaque atome de silence est la chance d’un fruit mûr » : le temps long de l’inculturation, sincère et fraternelle, est celui de ce mûrissement dont parle Paul Valéry, dont l’Université qui octroie cette thèse porte le nom.

Alice Traisnel met aussi en évidence des processus déterminants pour la langue contemporaine des éleveurs et pour les situations de communication.

D’abord, un processus de transmission actuelle de la langue occitane par le travail, et donc ni par répétition de paroles de messe, ni sur les bancs des Calandretas, ni sur les genoux maternels.  Il existe encore, malgré les bouleversements linguistiques et la difficile situation diglossique avec le français, un occitan conservé par le travail : ni dieu, ni maître, ni mère.

Alice Traisnel montre comment la langue occitane, entité intangible et pourtant bien ancrée, évolue aussi sous l’influence des choix de société locaux (introduction de l’ours) et des contraintes environnementales plus globales (changement climatique, hausse du niveau de la mer).

Ainsi, l’introduction de l’ours en Ariège créée le besoin de bergers, souvent recrutés “hors-sol” et “hors culture” pour protéger les troupeaux que l’on ne peut plus laisser aller en liberté sans une surveillance rigoureuse. Le travail et ses nécessités, spécialisent et conservent une langue d’oc hybridée par les brassages de populations et les progrès techniques. L’occitan des estives ariégeoises se transmet aujourd’hui de faire en fils ou disciple. « On ne conserve bien que ce qu’on utilise[1] », mais très rares sont les bergers qui parlent ou comprennent la langue maternelle des éleveurs.

La Camargue permet de parler d’un autre processus plus préoccupant, car plus global. L’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère entraîne la hausse inexorable du niveau de la mer qui, en pénétrant les sols côtiers, les salinise et les rend impropres à l’agriculture – celle de l’asperge, par exemple. Les agriculteurs s’adaptent et deviennent, en plus de leur activité principale, éleveurs et animateurs d’écotouristes.

En conclusion de ses enquêtes sur ces deux terrains, Alice Traisnel nous apprend qu’en Couserans, il y a une fracture assez nette dans la transmission de la langue de vie et de travail induite par des mutations importantes du métier et des pratiques. Comme les terres et les savoir-faire, l’usage de la langue occitane en Couserans ne dépasse que très rarement le cadre intime où elle se conserve pourtant très bien.

En Camargue, la passion du taureau, devenue une culture en soi, assure, au contraire du Couserans, une forme de continuité même si la langue se pare davantage de francitan. L’ouverture à l’écotourisme et à des publics étrangers aurait peut-être pu mettre à mal cette transmission, mais l’usage de la langue y est restée naturelle, perpétue et enrichit en permanence l’Idéio baroncellienne d’une Camargue mythique.

Alice Traisnel rend hommage à Arnaudin, aux chercheurs passionnés, et nous montre qu’il est toujours possible d’être ethnolinguiste, en Occitanie, aujourd’hui. Nous espérons la publication prochaine de cette thèse et de nombreux autres travaux par la suite.

F.D. et A.T.

[1] Citation du professeur Juste Boussienguet, zoologue gabonais engagé dans les politiques de conservation des forêts.


Les mots et les choses de Louis SAUDINOS (1873-1962)

Louis Saudinos (1873-1962) – « Connaître, comprendre, construire ».

Article du 20 décembre 2022, dernière mise à jour le 27 août 2024.

Créateur, promoteur et donateur de la section des Arts et traditions populaires du Musée du Pays de Luchon, Mestre d’Obro du Félibrige (Escolo deras Pireneos), fût lauréat du prix du Barron de Lassus pour ses études sur les mœurs et les coutumes traditionnelles et populaires dans les hautes vallées d’Oueil et du Larboust (RC, 1947, T60 – 1950, T63, p. 122). Membre de l’Académie Julien Sacaze à compter de 1939, il en est élu Vice-Président pour les années 1955 et 1956 puis, le 30 août 1956, Président pour les années 1957 et 1958. Par leg testamentaire, Louis Saudinos fait don de nombreuses pièces au Musée du Pays de Luchon et exprime le souhait que Jean Castex soit nommé Conservateur de la Section qu’il avait créée. En 1958, il fait partie de la Commission qui veille au bon emploi des fonds collectés en vue de la sauvegarde de l’Eglise romane de Benqué-Dessus.

« Saudinos, que s’ei tournat hol » [1], disait-on de lui, parce qu’il vidait les greniers pour augmenter la collection du musée de Luchon : une qualification populaire spontanée qui n’est pas sans rappeler celle que reçut en son temps, Félix Arnaudin qu’on traitait de Pèc dans ses Landes, à l’autre extrémité de la même Gascogne, tandis qu’il rémunérait en monnaie le temps qu’il prenait à ses informateurs et informatrices, sur les heures de labeur domestique ou agropastoral. Tandis que Théobald Lalanne déroulait son questionnaire linguistique dans les Landes de Gascogne, de village en village – de point d’enquête en point d’enquête – au volant de sa Simca, distribuant cigares et alcool fort pour délier les langues, Louis Saudinos parcourait en autobus le Pays de Luchon, offrant sucreries, cigarettes ou verres de blanc contre les vieux objets devenus inutiles ou hors d’usage – hors d’âge – qu’il collectionnait. Enfin, la Revue de Comminges a publié [2] une préface de Jean Séguy qui souligne les qualités de la collecte d’éléments linguistiques de Louis Saudinos et souligne leur nécessité pour l’ethnolinguistique.

Enfin, la Revue de Comminges a publié [2] une préface de Jean Séguy qui souligne les remarquables qualités de la collecte d’éléments linguistiques de Louis Saudinos et souligne leur nécessité pour l’ethnolinguistique.

Nota : dans un article ultérieur daté du 15 janvier 2024, L’Escola Gaston Febus nous précise notamment que Louis Saudinos comme il se doit en pays gascon, portait le nom de sa maison « Loís de Pehauré ». Cet article est à lire, il fournit notamment des précisions et éléments de contexte concernant Louis Saudinos.

Bibliographie :

[1] : Castex, Jean. 1973. « Un centenaire : Louis Saudinos (1873 – 1962) créateur des collections d’Art populaire du musée de Luchon », Revue de Comminges, volume 86, pp 156-159

[2] : Séguy, Jean. 1956. « Préface à une étude linguistique de M. L. Saudinos », Revue de Comminges, volume 69, pp. 23-24 

[3] : Castex, Jean. SD. « Comprendre, construire, connaître : le dernier compagnon des arts pyrénéens – un portrait et une bibliographie de Louis Saudinos ».

[4] : Musée de Luchon. SD. Les salles Saudinos du musée de Luchon. 75 pages.

Bibliographie de Louis Saudinos

Cette bibliographie est la récollection de deux articles de Jean Castex (op.cit.) et de notre inventaire des documents trouvés au Musée de Luchon le 19 août 2022.

Recension

Krüger, Fritz. 1942. « L. Saudinos, L’industrie familiale du lin et du chanvre, S.A. aux Annales de la Fédération Pyrénéenne d’Economie Montagnarde, T. IX (1940-1941), 100-116, Toulouse, Privat, 1942. », Volkstum und kultur der Romanen, Jahrgang XV, Heft. 1-2,‎ p. 339.

« La production domestique de chanvre et de lin est également en plein déclin dans les vallées pyrénéennes. Nous saluons d’autant plus toute contribution individuelle susceptible de nous faire connaître les anciennes formes de cette activité économique. L’exposé de L. Saudinos se base sur les observations que l’auteur a faites dans le Luchonnais. Comme dans l’ouvrage du Comte Begouen (voir ci-dessus), nous trouvons – et c’est compréhensible – de nombreux parallèles avec la présentation de G. Fahrholz. Cette présentation détaillée et agrémentée d’illustrations instructives, qui tient d’ailleurs compte de la terminologie dialectale, contrairement à l’étude du comte Begouen, est une contribution précieuse aux études comparatives ultérieures dans ce domaine. »

Krüger, Fritz. 1963. « Haus und Hausrat der alten Luchonnais. Nach dem wissenschaftlichen Nachlass von W. Schroeder », Innsbrucker Beiträge zur Kulturwissenschaft 9/10 (1963) 255-278.

19 références à Louis Saudinos.

Parmi les éléments collectés par Louis Saudinos, le Musée du Pays de Luchon conserve plusieurs textes, tels que ceux-ci :

 


Cartulaires aquitains

Cet article a pour auteur M. Claude Ribeyrol que je remercie vivement pour son autorisation, ainsi qu’aux auteurs et contributeurs du site guyenne.fr

« A noter, le testament d’Itier de Magnac, petit seigneur féodal du Nontronnais, qui ne fut guère une personnage très recommandable, mais dont l’écriture autographe (?) en occitan apparait au bas d’un document en latin. La transcription, par M. Claude Ribeyrol pour les lignes en latin numérotées, et par M. Jean Roux de Ribérac, pour les lignes en occitan à la fin du document, avec ses notes / juin 2010 : « 

Item yu [4] Itiers de Manhac chavalier avandihc [5] reconoc [6] e coffesse [7] en vertat las chausas desuis [8] escrichas me aver ordenat [9] per mon testament, noncupació [10] , e de ma darriera voluntat, et vulh [11] que tenhen e valhen si cum desuis es contengut e mes en forma [publica] [12] per la ma de Meytre [13] Symó Teychere [14] notari avandihc ; e per aver maior fe hay fahc [15] aquesta soscripció [16] de ma ma et mes en aquest present estrument mon sel [17] e soplegat [18] au Reveren Paire en IHS X [19] Nòstre Senhor, a Monsenhor l’Arcivesque de Narbona que el y dingne [20] a far metre lo seu sel a maior fermetat. [4] – note la prononc. locale (encore actuelle !) [jy] du pr sujet enclitique °io ( de même l’article masc sing [ly] p. °lo) [5] –  hc note °ch issu de ct latin p. °avant dich ; de même plus loin fahc p. fach participe passé du v. far [6] – note l’amuissement local de s dev. cons. p. °reconosc ind prés 1ps du v. °reconoisser : reconnaître [7] – cette désinence -e de la 1e pers sing (signalée par Anglade comme moins fréquente que l’absence de flexion ou que  –i dans les anciens textes) est celle du parler local actuel [8] – note ss doute une réal. loc. [yj] de –us final p. °desús [desyj] (qu’on trouve aussi actuellement p. °plus [plyj]…) [9] – proposition infinitive : latinisme de syntaxe : confesse… me aver ordenat : je reconnais que j’ai ordonné… ! [10] – calqué sur le latin nuncupatio, -onis nf = désignation solennelle d’héritier [11] – vulh var. de vuòlh / vuelh anc. 1e pers sing de l’indic. présent du v. voler : vouloir [12] – lecture incertaine… [13] – ey note la réal. loc. de -es- final ou dev. consonne p. °mestre (c’est celle du parler local actuel !) [14] – -ch- note la palat. loc. de s après [j] p. °Teisseire = tisserand [15] – p. °ai fach = j’ai fait [16] – au sens du latin subscriptio : inscription au-dessous [17] – var. de sael / sagel nm : sceau [18] – ici ss doute g à valeur de /j/ p. n-oc °soplejar (s-oc °soplegar) = supplier [19] sigle de Jhesus Christ [20]– subj pprésent 3e pers sing du v. °dignar = daigner ; que el y dingne a far metre : qu’il daigne y faire mettre

Les travaux de M. Jean Roux de Ribérac sont publiés momentanément et avec l’accord de Madame Colette Roux à ces adresses ci-après. Par respect pour ses volontés, nous ne donnons ici que les liens qui de fait, s’éteindront avec le site qui les publie aujourd’hui au profit d’une publication ou mise en ligne par ailleurs :


Higounet, Ch. Cartulaire des templiers de Montsaunès, bull. philologique et historique, 1957, pp. 211-294

Ces notes manuscrites, reflètent un travail de dépouillement de l’édition du Cartulaire des templiers de Montsaunès par Charles Higounet dans le bulletin philologique et historique, 1957, pp. 211-294.

Dinguirard-sd.-Notes-MS.-Depouillement.-Le-cartulaire-des-templiers-de-Montsaunes-Ste-Foi

 


La queue du chat – corpus littéraire (projet)

Issy les Moulineaux, le 16 juillet 2022.

En 1972, à la demande de Jean Séguy « pour lui permettre de s’aiguiser les dents » – Jean-Claude Dinguirard s’engageait dans la constitution d’un corpus sur « la queue du chat ».

Ses notes ressaisies, sauf quelques rares illisibles, sont désormais accessibles : Dinguirard, Jean-Claude. Ebauche de corpus littéraire sur la queue du chat. Notes manuscrites. 1972.

La réutilisation non-commerciale exclusivement est la bienvenue, à condition de citer l’auteur et je serais heureux d’en être informé ( Contact )


Wilmes, Rudolf (1894-1955)

De 1929 à 1932, Wilmes passa plus d’un an dans le Haut-Aragón à rassembler des matériaux pour la rédaction de sa thèse de doctorat sur les discours et la culture populaire de la vallée de Vio, alors pas encore dévastée par l’émigration. Une première partie a été publiée en 1937 (Der Hausrat im hocharagonesischen Bauernhause des Valle de Vio, in Volkstum und Kultur der Romanen, vol. 10, 1937, pp. 213-246) et le reste en 1954 (Contribution à la terminologie de la flore et faune pyrénéenne : Valle de Vio [Aragón] dans Hommage à Fritz Krüger, vol. 2, Mendoza, 1954, p. 157-192) puis en 1957 (La culture populaire d’une haute vallée aragonaise [Valle de Vió] in Anales del Instituto de Lingüística de Cuyo, Mendoza, vol. 6, 1957, pp. 149-310).


1983 – L’Epopée perdue de l’occitan : Guillaume d’Orange
6 téléchargement(s)

Plusieurs linguistes ont démontré l’existence d’une littérature épique occitane : Claude Fauriel, Gaston Paris, Robert Lafont et notamment pour la Chanson de Roland, Rita Lejeune.

Les travaux de Jean-Claude Dinguirard relatifs à L’épopée perdue de l’Occitan agrègent en faisceaux de nombreux indices qui renforcent la thèse de l’existence d’un prototype occitan de l’épopée de Guillaume d’Orange, au moins pour le nucléus Aliscans-Larchant, antérieur à la seconde moitié du Xe siècle, rédigé en languedocien de l’Aude principalement, voire aussi en occitan du Roussillon.

Parmi ces indices qui empruntent à la linguistique, à la philologie, à l’histoire et à l’ethnographie, à la phonologie, sont abordés les faits démarcatifs du récit qui attestent de l’existence d’un prototype écrit en occitan : l’omniprésence de l’olivier, l’envergure des personnages féminins ou les systèmes successoraux, ainsi que plusieurs démonstrations linguistiques. Sept mots ou expressions y sont étudiés : alcorbitanas, Commarchis, jovens, descunorted, mecresdi, nape, et comebut.

Ce texte alimente entre autres, l’enquête onomastique sur le toponyme « Commarchis » que Jean-Claude Dinguirard attribue à la lecture, par un poète d’oïl, de la forme écrite languedocienne du toponyme gascon « Comminges ». Il aborde à nouveau cette enquête quelques mois avant son décès, lors du colloque de la société française d’onomastique qui s’est tenu à Montpellier du 26 au 28 mai 1983.

Ce texte propose de nouvelles pistes d’investigations dans la quête des littératures d’Oc et plus particulièrement, de Gascogne. Il invite à rouvrir le chantier de la quête des méridionalismes, et ouvre la perspective d’une mentalité pré-indo-européenne réminiscente au sein des peuples des Pyrénées, un thème cher à J.-C. D. que l’on retrouve par exemple, au sujet du serpent galactophage dans son émission radiophonique sur le folklore du serpent.

Cette démonstration ethnolinguistique d’un prototype occitan à l’épopée de Guillaume d’Orange est intégrée, en 2004, aux travaux des historiens : article de G. Brunel-Lobrichon.

Initialement publié dans Via Domitia n°30, cet article de plus de 100 pages est parue en 2020 aux éditions Lambert Lucas.

Dessins de J.-C. Dinguirard
Dessins de J.-C. Dinguirard

Avec cette réédition par Pierre Escudé, nous partageons les espoirs exprimés par Pierre Berges dans son compte-rendu publié à la fois dans folklore (lien ci-après) et, en 1985, dans le n° 105 de la Revue des études cathares, page 91) « La route était longue, la mort est arrivée avant. L’originalité de Dinguirard était grande certes. Mais il m’apparaît qu’elle relevait aussi de quelque chose de collectif, forgé à Toulouse autour de Jean Séguy, de sorte qu’il n’est peut-être pas improbable d’espérer qu’un jour la quête soit reprise… »

L’ouvrage est axé sur la démonstration d’une thèse, longtemps réfutée, qui est l’antériorité du texte occitan dans l’épopée « française ». L’auteur traite de l’ensemble occitan : et l’enquête glisse du domaine audois (languedocien) vers le domaine commingeois (gascon).
Quant à l’illustration de couverture, nous avons été depuis longtemps en contact avec Georges Puchal qui a référencé les plafonds peints de cette maison de Lagrasse, et qui travaille également sur un problème d’identification d’une scène peinte dans un hôtel privé de Montpellier : il s’agit d’une scène d’épopée, probablement issue du cycle de Guillaume.
La réédition de la « thèse » de Jean-Claude Dinguirard permet de relever un coin du voile, lourdement tombé depuis presque deux siècles sur l’origine occitane du cycle époque de Guillaume – et de son père, Aymeric. Cette réédition permet de tresser des liens assez forts entre historiens, ethnolinguistes, linguistes et autres découvreurs.

Nota : l’ouvrage de J.H. GRISWARD cité à la bibliographie de l’article, fait l’objet d’un compte rendu par Jean-Claude Dinguirard disponible ici (voir page 8).

Nota : le manuscrit de l’épopée proposé sur Gallica, titre encore « Guillaume au court nez » au lieu de Guillaume au nez busqué. Avec l’autorisation de la Société de Mythologie Française, que nous remercions, ci-après un article de 1967 par A. Simula, nous rappelle qu’il faut lire Guillaume au nez busqué et non pas au court-nez !

Pour une bibliographie complète autour de L’Epopée de Guillaume d’Orange, voir le très riche site ARLIMA

Références secondaires


Bio-bibliographie de l’abbé Théobald LALANNE (10.02.1880 – 25.11.1952)

MàJ 22.09.2024.

Je dédie cet article à Guylaine BrunTrigaud, ingénieure CNRS, et au professeur Jean-Léo Léonard qui le premier, m’a donné de lire « l’indépendance des aires linguistiques… », à la famille de l’abbé Théobald, que je remercie vivement pour les photos, les textes, le contact. J’attends avec impatience la publication des travaux de Guylaine Brun-Trigaud et de Jean-Léo Léonard, assurément un regard neuf sur les travaux précurseurs de Lalanne. Un regard éclairé par un demi-siècle de dialectométrie et de dialectologie, des analyses étayées grâce aux outils informatiques modernes et aux données des 6 volumes de l’ALG dont Lalanne n’a connu que les 3 premiers.

Crédit Photo : famille Lalanne à Nouste 40300 Labatut

L’Abbé Théobald Lalanne est né le 10 février 1880 à Labatut-Pouillon (Landes). Il entre dans la Congrégation de la Mission le 30 septembre 1899, à Dax où il sera ordonné prêtre le 17 juin 1905. Il est placé au Chili en 1905 puis au Pérou en 1909 avant d’être mobilisé en 1915. En 1919, il est placé au Berceau de Saint Vincent de Paul, où il enseigne la rhétorique et le latin. Il décède le 29 novembre 1952.

Il côtoie Henri Petitmangin : Le vocabulaire latin que publie Lalanne en 1934 est établi d’après les exercices latins de Petitmangin. Ce dernier publiera une recension des Exercices sur le vocabulaire hispano-latin de Lalanne, en 1936 dans Enseignement Chrétien et Studia, revue où l’un et l’autre publient.

Lalanne côtoie également Jean Bouzet qui le recommande à Dauzat e qualité d’enquêteur pour le NALF. Albert Dauzat dira n’avoir jamais vu d’homme plus doué, plus intuitif, plus ingénieux et plus travailleur que l’abbé Lalanne [1].

Sur le plan littéraire et peut-être pédagogique, c’est avec « Théophraste à Lilliput. Croquis pédagogiques. Saint Vincent de Paul. Librairie Benesse. s.d. (1941), 112 p. 14 x 22,5. » que Lalanne signe en 1941 un roman qui sera primé par l’Académie Française (prix littéraire Montyon en 1942). Ce recueil de portraits d’élèves est une satire joyeuse, sans concessions mais emplie de bienveillance.

Lalanne, enquêteur linguistique en Gascogne Maritime pour l’Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne, ne trouve pas de prime abord  les limites dialectales auxquelles il s’attend de par ses connaissances. Soucieux d’écarter le biais cognitif de confirmation, il se refuse à altérer ses relevés d’enquête et opère un revirement dans son approche. Au lieu de s’intéresser aux mots communs entre points d’enquêtes, il quantifie les différences linguistiques entre points d’enquêtes et ce faisant, invente et développe les fondements conceptuels et théoriques de la dialectométrie, un outil d’aréologie linguistique quantitative que Séguy développera dans l’ALG VI jusqu’à produire la carte des gradients de gasconité.

Sur le plan linguistique et peut-être du roman policier, Lalanne publie en 1949 l’ « indépendance des aires linguistiques en Gascogne maritime ». Au volant de sa Simca, généreusement doté en alcools et cigares à délier les langues locales, il sillonne sa Gascogne Maritime pour recueillir des faits de langue. La compilation de ses notes sous forme de cartes géolinguistiques, confond tout ce qu’il tenait pour acquis : les zones dialectales homogènes ne correspondent ni aux « pays » ni d’ailleurs… à rien ou presque. Aucun ne se manifeste sous la forme d’une aire confirmée par de confortables bourrelets d’isoglosses. Ni le lexique, ni la phonologie en renfort ne lui permettent d’établir une carte des dialectes. L’enquêteur-inspecteur prend grand soin de ne pas altérer les indices collectés sur la scène linguistique. N’ayant pas réussi à partir de l’amoncellement de traits communs à faire émerger quelque région connue, il inverse l’approche. Ayant sélectionné quelques traits caractéristiques du béarnais, il trace à partir des réponses à son questionnaire, la carte de ce dialecte. Mais c’est l’échec, certaines caractéristiques ne recouvrent pas la totalité de l’aire, tandis que d’autres la débordent. Lalanne opère alors un ultime renversement de perspective : il compte les différences entre les points d’enquête consécutifs sur son territoire… un nombre sensiblement constant apparait ! Formé aux mathématiques, il comprend qu’il a enfin saisi une « fonction » linguistique, le graal de la mise en équation, la pierre philosophale qui transformera la science molle – qualitative – en science dure et quantitative. Des chiffres ! Enfin !

Jean-Louis Fossat attribue à Lalanne l’invention de la dialectométrie, en avance sur Séguy. On trouve en effet dans les carnets de Lalanne – carte 161 et  carte 162 empruntées sur Occiton, le site du même Fosssat – l’idée originelle d’un coefficient de pureté du dialecte, étrangement similaire au gradient de gasconité de l’ALG VI.

Pour l’anecdote et pour l’ami des animaux, les enquêtes de Lalanne ont révélé la présence d’un auzèt tin̲’ùs (graphie approximative) à Labastide-Clairence, une « donnée négative » qui contribue à l’enquête de Séguy sur les noms pré-latins des animaux en Gascogne ( 7° Congrès International de Linguistique Romane, Barcelone, 1953).

 

Crédit Photo : famille Lalanne à Nouste 40300 Labatut

 

Références secondaires :

 

 

Principales sources d’information :

  • Vie de Théobald Lalanne et photos portraits : famille Lalanne à Nouste 40300 Labatut
  • Texte de M. Pédelucq : association Trait d’Union Histoire, Mairie de Labatut 40300, avec l’autorisation de la famille d’Albert Pédelucq à Lahire 40300 Labatut
  • Louis Brunet in Mission et Charité du 15 juillet 1964
  • Articles divers de Albert Dauzat et Jean Séguy
  • Archives des Lazaristes, à Paris
  • Site Occiton de JL Fossat
  • Intervention du professeur Jean Léo Léonard – Université Paul Valéry / Montpellier 3 (UPVM), le 23 mars 2021 lors du colloque international VariaR à Montpellier

Bibliographie de l’abbé Théobald Lalanne :


Ethnolinguistique, dialectologie et terroirs gascons

Abeilles, ruches et apiculture

Le Gascon

Les Landes de Gascogne 

Les Landes, avant leur boisement Napoléonien, ont été ethnographiées pendant plusieurs décennies par Félix Arnaudin qui nous laisse une bibliothèque entière de notes ainsi que de vastes recueil de proverbes et contes. Arnaudin a consacré sa vie à révéler la beauté de la Grande-Lande et la dignité des hommes et des femmes qui vivaient sur ce territoire avant sa colonisation forestière à marche forcée décidée par Napoléon III, à une époque où le gemmage constitue une source de revenus significatifs et où l’on gemme les pins à mort avant de les abattre.

Certains scientifiques contemporains déjugent son travail, il convient d’une part de rappeler que son niveau élevé d’exigences l’a amené à ne publier que deux textes et que le patrimoine qu’il nous laisse constitue un fonds réparti dans au moins deux musées de Nouvelle Aquitaine et que la seule restauration de ses photographies mobilise une personne à temps plein. Pour mieux connaitre son œuvre, lire les deux ouvrages de Marc LARGE aux éditions Passiflore.  Le 30 septembre 1902, Arnaudin reçoit la médaille en vermeil des jeux floraux de l’Escole Gastou-Fébus37.

Sur la linguistique et la phonologie, concernant les dialectes parlés dans les Landes, l’ouvrage méconnu et pourtant de référence est à nouveau accessible grâce au travail des éditions FeniXX :

30 ans plus tard, Mme Lotte Elly Maria BEYER effectue une enquête ethnographique aboutissant à la soutenance de sa thèse. Elle n’a pas croisé Félix Arnaudin et n’a pas été reçue par la société de Borda dont il était membre, à une époque où la défiance vis-à-vis du pays d’origine de Lotte Beyer s’inscrit dans un contexte historique très spécifique. Son travail, étudié par MM. Bromberger, Chiva et Beitl, fût partiellement traduit en français et publié par les éditions du Cairn (ouvrage épuisé).

C’est au tour de l’ethnographe d’être – modestement – ethnographiée ! Je n’ai pas pu trouver de photo de Lotte Beyer mais son inscription au registre de l’Université de Hamburg et sa fiche signalétique sur le site de cette Université, ainsi que ses 3 cartes d’étudiante [Source : Université de Hamburg] : Philosophische Fakultät, Sommersmester 1932 :  carte 3.1carte 3.2, Philosophische Fakultät, Sommersemester 1927 : carte 1.1carte 1.2, Rechts- und Staatswissenschaftliche Fakultät, Sommersemester 1923 : carte 2.1 – carte 2.2.

BEYER LUCAS, Lotte. Der Waldbauer in den Landes der Gascogne – Haus, Arbeit und Familie 1937, 1939, 1944 :

Toulouse

Pyrénées 

Camargue et Saintes Marie

  • Décembre 2020

Wörter und sachen

Depuis peut-être la révolution jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, le dogme linguistique en vigueur en France, formalisé par le discours de Gaston Paris « Les parlers de France« , nie la réalité linguistique, identitaire et culturelle de nos terroirs, de l’Occitanie en particulier (Lieutard et al.) à l’exception relative de la Provence depuis Miréio de Mistral. La mobilisation pour l’unité patriotique contre la Prusse a cristallisé ce discours, alors que la diversité et l’enracinement culturel irrigue la puissance de la nation, y-compris de longue date en capitaines et mousquetaires gascons. Dans un tel contexte, l’école Hambourgeoise des mots et des choses, qui ethnographie et donc révèle nos différences locales et régionales, n’avait aucune chance de s’épanouir sur notre territoire.

Beitl, Bromberger et Chiva nous rappellent que 16 des 53 études ethnographiques et dialectologiques menées dans les années 1930 sous l’égide de Fritz Krüger avaient la France pour terrain d’enquête. Précisons que plusieurs d’entre elles se sont déroulées en Gascogne, comme « Les Hautes-Pyrénées » de Krüger, ou en Gascogne maritime comme « Le paysan de la forêt » de Lotte Lucas-Beyer. Plusieurs de ces travaux, regroupés au sein d’un article dédié, sont proposés sur ce site.

Derrière ce lien, une recension du copieux hommage au professeur Krüger a été publié en 2 volumes : Homenaje a Fritz Krüger. Facultad de Filosofía y Letras, Universidad Nacional de Cuyo, Mendoza (República Argentina), 1952 y 1954; 2 vols.: xxx + 464 y [xvi] + 690 pp., con gran número de ilustraciones. September 1958. Nueva Revista de Filología Hispánica (NRFH) 12(3/4):434
DOI: 10.24201/nrfh.v12i3/4.3077.

Les articles mis en ligne sont principalement issus de deux revues :

La croisade des Albigeois, illustrée par Gil Chevalier, Régent de Catachimie au Collège de ‘Pataphysique

Patois

L’abbé Théobald LALANNE, gascon landais & inventeur de la dialectométrie 

  • Théobald Lalanne, enquêteur principal de l’Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne jusqu’à son décès, pour la moitié de l’œuvre, accumulait plusieurs compétences : linguistiques et mathématiques. Au creuset des enquêtes de terrain et aux côtés du « maître » Jean Séguy, il meurt à ses certitudes et à sa conception de sa propre identité linguistique et culturelle. Cette œuvre alchimique engendre une nouvelle science : la dialectométrie. Si les 2 volumes qui en témoignent sont introuvables et ne seront lires de droits que dans quelques années, on peut en lire une synthèse par Lalanne lui-même publiée par l’Institut des Etudes Occitanes.

L’abbé FERRAND et la revue catholique de Bordeaux.

Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND

 

 

Le Trésor du Périgord :

Bibliographie (autres)


Les mots et les choses : « Folklore et culture des peuples romans : langue, poésie, coutumes. » Hambourg, 1928-1944

Wörter und sachen. L’école Hambourgeoise de Fritz Krüger : ethnolinguistique et dialectologie variationniste avant l’heure ?

L’introduction au premier opus de sa revue Volkstum und Kultur der Romanen [traduction libre depuis la version originale en allemand] comprend une invitation à se départir de ses opinions et partis pris. C’est donc je crois lui rendre pleinement hommage que d’inviter ici, à suivre ses recommandations dans la lecture des travaux dont il est l’auteur, l’instigateur ou le coordonnateur.  

Fritz Otto Krüger, linguiste allemand de la première moitié du 20° siècle, fût initialement formé à l’école néo-grammairienne (phonétique) par Bernhard Schädel. Ses deux premières thèses portent fièrement l’étendard de cette théorie linguistique pourtant alors déjà très critiquée tandis qu’émerge le structuralisme.
Mais Fritz Krüger est avant tout un dialectologue de l’espace Roman qui aime marcher sac au dos, parcourir de vastes territoires alors inaccessibles sauf à pieds ou à cheval et tout particulièrement en montagne. Son goût personnel pour la découverte sur le terrain des spécificités locales propres à chaque communauté d’une part, sa rencontre avec le linguiste Wagner d’autre part, seront d’une influence décisive dans l’orientation de ses travaux. Wagner, qui partage avec Krüger le goût du terrain, lui donne une nouvelle clé : ethnographier des communautés peu affectées par le développement industriel  (« archaïsantes » ou « très conservatrices »)  et les analyser pour comprendre l’évolution des sociétés romanes méditerranéennes.
Ainsi, dans les années 30, il pose les bases d’une nouvelle méthode de travail qui s’inscrit dans l’héritage intellectuel des pères fondateurs des « mots et des choses » de 1909 : Meringer, Meyer-Lübcke et Schuchardt. Krüger fait école à Hambourg et fonde la revue « Volkstum und Kultur der Romanen » qu’il introduit en ces termes : « Notre objectif est de contribuer à leur exploration et à leur découverte dans la multiplicité de leurs manifestations individuelles et collectives. Nous ne prétendons pas du tout exposer dans des formules conceptuelles la richesse des caractéristiques particulières de chaque peuple, car nous sommes convaincus que l’essence ultime et profonde d’un peuple est quelque chose d’irrationnel qui peut difficilement être mis en équationet que toute tentative d’expliquer l’individu ou l’individu en tant qu’expression d’une essence, doit nécessairement s’arrêter là où la possibilité de pénétrer par la connaissance disparait, enveloppée par le secret de la vie elle-même »

Walter Küchler, romaniste, professeur à l’université de Hambourg, codirigea avec Fritz Krüger la revue jusqu’en 1933, époque à laquelle il fut limogé de l’Université au nom des « lois de purification » d’avril 1933 (Gesetz zur Wiederherstellung des Berufsbeamtentums), car marié à une femme juive.

MM. Bromberger, Beitl et Chiva nous ont heureusement mis en attention sur l’œuvre considérable d’ethnographie et de géographie culturelle dont cette école a gratifié l’espace roman en général et la France en particulier. Voir à ce sujet la préface de Christian Bromberger publiée dans la version française de « BEYER-LUCAS, Lotte, Le paysan de la forêt dans les landes de Gascogne ». (version complète en allemand et en trois partie ci-après).

VKR compte 16 volumes annuels dont voici déjà la table des matières des 15 premières années.

Cette école des « mots et des choses » verse une abondance de matériaux ethnolinguistique dans la revue VKR et dans celle presque homonyme, « Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen » (HSVKR), dont voici la Table des numéros parus.

MM. Bromberger, Beitl et Chiva nous apprennent ceci. Des mots, des techniques, des constructions, des objets et leurs composants sont minutieusement décrits et représentés. Ces travaux sont par conséquent cités au sein de bibliographies relevant de disciplines aussi diverses que la dialectologie et l’architecture. Les mots et les choses, comme l’ethnolinguistique autochtone, est une école dont on mésestime l’apport. Cela s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, leur multidisciplinarité, leur transversalité, n’intéresse pas les expertises en silo validées par l’administration et récipiendaires de budgets. Ensuite, leur description des réalités du terrain dérange en cela qu’elle révèle des variations et des réalités qui n’entrent ni dans les catégories de l’Université ni dans celles de l’administration centrale. Pire : ses constats factuels et étayés, invalident le dogme de l’uniformité culturelle nationale pour qui diversité et spécificité confinent à la haute trahison. Enfin, dans son approche pragmatique, ascendante, l’école des mots et des choses ne valide pas l’approche descendante des néologismes & théories de ces grands penseurs.

C’est ainsi qu’un pan considérable de notre patrimoine immatériel nous échappe : parce qu’il est à la fois allemand, variationniste, procède de l’enquête de terrain, échappe à l’enfermement des expertises et des spécialités.

Fritz Krüger à l’issue de la seconde guerre mondiale, dut s’exiler à l’université de Cuyo en Argentine, d’où il poursuivit son œuvre jusqu’à ses derniers jours.

Quelques études :

 


Arrous, Bernat. Homogénéisation de l’ensemble des paradigmes du prétérit sur la base du -R étymologique de la troisième personne du pluriel

« En Comminges, l’homogénéisation de l’ensemble des paradigmes du prétérit sur la base du -R étymologique de la troisième personne du pluriel (CANTAUERUNT > cantèren => cantèri, cantères, cantèrem, cantèretz) a été fatale à cet autre temps, issu du plus-que-parfait latin, que les provençalistes connaissent généralement sous le nom de « conditionnel II » (CANTAUERANT > cantèran), dont nous avons quelques traces dans la Séquence de sainte Eulalie (auret < HABUERAT) et qui a subsisté jusqu’à nos jours dans les hautes vallées vaudoises, en Val d’Azun  et —  en qualité de « futur de passé » — en béarnais classique.
Dans les Pyrénées centrales, seuls, à ma connaissance, ont survécu, à la faveur d’un « accident » vocalique, dans une petite aire située aux confins du Haut Comminges et du Couserans — à Salies-du-Salat, par exemple —, les paradigmes des deux auxiliaires (auura < HABUERAT). En défrichant la haute montagne, en direction de l’est, les cadets de Ger-de-Boutx ont donc bien mis en contact le prétérit de type « luchonnais » hu, hores, hoc, hórem, hóretz, horen  qu’ils amenaient avec eux dans leurs bagages, et le conditionnel hura (< FUERAM), huras, hura, húram, húratz, huran, en usage de l’autre côté des crêtes. Sans grand dommage, apparemment ! ». Bernat ARROUS, vers 2021

1975 – Ethnolinguistique de la haute vallée du Ger, Thèse d’Etat
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Ger-de-Boutx (Le Plan). Crédit photo : Marie-Thérèse VERGARA

Ethnolinguistique de la haute vallée du Ger, Thèse d’Etat soutenue par Jean-Claude Dinguirard, sous la direction du professeur Jean Séguy puis Jacques Allières, à l’université de Toulouse le Mirail. Pierre Bec faisait partie du jury.

Jean-Claude Dinguirard en a rédigé lui-même le résumé, à télécharger ici.

Les questions liées aux noms de maison ou à l’enseignement du gascon comme langue maternelle notamment, qui font l’objet de travaux d’approfondissement publiés par ailleurs.

L’ethnolinguiste Dinguirard, agrégé de lettres modernes, est par ailleurs expert en matière de roman policier populaire. Il cultive le goût pour le spécifique non-seulement dans sa pratique de la discipline qu’il définit en début d’ouvrage, où il se méfie des généralités hâtives, mais également comme régent au sein du Collège de ‘Pataphysique, science des particularités par excellence.

Pour parler de cette thèse, donnons la parole à ceux qui sont le mieux susceptibles de nous en donner un avant-goût savoureux tout en y associant la notoriété de leur signature. Marguerite Gonon, honneur aux dames, commence ainsi son compte-rendu : « C’est un plaisir rare de lire une thèse en gardant le sourire :  rendons-en grâce, de prime abord, au style comme au sujet. ». Nul besoin en effet d’être linguiste ou littéraire, pour goûter aux plaisirs de sa lecture quitte à faire l’impasse sur les passages les plus ardus. Kurt Baldinger précise « Ce que Dinguirard rassemble ensuite dans l’essentiel des faits et textes historico-culturels, économiques, folkloriques et linguistiques de ce « territoire minuscule » [395], c’est-à-dire une vallée montagneuse de quelques kilomètres de long et escarpée à la frontière de l’Ariège, est d’une étonnante variété. »

Méthode. Gonon comme Baldinger, voient dans la méthode de Dinguirard l’empreinte laissée par le maître – Jean Séguy – à qui l’auteur rend un hommage appuyé tout en prenant ses distances et développant ses propres interprétations en diverses occasions. Cette empreinte se remarque en cela que Dinguirard ne néglige aucun fait, aucune source, que tous les éléments ethnographiques accessibles, avec un chapitre spécifiquement consacré à l’histoire, sont collectés et examinés pour éclairer les faits linguistiques. Baldinger précise que l’importance accordée par Dinguirard à une documentation solide relie cette thèse à la démarche de l’école « des « mots et choses » : d’abord les faits en détail, ensuite seulement l’interprétation prudente ; il est contre les généralisations hâtives, les « brumes métaphysiques ». Et de fait, on trouve à la bibliographie de la thèse, des ouvrages méconnus relatifs aux Pyrénées des maîtres de cette école : Krüger, Schröder, Schönthaler, Schmolke, Brelie, Meyer-Lübke, Löffler, voire l’anthropologue-historien-linguiste Julio Caro-Baroja.

Son ethnolinguistique de la haute-vallée du Ger prend ainsi une tournure de scène de vie passée au crible jubilatoire d’une enquête plus descriptive qu’interprétative. La lecture est immersive, on rit de bon cœur avec les formulettes et ethnotextes recueillis, on est ému par les croyances relatives à la faune populaire comme celles relatives aux fées et autres présences de l’invisible qui enveloppent de mystère nos belles Pyrénées.

Apports scientifiques, innovations, découvertes. Gonon et Baldinger soulignent l’apport du lexique cadastral du XVIIe siècle. Baldinger indique en note son intention de reprendre ce lexique dans son dictionnaire onomasiologique de l’ancien gascon (DAG). Baldinger souligne le fait que Dinguirard innove, en abordant la métalinguistique populaire, encore peu étudiée. Il relève également quelques découvertes : Sahorgue < ipsa fabrica dans le cadastre de 1698, aujourd’hui Eth Sahörga avec ILLE supplémentaire [75], ou encore le pouvoir de la tradition et des conventions, dans l’attribution des prénoms et diminutifs. Je voudrais ajouter l’imposant travail, rigoureux et exhaustif, réalisé sur les noms de maison et qui a fait l’objet, avant la thèse, d’un mémoire de maîtrise qui a reçu le prix JISTA en 1963. Enfin, Dinguirard analyse en diachronie l’évolution d’un bilinguisme entre gascon du Couserans et gascon du Comminges, auquel se surajoute plus récemment un bilinguisme gascon-français.

Si Baldinger appelle de ses vœux que cette thèse fasse école, Margueritte Gonon avant lui, conclue ainsi sa lecture : « Outre le plaisir constant qu’on prend à  lire ces pages qui font découvrir un pays très typé, l’adhésion de l’esprit est totale devant la méthode. Il s’agit d’une monographie totale, au meilleur sens  du mot, Et les monographies sont indispensables pour connaître et pour comprendre «  la linguistique ».  C’était une idée chère à la fois à Séguy et à Gardette que la linguistique n’est pas  «  une fin en soi ».  Elle n’est qu’un témoin, mais le plus vivant et le plus indiscutable pour saisir la mentalité des  hommes dans l’espace et dans le temps. M. Dinguirard en a fait une éclatante démonstration. ».

Enfin, J.-L. Fossat souligne le fait que « J.-C. Dinguirard, dans une étude lexicale et dialectale, qui ne néglige pas d’examiner le folklore, établit clairement la relation de covariance entre distance lexicale dans le canton de St Béat et le fait que certains individus de la communauté présentent le trait colporteurs (…) l’orientation commune devrait être la recherche de la détermination d’indices de position sociale des informateurs définis selon les critères classiques de la démographie, de l’histoire et de la géographie humaine. »

Critique

On trouve dans la thèse de Bruno Besche-Commenge, une critique tout à fait fondée : « Ethnolinguistique de la haute vallée du Ger » n’étudie pas le lexique agro-pastoral. Il subsiste pourtant un berger aujourd’hui au Ger (Monsieur Mégardon), et je crois que son père était berger également. L’enquête aurait donc été possible, en théorie au moins : tous les locuteurs ne se prêtent pas au jeu de l’enquête ethnolinguistique. Voici un extrait de cette thèse, qui outre cette critique, souligne un apport de valeur : « l’axe Est/Ouest importe bien plus du point de vue linguistique que l’axe Nord/Sud ».

Principales sources :

FD, le 21 Février 2021 révisé le 02 août 2023.

 

Références secondaires


1983 – Les suffixes en onomastique : Commarchis = Cornebut = Comminges
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Lignage de Guillaume d'Orange
Lignage de Guillaume d’Orange

À propos de la forme Commarchis, nom du domaine de Bovon suite à son mariage avec la fille du roi Eudes de Gascogne, fils d’Aymeri de Narbonne, Jean-Claude Dinguirard propose de reconnaître dans « Commarchis », la « forme francisée de l’adaptation languedocienne d’un nom de lieu gascon (…) la lecture par un poète d’oïl de cette même forme languedocienne du nom Gascon».

« (…) personne ne pourrait nier l’intérêt stratégique du Commarchis-Comminges. J’entends du point de vue narbonocentrique qui, comme l’a bien montré Joël H. Grisward (15), constitue une norme originelle dans le cycle de Guillaume d’Orange : point de vue qui impose de considérer la Gascogne comme un pays étranger (16), contre l’agressivité duquel il convient de se prémunir. Comment le vieil Aymeri de Narbonne y parviendrait-il plus efficacement qu’en régnant sur elle, grâce à l’un de ses fils ? Ou plus exactement – car Bovon n’est que le gendre du roi Yon de Gascogne, et n’accèdera pas immédiatement au trône – en rendant ce fils maître d’un glacis propre à s’interposer entre la plus sauvage Gascogne et la province de Narbonne ? Or – et c’est là que l’évidence géographique rejoint la vraisemblance linguistique – un tel glacis ne peut être constitué que par le Comminges : mais un Comminges, il faut le souligner, qui n’aurait pas encore été amputé de son annexe couseranaise, puisque c’est elle, proprement, qui fait la frontière avec les terres languedociennes.
Ceci nous ramène avant l’an mille, et cette haute date rend inacceptable l’exigence, que certains pourraient avoir, d’une attestation d’occitan *Commarques et non de français Commargis. En effet l’occitan d’avant l’an mille n’est guère documenté, et il est à peu près vain d’espérer rencontrer une forme aussi dialectale que *Comergues ’Comminges’ ! »

« Les remanieurs français, au talent de qui l’on doit le succès européen de la geste de Guillaume, ont traduit une épopée occitane qui, dès le Xlle siècle, était déjà complètement oubliée dans son pays d’origine. »

Cornebut proviendrait de la collusion de deux vers : fiz Boeve (de) Commarchis / Nebut al marchis.

Pour citer cet article proposé ici avec l’aimable autorisation de la Société française d’onomastique :

« Les suffixes en onomastique, Actes du Colloque de Montpellier (26-28 mai 1983, Université Paul Valéry, Montpellier III – Société française d’onomastique, sous la présidence de M. Jacques CHAURAND), publiés par Paul FABRE, Édition du Centre d’études occitanes, Montpellier 1985. »

Une version ressaisie par un profane est proposée ci-après, en complément de l’original qui seul fait foi. et qu’on trouve désormais sur l’indispensable Persée.

Nota : l’ouvrage de J.H. GRISWARD cité à la bibliographie de l’article, fait l’objet d’un compte rendu par Jean-Claude Dinguirard disponible ici (voir page 8).

 

Références secondaires


1982 – Via Domitia n° 28 : So ditz la gens anciana, proverbes et troubadours
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Via Domitia, n° 28 : Les proverbes dans les textes des troubadours.

Voltoire
Le marchand Voltoire

p. 13 : Lous areproues gascous, de Bertrand Larade, ici remis au jour, avec notes comparatives avec les mimes de Baïf,
p. 53 : Les proverbes de Voltoire,
p. 58 : Lous moutets guascous deou marchan De Voltoire,
p. 109 : La culture parémiologique d’un troubadour : Marcabru,
p. 123-125 : Parémiologie de Gascogne, reclasse et met à jour Van Gennep, Manuel 4. Pour une approche plus complète, voir 1979-1980 – Bibliographie critique des proverbes des Pyrénées gasconnes.

So ditz la gens anciana. Via Domitia n° 28, pp. 1-126

Voir aussi sur Gallica et sur le site de Tolosana, la bibliothèque numérique patrimoniale des universités toulousaines :

Références secondaires


1981 – Une lecture de Marcabru – au ras des mots
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1981, J.-C. Dinguirard, Une lecture de Marcabru, Via Domitia 26 – on trouvera dans cette étude :

1. Du bon usage du contre-sens (avec une référence à Pour une sémantique du silence, 1980)

La traduction de Marcabru par le Docteur Dejeanne est ici corrigée et son auteur vertement repris, pour sa « courte vue linguistique » et son « manque d’intérêt (…) pour la culture médiévale et occitane » tout en lui reconnaissant le mérite d’avoir publié Marcabru intact.

2. Marcabru, y-es-tu ?

L’auteur enquête sur les indices permettant d’identifier Marcabru ou son entourage. Il propose l’identification d’Audric d’Auvillar, et fait naître Marcabru à l’occident de l’actuel département du Gers.

3. Perpaus deu Gascon

L’enquête se poursuit sur le plan linguistique, et circonscrit plus précisément le lieu de naissance de Marcabru : entre Pagus Aturensis et Pagus Armaniacus.

4. Vers del Lavador, VI

Où l’auteur traduit Crup-en-cami par matous au coin du feu, ce que validera ailleurs André SOUTOU. Il interroge aussi le mot folpidor.

5. En lisant la pastourelle

L’auteur nous distille ici un de ses décryptages de certains vers de la pastourelle, riche de sa culture gasconne propre et de son érudition parémiologique.

6. La structure des rimes dans la pièce II

L’auteur fait crédit à Marcabru, d’être un versificateur rigoureux : en rétablissant la structure des rimes, il identifie et corrige des erreurs de transcription et de traduction.

Lire

On pourra lire aussi : Lejeune Rita. Pour le commentaire du troubadour Marcabru : une allusion à Waïfre, roi d’Aquitaine . In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 76, N°68-69, 1964. pp. 363-370.

 

 

 

 

Références secondaires


1981 – Pour le texte d’Aujatz de Chan
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Pour le texte d’Aujatz de Chan (Marcabru IX). Annales du Midi, n° 154 (1981), pp ; 439-442

Mme Linda PATERSON indique en 1981 « J.-C. Dinguirard, ‘Pour le texte d’Aujatz de Chan (Marcabru. IX)’, AdM, 93:439-42, seems to have been working without a library. » (source : The Year’s Work in Modern Language Studies, Vol. 43 (1981), pp. 265-270.). Cette méprise prête à sourire pour qui a lu l’article en question. A la décharge de Mme PATERSON, les références bibliographiques ne sont pas reprises à la fin de l’article mais citées au fil des pages, ce qui ne facilite pas la tâche du bibliographe.

Nous reprenons donc ici les références bibliographiques citées dans cet article de 5 pages :

BIBLIOGRAPHIE

DE RIQUER, Martin. Los trovadores: Historia literaria y textos (Espagnol) Broché – 4 octobre 2012. 1760 pages.

DEJEANNE, J.-M.-L. Poésies complètes du troubadour Marcabru ([Reprod. en fac-sim.]) / publ. avec trad., notes et glossaire par le Dr J.-M.-L. Dejeanne.

LEVY, Emil. Provenzalisches Supplementwörterbuch. Berichtigungen und Ergänzungen zu M. François Raynouards Lexique roman, Leipzig, 1892-1924 : A-C – D-Engr – Engr-F – G-L – M-O – P-Q – R-S

MISTRAL, Frédéric. Lou Tresor dóu Felibrige ou Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d’oc moderne (1878)

SEGUY, J. et al. Atlas Linguistique et Ethnographique de la Gascogne.

WARTBURG, W. V. : Franzosisches etymologisches Worterbuch. Leipzig puis Basel, 1922 ssq.

 

 

 

 

 

 

Références secondaires


1981 – Des rimes gasconnes ?
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Une lecture du premier sirventes de Marcoat où l’auteur décèle des rimes gasconnes.

Via Domitia n° 26, pp ; 47-48. Article signé Marin Levesque

 

 

 

 


1981 – Pour le commentaire de Marcoat
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Une proposition de traduction librement adaptée du second sirventes de Marcoat, lu comme un texte grivois.

1981, J.-C. Dinguirard (signé Marin Levesque), Pour le commentaire de Marcoat, Via Domitia n° 26, pp. 52-61.

 

 

 

 

 


1980 – Enfin Larade !
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Margalide Gascoue de Bertran Larade
Margalide Gascoue de Bertran Larade

Enfin Larade ! La Revue de Comminges n° 1980-1, pp. 149-150.

Avec l’aimable autorisation de la Société des Etudes de Comminges, et de la BnF pour Gallica.

Dans un premier article, J.-C. Dinguirard fait l’éloge de la publication par le CIDO de photographies du texte original de La Margalide Gascoue, et signale au passage quelques erreurs dans l’édition de 1932 de Bernard Sarrieu.

Ce signalement a pu déplaire et des preuves ont été – bien légitimement – exigées – et donc fournies. Le lecteur voudra bien se référer à la seconde version de ce C.R. paru dans Via Domitia, plus complète et qui signale précisément une soixantaine d’erreurs chez Sarrieu.

 

 

 

 

 

 

 

 



1983 – Les vers de M. de Pérez, poète gascon
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Jean-Claude Dinguirard a mis au jour un corpus de près de 200 pages manuscrites d’un poète-musicien gascon du XVIe siècle jusqu’alors inconnu : M. de Pérez, précepteur de Monluc et dont le duc d’Épernon était le protecteur.

Il publie en 1983 les textes et les musiques de M. de Pérez, traduits, analysés et annotés. Ces textes mettent en évidence la circulation des langues, du gascon au français et inversement.

L’ouvrage intégral, épuisé, est disponible en téléchargement gratuit ci-après, ainsi qu’un article :

  • 1983, J.-C. Dinguirard, Pérez poète gascon, l’inédit occitan aux XVI, XVII et XVIII siècle, Revue des Langues Romanes 87
  • 1983, J.-C. Dinguirard, Les vers de M. de Pérez, N° ISBN : 2-85816-037-6, 16*24 cm, 122 pages. Collection sud, Presses universitaires du Mirail. EAN 9782858160372

 

 

« Consequitur quodcumque petit » [Elle atteint tout ce qu’elle vise]

Armes du Duc d’Epernon, protecteur de Pérez – d’après un cliché de Patric Lasseube.

Références secondaires


1970-1975 – Toponymes de la haute vallée du Ger
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Ces enregistrements sonores font état de l’étymologie de quelques toponymes de Ger-de-Boutx et de ses environs, d’après les habitants du Ger. On y apprend notamment que :

  • Le col du Mourtis (le col des morts ?), en amont du col de Mente, pourrait être le lieu par où autrefois les corps des défunts étaient convoyés du Ger, alors démuni de cimetière, vers Boutx (voir article de M. Alain Assezat ci-après, dont la source probable est le numéro de la Revue de Comminges de 1968, pp. 44-46, « D’une monographie inédite de Boutx », notes de A. Sarramon mis en ligne sur Gallica).
  • Coulédoux cristallise une expression émerveillée devant le son de l’eau qui s’y écoule
  • Couéou désignerait un lieu de rassemblement du bétail de quelques familles aisées
  • Aspet : te reste t’il de la peau sur le dos ?
  • Le lacus aurait été une écluse créant une retenue d’eau, pour augmenter le débit du Ger lorsqu’on y voulait convoyer des roules.
  • Sur le Plan do Rey, un article Paru dans Pyrénées n° 491 (2012), p. 47 et ssq. qui confirme la thèse de J.-C. Dinguirard nous est gracieusement communiqué par M. Michel Bartoli, que nous remercions vivement ici,
  • Les mines de blende de Pale de Raze
  • La mine d’or oubliée de l’époque romaine

Et bien d’autres découvertes.

Interviews menées par Jean-Claude Dinguirard entre 1970 et 1975, principalement auprès de Juliette et Théophile Mothe, ainsi que de Théophile Noguès.

50 Toponymes Cubouch, Mourtis et Moncubere

49 Toponyme Plan du Rey et digressions diverses

45 Les Aouirandès et autres toponymes

Foudre annuelle, Topographie et toponymie

Légende onomastique - Toponyme Lacus Lac d'Us

Légende onomastique - toponyme Coulédoux

Légende toponymique - Aspet As peth

Légende toponymique - Aspet As peth

Le nom de lieu Coueou lieu de rassemblement du bétail des familles riches

Noms de lieux et situation courret deth chou

Origine des noms de lieux, Le Mourtis

La mine de Pale de Raze 1

La mine de Pale de Raze 2

La légende de la mine d'or de l'époque romaine


1963 – 1965 Les noms de maisons dans la haute vallée du Ger
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En Haute-Gascogne, les gens ont un double état-civil : prénom et nom patronymique constituent celui des événements officiels, tandis que le prénom ou surnom, auquel on adjoint « De » puis le nom de maison, réalise un état civil de proximité, d’usage quotidien.
Dans ce mémoire – ethnolinguistique – pour le D.E.S. de 223 pages, le terrain étudié est celui de la haute vallée du Ger.

Un article d’une trentaine de pages, paru dans Via Domitia en 1965, est tiré de ce mémoire, également disponible ci-après.

6 enregistrements audio datés de 1970-1975, qui ont servi à l’élaboration de ces articles.

 

 

 

Références secondaires


1962 – 1970 Notes sur une folklorisation : le processus de folklorisation de l’abbé Paul Mothe, poète commingeois (de Ger-de-Boutx)
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L’abbé Paul Mothe a choisi de vivre à Ger-de-Boutx, alors que le Cardinal de Clermont-Tonnerre lui proposait un autre avenir. Il y a prospéré, suscitant bien des jalousies et il a notamment fondé la maison De Camarade.

Jean-Claude Dinguirard met en évidence un processus de folklorisation dans la revue Arts et Traditions populaires.
– Notes sur une folklorisation, Arts et traditions populaires, 18e Année, No. 1/3 (Janvier-Septembre 1970), pp. 159-181, lien ci-dessous, complété ultérieurement par des ajours non-publiés, également ci-dessous [Possible influence Quenienne, cf. Subsidia Pataphysica 12-13, p 24.]
– Voir aussi : quelques éléments bibliographique de l’abbé Paul Mothe parus dans la presse (ci-après) ainsi que les œuvres de l’abbé Paul Mothe 

 

 

Références secondaires


1965 – La vie et l’œuvre de l’abbé Paul Mothe (1765-1855), poète Commingeois de Ger-de-Boutx
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Cet ensemble de textes constitue la biographie et l’œuvre poétique de l’abbé Paul Mothe dit Heline, né le 14 février 1765 et décédé le 4 avril 1855 (à l’âge de 92 ans d’après sa stèle) et enterré devant la porte de l’église du Ger. Prêtre et poète, des « ajours » tapuscrits, découverts en novembre 2023 et qui complètent l’article « Notes sur une folklorisation » publié par la revue des Arts et traditions populaires en 1970, et qu’un poème de l’abbé, daté de 1844, retrouvé dans les notes non-publiées de la thèse de J.-C. Dinguirard (ainsi qu’un dessin). Ces ajours mentionnent notamment deux brochures de l’abbé du Ger publiées chez Abadie à St Gaudens et conservées à la Bibliothèque nationale de France et consultables en ligne sur Gallica :

Prêtre réfractaire, vers 1797 il mène une vie de pourchassé :  » n° 2153 – Liberté, Egalité. Toulouse le 18 frimaire de la 6e année de la République. Le Commissaire du Directoire exécutif près l’Administration centrale du Département de la Haute-Garonne. Au Commissaire du Directoire exécutif près l’administrateur municipal du Canton de St Béat. J’applaudis au zèle et à la louable sollicitude de plusieurs républicains de votre canton, qui me préviennent que les nommés MOTHE et GOUARRE prêtres émigrés souillent encore par leur présence le sol de la République. Ils résident constamment, ajoutent-ils, dans le hameau du Ger de Boutx où les habitants qu’ils ont fanatisés, leur prête asile. Je sais, Citoyen, que vous ainsi que le juge de paix n’avez rien négligé pour faire saisir ces rebelles. Mais il serait dangereux de borner là vos démarches ; il faut tenter de nouveaux moyens pour les atteindre. Le hameau du Ger se trouvant situé sur la ligne de démarcation des cantons de St Béat et d’Aspet, veuillez tout concerter avec votre collègue près ce dernier canton pour faire une descente simultanée à l’effet d’arrêter ces deux perturbateurs. J’invite le Commissaire d’Aspet de concourir avec vous au succès de cette mesure. Je vous prie de m’instruire du succès de cette démarche.

Salut fraternel, CAZAUX D. » (Archives municipales de St Béat).

Il a préféré au doyenné proposé par le Cardinal de Clermont-Tonnerre, une retraite à Ger-de-Boutx où il embrasse un destin anthume et posthume extraordinaire.

Il fonde la maison Camarade en la donnant à son neveu – qu’il appelait « mon petit camarade » – Jean-Bernard Mothe (1816-1871), époux de Marie-Jeanne Nogues, de l’Espounille. Ils sont les parents de Célestin né en 1848 et Pierre-Lucien né en 1850. Peut-être ont ils eu d’autres enfants. Célestin Mothe épouse Sylvie Noguès et enfantent Célestin (décédé à la guerre de 14), Célestine (1873-1859), et Virginie (1878-1859). Célestine Mothe épouse Alexandre Dinguirard, ils enfantent Juliette et Henri. Juliette épouse Théodore Mothe, du Couéou (Coulédoux). De leur union naît Henri Mothe, actuel gardien & conservateur de la maison de Camarade, époux de Jo Zanusso, parents de Valérie et Céline. Valérie, comme Emmanuel et Frédéric, sont les aînés de la maison de camarade à qui la thèse de J.-C. Dinguirard est dédicacée. Les cadets sont Nathalie, Marie-Julie et Céline. La dernière génération à ce jour (2022) de la maison de camarade compte 6 personnes, Salomé, Aaron, Noé, Eliott, Valentine et Charlotte.

Le 17 octobre 1832, la pétition de l’abbé Paul Mothe est rejetée : il cherchait la somme de mille francs pour la desserte du Ger.

Dans un projet de supplique de l’abbé à l’évêque de Comminges, on peut lire : « le ger est un village au centre des pirennées, élogné de Boutx chef lieu de la succursale de deux heures de chemin dont il est séparé par de hautes montagnes que les neiges rendent inaccessibles l’hiver. Sa population… est à present de cent quatre vingts ames la poulation du ger est acglomerée, chaque maison a deux familles, une pour la garde des troupeaux et l’autre pour la culture des terres pénible etdifficile ; la nature du terrian en pente et rocailleux en grande partie n’admet d’autres travaux que ceux des bras et de la beche »…

Voir aussi Note sur une folklorisation.

 

 

 

 


1983 – Glanées, Via Domitia n° 30
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          • Vales Islonde (Chanson de Roland 2331) = Vales, Islonde (Galles, Irlande) ;
          • Manchac (biographie du troubadour Savaric de Malleo) = Magnoac ;
          • Un gasconisme méconnu : gadget < gàdje « outil, ustensile », en Haute-Bigorre », attesté par le dictionnaire de Simin Palay

Glanées, Via Domitia n° 30, pp. 149-150.

 

 

 


1972 – Contribution Ethnolinguistique à l’enseignement du Gascon langue maternelle
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Cette contribution rend compte d’une enquête menée dans la haute vallée du Ger entre 1968 et 1971, pour comprendre comment un jeune Pyrénéen apprend le gascon. Plusieurs comptines et textes ou chansons utilisé dans l’enseignement du gascon comme langue maternelle y sont présentés. Les enregistrements audio correspondant, sont réalisés à Ger de Boutx par Jean-Claude Dinguirard dans le cadre d’interviews de sa tante paternelle Madame Juliette MOTHE, et publiés avec l’autorisation de tous les membres de sa famille sur 3 générations :

  • Sarra bagueta, p. 47,
  • Motin, motin, montaina, p. 49,
  • Per aquera carreretta, p. 51,
  • Tin-tan, p. 52,
  • Quéquéréqué, p. 54, voir aussi les articles proposés sur ce site relatifs aux formulettes et autres « quéquéréqué »,
  • Saba-saba, p. 56,
  • Eth drolle dera codina, p. 58,
  • Harri harri, p. 59,
  • Bernat d’Esclopetas, p. 60, voir l’article et l’audio dédiés, sur ce site,
  • Cinq légendes topographiques : Coulédoux, le Couéou, Plan du Rey, Lacus, Aspet, pp. 64-65,
  • Histoire de Niais, p. 66,
  • La Fée au tison, p. 67,
  • La Fée capturée, p. 68,
  • La Fée brûlée, p. 70,
  • Santot Merdot, p. 76.

1972, J.-C. Dinguirard, Contribution Ethnolinguistique à l’enseignement du Gascon langue maternelle. Via Domitia n° XVI, pp. 43-90

1973, Mothe, Juliette. Sarra bagueta

1973, Mothe, Juliette. Motin, motin, motaina

1973, Mothe, Juliette. Motin, motin, motaina 2 : en situation

1973, Mothe, Juliette. Per aquera Carreretta

1973, Mothe Juliette. Tin-tan, Campana de Solan

1973, Mothe, Juliette. Quéquéréqué

1973, artiste inconnu, Saba-saba

1973, Mothe Juliette. Saba-saba

1973, Mothe, Théo - Saba saba

1973, Mothe Juliette. Légende onomastique - Étymologie du toponyme d'Aspet

1973, Mothe Théo. Légende onomastique - toponyme Coulédoux

1973, Mothe, Théo. Légende onomastique - Toponyme Lacus Lac d'Us

1973, Mothe, Juliette. Histoires de fées

1973, Mothe, Juliette. Nosta Dama de Pomèr : Santot Merdot

Références secondaires


1973 – 1975 : Ethnographie des formulettes « Quéquéréqué » en Comminges
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Une série d’articles ethnographiques sur les textes enfantins et formulettes du folklore commingeois, ou « Quéquéréqué ».

– Le Comminges : un affreux désert [folklorique] ? Revue de Comminges, 1973, LXXXVI, pp. 199-201
– Un texte surréaliste. Revue de Comminges, 1973, LXXXVI, pp. 405-406
– Quéquéréqué ! (suite). Revue de Comminges, 1975, n° LXXXVIII-3, pp. 327-330

Articles mis en ligne extraits de Gallica, avec l’aimable autorisation de la BnF et de la Société des Etudes de Comminges.

Voir aussi Quéquéréqué dans l’article : 1972 – Contribution Ethnolinguistique à l’enseignement du Gascon langue maternelle

Références secondaires


1977 – Français et gascon dans les Pyrénées centrales
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A propos du bilinguisme gascon-gascon entre Coulédoux (Couserans) et Ger-de-Boutx (Comminges) et de l’influence de l’arrivée du français sur cette situation linguistique particulière.

Les enregistrements effectués par Jean-Claude Dinguirard dans les années 1970 de la plupart des chansons transcrites dans cet article, ont pu être retrouvés, numérisés depuis bandes magnétiques et sont mis en ligne ci-après.

De plus, un enregistrement de locuteur natif de Ger-de-Boutx indique que prières et berceuses étaient, dans sa jeunesse, déjà dites en français.

 

 

Références secondaires


1970-1975 – Identités : démarcations linguistiques et rattachement administratif

Abbé Théobald LALANNE
Abbé Théobald LALANNE

Ressources audio qui illustrent les éléments constitutifs du sentiment d’identité des habitants du Ger. Une identité inclusive, puisque on fréquente voire se marie avec « alter ». Une identité plurielle, constituée d’éléments de démarcation et d’éléments communs, de faits linguistiques – phonologie et lexique donnant lieu à divers calembours et traits d’humour – comme d’enjeux économiques liés notamment à l’exploitation forestière, ou de rattachement administratif.

Sont également proposés ici sous le titre « Wörter und sachen« , une collection d’enregistrements de locuteurs habitant Ger-de-Boutx : les descriptions qu’ils procurent de leur lexique familier, phonologie comprise, sont autant d’éléments constitutifs de leur communauté langagière.

 

 

Les batailles de la haute vallée du Ger

Blessejar ou le fait de prononcer SH les S / ç

Différences entre patois de la haute vallée du Ger

Le double N - Nati et Vati tot es parenti

30sub Nati et Vati

Différences entre patois voisins - la pelle à feu etc.

Patois, différentes prononciations

Patois, mariage et métissage

Patois, les surnoms patronymiques

Patois, différenciation lexique onomastique phonologie

52 Les uns disent des autres (en gascon)

Enquête en démarcation géographique, procès avorté.

Cartographie linguistique et démarcation du patois de l'Ariège

Démarcation géog. et affinités électives

28 Spécificités du patois du Soulegna

30 Différences entre patois

28 Différences entre patois

Patois, différenciation lexique onomastique phonologie

Patois, différentes prononciations

Différences entre patois voisins - la pelle à feu etc.

Différences entre patois voisins - Venir etc

Jou vs Jo

Détresse de rattachement administratif 2

Détresse de rattachement administratif 1

31 Explic. diff. patois Couserans Comminges par l'influence des eveques Pamiers St B de C

Jurons commingeois de Ger de Boutx

Wôrter und sachen bols, lait et couteaux

Wôrter und sachen et procédés artisanaux - Baratte, bidon de lait, mastic étanche

Wörter und Sachen - Cuisine et fromage

Wörter und Sachen - Autour de la cheminée

Wörter und Sachen - Autour de la cheminée

Wörter und Sachen - la maison (suite)

Wörter und sachen autour du saucisson

Wörter und Sachen - Ger de Boutx - Thème de la maison

Wörter und Sachen - Ger de Boutx - Thème du grenier à foin

Wörter und Sachen - Ger de Boutx - Thème de la maison (suite)

Patois, Wörter und Sachen 1

Patois, Wörter und Sachen 2

Patois, Wörter und Sachen 3

Wörter und Sachen 4 - Alphonse XIII


1970-1975 Proverbes et expressions populaires de Ger de Boutx
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Proverbes de Ger de Boutx, Comminges.

  • Si août sèche quelques gouttes, septembre séchera jusqu’à la dernière (traduction très libre)
  • La lessive du gascon
  • Formule que l’on prononce en tenant le cochon à l’écart
  • Autre expression gasc.
  • Nati e Vati toti parenti…
  • Jurons
  • Le chant de la grive…
  • Notes manuscrites : proverbes, recettes de cuisine et de pharmacopée

Ailleurs sur ce site, on entendra aussi : « vèrd et blu : me foti de tu », voire la ronde enfantine : « vèrd et blu et jaune, vòs dansar Guilhaumes ? – Arrog e vèrd et blu me foti de tu ».

« La haute vallée du Ger est pourtant un pays où d’immenses forêts de conifères et de vastes prairies rejoignent le ciel ».


1971 – La « Montagne » dans les contes de Bladé
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La montagne : un monde à l’envers pour les peuples des plaines. Ici dans les Pyrénées gasconnes.

Bladé - Contes populaires de Gascogne
Bladé – Contes populaires de Gascogne

La « Montagne » dans les contes de Bladé, revue de Comminges, 1971, LXXXIV, pp. 141-147.

Articles publiés avec l’aimable autorisation de la Société des Etudes de Comminges et de la BnF pour Gallica.

 

 

 

 

 

 

 

 

Références secondaires


1976-1983 – Faune populaire et proverbes de Gascogne
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Du 15 septembre 1976 à – probablement – mi-1983, Jean-Claude Dinguirard alimentait un index de la faune populaire de Gascogne. Ce sont environ 1 755 traces et pas moins de 137 animaux qui sont ainsi suivies, à travers une vingtaine d’ouvrages, principalement parémiologiques, de quinze auteurs. Cet index a été ressaisi et une première analyse quantitative en est proposée ci-après.

20% (27) des animaux les plus représentés, totalisent 80% des occurrences soit 1 414 apparitions. Félix Arnaudin est l’auteur chez qui l’on trouve le plus d’occurrences (37%). Cinq auteurs totalisent 80% des occurrences de l’index.

S’agissant non plus du nombre d’animaux, mais du nombre d’entrées c’est-à-dire du nombre d’animaux distincts par auteur, le classement est sensiblement inchangé notamment avec Arnaudin et Dardy en tête toutefois l’écart entre eux est très réduit : si Arnaudin a sans doute réalisé une compilation bien plus volumineuse, la biodiversité est sensiblement la même entre Arnaudin et Dardy. De plus, quand 5 des auteurs du panel totalisent 80% du nombre de mentions à un animal, il en faut 7 pour totaliser 80% de la biodiversité du panel et Lespy passe devant Dambielle et Bernat.

Enfin, sur les 137 animaux du panel, 38 – dont la sirène et le « Trote-camin », chez Arnaudin – ne sont cités que par un et un seul auteur. Le classement des auteurs uniques pour chacun de ces 38 animaux est sensiblement comparable au classement des auteurs par la biodiversité inventoriée dans le panel.

 

Lo Trote-camin (Pipit farlouze)
Lo Trote-camin (pipit-farlouze)

Ces éléments mériteraient peut-être une analyse en lien avec l’érosion de la biodiversité en Gascogne maritime, car parmi les animaux les plus cités, le chat arrive en troisième position après le chien et l’âne. Or, d’après Henri POLGE (Le franchissement des fleuves, Via Domitia n° XIX, 1976, p. 83), le chat ne se manifeste en Gaule que vers le début de l’ère chrétienne où il « capte la place et peut-être même le nom de la Genette », totalement absente de ce lexique. Les proverbes, comme les thèmes légendaires, se survivent à eux-mêmes en s’adaptant.

 

 

Constitution du panel :

Auteur Ouvrages
Abbé CASTET (a) Prov. Biros (1889) : page et n° du proverbe
(b) Prov. Couserans (1971) : n° du prov. Souligné

Nota. Voir aussi avec traduction en français l’édition du syndicat d’initiatives de Sentein en Biros :

Vastin LESPY Prov. Pays de Béarn (1876) : p. et n° du proverbe
Léopold DARDY Anthologie Albret, vol.I : p. et n° du prov. Vol II : souligné
Abbé Eugène BERNAT (a) Prov. Lang. Montagnard
(b) Prov. Pyr. Centr.
N° du prov. Seul, cas nom. Continue : (a) = 1-309 ; (b) = 310.588
Jean SEGUY Articles de J. Séguy, références diverses. Dont : Les noms pré-latins des animaux et des plantes en Gascogne
Henri POLGE Articles de H. Polge, références diverses
Pierre BEC Informations secondaires et motivations dans quelques noms d’animaux en gascon, RLiR 95-96 (1960) pp. 296-352
Charles JOISTEN Le folklore des êtres fantastiques en Ariège, Via Domitia 9 (1962)
Jean BOURDETTE Reproues det Labeda (1893) = n° du proverbe dans la copie de J.-C. Dinguirard
Jean-Auguste HATOULET et Emile PICOT Proverbes Béarnais (1862), n° de proverbe dans la copie de J.-C. Dinguirard
Félix ARNAUDIN Recueil de proverbes de la Grande-Lande : n° du proverbe
Honoré DAMBIELLE Nos proverbes gascons (1914 – 1927, 7 séries) : n° de la série, n° du thème, n° du proverbe

Série 1 : les 12 mois de l’année ; Série 2 : météorologie ; Série 3 : l’homme et la femme ; Série 4  : le mariage ; Série 5 : l’homme et son travail Série 6 : l’homme et les animaux domestiques ; Série 7 : l’homme social et religieux

Gerhard ROHLFS Divers
Hans Dieter BORK Neu Beiträge zur romanischen Etymologie (1975)
Félix LECOY Romania 1976-1

 


1978 – Folklore gascon du serpent
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Le folklore du serpent relève d’un bestiaire populaire non-validé par la science, fascinant à découvrir.

La femme aux serpents, muse des Augustins, Toulouse
La femme aux serpents, musée des Augustins, Toulouse

Le mythe du serpent galactophage en particulier, très présent en Gascogne, puise t’il ses origines à la préhistoire ? Un indice de plus, relatif aux origines pré-indo-européennes de la culture gasconne.

  • Folklore gascon du serpent. Revue de Comminges, 1978, XCI, pp. 277-283
  • Emission radiophonique « Panorama méridional », avec nos remerciements à France Culture (nous sommes preneurs des autres épisodes de la série)

A noter qu’en note 81,16 p. 112, dans « Les vers de M. de Pérez« , poète commingeois, J.-C. Dinguirard rappelle que dans la zoologie préscientifique, les petits de la vipère passent pour tuer leur mère à la naissance, condamnés qu’ils sont à lui dévorer le ventre pour parvenir au jour ; et de citer un autre poète gascon, Du Bartas : « L’ingrate Vipère | Naissant, rompt les flancs de sa mourante mère (DU BARTAS, sepmaine VI, 224 s.).

Parmi les traces de serpent dans le folklore gascon, Henri Polge (Le franchissement des fleuves, Via Domitia XIX, 1978, p. 87 note 52) signale un basilic habitant le puits sous la sacristie de la paroissiale de Castelnau-Barbarens jusqu’au XVIIe siècle, d’après Chroniques ecclésiastiques du diocèse d’Auch, 1746, p. 391.

On entend dans l’enregistrement, J.-C. Dinguirard reprendre une formulette enfantine dont j’ai retrouvé le texte complet chez Pierre BEC dans RLiR 1960, page 314. Il s’agirait donc de la « formule enfantine de Bethmale signalée par Rohlfs (Le gascon, p. 40) :
Panquèra, bèra, bèra, Qu’as pan enà taulèra, Hormatge enà ‘scudera, E leit enà caudèra.
(Belette, belle, belle — tu as du pain sur la table — du fromage dans l’écuelle — et du lait dans le chaudron).
La forme type est panlèit ; var. [pal’èit, pal’et] et parfois au plur. [pa(n)l’è(i)ts]. »

Le dernier mot de l’interview fait référence à un article de Henri POLGE sur le nom du lézard dont voici peut-être la référence : Le lézard assassin et le domaine euskarien prélatin, dans Archistra, automne 1973, p. 85-87.

Nota : avec l’autorisation de la Société de Mythologie Française, ci-après également en téléchargement un article du professeur Henri FROMAGE contenant un paragraphe dédié au folklore du serpent.

J.C. Dinguirard, émission radiophonique dédiée au folklore gascon du serpent

Références secondaires


1975 – Bernât d’Esclopetas
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Conte populaire de Ger de Boutx. Enregistrement diffusé avec l’aimable autorisation de la famille Mothe que nous remercions ici vivement : Madame Josiane Mothe, Monsieur Henri Mothe, Madame Valérie Mothe Iéni, Madame Céline Mothe, Mademoiselle Salomé Iéni.

Bernat d’Esclopetas est l’hybride de deux contes populaires :
– Le Charbonnier , à qui il emprunte son début jusqu’au moment où tout le monde s’endort dans la cabane (le nom du héros apparaît, sous la forme Bernach Ascloupé, dans une version de ce conte publiée par l’Almanac Patouès de l’Arièjo, 1901, p. 31) ; et
– Le Renard Parrain, à qui il emprunte le vol alimentaire, la ruse du renard et l’enquête policière avec sa conclusion.

Ce conte fait également partie de l’article suivant : 1972 – Contribution Ethnolinguistique à l’enseignement du Gascon langue maternelle.

 

 

Références secondaires


1970-1975 – Contes, histoires et anecdotes de Ger-de-Boutx

41 enregistrements sonores relatifs au folklore de Ger-de-Boutx.

Pour Bernat d’Esclopettes, voir aussi :

Pour l’histoire de « ceux qui voulaient couper la cime d’un arbre comptant l’un sur l’autre pour amener une hache », un conte similaire nous est signalé à Biscarosse par M. Jean Léo Léonard que nous remercions vivement Contes populaires de la Grande Lande N°4 : « Lou hilat »

Trophée de licorne siamoise

Plusieurs de ces histoires ou formulettes sont retranscrites et étudiées dans 1975 – Ethnolinguistique de la haute vallée du Ger, Thèse d’Etat

  • L’ours et le taureau
  • Les œufs de jument
  • Le dernier loup de Portet d’Aspet
  • Buhali et alendali
  • Caulet maulet
  • L’homme rouge
  • Récits de Ger-de-Boutx : La dispute de Cubouch –  « Vive Con ! » – Les bourgeoises de Luchon – Les sorcières de Peire Neire
  • Notre-Dame de Pomèr et le bouc perdu
  • Etc.

Interviews de Juliette et Théo Mothe, principalement, réalisées par J.-C. Dinguirard, vers 1973, à Ger-de-Boutx.

Bernat d'Esclopetas

Le colporteur affamé et la vache aux 5 veaux

Les œufs de jument en gascon v1

Les œufs de jument en gascon v2

Les œufs de jument v3

Le dernier loup de Portet

Buhali e alendali

Caulet Maulet

L'homme rouge

v1 - Ceux qui partirent couper la cime d'un arbre, chacun comptant sur l'autre pour amener une hache

v2 - Ceux qui partirent couper la cime d'un arbre, chacun comptant sur l'autre pour amener une hache

Notre-Dame de Pomèr et le bouc perdu

Pin Andrèu brave l'interdit et rencontre les renards

Le combat du taureau avec l’ours

Légende toponymique - Aspet

Historiettes de Ger de Boutx

Historiettes de Ger de Boutx 2

Contes de Ger de Boutx

Madame de Coarraze ou la dame à la patte d'oie

Le bouc qui parlait - Le petit livre de Jean de Paris

Autres anecdotes de Pècs des Pyrénées

Autres histoires de pècs des Pyrénées

Pècs- Nuit de noce d'Amélie et autres anecdotes

Le fou du Soulegna et autres anecdotes

Autres histoires de pècs des Pyrénées

L'homme qui dessinait des croix sur les pierres

Claire et Angélique

Autres anecdotes de Pècs des Pyrénées

Autres anecdotes de Pècs des Pyrénées

Bernàt de Coma Granda

Batistou l'Ariégeois

Jean de bordasse, gravure sur ardoise

Pèc, Couq, Crétin des Pyrénées

Pèc - Long récit personnel

Le crétin en Francitan

Recits de Ger de Boutx

Un avion au Mourtis - un homme de papier

L'homme absenté 25 ans et ses chats

46 Le portefeuille retrouvé

47 Une aventure de Shapaï à la Henne Morte et de Tantougne au pont de l'Oule

48 Dehors, il y a toutes sortes de gens



2016 – La fête du cochon
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Dans ce récit autobiographique de 2016, Alain Assezat (Boutx-le-Mourtis) évoque la fête du cochon dans nos montagnes pyrénéennes.


1970-1975 Chansons populaires de Ger de Boutx

 Cuba, Johannes von
Cuba, Johannes von
  • L’ivrogne et le pénitent

« Tu vois, je ne peux la contenir » : capturé au passage, ce délicieux gasconisme local de l’interprète hésitant avant de se remémorer le couplet final (« la finale »).

  • Mangez et buvez et priez le Bon Dieu pour nous
  • Hirondelle, pars mais ne me dis pas adieu
  • L’eau et le vin : un dialogue enchanteur
  • Une vie à boire
  • Le riche et le pauvre – « A tout mendiant j’ouvrirai ma maison »
  • La chanson de Pujolles
  • La chanson de Luchon
  • Un couplet

 

L'ivrogne et le pénitent version partielle ultérieure

L'ivrogne et le pénitent, version complète

Mangez et buvez et priez le Bon Dieu pour nous

Hirondelle, pars mais ne me dis pas adieu

Dialogue entre l'eau et le vin

Une vie à boire

Le riche et le pauvre

18 Chanson de Pujolles à ne pas chanter à Eup (courte)

19 Chanson de Boutx Pujolles à ne pas chanter à Eup (longue)

20 Chanson de Luchon

21 Un couplet



1970-1975 – Artisanat, unités de mesure, vêtements

Enregistrements sonores liés à la prestance sociale héritée du port de la canne et du chapeau, aux procédés artisanaux, qui ne sont pas la principale caractéristique de Ger-de-Boutx, et à la canne comme unité de mesure.

 

 




1970-1975 – Récit audiophonique d’une vie d’un berger, en gascon de Ger de Boutx

Hortus sanitatis

Le locuteur, Théophile Noguès, s’exprime tantôt en français, francitan et gascon.

Enregistrements de Jean-Claude Dinguirard, dans les années 1970 à Ger-de-Boutx : un berger gascon, en 6 épisodes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


1970-1975 – J.-M. de Merèr (1875-?), une vie de colporteur Boutarèl (habitant de Boutx-le Mourtis) au XXè s.

Interview de Monsieur J.-M. de Merèr, né le 16 novembre 1875 à Boutx (31), qui fut colporteur, à Boutx-le-Mourtis. Interview effectuée par J.-C. Dinguirard en 1973.

[notes en phonétique, ici]

Parti vers l’âge de 11 ans de Boutx pour la Normandie avec son oncle, ce colporteur Pyrénéen reviendra au pays pour une année de service militaire à Toulouse, puis chaque année quelques jours avant la Noël. Dans son fourbis, chapelets, blague à tabac, livres sur l’art d’aimer et d’alchimie. Les colporteurs mariés, voyagent avec leur épouse mais celles-ci viennent toujours donner naissance à leurs enfants au village, auprès de leurs parents.

Plus tard, il emploie des commis de Fos ou de Melles, mais pas de Boutx (ça n’allait pas).

Vers l’âge de 26 ans, il épouse une fille Redonnet, et reprend la route avec ses enfants après qu’ils aient atteint l’âge de la première communion, pour « faire le bazar », vendre des couvertures et couvre-lits de la maison Delannoy, des mouchoirs de Cholet « pliés par douze » qu’il faisait venir par lots de 500 ou 600 des maisons Ferté-Macé ou Guybet-Milet. La technique de vente repose sur mille et une ruses : on mouille les mouchoirs et comprenez, je ne vous les fait qu’à 5 francs puisque c’est vous : 3 francs ; on maquille les imperfections ; on se fait passer pour peintre, on affiche des prix dits de liquidation ; on fait passer le fil pour de la soie ; on apitoie en inventant des mésaventures…

Les Boutarels étaient nombreux dans le colportage, dans le bazar – couvertures, flanelles, bas, tricots, miroirs, gravures, cadres- les commis – couvertures, mouchoirs, tapis- ou les bonnes.

Vendre de tout, n’importe quoi, à n’importe quel prétexte. La jeunesse de Boutx s’y emploie, mobilisant jusqu’à 200 chevaux tandis que les vieux restent au village avec les plus jeunes enfants. Si bien que le recensement annuel des chevaux ne trouvait à Boutx qu’un pauvre mulet du Ger.

Sur un chaud-et-froid d’un soir de bal, il manque y rester. Mais c’est compter sans le remède miracle : le vin Picot !

Puis vient la guerre et ses aventures, où sa connaissance de tant de villes et de chemins de campagne, acquise par des années de travail comme colporteur, lui sauveront la vie et arrangeront son avancement, de téléphoniste jusqu’à divers postes à l’arsenal. Il manque tout de même périr électrocuté.

Évoquant Boutx, l’hydrogéologie locale, les cultures vivrières – blé, maïs, sarrasin et pommes de terres – et les métiers d’ouvrier agricole et de taupier, les souvenirs du colporteurs reviennent bien vite. Il est vrai que l’enquêteur, ethnolinguiste de déformation, s’intéresse manifestement aux livres que vendait le colporteur et tout particulièrement à ceux du grand et du petit Albert. Il y avait aussi ce livre dont le nom m’échappe et que mon père avait vendu fort cher, qui donnait la recette d’un philtre d’amour à un vieil homme amoureux d’une jeunette…

1 Une vie de colporteur

2 Faire le bazar

3 Vendre de tout et n'importe quoi

4 Jusqu'à 200 chevaux sur les routes

5 Conter fleurette par temps froid...

6 C'est risquer sa vie sur un chaud-et-froid

7 Mais le vin picot fait des miracles

8 Téléphoniste sous les drapeaux

9 Quand le gascon et les bretons arrivent sur Paris

10 Factotum à l'Arsenal

11 Jusqu'à rendre ses effets (sauf la capote !) et rentrer

12 Les cultures vivrières à Boutx

13 Le taupier de Boutx et du Ger

14 Colporteur-libraire et le philtre d'amour

15 Encore des amours impossibles

16 Travaux des champs

17 Quand Boutx cultivait des vignes et des pêches


1970-1975 – Propos libres

Récits de vie : enregistrements sonores sous la forme de propos libres, récits de voyages, de jeunesse…

 

 

 

 

Récit de vie - jeux courtisans, voyage

Récit de voyage

Récit de vie - le repas et le chien (gasc)

Théo Mothe et un ex facteur de St Béat - Récit de vie 1

Récit de vie - Le facteur de St Béat - Le repas

Pèc - Long récit personnel

Contact avec l'électricité en Francitan

Quand le jeune curé de Hilhine vous traite de crétin

Francitan - remède constipation

Recits de Ger de Boutx

Recits de Ger de Boutx

Recits de Ger de Boutx

Récit de vie - Le facteur de St Béat - Le repas

51 Y'avait pas pire braconnier pour les morilles que votre père


1979 – Être ethnolinguiste, en Gascogne, aujourd’hui
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Intervention de J.-C. Dinguirard au colloque international d’Ivry de 1979.
Ethnolinguistique : contributions théoriques et méthodologiques : actes de la Réunion internationale Théorie en ethnolinguistique, Ivry, 29 mai-1er juin 1979, SELAF, 1981, pp. 69-79.
Voir aussi les interventions de J.-C. Dinguirard dans les débats, retranscrits aux pages : pp. 80-82 ; pp. 124-125 ; p. 142 ; pp. 172-173 ; p. 175 ; p. 187 ; p. 208 ; p. 210 ; p. 257-258 ; p. 273-274.

L’ensemble de ce colloque et de son compte rendu est le fruit du travail de Franck Alvarez-Pereyre.

Les actes complets peuvent être obtenus par prêt interbibliothèques, ils méritent définitivement d’être lus et partagés. Parmi les interventions, celles de G. Calame-Griaule, J. Fribourg, F. Alvarez-Pereyre, M.P. Ferry, S. Aroutiounov et tant d’autres. On lira aussi les débats retranscrits.

Cet article évoque les spécificités de l’ethnolinguiste, notamment son ouverture démarcative de fait, aux disciplines non-exclusivement linguistiques (sémantique, histoire, etc.). Parce qu’il multiplie les terrains d’investigations, il ne relève d’aucune exclusivité de chaire et peine à s’intégrer à quelque groupe savant que ce soit faute d’exclusive. Tous rejettent l’ethnolinguiste ? Non ! Il existe un « village » ami, celui des dialectologues, et certaines revues telles que la revue des linguistique romane. Linguistique, dialectologie, sémantique, histoire ont tout à gagner à tisser entre elles des liens de collaboration étroits. Cela reste difficile comme le montre le livre hommage à Claudie Amado qui compile des articles d’historiens et de linguiste qui convergent dans leurs conclusions sur l’origine occitane de l’épopée de Guillaume d’Orange, mais s’ignorent les uns l’autre (Laurent Macé, éd., Entre histoire et épopée : Les Guillaume d’Orange, IXe-XIIIe siècles – Hommage à Claudie Amado, Toulouse, CNRS / Université de Toulouse-Le Mirail, 

Nota : Au lecteur qui s’étonnerait de la réaction aux propos de J.-C. Dinguirard autour du terme de « terrorisme » dans le débat entre théorie et pratique ethnolinguistique, nous renvoyons à la lecture en pages 6 et 7 de l’introduction de Charles Camproux à l’ouvrage « Les noms de lieux et de personnes » par Christian Baylon et Paul Fabre, lien Gallica ci-après.

Article publié avec l’autorisation du Lacito que nous remercions vivement.

Bibliographie citée, outre les atlas Linguistiques (en cours de rédaction) : 

  • 1891, Maxime Lanusse. De l’influence du dialecte gascon sur la langue française, de la fin du quinzième siècle à la seconde moitié du dix-septième. Thèse présentée à la Faculté des lettres de Paris. Grenoble, imprimerie Allier, 1891
  • 1932-1936, Palay, Simin. Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes (bassin de l’Adour) embrassant les dialectes du Béarn, de la Bigorre, du Gers, des Landes et de la Gascogne maritimeA-E & F-Z
  • 1934, La Terminologie pastorale dans les Pyrénées centrales, thèse de doctorat présentée à la Faculté des lettres de l’Université de Tübingen, par Alfons Th. Schmitt.
  • 1937, V.-D. Elcock, De quelques affinités phonétiques entre l’Aragonais et le Béarnais.
  • 1943, Dauzat, Albert. Essais de géographie linguistique: Deuxième série. Problèmes phonétiques
  • 1947, Febvre, Lucien. Le problème de l’incroyance au XVIe siècle
  • 1952, Revue Orbis, langue des hommes – langue des femmes
  • 1953, Seguy, Jean : Les noms populaires des plantes dans les Pyrénées centrales. Barcelona, 1953.
  • 1954, Séguy, Jean. Accommodements avec une loi d’accommodation. Via Domitia n°1.
  • 1958, Kelkel, Lothar. Monde et langage: Réflexions sur la philosophie du langage de Wilhelm Von Humboldt. Etudes Philosophiques, 1958.
  • 1959-1960, Chants folkloriques gascons, de X. Ravier et J. Seguy. Via Domitia 6 et 7, 1959 et 1960, réédités en 1978 sous le titre de Poèmes chantés des Pyrénées gasconnes
  • 1962, Carrascal Sanchez, J. ; La penetracion de la lengua catalana en el dominio gascon. Barcelona, 1962.
  • 1962, Joisten, Charles. Les êtres fantastiques dans le folklore de l’Ariège. Via Domitia n° 9, pp. 16-78
  • 1964, Straka, Georges. Théorie des famines. Revue des travaux de linguistique littérature n° 2, 1964
  • 1965, Ravier, X. : Le traitement des données négatives dans l’ALG. RLiR 115-116 (1965), pp. 262-274.
  • 1965, Geneviève CalameGriaule. — Ethnologie et langage : La parole : chez les Dogon, [Paris], Gallimard [1965], 589 p.
  • 1965, Hubschmid, Johannes. Thesaurus praeromanicus.
  • 1965, Heger, Klaus. Travaux de Linguistique et de Littérature
  • 1967, Contes populaires de la Grande Lande. Arnaudin, Félix, Boisgontier, Jacques, Latry, Guy
  • 1968, BEC, P. : Les interférences linguistiques entre gascon et languedocien dans les parlers du Comminges et du Couserans. P., 1968.
  • 1969, Guiter, Henri. Concordances linguistiques et anthropologiques. Revue de Linguistique Romane, n° 33.
  • 1970, Rohlfs, Gerhard. Le gascon. Étude de philologie pyrénéenne. 2e éd., entièrement refondue. Tübingen, Max Niemeyer, et Pau, Marrimpouey jeune, 1970.
  • 1971, Fossat, J.-L. : La formation du vocabulaire gascon de la boucherie et de la charcuterie. Toulouse, 1971.
  • 1972, Séguy Jean. Fossat (J. L.), La formation du vocabulaire gascon de la boucherie et de la charcuterie. Etude de lexicologie historique et descriptive, Toulouse ; 1971. In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 84, N°106, 1972. pp. 95-97.
  • 1973, Ravier, X. : L’incidence maximale du fait dialectal. Les dialectes romans de France à la lumière des Atlas régionaux, P., 1973, pp. 43-59.
  • 1973, Pottier Bernard. Le domaine de l’ethnolinguistique. In: Langages, 5ᵉ année, n°18, 1970. L’ethnolinguistique, sous la direction de Bernard Pottier. pp. 3-11.
  • 1973, « Pluralité des parlers en France », Ethnologie française, n° 3, Paris, 1973
  • 1974, Freche Georges. — Toulouse et la région Midi-Pyrénées au siècle des lumières (vers 1670-1789). — [Paris], Cujas
  • 1979, Ravier, Xavier. Le récit mythologique dans les Pyrénées bigourdanes, essai d’ethnolinguistique
  • 1983, André Leroi-Gourhan. — Les religions de la Préhistoire (Paléolithique), Paris, Presses Universitaires de France

Références secondaires


1978 – Vocabulaire gynécologique gascon
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Note sur le vocabulaire gynécologique du texte gascon, article paru dans « Statut du texte occitan dans un traité de médecine du XVIe siècle », Via Domitia n° 20-21, pp. 11-12.

 

 

 

 

 


1979 – Observations sur le gascon des plus anciennes chartes
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Cet article traite du gascon médiéval, écrit entre 1160 et 1200 dans l’arrondissement de Saint-Gaudens concernant la Maison du Temple de Montsaunès. Il est ici beaucoup question de morphologie, mais aussi de lexique, d’onomastique, de sémantique (avec une référence, page 10, à 1980 ; Pour une sémantique du silence), d’ethnolinguistique.

Observations sur le gascon des plus anciennes chartes, Via Domitia 22, T 15, pp. 9-46

 

Références secondaires




1981 – L’article eth, era du gascon pyrénéen : archaïsme ou innovation ?
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L’article et, era du gascon pyrénéen : archaïsme ou innovation ? Lengas n° 12, pp. 37-61, 1981.

Carte linguistique des articles Eth Era Lo la le ALG
Carte linguistique des articles Eth Era Lo la le ALG

Jean Séguy (Les cartes auxiliaires de l’ALG – essai d’aréologie méthodique, Via Domitia n°3, p. 50, 1956), précisant que « L’article eth, era s’accroche s’accroche aux relief pyrénéens et subpyrénéens, au plateau de Lannemezan, tout le long de la cordillère gasconne », nous renvoie pour comprendre cette mystérieuse enclave ossaloise, à L’origine des ossalois, Passy, Jean, pp. 37 ; 122-127, etc. On se fera une idée des enseignements de cet ouvrage grâce au C.R. de Antoine Thomas publié en 1905 par La Romania pp. 474 sqq. : pour Jean Passy, la forme et, era caractérise la patois de la montagne quand le/lo, la celui de la plaine et il affirme que la population de la vallée d’Ossau sauf 3 villages, a été remplacée par une population venue de la plaine.

Jean-Claude Dinguirard, qui signale une erreur de source chez Jean Passy puisque Luchaire n’a trouvé l’article et, era que dans le cartulaire de Bigorre et non dans le cartulaire de Lézat (étudié par P. Ourliac et A.-M. Magnou), relance l’enquête et développe ici l’amorce de rupture avec la pensée communément admise – Luchaire, Rohlfs, Bec – qu’il évoquait déjà en note infrapaginale dans Via Domitia n° 28 (note n° 20, page 12, article So ditz la gens anciana) : l’attestation la plus ancienne de l’article montagnard, ne remonte pas avant le XVIIe siècle : une innovation, donc et non un archaïsme. Jusqu’à preuve du contraire…

 

Références secondaires


1981 – Ethnophonologie du h gascon
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Pour l’auteur, le h gascon, « Rastignac phonologique », présente tous les syndromes du phonème non-intégré, occupe tous les espaces laissés vacants, se substitue à n’importe quelle consonne. En Gascon, le h joue le rôle de degré zéro de la Consonne, et ce de manière persistante voire démarcative du dialecte.

  • « Lo no es bon Guasconet
  • se no sabe dezi
  • Higue, hogue, hagasset »

Proverbe cité par Leroux de Lincy, I, p. 349

Pour une ethno-phonologie : le cas du h gascon. Via Domitia n° 23, pp. 41-54

Lire aussi  1976 ; Note sur le [Ɛ-] / ts gascon et 1978 : La désinence [-w] de la 5° personne en gascon.

Références secondaires



1976 – Note sur le [Ɛ-] / ts gascon
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Cet article procède à une analyse phonologique comparative des lexiques Allibert (Dictionnaire occitan-français. Toulouse, 1966) et Palay (Dictionnaire du béarnais et du gascon modernes. Paris, 1961.) pour ce qui concerne les mots commençant par [Ɛ-] et dont la réalisation dans le dia-système gascon, peut être en [Ɛ], [éƐ] ou [iƐ], voire [aƐ].

Ce trait démarcatif du gascon par rapport à l’occitan, qui offre au [Ɛ-] de s’épauler d’une prothèse vocalique, éclaire peut-être la forme canonique de la syllabe initiale en aquitain pré-roman.

Lire aussi 1978 : La désinence [-w] de la 5° personne en gascon  et 1981 : Ethnophonologie du h gascon

 

 

 

 


1969 – NUbú Rei, virada gascona
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Virada gascona de J.-C. D., Audidor Enfiteoticari, Comandator Causit deth Orde dera Gran Caracòla.

Véritable portrait de Monsieuye Ubu
Véritable portrait de Monsieuye Ubu

Documents à télécharger ci-après :

Bonus audio en français, artistes non-identifiés.

(Traduction en gascon par Jean-Claude Dinguirard, auditeur emphytéotique, Commandeur de l’ordre de la Grande Gidouille.)

 

 

 

 


1983 – Étymologie du mot « Gadget », un emprunt de la langue britannique au gascon de Haute-Bigorre
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Simin Palay
Simin Palay

« Un gasconisme méconnu. Le dernier volume du Trésor de la Langue Française aura considérablement déçu le patriotisme local, dans nos régions, en méconnaissant les lointaines, mais pourtant évidentes origines gasconnes de l’anglicisme gadget : sur la foi du Petit Robert peut-être, mais en tout cas sans l’ombre d’une vraisemblance, on l’y ramène au français gâchette ! »

Extrait du Trésor de la Langue Française :

GADGET, subst. masc.
A.  Petit objet qui plaît plus par sa nouveauté et son originalité que par son utilité. Le gadget c’est le truc, le machin, le bidule : un objet qui ne vise à aucune recherche esthétique, qui ne prétend à nul service, qui ne sert à rien ou dont la fonction est si futile qu’on devine bien que sa création n’a pas été dictée par un besoin (Le Monde, 10 avr. 1966 ds GILB. 1971).
B.  P. ext. Solution miracle. Aucun gadget ne sera suffisant pour freiner le développement du chômage si nous ne soignons pas en même temps les conséquences apparentes et la cause du mal (L’Express, 24 avr. 1967 ds GILB. 1971).
Rem. Gadget peut servir de deuxième élément de subst. composé. Avion-gadget, robe-gadget (cf. GILB. 1971).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1955 (Ch. Bruneau in Le Figaro litt., in Chroniques lang., I, 130 ds QUEM. DDL t. 4); 1962 des gadgets de luxe (L’Express, no 598, 44, ibid.). Angl. gadget « id. » attesté dep. 1886 (ds NED Suppl.) en usage dep. prob. 1870; d’orig. incertaine, peut-être à rapprocher du fr. gâchette*. Bbg. Gadgétomanie (La). Actual. terminol. 1975, t. 8, no 3, pp. 1-2. – GIRAUD (J.), PAMART (P.), RIVERAIN (J.) Mots ds le vent. Vie Lang. 1970, pp. 50-51.

« Je rappelle que les terres gasconnes, longtemps restées britanniques, ont enrichi l’anglais d’un petit contingent de mots. Pour celui qui nous occupe, il suffisait de consulter le dictionnaire de Simin Palay pour y trouver « gàdje (…) outil, ustensile, en Hts-Big. » (…) personne sans grande valeur. »

Gàdje-Simin-Palay
Gàdje-Simin-Palay p. 40 / 677

Jean-Claude Dinguirard. Via Domitia n° 30, 1983.

 


1982 – Glanées, Via Domitia n° 27
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Roman de renart, la pêche à la queue (BnF)
Alléché par l’odeur des anguilles grillées, Ysengrin vient frapper à la porte de Renart qui lui fait croire qu’il reçoit des moines. Le loup crédule se ferait bien moine pour en goûter lui aussi. Renart l’ébouillante sous le prétexte d’une nécessaire tonsure, puis le mène au trou creusé dans l’étang gelé où il l’assure avoir pêché le poisson. Un seau avait été laissé là. Renart le noue à la queue du loup et l’invite à pêcher sans bouger. Mais la queue se prend dans la glace ! Avec l’aube viennent des chasseurs qui se jettent sur le loup. Un coup d’épée maladroit lui tranche la queue. Ysengrin prendra la fuite sans demander son reste.

Glanée : Renart, Daduocas, Poindre sur le dart, joyeuses recherches de la langue tolosaine, Via Domitia n° 27, pp. 88-94.

Le texte des joyeuses recherches de la langue tolosaine est disponible en ligne sur le site de la Bibliothèque de l’Arsenal, Toulouse I

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


1982 – Chroniques et illustrations, Via Domitia n° 26
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Ex libris Dinguirard
Ex libris Dinguirard

Chroniques et illustration de Via Domitia n° 26

 

 

 

 

 


1983 – Recensions d’ouvrages
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Gonon, Marguerite
Gonon, Marguerite

Ce tapuscrit comporte plusieurs comptes rendus, publiés dans Via Domitia n° 29 :

  • GOSSEN, Th. et al., Französisches etymologisches wörterbuch, von W.F. Wartbuch, 143. Bâle, 1982
  • GONON, Marguerite, et al. Enfance en Forez, Feurs, 1982
  • BAYLON, Christian et FABRE, Paul. Les noms de lieux et de personnes. Nathan, 1982. Préface de Charles Camproux (l’ouvrage est disponible sur Gallica ici, l’introduction de Charles Camproux est à lire absolument)
  • MORLET, Marie-Thérèse et MULON, Marianne. Les études d’onomastique en France de 1938 à 1970. Paris 1981, Ed. SELAF, 294 pages.
  • FABRE-VASSAS, Claudine. Adrienne Soulié, couturière et conteuse à Saint-Couat d’Aude. Coll. Terre d’Aude n°12,  Atelier du Gué, Ed. Villelongue d’Aude. 1982, 132 p.
  • VIGNEAU Bernard, Lexique du gascon parlé dans le Bazadais. p.p. J. Boisgontier et J.B. Marquette. Les cahiers du Bazadais. Ed. Bazas, 1982. XVI + 346 pages.
  • GRISWARD Joël, Archéologie de l’épopée médiévale. Préface de G. Dumézil. Bibliothèque historique, Payot Ed. Paris, 1981, 382 pages.
  • ALVAREZ-PEREYRE, Franck. Ethnolinguistique : contributions théoriques et méthodologiques. Coll. LACITO Documents. SELAF, Paris, 1981. 314 pages.

 

J.H. Grisward, Archéologie de l'épopée médiévale
J.H. Grisward, Archéologie de l’épopée médiévale

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Références secondaires


1980 – Compte-rendu : Q.I.M. Mok, Manuel pratique de morphologie d’ancien occitan
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Compte-rendu Q.I.M. Mok, Manuel pratique de morphologie d’ancien occitan. Revue de Linguistique Romane n° 175-176, pp. 418-419

 

 

 

 


1978 – Compte-rendu : R. Penny, Estudio estructural del habla de Tudanca
0 téléchargement(s)

Compte-rendu : R. Penny, Estudio estructural del habla de Tudanca. Revue de Linguistique Romane, 1978, vol. 42 cahiers 167-168, p. 421.

 

 

 

 


1981 – Bibliographie des monographies consacrées au français régional du Midi
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Essai de bibliographie des monographies consacrées au français régional du Midi, et plus spécialement à celui de la Gascogne, surtout Pyrénéennes. Via Domitia n° 26, pp ; 87-96.

Cet inventaire qui concerne les Pyrénées gasconnes jusqu’à la fin du XIXe siècle, est enrichi d’extraits et traits saillants des ouvrages cités.

Si certains ouvrages mentionnés sont totalement absents sur internet, d’autres sont numérisés et disponibles en ligne :

  • 1756 – Pierre-Augustin Boissier de Sauvages, Dictionnaire languedocien-français : contenant un Recueil des principales fautes…

Volume 1 : A – G

Volume 2 : H-Z

Egalement cité, comme référence méthodologique :

Références secondaires


1976 – Les décrets de Pluviôse, an II
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Et si l’appât du gain avait accéléré la défaveur de certaines classes sociales envers le  » Patois  » ?

Les décrets de Pluviôse an II. Revue de Comminges, 1976, n°89-3, pp. 353-5.

Article mis en ligne avec l’aimable autorisation de la Société des Etudes de Comminges et de la BnF pour Gallica.

 

 

 

 


1981 – Gargantua, entre les Celtes et Lefranc
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Mme Gargantua par Daumier
Mme Gargantua par Daumier

1980, J.-C. Dinguirard, Gargantua entre les Celtes et Lefranc, Via Domitia 23.

L’auteur mène ici une enquête littéraire et linguistique sur les origines de Gargantua et ses liens avec les traditions populaires. Il montre qu’une pluralité de chroniques gargantuines ont précédé les Grandes et inestimables cronicques, qui n’est probablement pas l’édition originale, mais une édition revue et augmentée qui par inadvertance conserve la table des matières d’une édition antérieure puisqu’elle ne lui correspond pas.

L’auteur souligne ensuite le fait que les chroniques gargantuines se rattachent fort explicitement, par Merlin et par Artus, à la matière de Bretagne sans pour autant que celle-ci fasse apparemment état de Gargantua. Toutefois, il peut ne s’agir que d’un pur artefact de littérateur, comme cela s’est observé ailleurs.

L’auteur nous livre une analyse linguistique du nom « Gargantua », un nom d’origine occitane et qui n’a pu naître que dans une région où l’amuïssement de -t fut précoce : la Provence.

L’auteur enfin salue les travaux de la Société de Mythologie française, notamment ceux de H. Dontenville et du professeur Henri FROMAGE , qui ont mis au jour dans le légendaire gargantuin la présence d’une sorte de palimpseste rousselien grâce aux syllabes obsédantes Moul- et Borb- que l’on retrouve dans le nom même de Mulat-Barbe : le Gargantua de H. Dontenville se superposent tout à fait au Mulat-Barbe gédrois (et à Millaris, de Lesponne).

Si l’auteur conclue à l’improbable celtité de Gargantua mais se réjouir de l’existence de cette hypothèse, puisque « Métamythiquement parlant, la prolifération du sens est signe de vie et preuve de santé ».

Quelques liens et documents d’intérêt :

Parmi les références bibliographiques de cet article :

 

« Rabelais est-il mort ? Voicy encore un livre.

Non, sa meilleure part a repris ses esprits,

Pour nous faire présent de l’un de ses escrits

Qui le rend entre tous immortel et fait vivre.

Nature Quite »

Références secondaires




1979 – Chroniques, Via Domitia n° 22
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Nécrologie de Henri Polge, publication de Jacques Boisgontier, écho des deux tomes volumineux de Via Domitia dédiés à Jean Séguy.

 

 

 



1978 – La revue Via Domitia et le Comminges
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Cet article présente la revue Via Domitia.

La revue Via Domitia et le Comminges, la revue de Comminges, n° 1978-2, p. 289.

 

 

 

 

 




Droit coutumier en Béarn

En 1906, dans « Nouvelle revue historique de droit français et étranger », E. Meynal propose une hypothèse de filiation entre Lo Codi (voir l’édition de Fitting et Suchier) et la loi des empereurs éditée par Jacques Rogé en 1905 dans Textes additionnels aux anciens Fors de Béarn.

Soulignons le mot de la fin de E. Meynal : « (…) l’hypothèse peut être un procédé fort légitime d’investigation pourvu qu’on en fasse bien ressortir toute l’incertitude actuelle. » , qui est en droite ligne avec l’épistémologie de l’école de dialectologie romane de Toulouse, J.-C. Dinguirard comme en répons huit décennies plus tard dans son « épopée perdue de l’occitan » précisait « convaincu que je suis que le progrès naît de la multiplication des hypothèses ».

 


BROCK, Beau. Les origines d’une confusion identitaire : le cas du gascon, thèse. BA, The University of Wisconsin-La Crosse
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Sommaire :

  • Les langues régionales en Europe
  • Les origines des gascons
  • La nation gasconne
  • Qu’est-ce que le gascon ?
  • De la mort d’Henri IV
  • La Révolution et la renaissance régionale
  • Le présent
  • Conclusion
  • Bibliographie
  • Recueil des textes en gascon et en béarnais
  • Annexes :
    • 1355, lettre écrite par Jean de Mauléon a son seigneur
    • 1220, un extrait des fors du Beam
    • un poème de Pey de Garros, selon l’orthographe originelle
    • Déclaration des droits de l’Homme en gascon (également en ligne ici)
    • 1951, Loi Deixonne

 



1981 Samaran, Charles. Un manuscrit de St Orens d’Auch
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1981 Samaran, Charles. Un manuscrit de St Orens d’Auch

Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire & scientifique du Gers, Auch, 1981-04, pp. 159-160

 



1973 – Nécrologie de Jean Séguy (1914 – 1973)
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Jean Séguy a marqué durablement la mémoire de ses élèves, de ses disciples et de ses collègues.

Avec l’aimable autorisation de la Société des Etudes de Comminges et de la BnF Pour Gallica.

 

 

 

 


Daugé, Césaire – Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons et autres articles
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Le fichier de 300 pages proposé dans cet article-ressource compile « Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons ». Le tableau ci-après inventorie et pointe vers les bulletins de la société de Borda qui publient l’abbé Césaire Daugé et qui sont disponibles sur Gallica.

TITRE ANNÉE
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons. (50 pages) 1913
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons (suite). pp. 35-68 ; pp. 141-167 ; pp.221-296 1914
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons (suite). pp. 375-438 ; pp. 509-548 ; pp. 375-390 ; pp. 391-438 ; pp. 509-548 1915
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons (suite). pp. 145-160

Félix Arnaudin. pp. 1-5

1922
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons (suite). pp. 1-18 ; pp.45-61 ; pp.93-110 ; pp. 159-174 ; 1923
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 1-16 ; pp. 85-101 ; pp. 121-137 ; pp. 189-205 ; 1924
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp.1-17 ; pp.53-69 ; pp. 105-109 ; pp. 113-115pp. 117-133 ; pp. 223-239 1925
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 1-17 ; pp. 53-69 1926
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 12-28 ; pp. 88-104 ; pp. 12-88 ; pp. 25-sqq ; pp. 245-261 

Une villa gallo-romaine à Masseube, Gers.

1927
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 27-42 ; pp. 103-120 ; pp. 197-212 ; pp.27 103 94 245 ; pp. 246-261

La crouts d’AVNOV

1928
La reconnaissance à Bégaar au XVIIIe siècle

Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 25-40 ; pp. 98-113 ; pp. 174-190 ; pp.230-245

1929
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 33-48 ; pp. 80-96 

Clocher de Brocas

1930
Le trésor de Sames (Basses Pyrénées). 1923
Les Lahire Vignoles sont de Préchacq-les bains

La Dot de Marguerite Duboscq, première novice de Ste Claire à Tartas, 1638. P. 1925.

1925
Procès verbal de la convocation des Trois Etats de la Sénéchaussée des Lannes à Dax (1649). 1913

 


1962, Annales de l’école nationale des eaux et forêts – Froidour en Comminges
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Sous Colbert, pour alimenter la Marine Royale.


BLADE, Jean-François
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  • 1883, Bladé, J.-F., quatorze superstitions populaires de la Gascogne
  • 1881, Bladé, J.-F., seize superstitions populaires de la Gascogne

Abbé DAMBIELLE, Honoré
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1974. FOSSAT, J.-L. Contribution à l’étude de l’expression du vent d’Autan en domaine linguistique occitan
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Pour un linguiste réaliste de l’école toulousaine de dialectologie, l’analyse du signifié Autan passe par la méthode de la géographie linguistique : lecture de cartes où figure le signifiant Autan. Sur les tables de dépouillement des faits linguistiques est pratiquée une série de mesures qui ont pour objectif d’apprécier la distance linguistique qui sépare les unités ponctuelles des cartes linguistiques où figure le signifiant-signifié Autan: typologie des bases lexicales (c’est-à-dire état des faits linguistiques bruts) — typologie sémantique, car le signifiant-signifié Autan n’est pas univoque.
Cette analyse est pratiquée sur la base des données des Atlas linguistiques de la Gascogne, du Massif Central et du Lyonnais; ainsi que sur des sondages opérés dans Y Atias linguistique du languedocien occidental, en cours d’élaboration.

Dans sa conclusion, l’auteur réaffirme par une référence implicite à l’Ars difficillimma nesciendi son allégeance à l’école de dialectologie toulousaine fondée par Jean Séguy : « Certaines de ces formations ne sont pas d’interprétation facile : pourquoi Autan blanc ~ noir? Pourquoi Autan mâle? Pourquoi le masculin Autan est-il devenu féminin — à condition que le problème se pose en ces termes? Les virtuoses ne manquent pas pour répondre à ces questions; mais là n’est pas pour nous le problème; car pour nous, ce qui compte, ce n’est pas l’inutile et nuisible virtuosité, mais les opérations manuelles sur ce que dit, dans sa langue vivante, le peuple occitan. »



Abbé Arnaud FERRAND, curé de Baurech (20.04.1849 – 04.02.1907), poète aquitain du Médoc, premier Félibrige girondin en Bazadais
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Biographie, bibliographie, composition musicale de l’abbé Arnaud Ferrand. [Télécharger sa bibliographie complète]

Appel à contributions : toute personne qui aurait copie des peintures d’oiseaux, dessins, études ornithologiques, homélies, cours de rhétorique, partitions ou poèmes absents de cet article, est cordialement invitée à m’en transmettre un scan, une copie ou simplement à m’informer de son existence. SVP contactez moi via ce formulaire de Contact.

Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND
Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND

Biographie 

L’abbé Ferrand est né à St Pierre de Mons le 20 avril 1849, et mort le 4 février 1907. Il termine ses études au grand séminaire de Bordeaux en 1873 [Voir Sources : « Statistique générale… »], puis enseigne la rhétorique en classe de seconde au petit séminaire de Bordeaux de 1873 à 1883 [Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907, pp. 85-86]. Agé de 33 ans, il abandonne l’enseignement et devient curé de la paroisse de Baurech, qu’il ne quittera pas. Les revues qui le publient le désignent le plus souvent comme l’abbé A. Ferrand, plus rarement comme chanoine [Actes 1901 ; Revue de Comminges 1893] ou chanoine honoraire [revue catholique de Bordeaux, 1895]. Sa renommée en tant que poète et que « diseur » traverse l’Occitanie : de Bordeaux à Maillane en passant par Saint Bertrand de Comminges.

Fin août 1879, l’abbé Ferrand rencontre pour la première fois Frédéric Mistral et Joseph Roumanille, à Avignon dans la librairie de ce dernier. Il en évoque le souvenir dans « Une soirée à Maillane », Revue catholique de Bordeaux, 1891, parlant de F. Mistral en des termes élogieux : « le Maître », ou encore « lou bèu Frederi ». C’est là que l’abbé s’entend qualifier de « Félibre d’Aquitaine » par Mistral, dont l’épouse comprend parfaitement l’occitan et demande lecture d’extraits de « La Rabagassade ». Ferrand exprime quelque gêne relative à l’écriture de La Rabagassade, un texte burlesque, une œuvre de jeunesse, satire politique virulente et burlesque qui dresse des républicains qui renversèrent le second empire en 1870, le portrait d’hommes lâches (« Il s’arme d’un couteau… à couper le papier / d’un double canon… de culotte ») et méprisants pour le peuple. Ainsi à la quatrième veillée : « Le peuple est une bonne bête / Qui aime le son de la cymbale. ; / Le bâton ne lui fait aucun mal : / un peu de son, et il avale tout (…) / Oh la bonne vache à lait.  »

Un texte dont Mistral loue « la verve endiablée » et dont « quelques fragments ont l’honneur de représenter la Gironde dans lou Trésor dou Félibrige ». Le propos de l’abbé Ferrand quant aux répercussions de son œuvre chez Mistral – « quelques fragments » – est ici bien modeste comme à son habitude. Car Mistral, dans Lou Trésor dóu Félibrige, cite entre 97 et 112 fois l’abbé A. Ferrand [source : Lou Trésor dóu Félibrige numérique]. A la demande de Mme Mistral, l’abbé donne lecture au couple de « lous casse-cans dou Pape – les héros de Patay » (les suisses du Pape), sixième veillée de sa croustillante Rabagassade.

A noter que pour l’abbé Ferrand, Mesté Verdie est un « rimailleur poissard », dont la langue est aussi incorrecte que grasse et qui ne passera jamais pour un poète.

En 1880, l’abbé Ferrand devient mainteneur de la société des Félibres du Midi [Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907, pp. 85-86]

En décembre 1883, le Préfet de Bordeaux appuie la demande de mutation de l’abbé Ferrand adressée au « Ministre de la Justice et des cultes », sauf erreur il s’agit alors de Félix Martin Feuillée. L’abbé souhaite mettre un terme à 8 années d’enseignement au Petit séminaire de Bordeaux pour devenir simple curé de Beaurech, « ce qui ne devrait pas nuire à la poésie », écrit-il à son ami Frédéric Mistral. On appréciera que cette demande de mutation, signée pour le compte du Commissaire central et contresignée par le Préfet, mentionne au sujet de Ferrand, qui a publié plus de 3 000 pamphlets en vers contre Gambetta et son gouvernement : « on le dit très instruit (…) il n’a pas manifesté d’opinions politiques » ! [MS 6875 – Archives de la Gironde]

Début 1889 (le 3 janvier ? le 1er Février ? ou le 7 mars selon Monnier en 1910 ?), l’abbé Ferrand, curé de Baurech, 8 rue Saint-James est admis à la majorité des suffrages comme membre résidant de l’Académie de Bordeaux [Actes de l’A. 1889], en est élu secrétaire pour l’année 1890 [Actes de l’A. 1890] et se trouve adjoint à la Commission Linguistique de la fondation La Grange la même année [Actes, 1890]. La revue catholique de Bordeaux s’en réjouit d’autant plus qu’elle « a fait connaitre les poèmes vivants, énergiques et chevaleresques » de l’abbé (Revue catholique de Bordeaux, 1889, p. 99). Lors de son discours (reproduit in extenso par la revue catholique de Bordeaux, 1889, pp. 229-236.), l’abbé déclare sa passion pour l’art et son amour pour la poésie.

Lors de la séance du 8 juin 1899, l’abbé reçoit des condoléances concernant un deuil de famille qui l’a récemment frappé [Actes 1899].

En septembre 1893, l’abbé A. Ferrand devient membre libre de la Société des Etudes de Comminges [Revue de Comminges, T.8, 1893, p. 40]. Cet événement est consécutif au récit très apprécié du poème « Un rêve de Gascon sous le cloître de St Bertrand de Comminges – A M. le Président A. Couget« .

L’abbé Ferrand écrit une seconde lettre de démission à l’Académie pour « raisons intimes » en 1907. L’Académie refuse cette démission [Actes, 1907], mais l’abbé décède peu après. Son décès est signalé en 1907 par les Actes de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux [Actes, 1907, p 72 et page 78] : « (…) le chanoine Ferrand n’était pas seulement le diseur inimitable de nos solennités académiques, mais encore le porte-drapeau de la littérature félibréenne dans notre compagnie. » La date de son décès est précisée au mois de février 1907 [Actes, séance du 19 mars 1908, page 25].

La Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, en mars 1907, indique que l’abbé Ferrand étudiait les oiseaux, qu’il peignait en couleurs.

Suite à son décès, plusieurs candidats demanderont à lui succéder : M. Celles, puis l’abbé Leglise, curé de Gensac, le Dr Régis, professeur de psychiatrie à l’université de Bordeaux, Maurice Laffont, professeur de première au lycée. Mais en 1909 le fauteuil du chanoine Ferrand est cédé à Henry Monnier, romaniste, doyen de la faculté de droit, qui lui rend hommage dans un discours publié aux Actes de l’Académie [Actes, 1909, pp. 44-49]. Monnier retrace notamment les grandes lignes de son œuvre poétique, citant : La Rabagassade ; Paladins et Gascons ; Le confiteor du poète ; Pour la veuve Polycarpe ; Le dentiste pour dames ; Autour de mon clocher ; Aveugle et pauvre.

La société archéologique de Tarn et Garonne lui rend également hommage le 6 février 1907, rappelant les moments forts de leur collaboration et précisant les circonstances de ses obsèques [Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1907, pp. 197-198].

Travail au sein de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux

Il soutient l’admission à l’Académie du poète Gaston David [Actes, 1890] qui la quittera le 13 décembre 1894 [Actes, 1894]. En 1893, la candidature de l’abbé G. Pailhès à l’Académie est rejetée au prétexte que le clergé est déjà suffisamment représenté puisqu’il compte deux membres au sein de l’Académie (l’abbé Gaussens et l’abbé Ferrand). Ce malgré un rapport favorable de la commission en charge d’examiner ses titres, commission composée de deux membres dont l’abbé Ferrand [Actes, 1893]. Considérant que ces observations confèrent au vote le caractère d’un procès de tendance, l’abbé Arnaud Ferrand démissionne de l’Académie [Actes, 1893], démission qu’il retire suite à une lettre du Président de l’Académie [Actes 1893]. L’abbé Pailhès sera proclamé membre résident lors de la séance du 10 mai 1894, mais il présente sa démission à la séance du 21 juin la même année [Actes 1894].

L’abbé Ferrand rédige un rapport salué sur les 12 recueils totalisant 12 000 vers reçus par l’Académie dans le cadre de son concours de poésie de 1890 [Actes, 1890, p. 415]. Il rédige à nouveau le rapport sur le concours de poésie de l’Académie en 1892 [Actes, 1893], 1894 [Actes 1895], 1896 [Actes 1896]

Membre de la Commission linguistique de la fondation La Grange, il propose une médaille d’or pour Edouard Bourciez (Etude sur le dialecte gascon parlé à Bordeaux vers 1400 d’après le Livre des Bouillons, les Registres de la Jurade et les chartes de l’époque. – « N’ajos hounto d’augi toun fray, Parla la lengoiio de ta may (d’Astros) ». – Cahier, 21 x 27 cm, Manuscrit, sans date, soumis en 1889 et primé en 1890, 120 feuillets – voir François PIC in RlR ) et une médaille d’argent pour l’ouvrage de Félix Arnaudin « Contes populaires recueillis dans la Grande-Lande, le Born, les Petites-Landes et le Marensin » [Actes, 1890, p. 6], puis en 1895; une médaille d’or pour  « Anthologie populaire de l’Albret » de l’abbé Léopold Dardy [Actes, 1895]

En 1896, l’abbé Ferrand propose la médaille de bronze – Reinholdt Dezeimeris propose l’argent – pour l’anthologie ausonienne de J. Hovyn de Tranchère [Actes, 1897], qui sera publiée en 1897 avec en avant-propos, des remerciements adressés personnellement à l’abbé et à d’autres membres adhérents sans citer l’Académie.

En 1899, il est membre de la Commission de Littérature et de Poésie [Actes 1899], ainsi qu’en 1901 [Actes 1901].

Le 12 décembre 1901, H. Minier lui dédie le poème Quo Vadis [Actes, 1901]. La même année, l’abbé Ferrand prend fait et causes en faveur de la climathérapie en Méditerranée [Actes 1901, p. 123].

Récompenses obtenues par l’abbé Arnaud Ferrand pour sa poésie :

Nécrologies

Bibliographie

Sources : 

Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND-2
Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND-2

Références secondaires / Recensions :