Avant-propos
Site de ressources ethnolinguistiques occitanes et tout particulièrement des Pyrénées commingeoises – Texte fondateur (LACITO).
- Remerciements : Jean-Claude DINGUIRARD, Pierre ESCUDE, Jean-Léo LEONARD, Guylaine BRUN-TRIGAUD, François PIC, Guy LATRY, Laurent ALIBERT, Jordi PASSERAT, Kathryn KLINGEBIEL, Wendy PFEFFER, Tenso, Jean TUCOO-CHALA, Elisabetta CARPITELLI, Stéphanie DUMAY, Nadege Perez, Yoan RUMEAU, Mme Françoise BANCAREL, Der Hanf Museum, Berlin, Mme Susanne Brüning-Wehking (Université de Hambourg), Mme Avossa, Archiviste au MUCEM. Des remerciements encore à Christophe VERDOT qui l’a développé et maintenu, Mojahidul Islam MIFTAH qui l’a sécurisé. Merci enfin aux 207 sites qui pointent vers ethnolinguiste.org (chiffre Google Console à mars 2025). ! ! ! Si malgré notre vigilance subsiste un souci de droit d’auteur, n’hésitez pas à nous écrire ici : contact
2025
Jean Tucoo-Chala présente : Lotte Lucas-Beyer, Hamburg
Depuis de nombreuses années, M. Tucoo-Chala étudie et remet au jour le travail pionnier en nos terres occitanes – surtout gasconnes et plus encore : landaises – de l’école des mots et des choses de Hambourg et tout particulièrement de Lotte Lucas-Beyer, élève de Fritz Krüger, aussi discrète que brillante au parcours éclectique et dramatiquement interrompu au jeune âge de 41 ans. C’est par la famille de Bernard Manciet que Lotte Lucas-Beyer s’attache aux Landes de Gascogne. Son travail n’est pas sans évoquer celui d’Arnaudin : elle investit toutes ses économies, affronte suspicion et rejet sans renoncer pour autant et nous lègue un patrimoine de photographies et de relevés ethnolinguistiques – d’objets issus de la culture matérielle rurale.
Quelle est donc cette magie, qui attire et voue aux terres de nos racines, des êtres dont la force intérieure est toute vouée à connaître et faire connaître, par les mots et les choses des gestes de la vie humaine ?
Outre l’indispensable acquisition, aux éditions Passiflore, de « Images des Landes de Gascogne, 1932-1933 » (Tucoo-Chala, 2025) , on lira aussi :
Fritz Krüger, toujours
Nous donnions précédemment la brochure (Krüger, 1959, La escuela de Hamburgo) qui dresse l’inventaire des thèses ethnolinguistiques dirigées par Krüger à Hambourg. Nous sommes heureux de mettre en ligne ce jour, un article (Krüger, 1939, Die romanischen völker) qui reprend en synthèse les travaux ethnolinguistiques de ses élèves et dont nous livrons une traduction en français : Krüger, F. « Les peuples romans », in La grande ethnologie, Benatzik, Hugo A. Leipzig, 1939. Vol 1, pp; 113-153.
Nous relevons avec sympathie la mention suivante : « C’est à partir de cette diversité et sur la base de langues vernaculaires liées à l’histoire et au territoire que se sont développées les langues nationales de la Romania, témoins et résultats de nouveaux mouvements historiques, politiques et littéraires-culturels, le plus tôt dans le nord de la France (le français), plus tard dans les pays de la Romania méridionale. Avec la réorganisation politique, les cultures et les langues d’ancienne tradition ont établi de nouveaux liens. Certaines ont conservé leur spécificité jusqu’à aujourd’hui (Rhétie, Sardaigne, etc.) ; d’autres ont périclité : la culture riche et féconde du sud de la France a été mortellement touchée par les croisés du Nord dès le Moyen Âge. A d’autres endroits, les oppositions historiques et ethniques fondées de longue date ne sont pas encore totalement éliminées aujourd’hui avec la naissance des États nationaux et la propagation de la « langue nationale ». » (page 114).
Nous avons pu lire dans des articles récents, une forme de critique sur « l’idéologie sous-jacente » aux travaux de l’école des mots et des choses de Hambourg, de Krüger et ses élèves. La lecture de ce texte éclaire peut-être ce point. Krüger en effet, voit une incohérence dans le fait pour une région administrative, de regrouper des langues et des formes de cultures matérielles hétérogènes : sur ce point il évoque les conclusions similaires d’un géographe français qu’il ne nomme pas. Il utilise par ailleurs le terme « Kulturstand » que nous traduisons par « niveau de culture », laissant croire à une forme de jugement de valeur qu’il convient toutefois de nuancer tant il a consacré de temps et d’énergie, précisément, à étudier les zones « archaïsantes » ou moins affectées par la modernité. Ces deux observations sont à resituer dans le contexte des années 30 (le point de vue était peut être très répandu) et de l’Allemagne des années 30 (de sinistre augure).
Histoire de l’Université de Hambourg
Nous remercions ici chaleureusement le Professeur Klaus Meyer-Minnemann pour son autorisation de mise en ligne de son article paru en 2021 dans un vaste recueil intitulé « Les langues et littératures romanes à Hambourg ». Cet article éclaire notamment l’histoire de l’école des mots et des choses de Fritz Krüger. L’une des clés que nous révèle nos échanges avec l’auteur, est un paradoxe sur l’œuvre de Krüger : son travail, plus folkloriste-nostalgique que linguistique, constituait à l’époque une régression du point de vue linguistique (pas du point de vue du folklore ni des arts et traditions populaires). Mais aujourd’hui, précisément pour les mêmes raisons, la remise au jour de son travail est nécessaire – indépendamment de ses positions politiques et de ses comportement au sein de l’Université. En effet, Krüger et ses élèves ou disciples ont décrit une culture matérielle aujourd’hui disparue ou presque : leurs travaux en constituent l’une des très rares descriptions.
François PIC : pour une bio-bibliographie des ethnolinguistes allemands du domaine occitan
François Pic nous avait mis l’eau à la bouche à Munich avec son intervention lors du XIVe congrès de l’Association internationale d’études occitanes (A.I.É.O.) en septembre 2023. Depuis, quels développements ! Le 62ème numéro de Quo Vadis Romania ? nous offre son article édifiant sur les travaux ethnolinguistiques de l’école des mots et des choses de Hambourg, tout particulièrement ceux dirigés par Fritz Krüger et Gerhardt Rohlfs de 1928 à la fin du XXème siècle.
Les travaux de cette école qui privilégiait l’enquête an Ort und Stelle, ont été délaissés par l’Université qui les a vu naître, tandis qu’ils prospéraient ailleurs : Cuyo sous l’égide de Fritz Krüger (de 1948 à 1972), Coimbra sous l’égide de Manuel de Paiva Boléo (Revista Portuguesa de Filologia), Tübingen enfin sous l’égide de Gerhardt Rohlfs (à partir de 1954).
Ces travaux sont méconnus en France pour des raisons aussi évidentes que malheureuses pour la science. François Pic, en écho à l’appel de Christian Bromberger et Jean Courtois, lève plus qu’un pan du voile avec une bio-bibliographie extrêmement étayée, riche et précise de Heinrich (Heinz) Meyer, auteur de la thèse Bäuerliches Hauswesen im Gebiete zwischen Toulouse und Cahors [La maison et l’outillage paysans dans la région entre Toulouse et Cahors], publiée en deux parties (Teil 1, VKR 5 – Teil 2, VKR 6) dans la revue Volkstum und Kultur der Romanen (1928-1945) fondée par Fritz Krüger (son directeur de thèse) et Walter Küchler.
» Les initiateurs [de l’école des mots et des choses] en sont, au début du 20e siècle, Rudolf Meringer (1850-1931)8 et Wilhelm Meyer-Lübke (1861-1936), encouragés par Hugo Schuchardt9. Son programme fut d’établir un corpus ethnographique de grande envergure, avec inventaire du lexique et description des objets, dans une dimension comparative, consacré aux cultures rurales des peuples romans de l’Europe. » (Pic, 2025)
Heinz Meyer, nous laisse une correspondance suivie avec Antonin Perbosc et surtout, Paul Rolland, que François Pic édite minutieusement, avec pudeur et dont la lecture nous rappelle la lente dégradation des conditions de vie en Allemagne, dans l’entre-deux guerres. Outre son intérêt scientifique, cet article passionnant invite à la paix et à l’amitié des peuples que nous devrions conserver comme un trésor et qui constituent à la fois nos origines et notre destination.
Pour nous, qui depuis quelques années découvrons l’école hambourgeoise des mots et des choses, exhumant avec patience des textes devenus difficilement accessibles, cet article de François Pic renouvelle notre enthousiasme et projette un éclairage précieux sur le parcours de l’un des disciples de Krüger et qui nous révèle l’existence de prolongements ethnolinguistiques de l’école des mots et des choses jusqu’à la fin du 20ème siècle, y-compris en domaine occitan.
La bibliographie en fin d’article :
- 1882. REIMANN (Paul). Die Deklination der Substantiva und Adjectiva in der Langue d’Oc bis zum Jahre 1300 [La déclinaison des substantifs et adjectifs en langue d’oc jusqu’en l’an 1300]. Zur Erlangung der Doktorwürde bei der Philosophischen Fakultät der Kaiser-Wilhelms-Universität Strassburg, eingereicht von Paul Reimann. Danzig, Druck von Edwin Groening, 1882. 84 p.
- 1883. MEYER (Karl Fr. Th.). Die provenzalische Gestaltung der mit dem Perfektstamm gebildeten Tempora des Lateinischen. (Nach den Reimen der Trobadors) [La forme prise en provençal par les temps du latin construits sur le radical du parfait (d’après les rimes des troubadours)]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doctorwürde der hohen philosophischen Fakultät zu Marburg, vorgelegt von Karl Fr. Th. Meyer aus Kassel. Marburg, Universitäts-Buchdruckerei (R. Friedrich), 1883. [IV]-35 p. En page [III] « Herrn Professor Dr. E. Stengel in Verehrung und Dankbarkeit gewidmet. »
- 1888. HEMMANN (Franz). Consonantismus des Gascognischen bis zum Ende des Dreizehnten Jahrhunderts [Le consonantisme gascon jusqu’à la fin du XIIIe siècle]. Inaugural Dissertation der Philosophischen Fakultät der Universität Jena zur Erlangung der Doctorwürde vorgelegt von Franz Hemmann aus Porstendorf. Cöthen, Druck von Paul Schettler’s Erben. 1888. V-55 p.
- 1889. WITTHOEFT (Friedrich). “Sirventes Joglaresc”. Ein Blick auf das Altprovenzalische Spielmannsleben [Un regard sur la vie des ménestrels provençaux anciens]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde bei der hohen philosophischen Facultät der Universität Marburg eingereicht von Friedrich Witthoeft aus Frankfurt a. M. Marburg, Universitäts-Buchdruckerei (R. Friedrich), 1889. 38-[2] p.
- 1893. SCHULTZ (E.). Gaskognische Grammatik I. Greifswald, 1893.
- 1895. SOMMER (G.). Essai sur la phonétique forcalquérienne. Greifswald, 1895.
- 1900. SCHNEIDER (Alfred). Zur lautlichen Entwicklung der Mundart von Bayonne [Sur le développement phonétique du dialecte bayonnais]. Inaugural-Dissertation welche nebst den beigefügten Thesen mit Genehmigung der hohen Philosophischen Facultät der Königl. Universtät Breslau zur Erlangung der philosophischen Doctorwürde Montag den 9 mai 1900, Mittags 12 Uhr in der Aula Leopoldina öffentlich verteidigen wird Alfred Schneider. Breslau, Dr. G. Galle’s Buchdruckerei, 1900. 56 p.
- 1901. BUCHENAU (A.). Zum Versbau Mistrals [Sur la structure des vers de Mistral]. Marburg, 1901.
- 1902. RACK (J.-F.). Zum Reim- und Strophenbau bei Mistral nebst einer Übersicht über seine Rhythmik [De la construction des rimes et des vers de Mistral avec un aperçu sur leur rythme]. Marburg, 1902.
- 1905. HOLBORN (Gerhard). Wortaccent und Rhythmus im provenzalisch-französischen Zehnsilbler [Accent de mots et rythme dans le décasyllabe provençal-français]. InauguralDissertation zur Erlangung der philosophischen Doktorwürde der hohen Philosophischen Fakultät nder Königlichen Universität Greifswald vorgelegt und nebst den beigefügten Thesen am Donnerstag, den 16. März 1905 vormittags 12 Uhr öffentlich verteidigt von Gerhard Holborn aus Mittelnkirchen (Hannover). Greifswald, Druck von Julius Abel, 1905. 60 p. Referent : Professor Dr. Stengel. 1906.
- 1906. WENDEL (Hugo). Die Entwicklung der Nachtonvokale aus dem Lateinischen ins Altprovenzalische [Le développement des voyelles post-toniques du latin vers l’ancien provençal]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde einer hohen Philosophischen Fakultät der Universität zu Tübingen vorgelegt von Hugo Wendel aus Brackenheim. Halle a.d.S., Druck von Ehrhardt Karras, 1906. 122 p. Referent : Professor Dr. Voretzsch, 8 Juni 1905.
- 1908. FROESE (Albert). Die lateinischen Vortonvokale im Altprovenzalischen [Les voyelles latines prétoniques en ancien provençal]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde bei der hohen Philosophischen Fakultät der Albertus-Universität zu Königsberg i. Pr. von Albert Froese aus Insterburg. Königsberg i. Pr., Hartungsche Buchdruckerei, 1908. 98 p. Referent : Prof. Dr. Schultz-Gora.
- 1911. KRETTEK (Adolf). Die Ortsnamen der « Vida de Sant Honorat » von Raimon Feraut und ihrer lateinischen Quelle [Les toponymes de la Vida de Sant Honorat de Raimon Feraut et leur source latine]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde der Hohen Philosophischen Fakultät der Vereinigten Friedrichs-Universität Halle-Wittenberg vorgelegt von Adolf Krettek aus Ratibor. Halle a. S., Druck von Ehrhardt Karras, 1911. [4]-42 p., 2 cartes dépliantes [au verso du titre :] Referent : Prof. Dr. Suchier. [plus bas :] Die vorliegende Dissertation erscheint auch in Heft XXXII der Beihefte zur Zeitschrift für Romanische Philologie, herausgegeben von Dr. Gustav Gröber, unter Mitwirkung von Prof. Dr. E. Hoepffner. Verlag von Max Niemeyer in Halle a. S. ».
- 1911. SCHÄFER (Wilhelm). Das Verhältnis von Raimon Ferauts Gedicht La Vida de Sant Honorat zu der Vita Sancti Honorati [La relation entre le poème de la Vida de Sant Honorat de Raimon Feraut et la Vita Sancti Honorati]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde der Hohen Philosophischen Fakultät der Vereinigten Friedrichs-Universität HalleWittenberg vorgelegt von Wilhelm Schäfer aus Erfurt. Halle a.S., Druck von Ehrhardt Karras, 1911. 33 p. [Au verso du titre :] Referent Prof. Dr. Suchier. Diese Abhandlung erscheint auch in Heft XXXII der Beihefte zur Zeitschrift für Romanische Philologie, herausgegeben von Dr. Gustav Gröber. Verlag von Max Niemeyer in Halle a. S.
- 1913. HÖFELE (K.). Quellen für das Studium der neueren languedokischen Mundart von Montpellier [Sources pour l’étude du dialecte languedocien moderne de Montpellier]. Greifswald, 1913.
- 1913. SCHUBERT (Walter). Die begriffliche Entwicklung der lateinischen Präpositionen per und pro im Altprovenzalischen mit einem anschliessenden Vergleich des altfranzösischen Sprachgebrauches [Le développement sémantique des prépositions latines per et pro en ancien provençal avec une comparaison avec l’ancien français]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde der hohen Philosophischen Fakultät der Universität Leipzig vorgelegt von Walter Schubert aus Blasewitz. Weida i. Thüringen, Druck von Thoma & Hubert, 1913. XIV-106 p.
- 1915. RUSSMANN (W.). Die Abschiedslieder in der provenzalischen Literatur. [Les chants d’adieu dans la littérature provençale]. Heidelberg, 1915.
- 1915. ZAUN (Otto). Die Mundart von Aniane (Hérault) in alter und neuer Zeit [Le dialecte d’Aniane (Hérault) aux époques ancienne et moderne] von Otto Zaun. Mit 8 Tafeln. Halle a.S., Verlag von Max Niemeyer, 1915. XXIII-284 p., 8 planches dépliantes in fine. (Beihefte zür Zeitschrift für Romanische Philologie, Heft 61). [CIRDOC]
- 1916. GRAPENGETER (C.). Die nordfranzösischen Elemente in Mistrals Werken [L’influence du français dans les œuvres de F. Mistral]. Kiel, 1916.
- 1917. HENSCHEL (Margot). Die Sprachgeographie Südwestgalliens [La géographie linguistique du sud-ouest de la Gaule]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde genehmigt von der Philosophischen Fakultät der Friedrich-Wilhelms-Universität zu Berlin von Margot Henschel. Tag der Promotion : 25. Mai 1917. Braunschweig und Berlin, Verlag von Georg Westermann, Berlin, 1917. VIII-118 p., 1 grande planche dépliante in fine contenant 4 cartes.
- 1921. LEIP (J.). Provenzalisches und Frankoprovenzalisches bei französischen Lexikographen des 16. bis 18. Jahrhunderts [Provençal et francoprovençal chez les lexicographes français du XVIe au XVIIIe siècle]. Giessen, 1921.
- 1922. WEBER (E.). Das religiöse Element bei Roumanille [L’élément religieux chez Roumanille]. Halle, 1922.
- 1922. WUTTKE (Adolf Ludwig). Die Beziehungen des Felibrige zu den Trobadors [Les rapports du Félibrige avec les troubadours]. Halle, 1922.
- 1923. MEYER (F.). Die Mundart von Eyguières (Provence) [Le dialecte d’Eyguières]. Hamburg, 1923.
- 1923. PRZYREMBEL (J.). Laut- und Formenlehre der Mundart von Les Prades (Puy-de-Dôme) [Phonétique et morphologie du parler des Prades (Puy-de-Dôme)]. Freiburg, 1923.
- 1924. DEUSSING (F.). Bilder und Vergleiche in Mistrals Werken [Images et comparaisons dans les œuvres de Mistral]. Halle, 1924.
- 1924. SCHEIBEL (R.). Zur Syntax der poitevinischen Mundart, eine sprachgeschichtliche Untersuchung [Sur la syntaxe du dialecte poitevin, étude diachronique]. Frankfurt a.M., 1924.
- 1931. FAHRHOLZ (Gunther). Wohnen und Wirtschaft im Bergland der Oberen Ariège. Sach- und Wortkundliches aus den Pyrenäen. [Habitat et économie dans les montagnes de la Haute Ariège. Études d’ethnographie et de lexicologie des Pyrénées]. Seminar für romanische Sprachen und Kulturen, Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen, 9, 1931, sous la dir. de F. Krüger.
- 1931. SCHELUDKO (Dimitri). Quellen und Vorbilder von Mistrals Calendau [Sources et modèles de Calendau de Mistral]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde der Philosophischen Fakultät der Vereinigten Friedrich-Universität Halle-Wittenberg, vorgelegt von Dimitri Scheludko aus Irkleev (Ukraine). Halle, Buchdruckerei J. Nemetschek, Sofia, 1931. 41 p. En page [2] : Erster Berichterstatter: Geh. Reg.- Rat Prof. K. Voretzsch. Tag der mündlichen Prüfung : 25. Februar 1931. Die vorsthende Arbeit wunde zuerst in den [travail publié pour la première fois dans :] « Estudios eruditos in memoriam A. Bonilla y San Martin”, Madrid, 1927, t. 1, p. 431-470, veröffentlicht.”
- 1932. GIESE (Wilhelm). Volkskundliches aus den Hochalpen des Dauphiné [Folklore des hautes Alpes dauphinoises]. Mit 67 Abbildungen im Texte, 14 Tafeln und 4 Kartenskizzen. Hamburg, Friederichsen, De Gruyter & Co, 1932. X-149 p., 14 planches contenant 42 photographies (Hamburgische Universität, Abhandlungen aus dem Gebiet der Auslandskunde, Band. 37, Reihe B. Völkerkunde, Kulturgeschichte und Sprachen, Band. 18).
- 1932 février. MEYER (Heinz). Bäuerliches Hauswesen im Gebiete zwischen Toulouse und Cahors [Installations domestiques et l’outillage paysans dans la région entre Toulouse et Cahors]. Volkstum und Kultur der Romanen, Sprache, Dichtung, Sitte, Hamburg, 5e année, 1932, p. 317-371 et 6e année, 1933, p. 27-135, Hamburg, sous la dir. de F. Krüger. Un tiré-à-part de VKR : Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde der Philosophischen Fakultät der Hamburgischen Universität vorgelegt von Heinrich Meyer aus Hamburg. Tag der mündlichen Prüfung : 6. Februar 1932. Glückstadt & Hamburg, J. J. Augustin, 1933. (Staats- und Universitätsbibliothek de Hambourg, cote HBG D.PHIL 448, Hochschulschrift: Hamburg, Univ., Phil. Diss. v. 16. Mai 1933. https://kataloge.hh.gbv.de/DB=1/XMLPRS=N/PPN?PPN=315864982.
- [1934]. BENDEL (Hugo). Beiträge zur Kenntnis der Mundart von Lescun (Basses-Pyrénées) [aujourd’hui Pyrénées-Atlantiques] [Contribution à la connaissance du dialecte de Lescun]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde einer Hohen Philosophischen Fakultät der Eberhard-Karls-Universität zu Tübingen, vorgelegt von Hugo Bredel aus Obernau. Druck: Biberacher Verlagsdruckerei, Dr. Hutter & Co. Biberach an der Riss. [1934]. 140 p. En page [2] : Gedruckt mit Genehmigung der Philosophischen Fakultät der Universität Tübingen. Berichterstatter : Professor Dr. Gerhard Rohlfs. Dekan : Professor Dr. Friedrich Focke. Tag der mündl. Prüfung : 9. Juni 1934.
- 1933. PARET (Lotte), aus Ravensburg. Das ländliche Leben einer Gemeinde der Hautes Pyrénées, dargestellt auf Grund der mundartlichen Terminologie [La vie rurale d’une commune des Hautes-Pyrénées, décrite sur la base de la terminologie dialectale]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde einer Hoben Philosophischen Fakultät der Eberhard-Karls-Universität zu Tübingen [Thèse de l’Université de Tübingen, soutenue le 10 février 1933]. Referent : Prof. Dr. G. Rohlfs. Tübingen, Druck des Buchdruckerei Eugen Göbel, 1933, 91 p.
- 1933 (éditée en 1937). SCHÖNTHALER (Willy). Die Mundart des Bethmale-Tales (Ariège). Laut- und Formenlehre [Le dialecte de la vallée de Bethmale (Ariège). Phonétique et morphologie]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde einer Hohen Philososphischen Fakultät der Eberhard-Karls-Universität zu Tübingen vorgelegt von Willy Schönthaler, Neuenbürg (Enz). Tübingen, Druck der Buchdruckerei Eugen Göbel, 1937. 155 p. Au verso de la couverture : « Gedruckt mit Genehmigung der Philosophischen Fakultät der Universität Tübingen. Dekan i.V.: Prof. Dr. Häring – Referent : Prof. Dr. Rohlfs. Tag der mündlichen Prüfung 2. Dezember 1933. »
- 1934. BUCKENMAIER (August). Die Mundart von Camarès (Aveyron). Laut- und Formenlehre [Le dialecte de Camarès (Aveyron). Phonétique et morphologie]. 126 p., Diss. Tübingen, sous la dir. de G. Rohlfs. [BnF]
- 1934. DENGLER (Berthold). Die Mundart von St. Vincent de Tyrosse und Umgebung (Landes) [Le dialecte de Saint-Vincent-de-Tyrosse et de ses environs], dargestellt auf Grund mundartlicher Aufnahmen an Ort und Stelle. 68 p., Diss. Tübingen, sous la dir. de G. Rohlfs. [BnF]
- 1934. KRUSE (Hans). Sach- und Wortkundliches aus den südfranzösischen Alpen, Verdon, Vaïre- und Vartal [Études d’ethnographie et de lexicologie des Alpes françaises du sud : vallées du Verdon, de la Vaire et du Var], mit 9 Abbildungen und 4 Tafeln. Hamburg, Seminar für romanische Sprachen und Kukltur, 1934. XI-82 p. +10 p. de planches de dessins et 12 photographies. Sous la dir. de F. Krüger.
- 1934. ROHE (Alfred). Die Terminologie der Fischersprache von Grau d’Agde (Hérault) [La terminologie de la pêche au Grau d’Agde]. Diss. Tübingen, X + 75 p., 4 tableaux, sous la dir. de G. Rohlfs (Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen Mit Unterstützung der Hamburgischen Wissenschaftlichen Stiftung herausgegeben vom Seminar für romanische Sprachen und Kultur an der Hamburgischen Universität, Band 18). [BnF]
- 1934. SCHMITT (Alfons Theo). La terminologie pastorale dans les Pyrénées centrales (Thèse de doctorat présentée à la faculté des lettres de Tübingen sous la dir. de G. Rohlfs). Paris, Libr. E. Droz, 1934. XIX-160 p. [CIRDOC]
- 1935. FLAGGE (L.). Provenzalisches Alpenleben in den Hochtälern des Verdon und der Bléone. Ein Beitrag zur Volkskunde der Basses-Alpes [La vie alpine provençale dans les hautes vallées du Verdon et de la Bléone : Une contribution au folklore des Basses-Alpes]. Firenze, Olschki, 1935. (Biblioteca dell’ Archivum romanicum, vol. 19), Hamburg, sous la dir. de F. Krüger.
- 1935, éditée en 1942 : LÖFFLER (Marianne). Beiträge zur Volkskunde und Mundart von Ustou [Contributions au folklore et au dialecte d’Ustou] (Ariège)]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung des Doktorgrades einer Hohen Philosophischen Fakultät der Eberhard-Karls-Universität zu Tübingen vorgelegt von Marianne Löffler aus Tübingen. Tübingen, Druck der Buchdruckerei Eugen Göbelin, 1942. 111 p.
- 1935. MEINECKE (F.). Enquête sur la langue paysanne de Lastic (Puy-de-Dôme). Paris, 1935 (thèse de doctorat à Clermont-Ferrand).
- 1936. BRUCK (Eberhard). Crousillat, eine Troubadour des 19. Jahrhunderts [Crousillat, un troubadour du XIXe siècle]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung des Doktorwürde der Philosophischen Fakultät der Martin Luther-Universität Halle-Wittenberg, vorgelegt von Eberhard Bruck aus Pritzwalk. Halle (S.), 1936. Berlin Druck Triltsch & Huther, 1936. 108 p.
- 1936. DORNHEIM (A.). Die bäuerliche Sachkultur im Gebiet der oberen Ardèche [La culture matérielle paysanne en haute Ardèche]. Volkstum und Kultur der Romanen, vol. 9, 1936, p. 202-388 ; vol. 10, 1937, p. 247-369, sous la dir. de F. Krüger.
- 1936. STROBEL (Heinrich). Die von Pflanzennamen abgeleiteten Ortsnamen einiger südfranzösischer Departements [Les noms de lieux dérivés de noms de plantes dans certains départements du sud de la France]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde einer Hohen Philosophischen Fakultät der Eberhard-Karls-Universität zu Tübingen vorgelegt von Heinrich Strobel aus Stuttgart. Tübingen, Druck der Buchdruckerei Eugen Göbel, 1936, 102 p.
- 1937. BEYER (Lotte). Der Waldbauer in den Landes der Gascogne. Haus, Arbeit und Familie [L’agriculteur forestier des Landes de Gascogne. Formes de l’économie, habitat et vie familiale]. Hamburg, sous la dir. de F. Krüger.
- 1937. BRELIE (Hans-Joachim v.d.). Haus und Hof in den französischen Zentralpyrenäen [Maison et ferme dans les Pyrénées centrales françaises]. Hamburg, Paul Evert Verlag, 1937, sous la dir. de F. Krüger.
- 1937. LÜBCKE (Georg). Die Dichter von Montpellier in der neuprovençalischen Literatur [Les poètes de Montpellier dans la littérature provençale moderne]. Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde der Hohen Philosophischen Fakultät der Martin LutherUniversität Halle-Wittenberg, vorgelegt von Georg Lübcke aus Merseburg. Halle, Druckerei und Verlag wissenschaftl. Werke Konrad Triltsch, Würzburg, 1937. VIII-105 p. En page II : “1. Berichterstatter : Geh. Reg.-Rat Prof. Dr. Voretzsch. 2. Berichterstatter : Prof. Dr. Weyhe. Tag der mündlichen Prüfung : 27. Mai 1936. »
- 1938. BRINKMANN (W.). Bienenstock und Bienenstand in den romanischen Ländern [Ruche et rucher dans les pays romans]. Hamburg, 1938, sous la dir. de F. Krüger.
- 1938. HEYNS (K.). Wohnkultur, Alp- und Forstwirtschaft im Hochtal der Garonne [Civilisation de la maison, pastoralisme et sylviculture dans la haute vallée de la Garonne]. Hamburg, 1938, sous la dir. de F. Krüger.
- 1938. SCHMOLKE (H.). Transport und Transportgeräte in den französischen Zentralpyrenäen [Transports et matériels de transport dans les Pyrénées centrales françaises]. Hamburg, 1938, sous la dir. de F. Krüger.
- 1938. SCHULTZ (W.). Die Tiere in der Namengebung der südfranzösischen Mundarten. Ein Beitrag zum Studium der Metaphern [Les animaux comme sources de dénomination dans les dialectes du sud de la France. Une contribution à l’étude des métaphores]. Hamburg, 1938.
- 1939. FENTROSS (I.). Studien zur Vokalsegmentierung in Südfrankriech. Die Diphtongierung offener Vokale im Cevennischen [Études sur la segmentation vocalique dans le sud de la France. La diphtongaison des voyelles ouvertes en cévenol]. Hamburg, 1939.
- 1939. HIRSCH (M.). Anselme Mathieu. Ein Beitrag zur Charakteristik des ältesten Felibrige [Une contribution à la caractérisation du plus ancien Félibrige]. Halle, 1939.
- 1943. OBERHÄNSLI (E.). La vie rurale dans la plaine béarnaise. Zürich, 1943. [BnF]
- 1946. GRÖZINGER (Robert). Beiträge zur Kenntnis der Mundart von Bagnères-de-Luchon (Haute-Garonne) [Contributions à la connaissance du dialecte de Bagnères-de-Luchon]. 107 p., Diss. Tübingen, sous la dir. de G. Rohlfs.
- 1949. HAHN (E.). Untersuchungen an Sprechplatten in der Mundart von Montpellier und Aniane [Recherches sur les enregistrements phonographiques en dialecte de Montpellier et d’Aniane]. Berlin. Ed. Romanistische Jahrbuch, 4, 1951, 45. (cité à nouveau à la date de 1969 ? par T. Stegmann et B. Schlieben-Lange, n° 2122).
- 1949. KARLINGER (Felix Josef). Beiträge zu einer Volkskunde der Pyrenäen und ihrer Umwelt im Spiegel des Volkslieds [Contributions à un folklore des Pyrénées et leur environnement reflétés dans la chanson folklorique]. Diss. München, 204 p. sous la dir. de G. Rohlfs.
- 1959. PHILIPP (Adolf). Einige Beobachtungen zur Phonetik des Gascognischen (auf Grund der neusten Literatur und eigener Anschauung) [Quelques observations sur la phonétique du gascon (basées sur la littérature récente et une analyse indépendante)]. Hausarbeit zur Fachwissenschaftlichen Prüfung. 65 p. Göttingen, 1959 (mémoire de fin d’études pour le professorat du secondaire).
- 1960. SCHEPPER (Ewald). Das ländliche Leben im neuprovenzalischen Lexikon [La vie rurale dans le lexique provençal moderne]. (Départements Vaucluse und Hérault]. InauguralDissertation zur Erlangung des Doktorgrades der Philosophischen Fakultät des Westfälischen Wilhelms-Universität zu Münster (Westf.), vorgelegt von Ewald Schepper aus Münster (Westf). Münster, Fotodruck Max Kramer, 1960. 8-157 p.
- 1963. GRABNER (G.). Mistral, die Camargue und die Literatur der Camargue [Mistral, la Camargue et la littérature camarguaise]. Innsbruck, 1963.
- 1965. KIRSCH (Fritz Peter). Studien zur languedokischen und gaskognischen Literatur der Gegenwart [Études sur la littérature languedocienne et gasconne contemporaine]. WienStuttgart, 1965. [CIRDOC]
- 1966. FEXER (G.). Versuch einer Gliederung der altprovenzalischen Dialekte [Essai d’une classification des anciens dialectes provençaux]. Würzburg, 1966.
- 1966. WOLF (L.) Sprachatlas und Wortschatzstruktur. Eine Untersuchung zu den Bezeichnungen für Haussäugetiere im Massif Central [Atlas linguistique et structure du vocabulaire. Une recherche sur les noms des mammifères domestiques dans le Massif Central]. Heidelberg, 1966.
- 1969. MAAS (Utz). Untersuchungen zur Phonologie und Phonetik der Mundart von Couzou [Recherches sur la phonologie et la phonétique du parler de Couzou] (Dep. Lot). Inaugural-Dissertation zur Erlangung der Doktorwürde der Philosophischen Fakultät der Albert-Ludwigs-Universität zu Freiburg im Breisgau, vorgelegt von Utz Maas aus Bonn. Freiburg i. Br., Dissertationdruck Johannes Krause Buchbinderei, 1969. 174 p., 13 planches photographiques (sonogrammes). Thèse soutenue le 12 juillet 1968, sous la direction du Professor Dr. H. Lüdtke. [CIRDOC]
- 1969. UNGER (H.-J.). Die Literatur der Camargue. Eine literaturgeschichtliche und motivkundliche Studie zur Regionalliteratur in der Provence [La littérature camarguaise. Une étude littéraire, historique et thématique de la littérature régionale en Provence]. München. [CIRDOC]
- 1971. SCHLIEBEN-LANGE (Brigitte). Okzitanische und katalanische Verbprobleme. Ein Beitrag zur funktionellen synchronischen Untersuchung des Verbalsystems der beiden Sprachen (Tempus und Aspekt) [Étude des verbes occitans et catalans. Une contribution à l’investigation synchronique fonctionnelle du système verbal des deux langues (temps et aspect)]. Tübingen, Phil. Diss. 1971.
- 1971. SCHLIEBEN-LANGE (Brigitte). Okzitanisch und Katalanisch. Ein Beitrag zur Soziolinguistik sweier romanischer Sprachen [Occitan et catalan. Une contribution à la sociolinguistique de deux langues romanes]. Tübingen, 1971 (rééd. 1973). 65 p. (Tübinger Beiträge zur Linguistik, Band 20)
- 1974. KIRSCHKAMP (F. O.). Drei Mundarten der Auvergne – Studie und Vergleich. Eine Untersuchung des Lautstandes [Trois parlers d’Auvergne. Étude et comparaison. Une recherche sur leur état phonétique]. Münster.
- 1974. KREMNITZ (Georg). Versuche zur Kodifizierung des Okzitanischen seit dem 19. Jahrhundert und ihre Annahme durch die Sprecher [Tentatives de codification de l’occitan depuis le XIXe siècle et leur acceptation par les locuteurs]. Tübingen, 1974. VI-482 p. (Tübinger Beiträge zur Linguistik, Band 48). Tübinger Dissertation.
Longue vie à la Société des Etudes de Comminges !
19/01/2025. Incroyable ! Par extraordinaire, la Société des Etudes de Comminges conserve la quasi-totalité de la collection du bulletin municipal de Saint-Gaudens. Notre gratitude est immense envers son Président, M. Yoan Rumeau, par qui des années de vaines recherches aboutissent enfin, et vous donnent accès à cet article introuvable de Jean Séguy sur la prononciation de « Saint-Gaudens » :
Thèses dirigées par F. Krüger et soutenues à l’Université de Hamburg de 1928 à 1945
Le fait est que l’Allemagne de la fin XIXè et du début XXè était en avance linguistique sur nous : l’ethnolinguistique, la connaissance intime de pans entiers du domaine occitan, les monographies ethnolinguistiques régionales d’Oc furent d’abord et surtout allemandes. Pourtant, nous méconnaissons ces textes et cela s’explique par l’histoire : l’unité linguistique française s’est construite contre l’ennemi allemand d’alors, le soupçon de fiel idéologique tend à tabouer toute production intellectuelle de l’époque et l’ambition avouée de Fritz Krüger, d’étudier l’ensemble du domaine roman quand l’Allemagne a des visées hégémoniques globales, suscite bien légitimement des réticences. Pourtant, nous voulons croire que la perte liée à l’oubli du travail scientifique de l’école hambourgeoise des mots et des choses de Fritz Krüger serait vivement regrettable et irréparable, ce même si les auteurs soutenaient intellectuellement l’idéologie de conquête de leur gouvernement. Le lecteur voudra bien noter notre rejet sans réserve du nazisme et de la guerre, et voir dans la mise au jour qui suit, une intention ciblée sur le travail remarquable et riche de données et de connaissances, non sur l’idéologie dont certains auteurs ont pu être imprégnés. Il s’agit de se réapproprier cette connaissance de nous-même que d’autres ont développée et documentée, se réapproprier ce qui est notre.
« Cette brochure est publiée à la demande répétée des romanistes et ethnographes qui utilisent ce titre pour décrire les travaux du Séminaire pour les langues et cultures romanes sous la direction de Krüger entre 1928 et 1945.
La grande majorité des 63 travaux recensés ont été publiés, pour la plupart dans la revue Volkstum und Kultur der Romanen du Séminaire ou dans les annexes des Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen. Seules les dernières thèses écrites et présentées pendant la guerre n’ont pas pu être publiées. »
je remercie chaleureusement la Bibliothèque de Littérature et de Philosophie de Ghent University (Gand) pour m’avoir donné accès à cette brochure. FD, 03/01/2025.
- Fink, Oskar. 1929. Studien über die Mundarten der Sierra de Gata. Hamburger studien zu Volkstum und Kultur der Romanen, band 1.
- Schroeder, Die Urkundensprache in den Alpes Maritimes, Basses Alpes und Hautes Alpes. 1928.
- Band 5. Die Gerundialumschreibung im Altspanischen zum Ausdruck von Aktionsarten. CHMELIČEK, Hans. 102 Seiten. 1930. Seminars für romanische Sprachen und Kultur, Hamburg 13 Bornplatz.
- Band 4. Das Stadterlebnis bei Verhaeren. KÜCHLER, Elisabeth. 72 Seiten. 1930. Seminars für romanische Sprachen und Kultur, Hamburg 13 Bornplatz.
- Rübecamp, R. 1930. Die Sprache der altgalizischen Cantigas de Santa Maria von Alfonso el Sabio. Boletim de Filologia, Lisbon :
- t. 1, fasc. 3-4, pp. 273-356 1930
- t. 2, fasc. 1, pp. 141-152, 1933-1934
- Klesper, Otto. 1930. Beiträge zur Syntax altkatalanischer Konjunktionen 1930. Source : Butlletí de dialectologia catalana, vol. n° XVIII, pp. 321-421. (Nos remerciements à l’IEC)
- Messerschmidt, H. Volkskundliches aus der Serra da Estrêla (Portugal). 1930. Volkstum und Kultur der Romanen, Jahrgang 4, pp. 72-163 ; 246-305
- Ebeling, W. Die landwirtschaftlichen Gerate im Osten der Provinz Lugo: sach- und wortkundliche Untersuchungen, 1930. Volkstum und Kultur der Romanen, Jahrgang 5, pp. 50-151.
- Braue, Alice. 1931. Beiträge zur Satzgestaltung der spanischen Umgangssprache. Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen, band 7.
- Bierhenke, W. 1930. Ländliche Gewerbe in der Sierra de Gata. Untersuchungen zur Wort- und Sachkunde der Pyrenäenhalbinsel. Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen, n° 10.
- Fahrholz, G. 1931. Wohnen und Wirtschaft im Bergland der oberen Ariège. 1930. HSzVKR, band 9.
- Flagge, Ludwig. Provenzalisches Alpenleben in den Hochtalern des Verdon und der Bléone. 1931. Bibliothèque de l’Archivum Romanicum. Série II : Linguistique, 19, 1935, 18 x 25,5 cm, 172 pp.
- Pino Saavedra. La poesia de Herrera y Reissig. Sus temas y su estilo. 1931. Santiago, Chile : Prensas de la Universidad de Chile, 1932, 148 p. [Source : Bib. Nat. Espagne]
- Meyer, Hans. 1932. Bäuerliches Hauswesen im Gebiete zwischen Toulouse und Cahors. Teil 1/2
- Meyer, Hans. 1933. Bäuerliches Hauswesen im Gebiete zwischen Toulouse und Cahors. Teil 2/2
- Lope Félix de Vega Carpio (Auteur), Ruth Anneliese Oppenheimer (Auteur), « Santiago el Verde”, eine Komedia von Lope de Vega Carpio zum ersten Mal nach der Handschrift des Britischen Museums kritisch herausgegeben, mit Einleitung und Anmerkungen. 1932. 198 pages.
- Siebert, Kurt. Die Naturschilderungen in Peredas Romanen. 1932. Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen, band 12
- Kretschmann, W. Die Kausalsatze und Kausalkonjunktionen in der altspanischen Literatursprache. 1932. VI-102 p. 4°.
- Band 23. Die Sierra Nevada. Haus – Hausrat – Häusliches und gewerbliches Tagewerk. VOIGT, Paul. 76 Seiten, 25 Abb. Und 1 Karte. 1937. Paul Evert Verlag, Hamburg 11.
- Hegener, H. 1938. Die Terminologie der Hanfkultur im katalanischen Sprachgebiet. Thèse soutenue le 7 mai 1932. XIII, 73 p. ; 20 cm. Hamburg.
- Texte seul (OCR) : avant-propos et bibliographie – texte de la thèse
- Schultz, Die Tiere in der Namengebung der südfranzösischen Mundarten. Ein Beitrag zum Studium der Metaphern. 1932.
- Phieler, W. Volkskundliches aus den Marken. Eine Studie aus den italienischen Provinzen der Marche.
- Thede, M. Die Albufera von Valencia. Eine volkskundliche Darstellung. Volkstum und Kultur der Romanen, Jahrgang VI, pp. 210-273 et 317-483.
- Wilmes, R. El Valle de Vió, volkskundliche Darstellung eines aragonesischen Pyrenäentals.
- 1938. « Der Hausrat im hocharagonischen Bauernhause des Valle de Vió », extrait de la thèse relatif au mobilier rural, in Volkstum und Kultur der Romanen, Jahrgang X, pp. 213-246,
- 1947. Traduction en espagnol de l’article de 1938, par J. JAENISCH, dans Archivio de Filología Aragonesa, pp. 179-224
- 1957. « La cultura popular de un valle Altoaragones (Valle de Vió) », Anales del Instituto de Linguística. – Mendoza , T. 6(1957), pp. 149-309
- Spelbrink, Walther. 1937. Die Mittelmeerinseln Eivissa und Formentera eine kulturgeschichtliche und lexikographische Darstellung, Butlleti de dialectologia catalana, n° XXIV anno 1936, pp. 184-281
- Brinkmann, W. Der Bienenstock und Bienenstand in den romanischen Ländern. 1933.
- Kruse, H. Sach- und Wortkundliches aus den südfranzösischen Alpen: Verdon-, Vaire- und Vartal. 1933.
- Bergmann, Werner. Studien zur volkstümlichen Kultur im Grenzgebiet von Hocharagon und Navarra. 1933. Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen, Band 16.
- Weisser, F. Sprachliche Kunstmittel des Erzpriesters von Hita. 1934. Volkstum und Kultur der Romanen, Jg. VII, pp. 164-243 ; 281-348.
- Albrechts, W. (décès : 1962) Bezeichnungen von Kraftwagen und Kraftwagenbestandteilen im Französischen. 1934. vii, 9-92 pages 24 cm [univ Strasbourg, cote CD.175.807 copyright 2032]
- Neddermann, E. Die symbolistischen Stilelemente im Werke von J. Ramón Jiménez. 1934.
- Dornheim, A. Die bäuerliche Sachkultur im Gebiet der oberen Ardèche. 1934.
- Schmolke, W. Transport und Transportgerate in den französischen Zentralpyrenäen. 1937.
- Tiedtke, Irma. Band 21. Symbole und Bilder im Werke Marcel Proust. 116 Seiten. 1936. Abonnementspreis. Paul Evert Verlag, Hamburg 11.
- Langescheid, H. Die Gemeinde Souancé-au-Perche. Eine volkskundliche Darstellung. 1936.
- Beyer, Lotte Lucas, Der Waldbauer in Den Landes Gascogne Haus, Arbeit Und Familie, 1: Wirtschaftsformen. Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen, 24, 1937
- Beyer, Lotte Lucas, Der Waldbauer in Den Landes Gascogne Haus, Arbeit Und Familie, 2 – Siedlung und Haus, Volkstum und Kultur der Romanen, n° 12, 1939, pp. 186-277
- Beyer, Lotte Lucas, Der Waldbauer in Den Landes Gascogne Haus, Arbeit Und Familie, 3 – Leben in der Familie ; 4 – Handwerk, Volkstum und Kultur der Romanen, n° 16, 1944, pp. 1-98
- Brüdt, Kate. Madeira. Sach- und Wortkundliches vom Madeira-Archipel. Ein Beitrag zur portugiesischen Volkskunde. 1936. XVI, 149 gez. Blätter [demandé à l’univ Hambourg]
- Heyns, Karl. 1938. « Wohnkultur Alp- und forstwirtschaft im hochtal der Garonne », Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur des Romanen, n°22
- Olbrich, Rolf. Syntaktisch-stilistische Studien auf Benito Pérez Galdos. 1936. xiv, 155 pages ; 23 cm, Hamburger studien zu Volkstum und kultur der Romanen, band 26.
- Harms, K. Personifizierungen im südfranzösischen Sprachgebrauch. Ein Beitrag zur volkstümlichen Namengebung. 1936.
- Jahn, E. Das Göttliche in Verlaines Dichtung. Literaturgeschichtliche und stilistische
- Fentross, Paul. 1937. Studien zur Vokalsegmentierung in Südfrankreich. VI, 127 gez. Bl. 4
- Vernunft, W. Fichte im Urteil der französischen Nationalisten. 1937.
- Deutschmann, O. Untersuchungen zum volkstümlichen Ausdruck der Mengenvorstellung im Romanischen. 1938.
- Schneider, H. Studien zum Galizischen des Limiabeckens (Orense). Lautlehre, Formenlehre, Vokabular. 1937. Volkstum und Kultur der Romanen XI, pp. 69-145 ; 193-281
- Band 27. Die Versdichtung des Brasiliers Antonio Gonçalves Dias. ACKERMANN, Fritz.
- Schumacher, H. Kulturpropaganda in der französischen Tagespresse. 1938.
- Lüers, M. Beiträge zur Syntax der toskanischen Umgangssprache
- Mellwig, M. Das Wirtschaftsleben eines Hochgebirgsortes im romanischen Wallis (Evolène, Eringertal). 1940. Volkstum und Kultur der Romanen, XV, pp. 1-146.
- Mausbach, Th. 1939. Das Frankreichbild Ernst Moritz Arndts nach seiner Reisedarstellung 1798/99
- Zeymer, R. Landliche Siedlung und Wirtschaft im Hoch-Dauphiné (Valjouffrey, Valgodemar). 1939. [a priori non-publiée]
- Unbehaun, H. Beiträge zur Satzgestaltung der katalanischen Umgangssprache. 1939. [a priori non-publiée]
- Minnemann, Herbert. 1939. Wein und Weinbau im Douro, Minho und Tras-os-Montes (Portugal)
- Landt, A. Beiträge zur Satzgestaltung bei B. Pérez Galdos. Zur Stellung der adnominalen Merkmalsbestimmungen. 1939. [a priori non-publiée]
- Weiland, S. Portugiesisches Volkstum im Spiegel der portugiesischen Erzahlungsliteratur. 1941. Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen, Band. 37
- Gyssens, Fernand. 1942. Die Vorlaüfer der Essais von Montaigne Eine Formstudie. 1942. X, 117 gez. Bl. 4 [·Maschinenschr.] Hamburg, Phil. F., Diss., 1942
- Jordan, G. Das Alpenerlebnis der Franzosen in seiner literarischen Darstellung. 1943. [worldcat : Das Alpenerlebnis im Spiegel der französischen Dichtung] 176 gez. Bl. 4 [Maschinenschr.]
- Lenz, S.W. Die spanische copla. Ein Charakterbild spanischen Volkstums. [DNB : Die spanische Copla als Spiegelbild spanischer Lebens- und Wesensart. 75 gez. Bl. ; 4 [Maschinenschr.]]
- Tieck, Ingeborg geb. Müller. Flauberts Reisetagebücher. 23 septembre 1944. Dissertation, Hamburg, 1944. IV, 102, II gez. Bl. ; 4 [Tapuscrit] Thèse dirigée par Messieurs les prof. Dr. Krüger et Wolff ; doyen : Dr. Klingenheben.
- Klemm, A. Volkskundliches aus der Provinz Avila. 1950. (Promotionsschrift aus der Schule von Fr. Krüger, eingereicht nach der Abreise desselben).
Sans promotion doctorale :
- G. Outzen, El dinamismo en la obra de Pereda. Santander 1936 (premio de la Sociedad Menéndez y Pelayo), 246 pages
- Band 34. Spanisches Volkstum nach älteren deutschen Reisebeschreibungen (1760-1860). Mit 6 Abbildungen im Text. VOGELER, Carl-Heinz. 1941. Hamburg, Hansischer Gildenverlag.
- R. Olbrich, Italienische Volkskultur in der Darstellung ausländischer Reisender zwischen 1770 und 1850.
- I. Teil: Volkstum und Kultur der Romanen XIII, 219-270,
- II. Teil: Volkstum und Kultur der Romanen XIV, 49-103
A propos de Culture
« Chaque connaissance acquise pose un nouveau problème, forcément. Laissez-vous happer par cet engrenage : il n’est que de le mettre en route. C’est le meilleur de tous les plans possibles. (…) La culture est le secret du bonheur, car le bonheur est chose intérieure comme les Sages le ^prêchent depuis toujours. C’est qu’ils le savent d’expérience. »
Jean Séguy, 1945, in Le Routier, n° 170, pp. 149-151 après une enquête sur le sujet menée par Fernand Bouteille auprès de plusieurs personnalités
Je vous souhaite une très belle année 2025. FD, 03/01/2025.
2024
Revues de l’école des mots et des choses de Hambourg
Nous donnons sur ce site un grand nombre d’extraits des deux revues de l’école hambourgeoise des mots et des choses de W. Küchler et F. Krüger : la revue principale – Volkstum und Kultur der Romanen (VKR) – et ses annexes – Hamburger Studien zum Volkstum und Kultur der Romanen. Nous avons notamment reconstitué les tables des matières de ces deux revues.
Dans ce bref article, nous voulons donner à « toucher » certaines caractéristiques de la revue VKR, dont chaque numéro ou presque, contient des articles de fonds pouvant dépasser la centaine de pages et des recensions, parfois nombreuses, rarement de plus de deux pages. VKR est passée successivement par 4 éditeurs hambourgeois distincts comme le montre le pied de page des premières de couverture : Friederichse, De Gruyter & Co, puis à compter de 1930 (band III) Seminar für Romanische Sprachen und Kultur, puis Paul Evert Verlag et enfin Hansischer Gildenverlag. La dernière de couverture, servait à annoncer les publications à venir, comme ici pour l’œuvre majeure de Fritz Krüger : Die HochPyrenäen.
La revue contenait à l’occasion des encarts ou feuillets libres. Nous avons donné plus haut celui annonçant le changement d’éditeur de 1930, et ici, le feuillet de promotion de chacune de ces deux revues.
Ainsi, nous traduisons (DeepL) que :
» S’agissant de « Volkstum und Kultur der Romanen », la connaissance est notre objectif. Loin de nous l’idée de vouloir enfermer la richesse de chaque peuple dans des formules conceptuelles, car nous sommes convaincus que l’essence ultime et profonde d’un peuple, « objet » irrationnel, se laisse difficilement enfermer dans des formules conceptuelles et que toute tentative d’expliquer l’individu ou le particulier comme l’expression d’une essence doit s’arrêter au seuil, où le caractère saisissable de la vie disparaît dans le mystère de la vie. Seule la conscience de l’interaction vivante entre Création et Habituation des individus d’une part, et d’autre part le grand courant de force de l’Universel doit constituer le lien unificateur entre les travaux de cette revue. La revue est avant tout destinée à donner une image du travail effectué des enseignants et des élèves du séminaire de romanistique de l’Université de Hambourg. Mais elle est aussi un organe de discussion scientifique et objective qui donne la parole à des personnalités de Hambourg et d’ailleurs, d’Allemagne et de l’étranger qui, en tant qu’amis du Séminaire, souhaitent soutenir les tâches de sa revue.
Les « Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen » doivent, tout comme la revue éditée par le séminaire, mais indépendamment de celle-ci, être consacrées à l’étude de la langue, de la poésie, des mœurs et des objets des peuples romans. En tant que présentations individuelles des domaines les plus divers, elles doivent contribuer à ouvrir la culture globale des peuples romans et se consacrer en particulier aux tâches et aux problèmes qui s’imposent à la recherche romanistique actuelle. La langue et la littérature doivent être conçues et présentées comme l’expression vivante de l’esprit des Romans dans leurs relations réciproques avec la culture globale des différents peuples. Les idiomes vivants et la littérature des temps modernes seront largement pris en compte. L’essor qu’a pris l’étude du folklore des pays allemands au cours des dernières décennies doit servir d’exemple aux études hambourgeoises pour rattraper de toutes ses forces, dans le domaine du folklore roman, ce qui peut être exigé de la romanistique pour la connaissance des peuples romans et pour compléter l’étude comparative du folklore. Dans la tradition hambourgeoise, les pays de langue espagnole et portugaise, en Europe et outre-mer, trouveront également dans les « Hamburger Studien » les soins qui leur sont dus. La maison d’édition et le séminaire ont l’intention de publier chaque année, sans contrainte, environ trois publications individuelles d’un volume total de 40 feuilles. Le contenu des deux premiers numéros est le suivant :
- Cohn, Rotrous, Les Sosies’ und Molieres, Amphitrion.
- Giese, Waffen nach den katalanischen Chroniken des XIII. Jahrhunderts.
- Griera, La Mariposa.
- F. Montesinos, Sobre la correspondencia de Juan de Valdés y el Cardenal Ercole Gonzaga.
- Krüger, Volkskundliche Forschung in Südfrankreich.
- Krüger, Volkstümliche Namengebung.
- Küchler, Wirklichkeit und Komik in der Kunst Molieres.
- Petriconi, Zur Chronologie und Verbreitung des spanischen Schelmenromans.
- Rauhut, Probleme der Onomatopöie.
- L. Wagner, Geheimsprachen auf Sardinien. «
Willy BAL – sociolinguistique, ethnolinguistique
Dialectométrie et contribution de Théobald Lalanne, selon Open AI le 20.12.2024
La dialectométrie est une branche de la linguistique qui utilise des méthodes quantitatives, notamment des outils statistiques et informatiques, pour analyser et cartographier la variation dialectale au sein des langues. L’objectif est de comprendre comment les différents dialectes d’une langue se distinguent les uns des autres et comment ces variations géographiques peuvent être expliquées par des facteurs historiques, sociaux, ou culturels.
Elle repose sur la comparaison systématique de données linguistiques, souvent collectées à partir de corpus de paroles ou de questionnaires, et utilise des méthodes telles que la distance lexicale (mesure des différences de vocabulaire entre les variétés dialectales) ou la distance phonétique (mesure des différences de prononciation). Ces méthodes permettent de visualiser les relations entre dialectes sous forme de cartes ou de diagrammes, facilitant l’identification de zones de convergence ou de divergence linguistique.
Apports de Th. Lalanne
Th. Lalanne est un linguiste français qui a grandement contribué à la mise en œuvre de la dialectométrie, notamment dans l’étude des langues romanes. Ses apports sont multiples :
- Application des méthodes quantitatives à l’étude des dialectes : Th. Lalanne a été un pionnier dans l’application des méthodes statistiques pour l’analyse des dialectes. Il a contribué à formaliser les techniques permettant d’analyser les différences linguistiques sur une base plus objective, en utilisant des outils comme les arbres phylogénétiques ou des matrices de distances.
- Mise en évidence des relations entre dialectes : Grâce à ses travaux, il a été possible de mieux comprendre comment les différents dialectes évoluent au fil du temps et comment ils sont liés entre eux. Lalanne a participé à des études qui ont permis de cartographier de manière plus précise les liens entre les variétés dialectales, notamment dans les langues romanes.
- Développement de la cartographie dialectale : Lalanne a été impliqué dans la création de cartes dialectales qui permettent de visualiser l’étendue géographique des différences linguistiques. Ces cartes sont des outils précieux pour les linguistes et les chercheurs en dialectologie, car elles montrent non seulement où les variations apparaissent, mais aussi comment elles se propagent au fil du temps.
- Progrès dans l’analyse de la variation linguistique : En travaillant sur la variation interne des langues, Th. Lalanne a permis une compréhension plus fine des mécanismes qui sous-tendent les changements linguistiques, et a ainsi enrichi la théorie de l’évolution des langues.
En résumé, la dialectométrie, avec les contributions de Th. Lalanne, a permis de développer des méthodes rigoureuses et objectives pour étudier la variation dialectale, et a transformé la manière dont les linguistes analysent les relations entre les différentes formes d’une langue.
Moyen-Âge, livres d’heures…
Damien DEVILLE nous fait connaître le site « Actuel Moyen-âge », hélas sur la fin et enthousiasmant à jamais. Egalement, cet article de Beau-Arts à qui nous empruntons l’image ci-contre. C’est qu’ils peuvent se rhabiller les toréadors qui n’affronte d’animal qu’à deux cornes ! Ci-contre, un farouche escargot qui lui, en compte quatre comme chacun sait, fait face à une foule armée. Un combat à l’issue incertaine est enagagé.
Gratitude
Merci à Tolosana qui mentionne ce site sur sa page « L’occitan à la une » ! Merci à la BnF qui pointe vers ce site pour sa fiche de personne sur l’abbé Théobald Lalanne – et qui rend notre site accessible à tous dans ses salles de lecture ! Il ne me reste plus qu’à espérer un jour voir ce site à l’honneur aussi sur Occitanica voire à l’IEO et au MUCEM – héritier du musée des Arts et Traditions Populaires !
Digitalisation
Anales del Instituto de Lingüística, Universidad Nacional de Cuyo semble numériser certains volumes anciens des « Anales » et nous offrons via notre compte sur Archive.org, en prime, les numéros en gras – notamment I, IV et V !
- Table des travaux – Indice del Anales del Instituto de Lingüística, 1944-1993
- Tomo I – Tomo II – Tomo III – Tomo IV – Tomo V – Tomo VI – Tomo VII [en couleurs] – Tomo VIII
- Tomo IX – Tomo X – Tomo XI – Tomo XII – Tomo XIII
(27/11/2024 –> 05/01/2025)
Manuscrit retrouvé
A celles et ceux du Ger
Par ce site et surtout son contenu, je souhaite exprimer mon affection et mon respect à tous ceux du Ger – notamment – de tous temps, et tout particulièrement aux femmes, chères à nos cœurs, qui y ont vécu ou qui s’y sont sentie chez elles : Manou, Virginie, Juliette, Jo, Marcelle, Maïthé, Valérie, Céline, Marie-Julie, Nathalie… Je n’oublie pas les hommes – qui doivent tant à ces femmes – et leurs œuvres : l’IME d’Aurignac (Dabeaux), la relative autonomie du Ger, la route par le Col de Mente, la station du Mourtis, la thèse universitaire sur l’ethnolinguistique de la haute vallée du Ger, le contournement de St Béat, et bien sûr la succession des générations. Je conclue cet ex-voto par ces quelques mots manuscrits de Jean Suberville (un de ses Hymnes au Comminges – on en lira un autre ici ou là avec photo de l’auteur), repris du cahier manuscrit d’une institutrice du début du XXe siècle qui nous est chère :
« (…) Si je dois vivre au loin, dans les mornes séjours,
Mon Dieu, mon Dieu, fais moi la grâce,
De me laisser venir réchauffer mes vieux jours,
Au soleil de chez nous, devant le clair espace.
Puis d’aller dormir pour toujours
Dans le sein de ma terre avec ceux de ma race (…) »
Cold cases d’Oc
15.11.2024 Des bibliothécaires et des archivistes coordonnés par l’agence régionale de coopération du livre Occitanie Livre & Lecture, partagent quelques pépites de leurs fonds anciens ! La « fosse funeste » illustrée par Yannick Robert (Montpellier), l’histoire de Marie Mercié…
Hommage
Mme Liliane ZAND publiait à l’été 2019 dans « La Beluga » n° 101, pp. 4-5, puis « La Beluga, n° 122, pp. 5-6« , un hommage à Henri Dinguirard, premier Directeur de l’aérium (IME) de Dabeaux (Aurignac, 31) et à son fils Jean-Claude, ethnolinguiste du domaine gascon, enseignant chercheur à Toulouse-le-Mirail. Merci à l’éditeur de « La Beluga » pour son autorisation de mise en ligne ainsi qu’à Mme Zand pour ce témoignage inattendu et touchant !
La Beluga, Bulletin du Club Occitan de Noisy Le Grand – Marne La Vallée, est hébergée par Cieldoc. (F.D. 13/11/2024)
Fritz Krüger

La revue Volkstum und Kultur der Romanen fut censurée par l’administration britannique d’après guerre, en 1944 après la parution de son 16ème et dernier « band ». Pourtant, son foisonnement d’articles scientifiques sur les mots et les choses d’Oc mérite une attention plus soutenue.
Nous vous invitons à lire le texte introductif rédigé par Fritz Krüger et publié en 1928, pp. 1-2 du premier numéro, traduit en français par Eliane MAU. Extraits :
« nous voulons considérer la langue, la poésie, les coutumes des peuples romans, c’est-à-dire toute vie linguistique, toute création sémantique, toute œuvre poétique, ainsi que les usages, les conceptions, les formes de vie du peuple, tout ce qui est l’œuvre personnelle du génie, tout ce qui est l’habitude du plus grand nombre dans le sillage d’une ancienne tradition, en quelque sorte comme une expression visible du caractère ethnique roman. » (…) « Chaque ethnie représente pour nous une unité devenue historique qui, en raison de ses conditions locales particulières (origine, sol, formation), a une spécificité et une signification propres qui la distinguent nettement des autres peuples. Notre objectif est de contribuer à les étudier et à les reconnaître dans la diversité de leurs expressions individuelles et collectives. » (…) « toute tentative d’expliquer chaque individu ou chaque chose comme l’expression d’une essence doit s’arrêter au seuil où le caractère saisissable de la vie disparaît dans le mystère de la vie » (…) « en travaillant scientifiquement, la personnalité se sacrifie à la cause, dans un sacrifice où elle ne s’abandonne pas, car il s’agit d’une action personnelle. »
Dans son discours d’ouverture « Reden und Abhandlungen zur Eröffnung des Instituts für Portugal und Brasilien der Universität Berlin, pp. 13-19 », Krüger affirme, outre sa très regrettable allégeance au régime en place, que l’étude de l’identité, des langues et de la culture des peuples nécessite un travail colossal au service de l’amitié entre les peuples : mieux se connaître, mieux connaître l’autre.
Gasconismes rares ou inédits
Desgrouais a fait des émules jusque dans le corps enseignant, parmi les gasconisants et les félibres (je pense à Auguste Teulié).
Nous livrons ici une modeste brochure dédiée aux « Gascons qui ne savent pas assez oublier, toutes les fois qu’il le faudrait, leur savoureuse langue maternelle », qui pourrait intéresser pour ses spécificités locales ou ses curiosités : « patilleux », donné pour « compliqué, délicat, difficile dans ses gôuts, compliqué » que je lis pour la première fois, « distraisant », gapant, se marier dedans / de Condom…
La zone 52 J
La zone 52 J est une zone secrète des archives départementales de Haute Garonne. D’aucun disent qu’elle n’existe pas. On dit qu’en y plongeant ses regards on en sort un peu plus poète et meilleur amant de l’âme d’Oc. Mais, comme tant de secrets tôt ou tard révélés, la zone 52 J est en voie de dés-occultation. Alors, ami chercheur, ami poète, voici derrière ce lien l’inventaire de ce fonds presque oublié hélas et pourtant si riche. Les archives secrètes de Bernard Sarrieu, linguiste dévoué aux parlers de Luchon et de ses environs, connu pour avoir obtenu en 1900 le premier prix Boucherie – ex-aequo avec Léon Lamouche pour son essai de grammaire languedocienne des parlers de Montpellier et de Lodève.
Louis Dumont et l’école des Mots et des Choses (mise à jour le 7 mai 2024) : trois monographies allemandes traduites en français
Notre enthousiasme pour l’Ecole allemande des Mots et des Choses n’est plus à démontrer, voici qu’il se renouvèle. Louis DUMONT alors prisonnier de guerre, traduisait trois monographies de cette école, conservées au MUCEM par héritage du musée des ATP. Nous remercions ici chaleureusement la famille Tardieu, qui nous autorise à mettre en ligne gratuitement ces textes de leur parent Louis Dumont, M. Galey, Directeur des Etudes à l’EHESS pour qui notre projet de rendre ces manuscrits accessibles en ligne est particulièrement bienvenue pour leur contribution scientifique bien sûr qui viendra enrichir un domaine encore mal couvert, mais aussi plus anecdotiquement, pour le mérite et la motivation de leur traducteur ce qui, dans leur contexte, n’est pas à négliger. Mme Avossa, archiviste au MUCEM, nous a transmis un des trois manuscrits. Nous avons pu photographier sur place un étonnant tapuscrit non documenté, afin de mieux gérer notre impatience de recevoir le scan du manuscrit relatif aux transports et moyens de transports des Pyrénées centrales françaises. Il faudra attendre 2025 également pour le manuscrit relatif aux ruches et ruchers de l’espace roman. Pour une lecture complète, il convient de prendre les illustrations, photos et planches, dans les textes allemands en complément de la traduction en français.


Source : « Bibliographie des écrits de Louis Dumont », Revue européenne des sciences sociales, vol. 22, no 68, , p. 9–15 (ISSN 0048-8046, lire en ligne [archive], consulté le )
Auguste Teulié (1861 – 1920)
Auguste Teulié fût directeur d’école à Lédar (St Girons, Ariège), Félibre – Ecole des Pyrénées puis de Montségur -, grand admirateur de Napoléon Peyrat et de Bernard Sarrieu. Il nous laisse peu d’écrits, mais d’un grand intérêt. Dans « Le Félibrige et l’école (1898) », il se livre à une déclaration d’amour toute empreinte de littérature, pour les « patois » méridionaux. Il cite tour à tour quelques proverbes et chants, les troubadours Guilhem de Sant-Gregori, Bertand de Born, Arnaud de Marveil, Jasmin, Estieu, Fourès. Un condensé d’histoire de la littérature d’Oc et du soutien que lui apporte le Félibrige. Dans « La langue d’Oc et le patriotisme local (1905) », il exhorte ses élèves à lire Mistral, Jasmin, Sarrieu et Peyrat et surtout, à aimer les langues françaises et gasconne comme on aime père et mère : un discours de paix après des siècles d’agression subie tant sur le plan religieux, que culturel et littéraire. Ce discours contient une citation de Bréal, qui souligne la valeur pédagogique du « patois » dans l’enseignement du français : un clin d’oeil à la préface signée Bréal pour le recueil de gasconismes de Teulié, manuscrit parfaitement réalisé et achevé, conservé aux archives départementales de Haute-Garonne que Teulié n’a manquer publier que de très peu, saisi prématurément par la mort.
Paysans, poètes et patoisants : triple vergonha et pourtant… quel talent !
- Teulié, A. 1898. La Poesie méridionale. Foix, Gadrat-Ainé
- Teulié, A. 1905. Langue d’Oc et patriotisme local. Foix, Gadrat-Ainé
L’ours et le taureau
Nous avons évoqué ici il y a quelques mois, la soutenance de thèse d’Alice Traisnel. Son travail de photographe est accessible ici. Une campagne de financement participatif est engagée pour le tirage de photos au format « Exposition », ici.
50 ans après : Ger de Boutx
1970-1975 : enquête ethnolinguistique à Ger de Boutx (hameaux le Plan, l’Esponille, Soulan et Cubouch) et Coulédoux, par J.-C. Dinguirard, avec le soutien décisif de Juliette et Théodore de la maison de Camarade. Thèse d’Etat, soutenue en 1975.
2019-2024 : enquête ethnolinguistique à Ger de Boutx et Coulédoux, par Mathieu Fauré : 1 heure d’interview en gascon commingeois, sous-titré en français, avec le soutien décisif de Jo et Henri de la maison de Camarade. Vrespada le 5 mai 2024 à 15 heures en salle des fêtes. Cette vrespada, interrompue d’une courte pause et par le conte « Bernat d’Esclopetas » raconté par Frédéric de Camarade, a eu lieu en présence et avec la participation active de M. le Maire de Boutx et de M. l’Adjoint au Maire pour le Ger, de M. Bergougnan, chargé de mission pour la promotion de l’Occitan au Conseil Départemental de la Haute Garonne, rattaché à la Direction générale adjointe Politique Culturelle, de M. François Pic, Bibliothécaire et bibliographe de l’Ecrit Occitan.
L’événement a réuni une quarantaine de participants sur quatre générations, venus de St Gaudens, Toulouse, Paris…
Les débats qui s’en sont suivis, animés par M. Fauré, étaient particulièrement nourris. Nous avons d’abord procédé à une rétrospective historique de l’éradication des patois pour alimenter une vision de l’unité nationale en France, contrairement aux constructions nationales Suisse et Allemande, reposant sur une langue unique. Une revue des moyens employés au service de cette construction, a notamment mis l’accent sur les sanctions et les brimades dès la plus petite enfance, sur la manipulation par le dénigrement et la honte : honte d’être paysan, honte de parler gascon ; sur le recours au terme de « patois », péjoratif en français mais connoté d’affection et de tendresse pour ses locuteurs. En dépit de la soumission des esprits par matraquage médiatique, tous les participants – locuteurs ou non – assument aujourd’hui fièrement leur identité et leur culture pyrénéenne, la langue de leurs origines et sont fiers que cette langue soit aussi langue de poésie et de littérature, citant Philadelphe de Gerde. Compte-rendu de la réunion disponible sur demande.
Lotte LUCAS-BEYER
16 mars 2024.

Lotte Lucas-Beyer (1er septembre 1902 – 1944), est fille de libraire et d’une santé fragile. Elle apprend le français par correspondance épistolaire avec Marc Lesbordes, qui vit sous le même toit que son cousin Bernard Manciet (1923-2005). Etudiante à l’Université de Hamburg, Lotte est remarquée par Fritz Krüger qui dirige sa thèse sur le paysan des forêts des Landes de Gascogne. En droite ligne de son Directeur de thèse, Lotte vient enquêter « an Ort und Stelle » et séjourne chez les familles Lesbordes et Manciet durant l’hiver 1932-1933. Elle découvre Marquèze grâce au livre à l’ouvrage photographique posthume de Félix Arnaudin « Au temps des échasses » et s’y rend avec Bernard Manciet alors âgé de dix ans (voir photo), en passant par le quartier de Haza : elle y prend deux photos de l’airial – façade Est et vue de 3/4 – que son biographe Jean Tucoo-Chala que je remercie

chaleureusement pour toutes les informations portées dans cet article, a pu obtenir du musée ethnographique de Hambourg (ci-contre). La façade « Est » fut reproduite sous forme de dessin dans la deuxième partie de la thèse.
Lotte, qui étudie l’habitat auquel elle consacre une partie de sa thèse, s’est informée des techniques de construction auprès du père de Bernard Manciet, maître-maçon et auteur de travaux sur l’airial de Marquèze.

Krüger publie habituellement les travaux de ses étudiants dans la revue annexe à sa revue principale – voir la liste des titres ainsi publiés par Hamburger Studien zum Volkstum und Kultur der Romanen (HS-VKR).
Mais dans le cas de la thèse de Lotte, c’est très différent : Krüger use de son influence et obtient le financement de la publication des travaux de Lotte, publication particulièrement coûteuse du fait des nombreuses photographies et illustrations qui l’enrichissent, et du fait du recours à de nombreux caractères d’imprimerie spécifiques – signes diacritiques – afin de rendre compte du travail purement linguistique de l’auteure qui a étudié les variations dialectales du gascon – Sabres, Luxey, Saucats notamment – et à qui l’on doit un dictionnaire gascon de 2 677 entrées.
Après avoir publié la première partie de la thèse de Lotte en 1937 dans HS-VKR (Hamburger Studien zum Volkstum und Kultur der Romanen), Krüger publie l’intégralité des autres chapitres au sein de sa revue principale Volkstum und Kultur der Romanen (VKR), en 1939 puis en 1944. Lotte décède peu avant cette dernière mise sous presse que Krüger introduit par cet hommage : » C’est avec une profonde émotion que je publie cet article qui conclut la thèse de doctorat de Lotte Lucas-Beyer. L’auteur, qui était étroitement liée au séminaire de langues romanes de Hambourg depuis l’époque de ses études, a été emportée par une grave maladie le 11 janvier 1944, à l’âge de 42 ans, peu avant l’impression de son travail. Nous la remercions, en présentant la dernière partie de la Présentation du paysan de la forêt landaise, pour ce qu’elle nous a laissé : le souvenir de son caractère fin et simple et de son œuvre scientifique, menée avec un zèle infatigable et dans des circonstances difficiles, qui gardera toujours vivante parmi nous sa personnalité pleine d’audace et de force morale. » (traduit de l’allemand).
[Texte en allemand : « Tief bewegt gebe ich diesen Beitrag, der die Dissertation von Lotte Lucas-Beyer zum Abschluss bringt, heraus. Die Verfasserin, die sich seit der Zeit ihres Studiums mit dem Hamburger Romanischen Seminar engstens verbunden fühlte, ist im alter von 42 Jahren kurz vor der Drucklegung ihrer Arbeit am 11. Januar 1944 von einer schweren Krankheit dahingerasst worden. Wir danken ihr, indem wir den letzten Teil des Darstellung des Landaiser Waldbauern vorlegen, für das, was sie uns hinterlassen hat : die Erinnerung an ihr feines, schlichtes Wesen und ihrwertrolles, mit unermüdlichen Eifer und unter schwierigen Umständen durchgeführtes wissenschaftlichez Werk, das ihre von Wagemut und gesitiger Kraft erfüllte Persönlichkeit stets unter uns lebendig halten wird. »]
Cette étude, bien dans l’esprit de l’école des mots et des choses, est un véritable trésor de connaissance qui rend compte de l’état du gascon dans toute sa diversité à la fin des années 30. Elle démontre que Lotte parle le gascon et le français et que la méthode apprise auprès de F. Krüger est opérationnelle, sur le terrain, en situation d’enquête.
Il faut noter enfin qu’en Allemagne, la thèse doit être éditée pour que l’auteur devienne « docteur ».
Jean Tucoo-Chala a rencontré Bernard Manciet en 1975 – il avait alors 52 ans – pour évoquer ses souvenirs d’enfance concernant Lotte Lucas-Beyer. Cette interview est conservée à la sonothèque de l’écomusée sous le n° d’inventaire 1975.3.2.2.
Les travaux du Docteur Lotte Lucas-Beyer dont si peu de traces ont hélas été conservées* sont particulièrement précieux pour la connaissance ethnographique des Landes de Gascogne : je crois que ce sont les seuls travaux que Krüger publie dans leur intégralité et auxquels il consacre intégralement l’ultime volume de la revue VKR paru en 1946 avant que l’administration Britannique n’interdise cette revue et ne démette Krüger de ses fonctions.
En France, nous faisons trop peu de cas des travaux des écoles allemande des mots et des choses, dont pourtant les scientifiques ont abondamment étudié notamment nos régions occitanes. Heureusement, certains travaux ont été traduits et publiés. C’est le cas de Lotte Paret (1901-1981) à Arrens, édition scientifique par Xavier Ravier et traduction par Eliane Mau. Ce sera bientôt le cas d’un article de Krüger sur l’habitat à Luchon, édition scientifique Pierre Escudé et traduction Eliane Mau.

C’est le cas pour Lotte Lucas-Beyer : édition scientifique par Jean Tucoo-Chala, et pour la première partie de la thèse, traduction par Marcelle Richard pour les 12 premières pages, puis Monique Gouyou et parution aux éditions du Cairn. Les premières pages de la seconde partie, dédiées à l’habitat, sont parues au Bulletin de la Société de Borda, année 2023, 148° année, 4° trimestre, n°552, pages 403 à 428.
Marcelle Richard, née Février (1899-1971) professeur de sciences au collège de jeunes filles de Dax de 1924 à 1944, titulaire depuis 1927 d’une diplôme d’études supérieure de géographie. Son époux Antoine Richard (1890-1947), professeur d’histoire l’ENI de Dax, était en contact avec Lotte Beyer-Lucas, peut être par le biais du syndicat national des instituteurs.
Traductions françaises :
- Beyer-Lucas, L. Tucoo-Chala, J. (éd). Bull Soc Borda, année, 148° année, 4° Trim, n°552, pp 403-428
- (à suivre : Partie 1 éd Cairn)
- Richard, Marcelle. 1940. Extrait. Traduction 2e partie de thèse de BEYER-LUCA, Lotte, paysan forestier des Landes de Gascogne
Textes originaux en allemand :
- Hamburger Studien zum Volkstum und Kultur der Romanen. 1937. Der Waldbauer in den Landes der Gascogne. Haus, Arbeit und Familie. I. Wirtschaftsformen. BEYER-LUCAS, Lotte. 81 Seiten, 18 Abb. Und 1 Karte. Band 24. Hamburg : Paul Evert Verlag
- Beyer, Lotte Lucas. 1939. Der Waldbauer in Den Landes Gascogne Haus, Arbeit Und Familie, 2 – Siedlung und Haus, Volkstum und Kultur der Romanen, n° 12, 1939, pp. 186-277
- Beyer, Lotte Lucas. 1944. Der Waldbauer in Den Landes Gascogne Haus, Arbeit Und Familie, 3 – Leben in der Familie ; 4 – Handwerk, Volkstum und Kultur der Romanen, n° 16, 1944, pp. 1-98
FD d’après une interview de Jean Tucoo-Chala
NDE : On reproche à Krüger ses partis-pris : patriote convaincu, ayant déclaré que les populations du nord de l’Europe sont plus développées que celles du sud, auteur d’un article où il souligne que l’invasion allemande du Nord de la France est cohérente avec ses constats ethnographiques sur la cohérence de l’habitat notamment dans le nord de l’Europe. On lui reproche d’avoir pris la carte du NSDAP dès 1933, et de n’avoir rien fait pour défendre son collègue démis de ses fonctions à l’Université par les cadres du parti.
Je ne prendrai sa défense sur aucune de ces points, qui sans atteindre l’horreur que l’on sait, relèvent de la brutalité du quotidien et des rapports entre universitaire.
Toutefois, ces quelques méfaits n’enlèvent rien à l’extraordinaire ambition de Krüger de décrire et expliquer les faits de langue à l’échelle de la Romania et à l’ampleur de son œuvre : celle qu’il a publiée et celle qu’il a dirigée chez d’autres et qui toutes s’assemblent en un vaste puzzle que seul un bourreau de travail et amoureux des gens et des cultures pouvait entreprendre.
Je rappelle enfin, que Krüger a consacré sa vie aux pays du Sud de l’Europe, qu’il a sillonné avec son épouse, à pied et à cheval, convaincu qu’il était d’être l’un des derniers témoins d’états de langue préservés de la modernité. De quoi nuancer sérieusement le reproche à mon sens très discutable qu’on lui fait d’avoir jugé le nord de l’Europe plus développé que le sud. Quel scientifique n’est qu’objectif dans son travail ?
*Nos efforts pour trouver une photo de Lotte Lucas-Beyer sont restés vains hélas.
Plaidoyer pour la langue d’Oc et ses dialectes
L’un des plus beaux plaidoyers pour rendre sa dignité au génie et à la langue d’Oc et à ses dialectes, probablement du à Maximin d’Hombres, est publié dans l’édition de 1884 du dictionnaire languedocien-français de Pierre Augustin Boissier de Sauvages, pages 7 à 11. Toutes les éditions de ce dictionnaire sont numérisées – 1756 – 1765 – 1785 / 1785 – 1820 – 1870 – 1884 – et même quelques feuillets manuscrits de l’auteur.
Jean-Louis Fossat : la recherche ethnolinguistique appliquée aux métiers de l’économie du bétail et du circuit des viandes
Jean-Louis FOSSAT vient de publier en cette fin mai 2024, un ouvrage en trois volumes qui lui tenait particulièrement à cœur afin de transmettre ses données et ses découvertes aux générations de chercheurs à venir. A télécharger sur https://occiton.free.fr/
- Fossat, J.-L. Séguy, F. 1971. Lexique de l’économie du bétail et des viandes en Belgique. Rapport de Namur. Toulouse II le Mirail
- Fossat, J.-L. Séguy, F. Costes, C. 1972. Le marché du bétail gestes et langage professionnels du négoce. Toulouse : Imprimerie Ménard, en vente à 10 Francs auprès de l’E.R.A. 352 à l’Université de Toulouse le Mirail.
- Recension élogieuse par Dinguirard, J.-C. 1974. dans Via Domitia n° XVIII, pp. 60-61
- Fossat, Jean-Louis. Mars 1976. « Microdialectologie et dialectométrie des Pyrénées gasconnes avec la collaboration de Dennis Philps (Université de Londres) », E.R.A. 352 C.N.R.S., Documents pour la recherche méridionale, Série Dialectologie, 71 p [dàt].
- Fossat, J.-L. Polge, Henry. 1976. Ethnographie des pratiques et ethnographie du langage. Toulouse II le Mirail
- Fossat, J.-L. Valière, M. 1977. Histoire de la vie rurale en Poitou récits d’un étalonnier. Toulouse II le Mirail E.R.A. 352 C.N.R.S
- Fossat, J.-L. « Etude du français parlé : test de la traduction », Toulouse : Université de Toulouse 2 le Mirail, Grammatica 1, pp. 79-113
Mais aussi :
- Fossat, Jean-Louis. 1971. « Contribution à l’étude de l’expression du vent d’Autan en domaine linguistique occitan »
- Fossat, J.-L. 2006. Les « petits mots » énonciatifs gascons : le cas de bè énonciatif. Cahiers de Grammaire 30 (2006) « Spécial Anniversaire », pp. 159-174.
- Frago-Garcia, Juan A. 1978. El problema de las asimilaciones iberoromanicas del tipo -mb- > -m-, a la luz de nuevos datos dialectòlogicos sobre el área navarroaragonesa. Via Domitia n° XX-XXI, pp. 47-73.
Delpy, Armand (Président de Chambre à la cour de Riom (1858 – 10.01.1911 ?)). Essai d’une bibliographie spéciale des livres perdus, ignorés, ou connus à l’état d’exemplaires uniques
Depuis, de nombreux titres ont heureusement été retrouvés et mis en ligne (Gallica, Rosalis, Tolosana…) mais non pas tous :
1 à 99 – 100 – 151 – 152 – 183 – 184 – 231 – 232 – 275 – 276 – 327 – 328 – 350 – 425 – 459 – 460 – 492 – 493 – 537 – 538 – 569 – 570 – 606 – 607 – 632 – 633 – 683 – 684 – 738 – 739 – 786 – 787 – 810 – 811 – 845 – 846 – 887 – 888 – 974 – 975 – 997 – 998 – 1028 – 1029 – 1053 – 1054 – 1077 – 1078 – 1129 – 1130 – 1175 – 1176 – 1205 – 1206 – 1231 – 1232 – 1270 – 1271 – 1302 – 1303 – 1338 – 1339 – 1373 – 1374 – 1419 – 1420 – 1461 – 1462 – 1500 – 1501 – 1541 – 1542 – 1633 – 1634 – 1691 – 1692 – 1722 – 1723 – 1755 – 1756 – 1779 – 1780 – 1827 – 1828 – 1902 – 1903 – 1923 – 1924 – 1954 – 1955 – 1995 – 1996 – 2021 – 2022 – 2068 – 2106 – 2150 – 2151 – 2195 – 2196 – 2241 – 2242 – 2283 – 2284 – 2333 –
La chasse aux méridionalismes
En 1981 paraissait dans la revue Via Domitia, un article initiant l’inventaire des ouvrages pourchassant les méridionalismes et donnant donc à connaître le français parlé dans nos régions. Internet permet aujourd’hui de mettre en ligne cet article en l’état, enrichi d’hyperliens vers toutes les sources bibliographiques qu’il mentionnait alors, à condition d’être libres de droits bien entendu. Ainsi, nous sommes heureux de vous proposer à la lecture, ces quelques raretés :
ANONYME, De l’accent de la langue françoise et la manière de le purifier dans nôtre province. Clermont, 1672. [NDE : lien vers le texte retranscrit sur Wikisource]
Cet unicum de la Bibliothèque de Clermont-Ferrand, consacré à peu près exclusivement à la prononciation, a été étudié par GOUGENHEIM, G., “Un traité de 1672 sur la manière de purifier l’accent de la province d’Auvergne », pp. 33-44 de la Revue d’Auvergne, 1933.
Nous partons en chasse à la recherche de l’introuvable opus du fonds Louis Lacaze : (1788) ANONYME, Supplément aux Gasconismes corrigés de feu M. Desgrouais (…) destiné principalement pour les maisons d’éducation d’Oléron et de Sainte-Marie.
L’abbé Antoine Nérié, curé d’Alzonne de 1777 à 1824, occitaniste déterminé !
Lire l’article des Maîtres Archivistes de l’Aude ici
Jean MARTIN, s.j.
Martin, Jean (11 mai 1674 – 6 mai 1752), prêtre jésuite. 1723. Bouquet de cauquos, flouretos, cueillidos sul Parnasso bitterois. Imp Etienne Barbut. Cot BnF YE-16057 (1726) [dàt unique] . Fonds Léon Nelli, N° 1520/7. Document unique qui fut longtemps recherché en vain. L’attribution au père Jean MARTIN repose sur la revue des langues romanes, 1870, vol. 25-26, p. 92 ainsi que dans la même revue, « Une poésie du P. Martin [Texte imprimé] : de Béziers : en langage de Montpellier / rééditée et annotée par Alphonse Roque-Ferrier » en 1884, Série 3 T12=T26, pp. 87 ssq. Enfin et surtout, sur une réédition et biographie de ses œuvres poétiques par Donnadieu en 1899 (sur Tolosana) qui nous apprend que le père Jean MARTIN est notamment l’auteur d’un texte hommage à Saint-François Régis qu’il a lu lors de la béatification de ce dernier, à Fontcouverte le 11 septembre 1716.
Merci aux Maîtres Archivistes de la BnF et du Département de l’Aude pour les numérisations de ces introuvables :
- Martin, Jean (11 mai 1674 – 6 mai 1752), prêtre jésuite. 1723. Bouquet de cauquos, flouretos, cueillidos sul Parnasso bitterois. Imp Etienne Barbut. Cot BnF YE-16057 (1726) [dàt unique]
- Martin, Jean, jésuite de Béziers. 1725. Trioumphanto receptiu de la princesso Mario, reino de Franço, fait à Moret per Louis XV, soun incoumparable espoux. Béziers, E. Barbut. In-12°, 7 p. Fonds Léon Nelli, N° 1520/6 [dàt unique].
- Martin, Jean, jésuite de Béziers. 1729. Bouquet de cauquos flouretos, cueillidos sul parnasso bitterois. Dounados per estreno lou premié jour de l’an 1729. Béziers, E. Barbut. In-12°, 8 p. Fonds Léon Nelli, N° 1520/8 [dàt unique]
- Martin, Jean, jésuite de Béziers. 1729. Lou printems, imitation de la quatrième ode d’au premier livre d’Horace, solvitur acris hiems, etc. adressade a moussu l’abbé Plomet. Montpellier, J. Martel. In-12°, 4 p. Fonds Léon Nelli, N° 1520/5 [dàt unique]
Depuis le 4 février 2024, la fiche notice de l’abbé Jean MARTIN est revue par les excellents soins de la BnF. Voir aussi sa fiche notice sur le site de J.-F. Brun
Numérisation des plus anciens écrits – Bodleian et Vatican
Grâce au généreux soutien de la Fondation Polonsky, ce projet rendra 1,5 million de pages numérisées disponibles gratuitement au cours des trois prochaines années. Des parties des collections de manuscrits hébreux, de manuscrits grecs et d’incunables des bibliothèques Bodléienne et vaticane ont été sélectionnées pour être numérisées par une équipe d’universitaires et de conservateurs du monde entier. La liste complète des œuvres numérisées est accessible ici pour les manuscrits grecs, ici pour les manuscrits hébreux et ici pour les incunables.
–> Un article sur les textes occitans se trouve ici.
Jean Séguy
Curiosités et nouvelles mises en ligne
- Anonyme. 1711. Poeme Un Home rampli d’ambition es ben digne de compassion. S.L. Avignon cote (réf. dossier) 8°_25234 [dàt] généreusement communiqué par Avignon Bibliothèques (Ville d’Avignon) – Établissement public communal-Fondation Calvet, voir notice ici. Cet ouvrage parfaitement conservé, ne semble exister qu’en un seul exemplaire complet.
- Müller, Andreas. 1703. Alphabeta ac notae diversarum linguarum pene septuagintatum et versiones orationis dominicae probe centum. Andrea Mullero : ce livre compare de nombreux alphabets y-compris runique, et se termine par une liste de villes géolocalisées par leur longitude et latitude. Pour l’Occitanie, seules Montpellier et Toulouse y sont citées.
Sous la plage, les pavés !
14/01/2024. La découverte par les archéologues du CLAR de deux voies romaines dans les Landes, remet en question l’idée longtemps véhiculée par le pouvoir central que les Landes seraient « un désert à coloniser ». Plus d’information ici.
Érosions, éclosions : le 21 décembre 2023, les jours de l’ethnolinguistique occitane aussi commencent à rallonger
09/01/2024. Alice TRAISNEL, ethnolinguiste et photographe, soutenait le 21 décembre 2023 une thèse en études occitanes, proposée au label Recherche et Création, visant à établir un état des lieux de la langue occitane en Couserans, et en Camargue. Le texte est une conversation interdisciplinaire enluminée de cartes subjectives qui dialoguent avec ses séries photographiques et les éco-ethnotextes recueillis sur le terrain – « an Ort und Stelle ». Une partie de ce travail peut être consulté en ligne : https://explorartiste.fr/portfoliosets/carnet-these/
À la fois en et hors les rails de l’académie, cette thèse bouscule les cadres, transcende le genre et confine à l’art, avec style : le résultat emmène le lecteur dans l’exploration d’une « géopoétique du vivant » qui donne à aimer, à goûter, à communier avec les hommes et les femmes d’Oc, leur environnement, leurs pratiques et leurs outils, leur langue.
Arnaudin associait ethnotextes et photographies. Jean Séguy et les « réalistes naïfs » de l’école toulousaine dont il a dirigé et inspiré les travaux, ont tous pratiqué l’ethnolinguistique en vivant parmi voire en travaillant avec les locuteurs de leur terrain. Tous ont mobilisé plusieurs disciplines pour décrire, comprendre, faire science. Alice Traisnel innove radicalement par son sens de la synthèse artistico-sémantique. Ses « cartes subjectives » créent le lien avec le lecteur ; et ses dessins d’art avec les frises chronologiques, reliefs et paysages, et les éco-ethnotextes. Une filiation assumée et augmentée d’apports personnels, inattendus et bienvenus tant est faible aujourd’hui l’audience de l’ethnolinguistique, cet enfant mal aimé de la linguistique, surtout en domaine occitan.
« Patience patience patience dans l’azur chaque atome de silence est la chance d’un fruit mûr » : le temps long de l’inculturation, sincère et fraternelle, est celui de ce mûrissement dont parle Paul Valéry, dont l’Université qui octroie cette thèse porte le nom.
Alice Traisnel met aussi en évidence des processus déterminants pour la langue contemporaine des éleveurs et pour les situations de communication.
D’abord, un processus de transmission actuelle de la langue occitane par le travail, et donc ni par répétition de paroles de messe, ni sur les bancs des Calandretas, ni sur les genoux maternels. Il existe encore, malgré les bouleversements linguistiques et la difficile situation diglossique avec le français, un occitan conservé par le travail : ni dieu, ni maître, ni mère.
Alice Traisnel montre comment la langue occitane, entité intangible et pourtant bien ancrée, évolue aussi sous l’influence des choix de société locaux (introduction de l’ours) et des contraintes environnementales plus globales (changement climatique, hausse du niveau de la mer).
Ainsi, l’introduction de l’ours en Ariège créée le besoin de bergers, souvent recrutés “hors-sol” et “hors culture” pour protéger les troupeaux que l’on ne peut plus laisser aller en liberté sans une surveillance rigoureuse. Le travail et ses nécessités, spécialisent et conservent une langue d’oc hybridée par les brassages de populations et les progrès techniques. L’occitan des estives ariégeoises se transmet aujourd’hui de faire en fils ou disciple. « On ne conserve bien que ce qu’on utilise[1] », mais très rares sont les bergers qui parlent ou comprennent la langue maternelle des éleveurs.
La Camargue permet de parler d’un autre processus plus préoccupant, car plus global. L’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère entraîne la hausse inexorable du niveau de la mer qui, en pénétrant les sols côtiers, les salinise et les rend impropres à l’agriculture – celle de l’asperge, par exemple. Les agriculteurs s’adaptent et deviennent, en plus de leur activité principale, éleveurs et animateurs d’écotouristes.
En conclusion de ses enquêtes sur ces deux terrains, Alice Traisnel nous apprend qu’en Couserans, il y a une fracture assez nette dans la transmission de la langue de vie et de travail induite par des mutations importantes du métier et des pratiques. Comme les terres et les savoir-faire, l’usage de la langue occitane en Couserans ne dépasse que très rarement le cadre intime où elle se conserve pourtant très bien.
En Camargue, la passion du taureau, devenue une culture en soi, assure, au contraire du Couserans, une forme de continuité même si la langue se pare davantage de francitan. L’ouverture à l’écotourisme et à des publics étrangers aurait peut-être pu mettre à mal cette transmission, mais l’usage de la langue y est restée naturelle, perpétue et enrichit en permanence l’Idéio baroncellienne d’une Camargue mythique.
Alice Traisnel rend hommage à Arnaudin, aux chercheurs passionnés, et nous montre qu’il est toujours possible d’être ethnolinguiste, en Occitanie, aujourd’hui. Nous espérons la publication prochaine de cette thèse et de nombreux autres travaux par la suite.
F.D. et A.T.
[1] Citation du professeur Juste Boussienguet, zoologue gabonais engagé dans les politiques de conservation des forêts.
Bona annada e bon an nòu !

Quelques faits marquants de l’année :
- janvier : avant dernière touche à un article sur Léon Lamouche
- août : dernière touche à l’entré Wikipedia pour Fritz Krüger
- septembre : les rencontres avec les personnes remerciées ci-dessus en particulier et tant d’autres, le XIVe congrès de l’AIEO à Münich en septembre,
- novembre : mise en ligne de tout ce que j’ai pu collecter de la bibliographie de Jean Séguy, dont une référence inédite (anecdotique car il s’agit d’un article publié dans plusieurs autres revues)
- décembre :
- mise en ligne de la carte biotopographique d’Antonin Perbosc
- soutenance de thèse d’Alice TRAISNEL à l’Université Paul Valery de Montpellier, sur l’état de la langue occitane en Camargue et en Couserans
- la découverte parmi les vieux textes conservés à la BnF (Arsenal) de l’édition originale d’un floureto du biterois Jean MARTIN et toute une volée de nouveaux textes mis en ligne
- Découverte de Chat GPT et de ses compétences en diverses nuances de gascon
Nouvelles mises en ligne, décembre 2023
- Anonyme. 1649. Regrets gascons sur la mort dou praube feu Sarret que Du l’agi son anvae
- Raynier de Briançon. 1728. Lou crebo-couer de mestre Paulet sur la mouert de son ay. Marseille, Sibie_Cote BnF YE-12575. L’attribution à l’auteur repose sur la Revue des langues Romanes, 1870, volume 29-30, p. 185.
- Jean Martin (11 mai 1674 – 6 mai 1752), prêtre jésuite. 1723. Bouquet de cauquos, flouretos, cueillidos sul Parnasso bitterois. Imp Etienne Barbut. Cot BnF YE-16057 (1726). Il s’agit d’un document unique qui fut longtemps recherché en vain. L’attribution au père Jean MARTIN repose sur la revue des langues romanes, 1870, vol. 25-26, p. 92 ainsi que dans la même revue, en 1884, Série 3 T12=T26, pp. 87 ssq. Enfin et surtout, sur une réédition et biographie de ses œuvres poétiques par Donnadieu sur Tolosana [dàt unique]
- A Mounseigneur des Alris de Rousset, Avesque et Seignou de Besie’s
- Boutado
- L’efan proudigo
- Lou mauvais ritche
- Epitro d’un solitari à un viel Peccadou, dins lou tens de la darnieiro Pesto de Marseillo l’an 1721
- Epitro de Jean à Alexis – Las incoumouditats de la vieillesso
- Lou retour del printens
- Requesto del diux Pan presentado a Peppezuc Dins lou temps que couperou lous Aubros dins l’Illo & loung de l’Orb
- Anonyme. SD. Abis d’un boun pastou a sous parrouquias. Sermon catholique. Cote BnF 8-LD4-6143
- Anonyme. SD (1774-1793 ? ). [occitan] Chanson patriotique. Imprimerie de la veuve Aurel, Valence – notice BnF
- Anonyme. 1791. L’Homé franc journal tout noubel én patois, fait ésprès per Toulouso_8-LC11-989 (55)
- Astros, Jean-Géraud d’. 1645. Lascolo Deou chrestian idiot. Ou Petit cathachisme gascoun heyt en rithme. Per J. G. d’Astros, caperan de Sent-Cla de Loumaigne, en diocez de Leitouro. A Toulouso, par J. Boudo, imprimaire deu Rey, & deus estats generaus de la provinço de Languedoc. M. DC. XLV
- Borryer. 1672. Instruction catholique pour le peuple du Languedoc, afin qu’en leur langue vulgaire ils soient informés des verités du Saint Evangile, & des poincts importans de la foy catholique apostolique romaine. Traduction faite quasi de mot a mot, par un docteur en medecine, doyen des medecins pratiquans de la faculté de Montpellier, ordinaire à Pezenas… A Pézenas, par Jean Martel, imprimeur ordinaire du Roy, de S. A. S. Monseigneur le prince de Conty, & de la ville. M. DC. LXXII
- B*****. 1790. Reflexious curiousos q’apprénen à estré cousténs ; car tout passo, tout n’és qué béns, et y a d’annados malhourousos ; mais apey bén lé boun téns. A bous autres messieus les mèro è oufficiès municipals dé la bilo dé Toulouso a qui ey l’aunou de présénta è dédia aquésté pétit oubratgé . (Signé : B*****, noutablé.). (Lien vers le catalogue BnF)
- Galiffier. 1703. Las Darnieiros esperros des fanatiquos amb’uno cansou sus lou même sutget [dàt]: ce triste texte partisan est une satire contre les maquisards protestants des Cévennes. Peut-être un intérêt historique ou pour la langue ou pour la truculence ? Les annotations sont coupées aux pages 6 et 7, mais elles font références deux ouvrages :
- Rescossier. 1703. Relation de la mort de l’abbé Langlade du Chayla et de plusieurs autres personnes qui ont été massacrées par les fanatiques des Cévennes du diocèse de Mende. Monsieur Rescossier, Chanoine catholique. 79 pages. Toulouse ! Veuve de J.J Boude. Lettres in-12
- Brueys, David-Augustin de (1640-1723). 1692. Histoire du fanatisme de nostre temps [Texte imprimé], et le dessein que l’on avoit de soulever en France les mécontens des calvinistes. Par M. de Brueys de Montpellier. Paris : impr. de F. Muguet, 1692. [16]-257-[3] p., front. ; in-12. Note(s) : Suivi, p.181 de : « Reflexions sur l’histoire du fanatisme ». – Bandeau, lettrine gr. sur bois
- Martel, Jean. 1635. Histoire de papary et du camel [Theâtre de Besiers] iour de l’ascension [dàt] : édition en cours chez Classiques Garnier, sous la direction de Bénédicte Louvat. Conservation, réception et transmission des textes. p. 76 à 89 in Le Théâtre de Béziers. Pièces historiées représentées au jour de l’Ascension (1628-1657). Tome 1 : 1628. Edition critique par Jean-Pierre Cavaillé, Jean-François Courouau, Pierre Escudé, Jean-Claude Forêt, Philippe Gardy, Bénédicte Louvat, Patrick Sauzet, Aurélia Lassaque, Xavier Bach, Pierre-Joan Bernard, Fabien Cavaillé, Véronique Lochert, Philippe Martel et François Pic. Sous la direction de Bénédicte Louvat. Paris, Classiques Garnier, 2019. 773 p. (Coll. Bibliothèque du XVIIe siècle, 33 – série Théâtre, 6). Avec mes remerciements à François PIC. Ce texte est conservé à un seul endroit : Bibliothèque de Newberry, Chicago, USA
- Nismes, Jean Michel de. 1700. L’Embarras de la fieiro de Beaucaire [Texte imprimé]en vers burlesques vulgaris. Amsterdam.
PERBOSC, Antonin. Carte biotopographique du Quercy. [s.l], C. 1900.
Dissidence des Bons hommes et Bonnes femmes
Ms P.A. 36, f. 163v-164 – Nouveau Testament et Rituel cathare, initiale ornée ; bout-de-ligne ; Epitres de Jean
(Bibliothèque municipale de Lyon, Ms P.A. 36)- Ms P.A. 36, f. 206v – Nouveau Testament et Rituel cathare, initiale ornée ; bout-de-ligne ; début de l’Epitre de Paul aux Philippiens
- Texte complet, traduit, par Léon Clédat (1877) sur le site de Jean DUVERNOY – Et ici sur Gallica (BnF) – et plus lisible et beau sur Archive.org
Et pour une introduction historique à la Voie cathare de l’humilité, de la foi, de la vérité on lira la « Petite histoire de Cathares » de Anne BRENON, aux éditions cairn.
Le Graal du Médiéviste
A partir du manuscrit Ms-5229 conservé par la BnF, le médiéviste Emanuele Arioli se lance en 2010 à la recherche des écrits inconnu chevalier Ségurant. Ségurant est ensorcelé par la fée Morgane qui le condamne à poursuivre indéfiniment un dragon qui n’existe pas. ARTE nous livre un reportage qui tient de l’enquête scientifique et de la quête : 10 ans de recherches rendues possibles par le dévouement inconditionnel des artisans de la conservation documentaire, produit par ARTE et diffusé le 25 novembre 2023 à 20h50.
Ecrivains occitans sur l’INA – extraits
Pèire Godolin par Pèire Escudé (Montpellier : Thèse, dir. P. Gardy, P. Martel…)
KBR – Bibliothèque Royale de Belgique
Dis-moi, Chat GPT, quelles bibliothèques conservent des livres en occitan ? La réponse est très générale, mais mentionne la KBR, qui ne permet pas de recherche avancée sur le critère « langue ». Contactés par email, les professionnels de la KBR m’ont répondu aussitôt en me fournissant la liste en question – qu’ils en soient ici remerciés. La langue occitane est bien vivante : on y trouve surtout des ouvrages postérieurs à l’an 2000, dont un de Mme Verny (coucou !). Voici la liste des liens, bonne découverte : Titre_1 ; Titre_2 ; Titre_3 ; Titre_4 ; Titre_5 ; Titre_6 ; Titre_7 ; Titre_8 ; Titre_9 ; Titre_10 ; Titre_11; Titre_12 ; Titre_13 ; Titre_14 ; Titre_15 ; Titre_16 ; Titre_17
L’ethnolinguistique appliquée à la littérature ?
Certains linguistes se sont risqués à cet exercice d’équilibriste qui pousse très loin l’impératif d’interdisciplinarité fondateur de la discipline, en étudiant des romans. Un glissement méthodologique s’opère alors : la sémantique se substitue à l’investigation des realia, avec humilité et sérieux dans le cas de Cahuzac, Philippe. 1979. « les limites respectives de l’ethnolinguistique et de la sémantique dans le domaine de la dialectologie et les modalités d’application des méthodes ethnolinguistiques a une œuvre écrite savante », in Ethnolinguistique : contributions théoriques et méthodologiques : actes de la Réunion internationale « Théorie en ethnolinguistique », Ivry, 29 mai-1er juin 1979, pp. 195-211.
C’est également le cas, lorsque la Société des Etudes Lupiniennes applique les méthodes de l’ethnolinguistique au roman policier dit « populaire » et nous livre une demi-douzaine de numéros de la Revue des Etudes Lupiniennes (voir le n° 5, 3è éd.) dont il est rendu compte du premier lustre d’études par la revue Littérature en 1972 .
Nous aurons bientôt l’occasion grâce au colloque du SHESL de savoir si cette approche perdure aujourd’hui encore : rendez-vous du 31 janvier au 2 février 2024 à Paris et plus généralement, après le triste constat de Christine Jourdan et Claire Lefebvre en 1999, de voir ce qu’il reste de l’ethnolinguistique aujourd’hui et pour ce qui nous concerne, si l’on peut espérer d’autres monographies d’autochtones sur ces parcelles ignorées de nos terroirs.
Colonel Léon LAMOUCHE (Paris, le 8 mai 1860 – Paris le 18 juillet 1945)
Colonel du génie, ancien élève de l’Ecole de Polytechnique et de l’Ecole nationale des langues orientales (roumain, turc, russe, bulgare), officier de la légion d’honneur et croix de guerre, ancien chef d’état-major de la mission militaire internationale chargée de réorganiser la gendarmerie en Macédoine et, plus tard, dans l’empire Ottoman, chef du 2e bureau de l’état-major de l’armée française d’Orient (expédition des Dardanelles de 1915). Spécialiste des affaires balkaniques et surtout bulgares, auteur prolifique et expert, nous honorons sa mémoire ici pour sa contribution à la reconnaissance et à la valorisation de l’identité linguistique occitane. En 1900, 12 ans jour pour jour après le discours de Paris de 1888 sur les parlers de France, aux côtés de Camille Chabaneau, il publie une classification des dialectes de la langue d’oc, où il invente un grand dialecte non-documenté à date : le Limousin-Dauphinois, qui regroupe le Dauphinois, le Lozérois, l’Auvergnat et le Limousin. Ce regroupement va au-delà du seul Dauphinois de Mistral et correspond à l’ alpin-dauphinois de Jules Ronjat, ou d’Alibert en 1935, et au « vivaro-alpin » de Pierre Bec (Cf; travaux de Quentin GRANIER en 2020). En 1902, au terme d’une collaboration avec La Magalouna, il publie une grammaire languedocienne des parlers de Montpellier et de Lodève, dont la préface visionnaire mais à contre-courant de la Romania, ne sera pas reprise dans la réédition de 1942. Lamouche, avant M.-L. Wagner qui le cite (Wagner, Max L. — Algunas observaciones generales sobre el Judeoespañol de Oriente. En : Revista de Filología Española, Madrid, 1923, Tomo X, pp. 225-244.), étudie et publie sur le judéo-espagnol parlé par les juifs de Salonique (Léon Lamouche, « Quelques Mots Sur Le Dialecte Espagnol Parlé Par Les Israélites De Salonique », Romanische Forschungen, vol. 23, no. 2, 1907, p. 969-991).
On trouvera ici une bibliographie sur le sujet : Besso Henri V. Bibliografía sobre el judeo-español. In: Bulletin Hispanique, tome 54, n°3-4, 1952. pp. 412-422.
Comparer et comprendre : la littérature des troubadours
Daniel W. Lacroix nous offrait en 1996, deux articles d’analyse comparée et de mise en perspective de la littérature des troubadours, comparée aux Saga Islandaises et au roman français, au XIIIe. De quoi donner envie de lire à ceux à qui il reste de la place dans leurs bibliothèques, mais voici déjà en ligne et sans plus tarder les deux articles en questions (Persee) :
- Lacroix Daniel. 1996. L’insertion poétique dans les œuvres narratives du XIIIe siècle. I. Le domaine norrois. In: Littératures 34, printemps 1996. pp. 5-22.
- Lacroix Daniel. 1996. L’insertion poétique dans les œuvres narratives du XIIIe siècle. II. Le domaine roman. In: Littératures 35, automne 1996. pp. 189-216.
ALG VII – Aitor Carrera presente un obratge monumentau sus er occitan d’Aran !
Aïtor Carrera (lien vers sa bibliographie) nous fait bénéficier de 25 ans de recherche en Val d’Aran : 300 cartes linguistiques issues d’une vingtaine de villages et de nombreux documents et sources orales. L’enquête dialectologique traite des aspects phonétiques et morphosyntaxiques du gascon parlé en Val d’Aran. Cet ouvrage rédigé en catalan, s’inscrit dans la lignée des Atlas linguistiques français, lesquels ont failli s’arrêter à la frontière franco-espagnole car l’ALG n’a tenu compte que de deux villages aranais. Aïtor Carrera fait donc ici plus qu’œuvre de science : il comble un grand vide de l’histoire des Atlas linguistiques, nous donne la fierté et la joie de nous réapproprier cette connaissance et enrichit en beauté, la trop maigre liste des monographies locales réalisées par des savants autochtones. L’ethnolinguistique vit encore et toujours, pour notre grande joie. Voir l’article du Jornalet en occitan (gascon) et commander l’indispensable ouvrage en cliquant ici Le 11/10/2023.
- L’âme occitane et la transcendance selon Simone Weil
Dans un article publié en 1943 sous le pseudonyme Emile NOVIS dans le numéro spécial de la revue « Les cahiers du sud » dédié au Génie d’Oc – à lire absolument -, la philosophe Simone Weil qui fut élève de René Le Senne, brosse d’abord un tour d’horizon synthétique des piliers de la foi des civilisations dont nous héritons. En quelques lignes précisément ciselées, elle décrit la filiation des mystères depuis l’ancienne Égypte jusqu’au Christianisme en passant par la Grèce qui n’a eu de cesse d’inviter à la transcendance, par la sagesse et les arts, par la science et l’architecture. Pour la petite histoire, Simone Weil et Joë Bousquet se sont rencontrés pour collaborer à ce cahier.
Weil ébauche aussi la foi Perse, celle d’Israël, d’Inde, de Chine. Weil souligne la stagnation spirituelle occidentale du XXe siècle, qui ne se lasse pas de surajouter à l’héritage grec de ces « ponts » vers le Divin mais sans oser les franchir. Simone Weil surtout, décrypte dans cet article la grandeur et la révélation particulière du peuple d’Oc, manifestée par le catharisme, par la Courtoisie des « vrais troubadours », par un sens religieux du dévouement et de l’obéissance exaltés jusqu’à l’humiliation qui prépare l’âme à rejoindre le divin. Elle trouve les mots pour dire la douleur du deuil d’une civilisation tuée par l’usage de la force, rappelant au passage que même dévoyées, les institutions corrompues n’ont pu commettre ces massacres qu’avec la complicité d’hommes d’armes à qui l’on promettait la rémission inconditionnelle des péchés – qu’avaient-ils donc déjà se reprocher pour que perpétuer un massacre leur semble expiatoire ? – et à plus court terme, les terres et les biens des vaincus. Il nous reste à prendre son bâton de philologue-pèlerin pour remonter le cours du temps, dissiper les brumes de l’oubli, renoncer au moins partiellement au confort matériel et à la sécurité pour retrouver le chemin de l’âme d’Oc et lui donner corps aujourd’hui et demain. Ce hors-série des Cahiers du Sud publie, de Simone Weil, une relecture philosophique de la croisade des Albigeois, ainsi que des hypothèses relatives à la spiritualité Cathare proposées par l’étonnant Déodat Roché. Nelli et Bousquet se joignent à cet exercice collectif carcassonnais pour proposer de relire ainsi les troubadours avec cœur et en esprit. Le texte de Simone Weil est disponible auprès de librairie de l’AIEO, édité par la Chambra d’Oc, en occitan et en italien. Simone Weil (Emile Novis) a publié les articles suivants dans « les Cahiers du Sud » :
- Décembre 1940 et Janvier 1941 : L’Iliade ou le poème de la force
- Mai 1941, p. 288. « La Philosophie », article sur le congrès Jociste
- Avril 1942, p. 303 : « L’avenir de la science »
- Août 1942 (numéro spécial : le Génie d’Oc – l’homme méditerranéen), p. 99 « L’agonie d’une civilisation vue à travers un poème épique » et p. 150 « En quoi consiste l’Inspiration Occitanienne »
- Déc. 1942, p. 102 « Réflexion a propos de la théorie des Quanta »
- 1944, p. 140 : « Morale et Littérature »
(source : Retronews)
Archives
- Ethnolinguistique – Le langage et le sens de la vie des hommes en prise avec les choses de leur terroir
L’ethnolinguistique hérite de la géographie linguistique (branche de la dialectologie, dont les pères fondateurs sont Gilliéron, Edmont et Dauzat puis à leur suite, l’ensemble des auteurs et enquêteurs d’atlas linguistiques) et de l’école allemande des Wôrter und Sachen (les mots et les choses), dont le père fondateur est Hugo Schuchardt. L’ethnolinguistique étudie « ce que nous faisons lorsque nous communiquons » (Calame-Griaule, G., Lacito, 1979), en tenant compte du contexte de situation et de l’ensemble des protagoniste de la communication (Pottier in Langages; Dinguirard in Lacito, 1979 ; Ravier in memoria di Carlo Battisti). L’ethnolinguistique étudie le language, dont elle cherche à expliquer les faits et les processus, de manière intégrée à la vie et à la culture des locuteurs. L’ethnolinguistique sollicite les compétences d’autres disciplines scientifiques, au premier rang desquelles : l’histoire. Cela pose une première difficulté à l’ethnolinguiste : celle qui consiste à définir le périmètre de son étude afin de livrer ses résultats dans des délais raisonnables. Certes, il y a des exceptions : Rondou s’est peu préoccupé de limiter le périmètre de sa monographie, qui fut donc l’œuvre d’une vie : 34 ans de travail, un splendide manuscrit illustré et enluminé. Dinguirard a circonscrit son étude à deux hameaux pyrénéens en situation de quasi-bilinguisme gascon-gascon (Ethnolinguistique de la haute vallée du Ger). Fossat est, avec Séguy, le seul de cette école à être mentionné – et salué – par la rétrospective de J.-C. Chevalier et P. Encrevé (Combats pour la linguistique, de Martinet à Kristeva. 2022. ENS). Fils de boucher, il a limité le champ des études qu’il mène ou qu’il dirige au langage propre à un métier : bergers (Besche-Commenge. 1977. Le savoir des bergers de Casabède, vol I ), corons (Gonzalez, D. 1977. L’Occitan parlat jos tèrra), viticulteurs (Jaguenau, L. et Valière, M. 1977. L’Occitan parlé à Lespignan (Hérault) la langue des viticulteurs) ou à la filière de la viande (Fossat : Gestes et langage du marché du bétail ; La formation du vocabulaire gascon de la boucherie et de la charcuterie – Etude de lexicologie historique et descriptive, Toulouse : 1971). Tous, produisent des œuvres intelligentes – au sens de « qui donne à comprendre » – et qui touchent au cœur des hommes et des femmes par leur langue. L’ethnolinguistique rend compte du sens de la vie des hommes et de leur langage lorsqu’ils sont en prise avec les choses de leur terroir. L’ethnolinguiste est un enquêteur de terrain – an Ort und Stelle -, d’inculturation, d’engagement personnel. Tous furent ethnolinguiste avec leur cœur et avec leurs tripes, à la recherche de ce qui fait sens au milieu du tumulte et des vacarmes de la vie humaine. Au point que Jean Séguy – inventeur de l’ethnolinguistique gasconne selon Dinguirard – ira jusqu’à interroger la validité du concept de signifié, entre le mot et la chose qu’il désigne (Séguy, Annales du Midi, Tome 84, N°106, 1972. p. 95). Cela semble évident aujourd’hui, mais l’Ecole de Toulouse rassemblée par Jean Séguy autour de lui a fait abondamment usage de toutes les « méthodes indirectes » d’enquête disponible à leur époque : enregistrements sonores sur bandes magnétiques, photographie. Ils auraient filmé et mis en ligne s’ils en avaient eu les moyens. Jean-Louis Fossat – seul survivant – a tenté de se rattraper ces dernières années avec son site Occiton.
- Gran enciclopèdia catalana, volume 10, page 666
C’est grâce au fabuleux dictionnaire de Jacme Taupiac (Taupiac, J. 1977. Pichòt Diccionari Francés-Occitan. IEO), à l’oeil aiguisé de G. Brun-Trigaud et aux bons soins des gardiens de ladite encyclopédie que nous pouvons partager cette carte de l’entrée « Occitania« , volume 10 page 666, curieusement non-reprise dans la version en ligne de cet ouvrage de référence. Je lance ici un appel au géographe qui voudra bien superposer les noms de villes, surtout aux frontières de cette carte afin de nous révéler la vision du monde occitan qu’elle recèle.
Aux heureux détenteurs dudit dictionnaire : lisez les entrées « Occitania » et « Tolosa », notez le choix éditorial quant aux photos des illustres qui agrémentent ce bel ouvrage, et soyons fiers de nos racines.
- L’encyclopédie : le mot et la chose
Cet article de Marcel FRANCON publié dans Via Domitia n° 28 en 1982 souligne qu’à l’origine, l’encyclopédie reliait les connaissances entre elles, avant d’évoluer vers un amoncellement de connaissances isolées et disparates, l’auteur révèle son âme d’ethnolinguiste « dans le principe » et son article prend naturellement, donc, sa place dans cette revue.
- Vallée de Bethmale, Wôrter und Sachen, Albert Dauzat et Louis Saudinos


D’abord intrigué par cette photo du fonds Saudinos au musée ATP de Luchon, j’ai compulsé l’atals linguistique et ethnographique de la Gascogne, vol II, définitivement indispensable qui fournit un dessin de ce « joug sans côtés » très particulier, qui semble propre à la vallée de Bethmale, point 790S. Il y est désigné comme « bast sar̄a hu̩st ».
AIS VI, 1233 — ALC 245 ALFs
- Les travaux innovants et précurseurs de Théobald LALANNE suscitent de nouvelles recherches
- Les mots et les choses

Nous remercions pour leur autorisation de mise en ligne, l’auteure Mme Elisabetta Carpitelli et son éditeur, Marc Arabyan à la tête de l’incomparable maison d’éditions Lambert Lucas.
Et nous vous proposons donc de relire aujourd’hui, l’excellente introduction par Elisabetta Carpitelli, « présentation de Sachen und Wörter (1912) », in Hugo Schuchardt : Textes théoriques et de réflexion (1885-1925). Edition bilingue étabie par R. Nicolaï et A. Tabouret-Keller, coll. De P. Caussat et E. Carpitelli, Limoges, Lambert-Lucas, 2011 qui nous remémore notamment l’appel de Schuchardt en 1904, appelant de se vœux que soit constitué un Atlas imagé (photos et esquisses d’objets quotidiens) ainsi qu’un musée ethnologique de l’aire romane afin que les linguistes se familiarisent avec les « choses » des terrains qu’ils étudient, soulignant l’interpénétration de l’univers linguistique et de celui de la culture matérielle. Pour « bâtarde » (le mot est de Van Gennep) que soit la méthode ethnolinguistique de cette école, elle me plaît beaucoup et renvoie après tout, en version savante, à une méthode pédagogique qui a longtemps fait ses preuves.
- Le dictionnaire gascon de Jean Bourdette
Citation : » L’Essai de vocabulaire du gascon du Lavedan (1866-1899) est un manuscrit original compilant 1404 feuilles commencé par Jean Bourdette en 1866 et repris quelques 23 années plus tard vers 1889 pour y apporter des modifications et le compléter. Composé de 4 tomes, ce dictionnaire linguistique est organisé par ordre alphabétique des termes suivis d’expressions courantes les utilisant. Jean Bourdette (1818-1911), né à Argelès-Gazost, est un agronome de formation qui a suivi sa carrière professionnelle, administrative et scientifique, à Paris. A la retraite, il revient dans le Sud-Ouest et commence ses travaux d’érudition sur la botanique et l’histoire du Lavedan. Ce document est entré au Musée pyrénéen en 1924 par un don de la fille de Jean Bourdette, Mme veuve Paquette. », Source : Archives départementales des Hautes-Pyrénées
- Actualité de la parémiologie gasconne : une baleine à Mimizan
Lundi 26 décembre 2022, un baleineau échoué sur la plage de Lespecier à Mimizan, était remis à l’eau. Les proverbes recueillis par Félix Arnaudin comptent une et une seule trace de baleine non-loin de Mimizan (Mamisan) : ‘Lou boun Diu nes ouayti / Dou coudic de le balene, / Dou cantit de le serene, / De le tou de Cordouan / É dou clouché de Mamisan / (É dous très pins de Coûntis)’ – Que le bon Dieu nous garde de la queue de la baleine, du chant de la sirène, de la tour de Cordouan et du clocher de Mimizan (et des trois pins de Contis). Arnaudin, Félix. [Recueil des] proverbes de la Grande-Lande, édition de 1996, page 422, n° 229
- Louis SAUDINOS, Pays de Luchon
Louis Saudinos (1873-1962) – « Connaître, comprendre, construire ». Créateur, promoteur et donateur de la section des Arts et traditions populaires du Musée du Pays de Luchon, Mestre d’Obro du Félibrige (Escolo deras PIreneos), fût lauréat du prix du Barron de Lassus pour ses études sur les mœurs et les coutumes traditionnelles et populaires dans les hautes vallées d’Oueil et du Larboust (RC, 1947, T60 – 1950, T63, p. 122). Membre de l’Académie Julien Sacaze à compter de 1939, il en est élu Vice-Président pour les années 1955 et 1956 puis, le 30 août 1956, Président pour les années 1957 et 1958. Par leg testamentaire, Louis Saudinos fait don de nombreuses pièces au Musée du Pays de Luchon et exprime le souhait que Jean Castex soit nommé Conservateur de la Section qu’il avait créée. En 1958, il fait partie de la Commission qui veille au bon emploi des fonds collectés en vue de la sauvegarde de l’Eglise romane de Benqué-Dessus. « Saudinos, que s’ei tournat hol » [1], disait-on de lui, parce qu’il vidait les greniers pour augmenter la collection du musée de Luchon : une qualification populaire spontanée qui n’est pas sans rappeler celle que reçut en son temps, Félix Arnaudin qu’on traitait de Pèc dans ses Landes, à l’autre extrémité de la même Gascogne, tandis qu’il rémunérait en monnaie le temps qu’il prenait à ses informateurs et informatrices, sur les heures de labeur domestique ou agropastoral. Tandis que Théobald Lalanne déroulait son questionnaire linguistique dans les Landes de Gascogne, de village en village – de point d’enquête en point d’enquête – au volant de sa Simca, distribuant cigares et alcool fort pour délier les langues, Louis Saudinos parcourait en autobus le Pays de Luchon, offrant sucreries, cigarettes ou verres de blanc contre les vieux objets devenus inutiles ou hors d’usage – hors d’âge – qu’il collectionnait. Enfin, la Revue de Comminges a publié [2] une préface de Jean Séguy qui souligne les remarquables qualités de la collecte d’éléments linguistiques de Louis Saudinos et souligne leur nécessité pour l’ethnolinguistique.
(Photo : notre scanner « triangle » (Tamtus, Visual Table) en situation de numérisation à l’entresol du Musée du Pays de Luchon »)
Bibliographie :
[4] : Musée de Luchon. SD. Les salles Saudinos du musée de Luchon. 75 pages.
Voir notre article pour une bibliographie complète de Louis Saudinos. Parmi les éléments collectés ou rédigés par Louis Saudinos, le Musée du Pays de Luchon conserve plusieurs textes, tels que ceux-ci :
-
- SD. Addenda monographie de Mayrègne, Musée des Arts et Traditions populaires du pays de Luchon. Manuscrit.
- 1954. Essai d’un vocabulaire commingeois local, Musée des Arts et Traditions populaires du pays de Luchon. Manuscrit.
- Anonyme. Signets ou marques des illettrés du pays de Luchon au XVIe siècle. SD. [Bien que nous ne voyions aucune nécessité d’illettrisme dans le recours à une marque ou signet d’appartenance]
- Anonyme. 1943. Cahier du musée des vallées de Luchon – Le métier à tisser
- 1938. Commune d’Oo très intéressante, Musée des Arts et Traditions populaires du pays de Luchon. Manuscrit [notes pour A. Dauzat dans le cadre de l’ALF et retranscription de délibérations communales]
- 1942. « L’industrie familiale du lin et du chanvre », annales de la fédération pyrénéenne d’économie montagnarde, tome IX, pp. 100-116.
- 1942. Notice du musée social de folklore Luchonnais, Luchon : Sarthe, et Echo Pyrénéen 21-28 juin 1942.
- 1951. Contribution à l’étude sur l’origine de la dénomination Vallée d’Oueil, Luchon : Société Julien Sacaze.
- 1953. « Notice des collections d’ethnographie et d’art populaire du musée de Luchon ». Bagnères-de-Luchon : Sarthe.
- 1948. « Les témoins de la vie paysanne », Revue de Comminges, Volume 61 pp. 17-32 et 76-85. Et Toulouse : Douladoure (Prix Barron de Lassus). Tapuscrit conservé au Musée de Luchon.
Le Petit Commingeois, organe des Pyrénées centrales
Le Petit Commingeois n’est plus publié depuis longtemps. Ce modeste journal pourtant, constitue aujourd’hui un véritable conservatoire, un musée ethnologique et parfois linguistique de nos chères Pyrénées. Dans le cadre de nos recherches pour remettre au jour l’œuvre de Louis Saudinos, dont nous avons proposé une première entrée sur Wikipedia et nous appliquons à reconstituer la bibliographie sur ce site (voir rubrique « Tout »), nous avons noté certains articles de belle signature, que nous vous livrons ici grâce aux bons soins de la BnF (bénie soit cette institution et les collaborateurs de son atelier de reproduction) :
CARRERE, Jean. « Mirages », Le Petit Commingeois, 12 décembre 1954, p. 1.
MESURET, Robert. « Odilon Redon dans les Pyrénées », Le Petit Commingeois, 2 mai 1954, p. 1
—. « Les peintres pyrénéens du XVIe siècle », Le Petit Commingeois, 12 décembre 1954, p. 1.
- Mussot-Goulard, Renée. Les Princes de Gascogne
Eléments de recension (Dinguirard, J.-C. notes MS, SD et tentative de retranscription). Mais, pour une immersion complète, on lira aujourd’hui Benjamin Caule. 2022. Gascogne mystérieuse, La Geste éd avec de belles cartes anciennes, de minutieuses fresques historiques de la Gascogne, une forte influence de R. Mussot-Goulard et une traduction très bienvenue de Marcabru et de Marcoat.
- Les proverbes comme style poétique, les proverbes en épîtres et en chansons : appel à textes
Plus que tout autre paysan, le gascon des montagnes est contraint par son environnement, à la plus grande efficacité économique. En littérature, on pense alors aux haïkus. S’agissant de transmettre une information, on pense à Félix Fénéon. Le paysan gascon inventait le proverbe chanté.
Deux textes, étonnamment semblables dans la méthode, le procédé et la forme, issus de deux vallées voisines des Pyrénées gasconnes : la chanson « Les mœurs du Ger » (Haute vallée du Ger) mise au jour par Jean-Claude Dinguirard en 1975 (thèse d’état en ethnolinguistique), et la « Lettre aux Communes de Luchon » mise au jour par Louis Saudinos dans Le Petit Commingeois le 22 avril 1956 (10ème année, n° 431). Les similitudes entre ces deux textes posent la question de l’existence d’un style, qui réclame une enquête.
Guy Latry sollicité à ce sujet suite à un signalement par Tederic (Gasconha) d’un chant recueilli par Anraudin, localise dans sa biographie de Félix Arnaudin aux pp. 94-95 la chanson des communes recueillie en son temps par Arnaudin « Lous Sen̍guineuts soun lous pintayres̍ » et plus récemment mis en chanson par Ric dou Piaou. Guy Latry nous fait connaître deux autres textes recueillis par Patrick Lavaud, lesquels ont toute leur place dans ce début de collection :
Tederic nous signale encore « Autour de Gabarret, touts qu’i passen !« , texte tiré du dictionnaire gascon-français de l’Abbé Foix.
–> Je serais vivement reconnaissant envers quiconque passant sur cette page, voudrait bien me transmettre toute information d’analyse ethnolinguistique sur ce trait commun, et tout autre texte à verser dans ce début de collection en prenant contact ici ou en écrivant directement à contact/’at’\ethnolinguiste.org
- Occitanie, qu’es acò ?

Quelles sont les frontières de l’Occitanie ? Depuis quand ? Quels idiomes y sont parlées ? Autant de questions auxquelles il est plus complexe qu’il n’y parait de répondre.
Le n° 24 de la revue Via Domitia en téléchargement ci-contre, propose un article de Michel BANNIARD qui étudie la question de la transition du latin tardif au proto-roman (français et idiomes occitans prélittéraires).
L’auteur évoque notamment le discours de Gaston Paris de 1888 qui a fait tant de mal en niant jusqu’à l’existence des idiomes ou dialectes méridionaux – voir notre autre article ici -, ainsi que le « concept » de croissant, à l’interface nord et objet de la thèse de Guylaine Brun-Trigaud (cliquer pour télécharger via HAL).
Ces idiomes longtemps dénigrées, sont scientifiquement documentées : les atlas linguistiques (voir Cartodialect ) et les atlas sonores (voir limsi) en illustrent la variété, les richesses, les spécificités. Les travaux contemporains de dialectométrie mobilisent la puissance de calcul et de représentation graphique des outils informatiques modernes (lien vers un article de Hans Goebl) – M. BANNIARD dans son article cité plus haut, fait référence à l’inventeur de cette discipline scientifique : Théobald Lalanne.
Note personnelle : je n’ai jamais rencontré quiconque se réclamant de, ou s’identifiant à, l’Occitanie – si diverse ! Fiers gascons, commingeois, béarnais, ou toulousains, « de la vallée de » ou « du pays de », chacun sa langue, chacun sa culture. De nombreux traits communs ? Sans doute. Différenciants d’avec « plus au nord », c’est très probable.
- Martor – De la transcription de l’oralité aux pratiques orales de l’écriture
Le dernier numéro de MARTOR Journal, Revue d’Anthropologie du Musée du Paysan Roumain, paru fin 20222, traite du thème « De la transcription de l’oralité aux pratiques orales de l’écriture « . L’intégralité de son contenu peut être consulté en ligne : https://martor.muzeultaranuluiroman.ro/. Notamment :
Mirela FLORIAN – Lettres en vers de la Grande Guerre
Diana MIHUȚ – Enregistrer sa propre culture orale : une étude de cas sur les carnets de notes des habitants
Florenţa POPESCU-SIMION – Quand les gens écrivent comme ils parlent : une analyse des lettres laissées sur les tombes miraculeuses du cimetière catholique de Bellu
- Des quantas en linguistique ?
Si vous avez mon âge, on vous appris – alors que c’était déjà caduque – que la matière était faite d’électrons sagement en orbite autour d’un noyau. Depuis, vous savez que l’énergie se capte et se libère par quanta (petites totalités cohérentes entre deux états relativement – si j’ose dire – stables) et que le bon vieux noyau est bien plus complexe et composé de nombreuses particules qui restent en partie à trouver. A l’échelle macro enfin, on découvre aussi des imbrications d’amas en relations entre eux… Entités… relations…
Passons au parallèle avec l’ethnolinguistique. Petits, nous avons appris le signifiant et le signifié. Plus grand, nous avons ajouté le référent, le contexte de situation, et quelques autres satellites. Cet article pourtant daté de 1970, nous envoie beaucoup plus loin : des indénombrables spécificités qui caractérisent cet animal en particulier, l’homme qui l’élève ne verra qu’un ensemble d’aspects cohérents (santé, génétique, élevage, marchandisation…) qu’il décrira de manière tout aussi spécifique en fonction des buts et des intervenants… le langage s’enrichit bien au-delà du tandem initial signifiant/signifié, et réciproquement : le choix des mots révèle les processus et les spécialités des regards des locuteurs. Bref, j’ai beaucoup aimé lire cet article : Besche-Commenge, Bruno. 1981. « Lexique-nature-société : les dénominations des ovins à Sentenac d’Oust ». International Journal of sociology and language, n° 29, pp. 121-139. La Haye : Mouton.
- Biodiversité des Landes de Gascogne
Numérisé et mis en ligne par BabordNum. Contient un dictionnaire gascon-français, des verbes conjugués, divers éléments de vocabulaire (pp.709-748) ainsi qu’un catalogue des oiseaux de passage.
Contient le prix du maïs aux différents mois de l’année, ainsi que 4 planches finales, façon « les mots et les choses ».
Cet ouvrage s’il avait été suivi, aurait valu aux Landes de Gascogne une toute autre biodiversité que la monoculture de pin maritime qu’on lui connaît aujourd’hui.
- Biodiversité en montagne
Intéressant regard de l’ethnolinguiste, sur les questions de biodiversité, de réintroduction du loup et de l’ours en montagne. Intéressant en cela qu’il complète l’analyse d’impact sur la biodiversité par un regard original sur les équilibres homme-faune, homme-paysage, homme-cheptel. L’ethnolinguiste fait le tour de la question, en faisant varier les angles de vue et c’est vivifiant : Lettre ouverte de Bruno Besche-Commenge à la secrétaire d’Etat à l’écologie. Etant moi-même un habitant de la plaine et des villes, je ne me permettrai pas ici de prendre parti pour ou contre la réintroduction de l’ours dans les Pyrénées. Par contre, je crois très insuffisant l’argumentaire qui ne se fonde que sur la loi et sur des sondages d’opinions pour conclure à la pertinence de la démarche. C’est en ce sens que je me réjouis de l’originalité de l’approche, de la variété des points de vue qu’apporte Bruno Besche dans cette lettre ouverte. Enfin, comme tout les sujet qui passionne, la réintroduction de l’ours est aussi un sujet qui divise et il me semble que même si le droit central s’impose jusqu’aux hauteurs des Pyrénées, forts des leçons de l’histoire par exemple en Gascogne maritime – mais avons-nous tiré ces leçons ? – la prise en compte des différents points de vue et le respect des parties prenantes n’est pas un luxe.
- Gascon noir
Un bien beau site que celui de l’observatori de las culturas gasconas et son travail sur notre cher gascon noir. On suivra également le travail de dialectologie du prof. Jean-Léo LEONARD (DRIPALANG, Montpellier).
- Hommage à Monsieur Jean (Yan) Lafitte
Reposez en paix et grand merci pour votre œuvre. Hommage à lire ici sur Gasconha.com.
- Odé d’Aydie
Quelle rencontre, et quel clinamen improbable ! Lecteurs assidus de l’ethnolinguistique de la haute vallée du Ger, nous savons que le 17 février 1474, le Comte de Comminges Odet d’Aydie concédait au village de Boutx ses forêts de montagne que nous lui connaissons aujourd’hui. J’ai eu la chance de faire la connaissance, par heureux hasard hier soir à Paris, de la famille Laplace d’Aydie et de leurs vins, parmi lesquels un cru Ode d’Aydie !
Nous autres gascons et fils de gascons apprécions le bon vin, les clin d’œil complices d’un bout à l’autre de la Gascogne, et cornegidouille : voilà une famille qui en prodigue en abondance. A découvrir absolument, à généraliser sur toutes les tables qui se respectent, avec un verre d’Abatilles de temps en temps, entre deux bouteilles.
- L’abbé Paul MOTHE, prêtre-poète Commingeois de Ger de Boutx (1765-1855)
Eth vielh curèr de Hilhina, qui repose sous le porche d’entrée de l’église du Ger, a publié de son vivant deux petits fascicules de poésie, aux éditions religieuses Abadie (St Gaudens), que la BnF a bien voulu numériser :
- Mothe, Paul (Abbé). 1846. Recueil d’Epitres, Saint-Gaudens : Abadie
- Mothe Paul (Abbé). 1854. Epitre dédiée à M. Lapène, Saint-Gaudens : Abadie
Prêtre réfractaire, eth vielh curèr de Hilhina de retour de son exil espagnol, choisit de terminer ses jours à Ger de Boutx. Son aura d’intellectuel, son sens des affaires et le mystère du prêtre lui valent une renommée posthume qui confine à la légende. Non sans un paradoxe : réputé avare au dernier degré, il a pourtant fait preuve de prodigalité envers certains habitants, jusqu’à donner une maison c’est à dire comme partout en haute Gascogne, , un nom, une identité.
Crédit Photo présumé : Jean SEGUY, vers 1972.
- Le cours de Morphologie de l’ancien français, de Jacques Allières
SD. Morphologie de l’ancien français – cours de J. Allières – Partie 2 – Morphologie verbale
- Les écrits de l’abbé Paul Mothe, de Ger de Boutx, conservés à la bibliothèque nationale de France
Mothe, Paul (Abbé),1846, Recueil Epitres
Mothe-Paul-Abbe-1854.-Epitre-dediee-a-M.-Lapene
- Carte de La Romania
Hallig, R. Wartburg, W. von. Die Ausgliederung…
vers 1955 ?
Carte de la Romania
- Jules Ronjat restitué, par Pierre Escudé
L’article « Jules Ronjat, Maître de la linguistique occitane ! – Marginalité et centralité de Jules Ronjat (1864-1925) » de Pierre Escudé peut être téléchargé ici dans son intégralité. En voici les premières lignes :
« Jules Ronjat, « maître de la linguistique occitane » (Chambon & Frýba-Reber 1996), reste étrangement marginal dans l’histoire de la linguistique, alors qu’il est l’auteur de la Grammaire istorique des parlers provençaux modernes (GIPPM, édition posthume, 1930-1941), plus importante somme jamais réalisée sur la langue occitane. La valeur de l’ouvrage a certes été repérée aussitôt par deux linguistes importants, Pierre Fouché dans la Revue des Langues Romanes et Antoine Meillet dans le Bulletin de la Société Linguistique de Paris tandis que l’un de ses directeurs de thèse, Mario Roques, fit un très neutre et rapide compte-rendu dans Romania. Cependant, l’ouvrage en lui-même comme son auteur ont vite été ensevelis dans la mémoire des disciplines pour lesquelles Jules Ronjat a œuvré toute sa vie : la linguistique et le Félibrige [1]. Les choix personnels et politiques de Jules Ronjat, « l’eretge absolut ! » selon l’historien Philippe Martel [2], expliquent en grande partie ce phénomène de marginalisation, et nous ne pourrons donc faire l’économie d’une courte biographie de l’homme pour en expliquer les causes.
Il n’en demeure pas moins que ses travaux, à commencer par les deux thèses de 1913 – Essai de syntaxe des parlers provençaux modernes (ESP) et Le Développement du langage observé chez un enfant bilingue (DLO) – jusqu’à la GIPPM font de lui un linguiste essentiel du domaine occitan comme plus largement de la linguistique européenne, ancré, là aussi marginalement mais intensément, dans une « école de Montpellier » du fait de sa très importante collaboration à la Revue des Langues Romanes (RLR) de 1904 à sa mort (6 articles et près de 250 comptes rendus) et son attachement aux travaux de Tourtoulon comme à ceux de Maurice Grammont auquel il fut lié.
[1] Ronjat n’apparait même pas dans l’index nominum de La Langue d’oc pour étendard. Les Félibres (1854-2002) de S. Calamel et D. Javel, Toulouse, Privat, 2002.
[2] (l’hérétique absolu !), cité par J. Thomas, Lingüistica e renaissentisme occitan, Institut d’Estudis Occitans, 2006, p. 150. Ronjat, dans un compte-rendu d’un ouvrage scientifique en langue allemande sur le francoprovençal, rappelle que Mistral le nommait « Juif errant du Félibrige », « en souvenir de [ses] randonnées pédestres et vélocipédiques de touriste et de dialectologue », cf. Revue des Langues Romanes, 1915, n°58, p. 335. Cette mention est riche d’enseignement : le Juif errant est à l’écart de la communauté endogène provençale, ou « nationale » dans le sens maurassien, comme le « randonneur » et « touriste » l’est de la communauté scientifique établie. »
- Viva Tolosana !
Tolosana offre à tous, en ligne et avec une fiche bibliographique scientifique, précise et jolie, plus de 70 ouvrages, occitans préalablement identifiés par nos soins comme introuvables sur internet voire introuvable ailleurs qu’entre les rayons de soleil de la bibliothèque universitaire de Toulouse. Merci Madame NAEGELEN, Madame BOUVET, Madame MOURANCHE. Ce corpus OCRisé désormais accessible à tous gratuitement en ligne, est bien entendu venu grossir l’énorme liste que nous publions ici : https://ethnolinguiste.org/ligam/ où Tolosana est depuis nos origines et pour longtemps, très significativement représentée.
- Le Périgord occitan
Tout sur le Périgord occitan sur ce site très riche, aux bons soins de Claude Ribeyrol et Frédéric Biret : https://guyenne.fr/
- La queue du chat
En 1972, à la demande de Jean Séguy « pour lui permettre de s’aiguiser les dents » – Jean-Claude Dinguirard s’engageait dans la constitution d’un corpus sur « la queue du chat ».
Ses notes ressaisies, sauf quelques rares illisibles, sont désormais accessibles :Dinguirard, Jean-Claude. Ebauche de corpus littéraire sur la queue du chat. Notes manuscrites. 1972.
La réutilisation non-commerciale exclusivement est la bienvenue, à condition de citer l’auteur et je serais heureux d’en être informé ( Contact )
mots clé : la queue du chat dans la littérature surtout gasconne
- L’Epopée perdue de l’occitan, recension par Alice M. Colby-Hall
Colby-Hall, Alice M. Review of L’Épopée perdue de l’occitan (1983), by Jean-Claude Dinguirard. Tenso, vol. 37, 2022, p. 135-142. Project MUSE, doi:10.1353/ten.2022.0007.
- Marcabru
- Pour le plaisir de connaître
Elcock, 1935. Vocabulaire de la ferme dans une region des Pyrénées
- Ancien gascon
Nous proposons ici une synthèse très incomplète de quelques-unes des conclusions de l’article de 1979 sur le gascon des plus anciennes chartes* qui propose une analyse linguistique et une traduction de ces textes en ancien gascon, avec quelques emprunts à l’étude du même auteur sur l’histoire de l’article eth / era** :
- Les chartes gasconnes du XIIème siècle sont écrites en gascon, et non en languedocien « juridique »
- Le gascon antérieur au XIIème siècle utilise des mots qui ne relèvent pas tous du substrat latin (adorgar ; comanies) et se distingue déjà des autres dialectes occitans, par ses spécificités : l’énonciatif que, une forme contractée qui annonce l’article pyrénéen et / era successeur du latin ILLE / ILLA
- Adorgar : continuateur du latin ADROGARE : prêter serment, s’engager à
- CONDAMINAS > comanies
- Les plus anciennes chartes permette de dater sept des onze tendances évolutives les plus caractéristiques du gascon, comme antérieures au XIIème siècle :
- QU ; GU > [kw ; gw]
- V- > [b-]
- R- > [a{r surligné}-]
- -N- > Ø
- -LL- > [-r-]
- -MB- ; -ND- > [-m-;-n-]
- tendance à la métathèse
- Ces mêmes chartes ne révèlent aucun exemple certain du passage de -LL à -t avant l’extrême fin du XIIème siècle, et plus
vraisemblablement même avant le courant du XIIIème siècle - Aucune attestation sûre de et, era avant le XVIIème siècle.
- La réalisation [h] du F latin, remonte au VIème siècle (voir le témoignage de Virgile de Toulouse sur le parler bigourdan) mais s’écrivait néanmoins f au XIIème siècle encore
* article publié par Jean-Claude Dinguirard en 1979 dans Via Domitia, Via Domitia
** article publié par Jean-Claude Dinguirard en 1979 dans Lengas, Montpellier
- Etymologie du nom Comminges
Antoine Thomas dès 1886, aborde dans les Annales de la Faculté des Lettres de Bordeaux, la difficile explication de l’évolution Convenae > Comminges, quand l’histoire de la phonétique laisserait plutôt attendre Conv > Co(u)mb autrement dit -nv- > -mb-. Thomas s’appuie sur Luchaire, in Les origines linguistiques de l’Aquitaine pour expliquer cette évolution « anormale » par la théorie des substrats ibériques.
Jean Séguy en 1935, dans son mémoire sur la phonétique historique des dialectes du Bas-Comminges, conjecturait sans connaitre alors les travaux de Thomas, que convenicum avait du passer par une étape combenicum.
Henri Gavel en 1940, dans A propos du nom de Comminges démonte totalement le travail de Thomas.
Gavel montre que la théorie de Luchaire est insuffisamment fondée, s’appuyant notamment sur l’évolution Miarritze > Biarritz qui l’infirme directement. Gavel s’appuie sur Strabon (l. IV, ch. II) qui désigne par « Kemmenon » la limite orientale de l’Aquitaine, et sur les manuscrits de Ptolémée – qui donne Koumouenoi – dont il suppose qu’il a voulu reproduire la prononciation locale du toponyme, dont Convenae n’aurait donc été que la forme officielle latine.
Jean Séguy, dans une recension manuscrite de l’article de Gavel, précise :
« On aurait à faire encore ici à l’une de ces étymologies populaires que je signalais à la fin de mon article sur Viella », article paru dans la Revue de Comminges, LV-3, pp. 184-189, II p. 9 (Gallica).
Pour Gavel, la forme pré-romane ressemblait au mot latin convenae, sans en avoir réellement le sens : c’est par un rapprochement paralogique, qu’elle a été adaptée au terme latin. A partir d’une forme comuenae, on a un groupe -mw- unique en son genre : il n’y a aucune raison pour que ce groupe n’ait pas abouti à -mm-. Gavel rappelle que vers la fin du 1er siècle, le u consonne en latin devient v bilabial puis b, ce qui explique la forme Combenae confirmée par quelques manuscrits de la Notitia civitatum (« Civitas Convenarum, Comenge ») et par l’anonyme de Ravenne qui donne Combinias (page 300).
Cette forme ancienne -mb- aurait ensuite abouti dès le VIIIème siècle, à -mm- attestée par la souscription de l’évêque au concile de Narbonne.
En 1977, Jean-Claude Dinguirard dans une premier état tapuscrit dont je croyais jusqu’au 22 août 2023 à minuit qu’il restait à publier alors qu’il fait partie des « Notes Aquitaines« , reprend l’étude étymologique du nom « Comminges ». Il voit dans la floraison de termes antiques en -nv-, -mw-, -mm, -b-, le signe que les scripteurs antiques ont tenté de rendre un son qui leur était inconnu – à la fois nasal et labial – avec les contraintes et limites d’un alphabet inadéquat. Certainement pas le son -mb- postulé par Gavel et qui n’aurait posé aucune difficulté…
En 1983, Jean-Claude Dinguirard récidive : il établit plusieurs autres formes intermédiaires avant d’aboutir à Comminges, dans un article publié par la SFO : Commarchis, forme francisée de l’adaptation languedocienne d’un nom de lieu gascon (Comminges), rendu mal identifiable grâce au traitement languedocien de son suffixe, ainsi que Cornebut.
S’agissant de la forme Commarchis pour Comminges, celle-ci est confirmée par Alice M. Colby-Hal : « The form Cormarchis, however, is at tested repeatedly in the Franco-Italian manuscript of Aliscans, edited by Günter Holtus in 1985 (vv. 4163, 4175, 4919, 5217, 7066) , and, as I showed in my review of Holtus’s edition (345), that manuscript contains Occitanisms. Dinguirard’s explanation of Cornebut may indeed be on the right track. » (Source : L’Épopée perdue de l’occitan (1983) by Jean-Claude Dinguirard (review) A1 – Colby-Hall, Alice M. JF – Tenso VL – 37 IS – 1 SP – 135 EP – 142 PY – 2022 PB – Société Guilhem IX SN – 1944-0146 – https://muse.jhu.edu/article/852025 N1 – Volume 37, 2022)
- Vocabulaire patois de la vallée de Barèges, par Jean-Pierre Rondou, numérisé et mis en ligne par les archives départementales des Hautes Pyrénées.
Lien vers le Tome 3 complet : Rondou, Jean-Pierre. Monographie de la vallée de Barèges. Tome 3, Langue, mœurs [1914], 441 pages. 1 J 513 / 3, 1914, Monographie communale, Archives départementales des Hautes-Pyrénées
- Emil Levy et Camille Chabaneau
Emil Levy publie Une pastourelle provençale, dans la Revue des langues romanes 21, 57-61 e, 1882. Camille Chabaneau lui écrit une lettre de précisions en décembre 1889.
« La Bibliothèque nationale de France conserve, pour le domaine de la littérature occitane du Moyen Âge, la plus vaste collection de manuscrits au niveau mondial. Pourtant, en dépit de son extraordinaire richesse, cette collection n’a qu’assez rarement été prise en compte en tant que telle et, quoique très étudiée par les chercheurs, demeure à certains égards méconnue. Une cause probable en est le fait que les manuscrits occitans, cotés en Français ou en Latin, ne constituent pas un fonds cohérent à l’origine unique, mais ont été acquis en divers lieux et en divers temps, sans faire l’objet d’une cotation propre. Ce mémoire se donne pour ambition de fournir un outil de connaissance de cette collection, qui soit profitable aux démarches de valorisation et de conservation le concernant. »
- Les monographies communales
« Les monographies communales rédigées par les instituteurs en 1887 à la demande du recteur de l’académie de Toulouse. Ce dernier avait en effet été sollicité par la mairie de Toulouse qui avait décidé d’organiser, du 15 mai au 15 octobre 1887, une exposition internationale et de consacrer une salle à l’enseignement. Fort des expériences de rédactions de monographies déjà réalisées les années précédentes en Haute-Garonne, le recteur demanda aux instituteurs de rédiger des monographies sur les communes où ils enseignaient. L’instruction émanant de l’inspecteur d’académie des Hautes-Pyrénées fut diffusée par un supplément au Bulletin officiel de l’instruction primaire de janvier 1887 : les instituteurs devaient rédiger une monographie de la commune selon un canevas imposé. Seules les 10 meilleures étaient destinées à être exposées. C’est cette commande qui explique l’homogénéité de l’ensemble même si chaque instituteur a pu donner libre cours à ses centres d’intérêt. Près de 400 monographies ont été conservées, pour les 480 communes que comptait le département. Dans cette catégorie de documents, une place particulière doit être faite à la monographie de la vallée de Barèges, rédigée par Jean-Pierre Rondou, instituteur à Gèdre : elle constitue une somme de près de 1 700 pages reliées en 4 volumes où l’auteur a rassemblé pendant plusieurs décennies tout ce qu’il a pu recueillir sur la géographie physique, politique, économique, la faune, la flore, la géologie, la langue, les mœurs, l’histoire, etc. de cette vallée. » (source : Archives départementales des Hautes -Pyrénées).
Les 1 700 pages manuscrites, illustrées et enluminées (1900-1934) de la monographie de la vallée de Barèges, rédigée par Jean-Pierre Rondou, instituteur à Gèdre, sont en ligne grâce aux archives départementales des Hautes Pyrénées. Magnifique, ode au labeur patient, rigoureux et méticuleux.
Les Pyrénées ont leur Félix Arnaudin, la nostalgie en moins : il faut dire que ni l’Empire ni la République n’ont encore eu l’idée de raser nos montagnes.
Vallée de Barèges. Monographie de la vallée de Barèges par Jean-Pierre Rondou, instituteur à Gèdre, 4 volumes manuscrits in-folio, 47 x 33 cm. S. d. [1900-1934]
- Rondou, Jean-Pierre. Monographie de la vallée de Barèges. Tome 1er, Géographie physique, politique, économique, 299 pages. 1 J 513 / 1 1900-1934 Monographie communale Archives départementales des Hautes-Pyrénées
- Rondou, Jean-Pierre. Monographie de la vallée de Barèges. Tome 2, Faune, flore, géologie [1907], 339 pages. 1 J 513 / 2 1907 Monographie communale Archives départementales des Hautes-Pyrénées
- Rondou, Jean-Pierre. Monographie de la vallée de Barèges. Tome 3, Langue, mœurs [1914], 441 pages. 1 J 513 / 3, 1914, Monographie communale, Archives départementales des Hautes-Pyrénées
- Rondou, Jean-Pierre. Monographie de la vallée de Barèges. Tome 4, Histoire, bibliographie, supplément aux catalogues d’insectes [1934], 607 pages. 1 J 513 / 4. 1934. Monographie communale. Archives départementales des Hautes-Pyrénées
Bien entendu, je me devais de citer celle de Boutx, hameau de Ger
- Une vie d’Arnaudin, par Guy Latry, collection stèles, éditions confluences
Expert de Félix Arnaudin, auteur d’une thèse sur sa correspondance, Guy Latry nous livre enfin sa biographie du prophète des Landes de Gascogne. Cet ouvrage particulièrement dense, concilie l’indispensable exactitude des faits avec la sensibilité, la poésie et la nostalgie requises par l’infusion alchimique au creuset du lecteur. Touchant, vivant, poétique, ce texte livre de nouvelles clés pour comprendre par le cœur et par le chérissement. Avant ce livre, je ne m’expliquais pas pourquoi Arnaudin répondait en français à Miquèu de Camelat qui lui écrivait pourtant en gascon. C’est que je n’avais pas pris la mesure, d’à quel point le gascon noir constitue un trésor du cœur réservé aux intimes : journal et carnets de notes y-compris.
- Les techniques picturales utilisées pour produire le Beatus de Saint-Sever analysées
Les techniques de pointe utilisées au Centre de recherches et de restauration des musées de France (C2MRF), au cœur d’un des sujets développés aujourd’hui, a permis depuis le début de l’année d’analyser un document d’exception : le Beatus de Saint-Sever. Ce manuscrit du XIe siècle, réalisé sur du parchemin à l’Abbaye de Saint-Sever en Gascogne, est un « véritable trésor pour les historiens de l’art est l’une des œuvres d’art les plus spectaculaires que nous a légué le Moyen-Âge », précise Charlotte Denoël, cheffe du service des manuscrits médiévaux à la Bibliothèque nationale de France.
- Théodore BLANC
Guy LATRY nous fait découvrir – et rédiger son entrée sur Wikipédia – cet ouvrier-typographe au journal La Gironde, poète et chroniquer gascon, né au Bouscat le 19 septembre 1840 et mort à Toulouse le 9 octobre 1880. Les écrits que nous laisse Théodore Blanc révèlent un homme déchiré entre son idéal républicain et son amour pour sa langue et ses origines paysannes. Achetez et lisez le livre de Guy Latry et découvrez Théodore Blanc dans le texte, in extenso !
Un échantillon issu de la BnF : le numéro unique de son journal, Lou Raouzelet, n° 1, 17 juillet 1870
- Portraits d’hommes illustres issus des terres d’Oc
Ces gravures, extraites de la revue Ech Luroun, Cierp, Haute-Garonne, représentent :
- Jean BEPMALE, député, maire de St Gaudens, sénateur, pyrénéiste
- Sadi CARNOT, Président de la République, né à Limoges
- Valentin ABEILLE, député puis sénateur
- Ernest CONSTANS, sénateur
- Jean-Paul LAURENS, sculpteur et peintre
- POQUE, officier d’académie, Conseiller Général du canton de St Béat
- Charles FLOQUET, Président de la chambre des députés
- Jean JAURES, député
- Nos langues régionales : effacées ?
A partir de la minute 21:35, sur l’Occitan : France Culture, concordance des temps. Au moyen-âge, à l’époque de Dante, l’occitan est la langue la plus importante pour la littérature en France. L’Occitan est « le masque de fer », le jumeau que le jacobinisme au pouvoir ne saurait voir…
- L’Epopée perdue de l’Occitan
Pierre Escudé que nous ne remercierons jamais assez, nous offre un grand article sur L’Epopée perdue de l’Occitan, texte savoureux, irrévérencieux et audacieux reparu chez l’excellent Lambert-Lucas et que tout occitanophone un tant soit peu aventurier, amateur de mystère et chercheur de trésors perdus devrait avoir pour livre de chevet. Article à lire ici pour s’en raviver le goût : assag, Lou Gai Saber, n° 562-563, pp. 107-130. 2021
- Ech Luroun Républicain, anti-boulangisto, Rédijat en Patouès (Cierp, Haute-Garonne)
Rédacteur en chef : Jouan d’ech Cailliouot. Paréch; un cop pér Mès. Ferdinand Artigue, Administrateur-gérant.
- n° 01 et n° 02 (1889) / n° 03 et n° 04 (1889) / n° 05 et n° 06 (1889) / n° 07 et n° 8 (1889) / n° 09 (1889)
- n° 10 et n° 11 (1890) / n° 12 et n° 13 (1890) / n° 14 et n° 15 (1890)
- n° 16 et n° 17 (1891) / n° 18 et n° 19 (1891) / n° 20 et n° 21 (1891) / n° 22 et n° 23 (1891) / n° 24 et n° 25 (1891)
- n° 26 et n° 27 (1892) / n° 28 et n° 29 (1892) / n° 30 et n° 31 (1892) / n° 32 et n° 33 (1892) /
- n° 34 et n° 35 (1893) / n° 36 et n° 37 (1893) / n° 38 (1893)
- n° 39 (1894) / n° 40 et n° 41 (1894)
Aspet et Saint-Béat
- Dupin, Jules. Célébrités, personnalités marquantes et personnes pittoresques du canton d’Aspet (disparues) publié par la Société des études du Comminges. 1973
- Cazos, Bictor. Suito as massouquets de Sent Biach, 1855
Armanac de la Gascougno – Armagnac, Biarn, Bigorro, Lanos. (sources : Cirdoc, BnF, coll. Dinguirard, coll. Latry, PEB)
L’abbé Sarran alias Lou Cascarot (biographie ici, et photo ci-contre du photographe Frézignac, paru dans la Revue française politique et littéraire, le 14 septembre 1913) est le rédacteur de cette revue, qui constitue une hilarante bouffée d’air natal. Il est aussi l’auteur de L’Ome blanc et de Grand Mai.
1898 / 1899 / 1900 / 1901 / 1902 / 1903 / 1904 / 1905 / 1906 / 1907 / 1908 / 1909 / 1910 / 1911 / 1912 / 1913 / 1914 / 1915-1916 / 1917 / 1918 / 1919 / 1920-1921 / 1922 / 1923 / 1925 / 1926-1927 / 1928 / 1929 / 1930 / 1931 / 1932 / 1933 / 1934 / 1935 / 1936 / 1937 / 1939 / 1947 / 1948 / 1949 / 1950 / 1951 / 1952 / 1953 / 1954 / 1955 / 1956 / 1957 / 1958 / 1959
- Troussebot = trousse-crapaud
Troussebot veut dire Trousse-crapaud et non Repousse-Botte (Boucherie, apud Chabaneau Varia, p. 977), in J.-C. Dinguirard, notes MS, 1982.
- Urwin Kenneth. La mort de Vivien et la genèse des chansons de geste. In: Romania, tome 78 n°311, 1957. pp. 392-404. (à lire ici sur Persée)
L’Auteur relève qu’à la mort de Vivien, Guillaume portait l’hostie et ce depuis une quinzaine de jours. Or, cette pratique est blâmée par l’Eglise dès la fin du IVè siècle (conciles de Saragosse et de Tolède) et bien que cette coutume se généralise au VIIème siècle, elle a disparu au XIIème siècle. De plus, dès le XIème siècle, l’Eglise avait établi que l’hostie ne pouvait être portée plus de huit jours. Dès le IXème siècle l’Eglise condamne la tolérance que montrent certains prêtres, en laissant les laïques aller chercher à l’église le sacrement pour un mourant. Au XIème siècle, le sacramentaire de Narbonne autorise le diacre à porter le viatique au malade, mais spécifie que c’est le prêtre qui l’administre. Donc, contrairement àla traduction de Joseph Bédier, les moines sont innocents de cet épisode, qu’ils n’auraient jamais pu conseiller à un jongleur du XIème siècle.
On peut même ajouter que l’idée n’a pu venir qu’à l’habitant d’un pays laïque comme l’Occitanie d’avant les Albigeois. J.-C. Dinguirard, notes MS, 1982.
- Quand ? De Paris à Roques
« Pour prouver l’existence de l’épopée provençale encore à la fin du XIIIème siècle, G. Paris s’était appuyé sur La vie de Saint Honorat où Raymond Féraud parle de la sancta conquesta que forn en Ronsasvals et L. Gautier avait beau jeu in L’épopée française, t. IV, 1882, p. 15 après l’éminent P. Meyer (Recherches sur l’épopée française, pp. 60-63), de prétendre que l’allusion visait un texte français et non occitan, très vraisemblablement la Chronique de Turpin… Ce n’est qu’un demi-siècle plus tard que Ronsasvals et Roland à Saragosse seront publiés par Mario Roques ! » J.-C. Dinguirard, notes MS, 1982.
- Où ? Orange – Larcamp via Aliscans, 4781-85
« Ayant, comme toujours, dormi tard et ayant oublié son tinel dans sa précipitation, Rainouard quitte l’armée chrétienne, regagne « Orenge », rattrape l’ost qui s’en était éloignée de plus d’une lieue (var. : plus d’une grande lieue ; une lieue et demis ; deux lieues ; demi(?) lieue). Cette armée du haut d’une éminence, découvre les « Aliscans » et le pays couvert de Sarrazins à cinq lieues à la ronde. On en infère que la distance entre Orange et Larcamp est d’un maximum de sept lieues. » J.-C. Dinguirard, notes MS, 1982.
Appel à témoin. Ce texte a disparu des bibliothèques, aidez-nous à le retrouver et le numériser :« L’Ormari de Bussac. Pouème en 3 paouzos. »
L’Ormari de Bussac. Pouème en 3 paouzos a disparu de la BNU de Strasbourg. Toute personne susceptible de transmettre une copie ou un scan SVP de bien vouloir m’écrire en cliquant ici.

- Son article à télécharger ici
- Son vidéo-reportage : https://www.youtube.com/watch?v=U_TPE8Dj9a0
Troubadours
L’orthographe provençale
Chansons du 10ème Dragons, 1913
Proverbes en gascon montagnard par l’abbé Eugène Bernat
« Il y a vers les montagnes, un gascon que je trouve singulièrement beau, sec, bref, signifiant et à la vérité un langage mâle et militaire plus que tout autre que je comprenne, aussi nerveux, puissant et pertinent que le français est grâcieux, délicat et abondant. » Montaigne, Essais II – 17, d’après Eugène Bernat (voir ici l’affiche publicitaire de l’époque).
- Bernat, Eugène (abbé). Proverbes patois dictons trad et expl. Gascon langage Montagnard, Bigorre, Comminges, 1ère série (sur 3), 1973
- Bernat, Eugène (abbé). Proverbes patois Gascon des Pyrénées Centrales volume 2 sur 3, 1978
- Bernat, Eugène (abbé). Proverbes patois. Gascon des Pyrénées centrales. Vol. 3 sur 3. 1978
Bibliographies (ou éléments de biblio)
François PIC – Pierre BEC – Théobald LALANNE – Jean SEGUY – Jacques ALLIERES – Jacques BOISGONTIER– Jean-Claude DINGUIRARD – Xavier RAVIER – André SOUTOU – René NELLI – Philippe GARDY – Kurt BALDINGER (jusqu’en 1974) – Henri POLGE – Lefèvre, Edmond. 1907. Bibliographie sommaire des oeuvres de Camille Chabaneau, Rom. Forsch. XXIII p1093-1107
Betchat en Couserans – toponymie
Le livre de J.-P. Ferre sur les noms de lieux à Betchat est en vente ici !
Glossaires
- 450 mots pour commencer à lire, écrire et parler en occitan du Val d’Aran
- Löffler. Glossaire gascon. Beiträge zur Volkskunde und Mundart von Ustou Ariege, 1942
- Pic, François. Quelques manuscrits de dictionnaires et glossaires gascons, RLiR 45, 1981
- Pic, François. Catalogue d’une cinquantaine de manuscrits de dictionnaires et glossaires occitans. RLiR 63, 1999
Bibliographie du domaine Occitan
François Pic pose en 1977 [1], l’épineux problème que pose la constitution d’une bibliographie du domaine Occitan : « Toute personne abordant, par quelle recherche que ce soit, le domaine linguistique et littéraire occitan, a constaté et éprouvé les carences et l’éparpillement des outils de bibliographie occitane. » et cite le bibliographe occitan Joseph Loubet qui en 1932 s’interrogeait sur les moyens de résoudre ces obstacles dans son article initiation à la bibliographie des parlers d’Oc, in La revue des pays d’Oc, Nov. 1932, pp. 650-663 en ces termes : « Que représenterait l’établissement d’une bibliographie générale des œuvres publiées en langue d’oc (…) A-t-on des ébauches suffisantes pour guider les recherches de quiconque n’est pas bibliothécaire et voudrait l’entreprendre en dehors des traditions universitaires ? Peut on conseiller un itinéraire en ce domaine ? » [1] : Pic, François. Bibliographie des sources bibliographiques du domaine occitan.
- Pic, François. La Bibliographie et la Documentation, pierres angulaires de la Recherche en domaine Occitan. Actes, 2002.
- Pic, François. Kees Mok, suivi de Bibliographie de Q.I.M. Mok, 2008
- Pic, François. Essai de bibliographie de Jacques Boé, dit Jasmin (1798-1864). Actes, 1988. Publié en 2002.
- Pic, François. “Essai de bibliographie de l’œuvre publiée et inédite de Césaire Daugé (1858-1945)”, In : Césaire Daugé. Actes du colloque d’Aire-sur-l’Adour (4 et 5 novembre 1995) réunis et présentés par Guy Latry. Toulouse, Centre d’Etude et de Littérature Occitane (CELO) / William Blake & Co. Edit., 2001, p. 177-209
- Pic, François. Essai de bibliographie de l’œuvre imprimée de Jean-François Bladé (Actes du colloque de Lectoure, 1984)
- Pic, François. Bibliographie de l’œuvre imprimée de Pey de Garros (ca. 1525-1583). Actes du colloque de Lectoure (28-30 mai 1981), J. Penent éd., Béziers, CIDO, 1988, 71-88
- Pic, François. Essai de bibliographie des œuvres de Bernard du Poey. 1984
- Pic, François. Essai de bibliographie des œuvres imprimées de Simin Palay. 1984. En occitan.
- Pic, François. Bibliographie des publications scientifiques et littéraires de Philippe Gardy
- Pic, François. Dictionnaire des pseudonymes de la littérature occitane. CIDO, 1981
- Pic, François. Ordenansas & Coustumas del Libre Blanc…, RLR 103, n° 2 1999
- Pic, François. Auger Gaillard et Nostradamus, énigmatiques sosies iconographiques : du portrait d’écrivain aux XVIe et XVIIe siècles. pp. 755-780 in Amb un fil d’amistat. Mélanges offerts à Philippe Gardy, CIDO, 2014. pp. 755-780.
- Pic, François. Bibliographie de Castor Fabre. RLR 91 1987
Peyrottes, Jean-Antoine numérisation BnF
- Peyrottes, Jean-Antoine. « Compassiou », in Le Babillard, .
- Peyrottes, Jean-Antoine. « Richessa e paoudièyra », in Le Babillard, .
Proverbes gascon / français illustrés

Certains animaux n’ont que très peu de proverbes, voire un seul dans toute la Gascogne ! Ces « marginaux de la parémiologie » se font connaître à travers ce livret, scientifiquement sourcé et joliment illustré. Il peut être acheté (exclusivement) auprès de l’éditeur associatif Matreselva, 32 rue du Hameau, 75015 Paris. Chèque de 14 euros (ou 12 euros + 2 timbres). Ou ici en ligne par CB
Panquèra, bèra, bèra, Qu’as pan enà taulèra, Hormatge enà ‘scudera, E leit enà caudèra.
Belette, belle, belle — tu as du pain sur la table — du fromage dans l’écuelle — et du lait dans le chaudron…
Septembre 2021
- Sermet, Jean. Le centenaire du traite des limites et la commission internationale des Pyrénées 1968
- Zink, Michel. Le langage romanesque exemples français du XIIe siècle
Presque tout Larade en un seul fichier (d’après photocopie) !
Mes remerciements en passant, à J.-F. Courouau, sa traduction en français de Larade m’a permis d’être touché par une poésie que je n’aurais pas comprise.
- La muse Piranese, de Bertran Larade de Montrejau d’Arribere
- Lous areproues gascous
- La muse Gascoune, de Bertran Larade de Montrejau d’Arribere
- Pastourale gascoue
- Las amous de Benus
- Pastourale gascoue
- Discous sus la hont
- Cant noubial de Mouseur Bertrand Filere et Madamaiselle Cataline de la Bessede
- Estances
Couserans, Cagire
On notera à la fin de ce fascicule, une chanson avec partition, en l’honneur d’André Bouéry, poète et musicien gascon d’Aspet et auteur des Cansous det campanè d’Aspetch.
Ordonnances du livre blanc des sages-femmes de Toulouse, traduit en français contemporain
Coutume et droit – colloque toulousain en 1982
- Assier-Andrieu, Gazzaniga. Histoire et théorie de la coutume. Trajectoires juridiques et horizons ethnologiques, 1982
- Collomp, Alain. Droit coutume et parenté, 1982
- Lenclud, Gérard. Opposition coutume droit dans les systemes de reproduction sociale
Conjuration
Colonel Léon Lamouche
- Avant-propos édifiant de sa grammaire languedocienne des parlers de Montpellier et de Lodève issu de l’édition de 1902 et non-repris à mon grand regret dans l’édition de 1942
- L’auteur y donne sa vision des dialectes méridionaux, de leurs délimitations géographiques et de leurs caractéristiques linguistiques.
- Version complète de son essai de grammaire languedocienne des parlers de Montpellier et de Lodève, 1902
Août 2021
Glossaire gascon du Haut-Lavedan
Toponymie
Gargantua an Limousin avant Rabelais, par A. Thomas
Manuscrits
- Saint Raymond, L. Additions et corrections concernant des inscriptions en langue d Oc publiés dans divers bulletins de sociétés savantes. Manuscrit.
- MS Lettre de Mistral à Chabaneau, 28 Oct 1890
Drame en langue bigourdane
Bernard Sarrieu, Mario Roque, Luchaire

Proverbes gascons
- Rohlfs, G. Quarante proverbes du pays de Bareges, Romanica, 1946
- Lacontre, J.L. Arrépoès et dises deu Béarn. 1881. 1 page
- Vaschalde, Henry. Nos pères. Proverbes et maximes populaires du Vivarais. Montpellier, 1875
- Hatoulet, J. Picot, E. Proverbes bearnais. Paris, Leipzig. 1862 – indexé pour les animaux de la faune populaire de Gascogne
- Bourdette, Jean. Reproues det Labeda aplégada per Yan Bourdette – Proverbes du pays de Labeda (Lavedan). Paris, Champion; Argeles-en-Labeda, Faure, 1893.
- Castet (abbé), éd. et trad. Syndicat d’initiative de Sentein. Proverbes patois du Couserans et remèdes du vieux temps en Couserans, 1970-1971
- Castet (abbé), éd. et trad. Syndicat d’initiative de Sentein. Proverbes patois du Biros et remèdes du vieux temps en Couserans, 1970-1971
Anciens proverbes occitans
- Pau Roman. LEI MOUNT–JOIO. Voucabulàri dei Prouvèrbi e Loucucien Prouverbialo. De la Lengo Prouvençalo. TOME PROUMIE. A — G. Avignoun – 1908.
- « Recueil de proverbes météorologiques et agronomiques des Cévennois, par M.L.D.A.F. » in Annales de l’Agriculture française, 2ème série, t. XIX, 1822.
- Altprovenzalische Sprichwörter. Mit einem kurzen Hinblick auf den mhd. Freidank. by Peretz, Bernhard
- Die altprovenzalische Version der Disticha Catonis, by Rudolf Tobler
Troubadours
- Troubadours gascons
- Lavaud, René. Les troubadours du Périgord II, Les trois troubadours de Sarlat, 1912
Ethnolinguistique
(re-)Découverte de deux comptes rendus concernant la thèse « Ethnolinguistique de la haute vallée du Ger » : celui de Jean Séguy, en 1973 et celui de T. Jenkins paru dans Lo Gay Saber en 1979
Juillet 2021

- Boisson Divine : heavy metal en gascon ! Libertat !
Juin 2021
- Carte numérique de la Gascogne : Cette carte publiée par l’Observatoire des cultures gasconnes est complétée de données historiques et culturelles. Et ce n’est qu’un début.
- Littérature orale. Une contribution méconnue de Juliette Mothe (et non pas « Mathe ») et de J.-C. Dinguirard dans l’œuvre de A. Lagarde, avec un conte (Bernat d’Esclopetas) et une légende (Le dernier loup) de nos Pyrénées gasconnes. Dinguirard-J.-C.-in-A.-Lagarde-Petite-anthol.-occ.-Comminges-CREO-Toulouse-1976-p.-113-118
- Félix ARNAUDIN publie peu de son vivant : contes, chants, articles. Pour plus de précision voir l‘excellente contribution de Guy Latry accessible en ligne sur Garae ethnopôle. Guy LATRY dans sa préface aux Contes des Landes, ed. Ouest-France, 2011, reproduit une notice bio-bibliographique de Félix Arnaudin. Dans Félix Arnaudin – Correspondance, il nous révèle le caractère autobiographique de cette notice ! Le Dictionnaire biographique des Hommes du Midi de Carnoy qui a commandé cette notice (p. 142), a été numérisé pour ethnolinguiste.org par les excellents soins de la BnF à partir d’un microfilm. Il peut être téléchargé ici : Dictionnaire biographique des Hommes du Midi, de Carnoy
- Nota : ce dictionnaire comprend une entrée pour Alcée Durrieux, à qui J.-C. Dinguirard consacre un article ici
Mai 2021
- Rencontre avec Marie-Claire et Guy Latry, spécialiste de Bernard Manciet, de Félix Arnaudin et de l’abbé Ferrand. Avec l’autorisation de l’auteur, cet article paru dans Garona en 1985 :
- Latry, Guy. Arnaudin l’indigène et les dialectologues. Garona n° 1, pp. 116-134, 1985.
- Pour savourer cet article, on pourra lire également l’article mentionné de Georges Millardet
- Latry, Guy. Arnaudin l’indigène et les dialectologues. Garona n° 1, pp. 116-134, 1985.
Avril 2021
- Léon Lamouche, polytechnicien, diplomate et philologue aux centres d’intérêts éclectiques, aura vu trois guerres et cumulé un nombre hors du commun de reconnaissances de toutes natures et de divers pays. Il nous livre de 1899 à 1902 une grammaire languedocienne dont l’introduction répond aux parlers de France de 1888, en un trait qui touche où il fallait.

Quartier-Livre. Quel beau nom pour cet atelier artisanal où Muriel Morlent exerce son Art, à Paris, 75014.
Il faut réserver au moins 6 mois à l’avance et savoir patienter le temps du travail bien fait. Et voici Via Domitia reliée, magnifiquement, y-compris ici au premier plan, les deux volumes de l’Hommage à Jean Séguy, hors-série.
Le travail, ça se voit : certains ouvrages se passent de commentaires. Merci Mme Morlent.
- Mars 2021
- Le Collège de ‘Pataphysique
Depuis son premier contact avec le collège en 1956, le Sérénissime Paul Gayot, aujourd’hui Provéditeur Rogateur Général, est à l’origine de nombreuses publications, plus encore si l’on inclue celles sous pseudonymes. Grâce aux excellents soins du Sérénissime Christophe HENRION, A.O.A., et bien entendu avec leur accord à tous deux, la difficile reconstitution chronologique et bibliographique vous sont offertes ici.
Les collaborations du Sérénissime Paul Gayot avec le Régent Jean-Claude Dinguirard sont notamment liées à Lebrun, Lupin, Ubu et Jarry. Mais plus nombreuses sont les marques d’amitié, en clins d’œil et dédicaces dans la revue scientifique Via Domitia jusqu’en 1983, et sans relâche aujourd’hui encore, bien des années après que le Régent soit monté en chaire outre-vie.
Pour bon nombre, ces publications peuvent être acquises directement moyennant une modique contribution aux Phynances de Faustroll ici.
- Le gascon Landais
Arnaudin, Bourciez, Millardet, Lalanne et plus récemment : Lartigue (1992) : autant d’enquêteurs linguistiques précurseurs du variationnisme progressif à s’être intéressés au gascon Landais. Aujourd’hui, les noms de deux scientifiques sont à suivre de près : Guylaine Brun-Trigaud, experte du « croissant » (zone d’interférences linguistiques oïl / oc, zone « diaphragme » de l’hexagone), à la tête du Thesoc où nous espérons voir un jour ressaisis les travaux de Lalanne. Et Jean-Léo Léonard, multiplement cité et remercié sur ce site et dans nos entrées Wikipedia, qui nous offre généreusement le fruit d’un travail colossal sur le sujet, exposé le 23 mars 2021 au colloque international VariaR de Montpellier et dont voici le lien à suivre impérativement :
- Intervention du professeur Jean Léo Léonard – Université Paul Valéry / Montpellier 3 (UPVM), le 23 mars 2021 lors du colloque international VariaR à Montpellier
- La noisette
Gardette, Mgr. Les dénominations gallo-romaines de la noisette. Weltoffene Romanistik, Kuhn, 1963
- La chatâigne
- DORNHEIM, Alfred, Die baüerliche Sachkultur im Gebiet der oberen Ardèche. VKR 10, 1937, pp. 247-369
- Ebeling, W., Krüger, Fritz. La castaña en el noroeste de la peninsula iberica : Estudio etnográfico-lexicológico. Anales del Instituto de Lingüística, nºV (1952). Mendoza : Universidad Nacional de Cuyo, 1952
- Guiter, Henri (Enric) publie en 1952 dans les pages de la revue fondée par Joan Corominas et dirigée par Fritz Krüger, Anales del Instituto de Lingüisica, Tomo V, une étude dans la lignée de l’école des mots et des choses sur le vocabulaire de la vigne en Roussillon. De cette étude est extrait un lexique en ligne.
Extraits des travaux de l’école de Hambourg :
- KRÜGER, Fritz
- Géographie des traditions populaires en France, Mendoza, 1950_ocr
- Tradition und Kulturwandlungen in Westfrankreich , vol. 67, no. 1-3, 1951, pp. 184-224.
- Worfeln und Verwandtes in den Pyrenäen. Misc. Filol.1929
- Sach- und Wortkundliches vom Wasser in den Pyrenäen. VKR 1929-1930. pp. 139-243_OCR
- Die Hochpyrenäen.
CR de Fouché, in Revue des langues Romanes, 1937
CR de Ramon Violant i Simorra, dans Ampurias IV, 1942
- Voir son article dans le Hamburger Fermdblatt du 23 avril 1938
- « El Pirineo Español. Arte popular decorativo en Cataluña. La fiesta de Navidad. », Anales del Instituto de Lingüistica, Tomo IV, , pp. 157-190
- Revue Volkstum und Kultur der Romanen – table des matières des 16 années
- « Annexes » : revue Hamburger studien zu Volkstum und Kultur der Romanen (HSVKR) – table des travaux publiés
- BEYER-LUCAS, Lotte. Der Waldbauer in den Landes der Gascogne – Haus, Arbeit und Familie 1937, 1939, 1944:
- BRELIE, Hans Joachim von der
- MEYER, Hans, Bäuerliches Hauswesen im Gebiete zwischen Toulouse und Cahors
- SCHMOLKE, Walter
- SORRE, Maximilien

- La querelle du Ciron et du Beuve
Entre 1848 et 1883, Gustave Nadaud se moque des gasconnades avec sa Garonne, il met le feu à la fierté fluviale de tout un pays et déclenche une véritable révolte poétique que nous révèlent les Cahiers du Bazadais, n°2, 1962.
Le 1er mai 1883, Ali Dutrénit dégaine le premier, et prend Nadaud à ses propres railleries dans un poème intitulé Le Beuve.
En 1889, Louis Larrue lui répond avec Le Ciron – « A Monsieur A.D… » où la suprématie du Ciron sur le Beuve, est affirmée en 78 vers.
En 1890 dans la revue catholique de Bordeaux puis en 1891 dans les actes de l’Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres de Bordeaux, l’abbé Ferrand oppose à Nadaud La vraie Garonne par un gascon : réponse à M. Gustave Nadaud, chansonnier et Flamand.
Puis en 1897, Ferrand publie Le Ciron, éloge au fleuve éponyme où il éreinte quelque peu le Beuve, l’air de rien, au détours de quelques vers. Répondait-il à Dutrénit ?
Un an plus tard, l’abbé J.-L. Travoyat dédie à Ferrand Le Beuve, qu’il publie à Bazas à l’imprimerie Eugène Samie. Ce poème constitue une réplique élégante et savante. Sur cette « querelle du Ciron et du Beuve », la revue Les Cahiers du Bazadais nous renvoie à l’article de Th. Froment dans La revue Philomatique de Bordeaux, 1899, pp. 119 sqq.
Février 2021
- Patois
- BRICOUT, H. Carte de la limite de la langue d’oc et de la langue d’oil dressée sous la direction de Monsieur de Tourtoulon par Mr. H. Bricout
- BUSCON, L. Recueil des proverbes patois usités dans le département de Tarn et Garonne, 1876.
- DEFFONTAINES, Pierre. Vocabulaire utilisé en moyenne-Garonne, pp. XXI – XXXIII, in Les hommes et leurs travaux dans les pays de la Moyenne-Garonne (Agenais, Bas-Quercy), 1932.
- DINGUIRARD, J.-C., Lexique cadastral du XVIIe s. à Portet, Ger-de-Boutx et Coulédoux
- PLAZANET. Essai d’une carte des patois du midi. Revue de la société de Géographie commerciale de Bordeaux, 1913, pp. 166-185 et 208-227.
- TOURTOULON, Charles et BRINGUIER, O. Rapport sur la limite géographique de la langue d’oc et de la langue d’oïl. 1876
- Homenaje a Fritz Krüger, un ethnolinguiste du domaine roman, méconnu en France. Jean Séguy a rédigé un CR pour chacun de ces deux tomes particulièrement copieux, permettant au chercheur de cibler les articles d’intérêt pour le domaine Gascon. Ces deux CR sont en ligne sur Persée : CR du Tomo I et CR du Tomo II
- Basque et gascon
« Les rares cas de communauté [de noms de plantes et d’animaux en Gascogne] avec le basque se révèlent comme des emprunts du basque au pyrénéen pré-latin ou comme des emprunts tardifs du gascon au basque, mais non comme une attestation que le basque serait le dernier rejeton direct des langues pré-latines de l’Aquitaine. » Jean Séguy, Les noms pré-latins des animaux et des plantes en Gascogne. VIIè Congrès International de Linguistique Romane, pp. 531-538. Volume II. Barcelone, 1953.
« Quelle que soit sa spécificité linguistique, le gascon est volens nolens, ne serait-ce que par sa situation socio-culturelle dans l’hexagone français, entrainé impérativement dans le sillage et le dynamisme de la reconquête occitane dans son ensemble. Un repliement frileux ou agressif sur lui-même, ou encore le rêve d’une Vasconia mythique, euskaro-gasconne, malgré l’antique parenté, ne doit pas nous le faire oublier ». Pierre Bec, Le gascon, dialecte occitan ? in Langues, dialectes, écriture : les langues romanes de France : actes du colloque de Nanterre des 16, 17 et 18 avril 1992 organisé par l’IEO, pp. 150-155.
- Ethnolinguistique
« Mener son enquête avec détermination et persévérance, ne négliger aucun effort, aucune source ni aucun détail, se défier des théories et des catégories établies a priori, s’en tenir aux faits étayés par des preuves, observer la scène sous tous les angles possibles pour en tirer du neuf, en faire émerger une étincelle de vérité. » J’espère que ces quelques mots réunissent l’ethnolinguiste, l’inspecteur de police, le chercheur de trésor, le pataphysicien. Mais s’agissant d’ethnolinguistique, il s’agit de donner à chérir, à savourer, un état d’être humain comme on savoure un bon vin, et de le traduire en mots pour que le lecteur partage la jubilation de l’enquêteur devant ses découvertes présentées avec ordre et méthode.
- Faune populaire de Gascogne
La Gascogne connait des particularités zoologiques que la science n’explique pas : le serpent galactophage, le mode de reproduction du terrible basilic, le cycle de vie de la vipère et de la libellule… Une émission radiophonique en dresse un panorama succinct, avec attention spéciale portée sur le serpent, ainsi que sur la belette qui lui est apparentée. Les petits de la vipère passent pour tuer leur mère à la naissance, condamnés qu’ils sont à lui dévorer le ventre pour parvenir au jour. Henri Polge (Le franchissement des fleuves, Via Domitia XIX, 1978, p. 87 note 52) signale un basilic habitant le puits sous la sacristie de la paroissiale de Castelnau-Barbarens jusqu’au XVIIe siècle, d’après Chroniques ecclésiastiques du diocèse d’Auch, 1746, p. 391.
Pierre BEC nous remémore quelques formulettes : « Panquèra, bèra, bèra, Qu’as pan enà taulèra, Hormatge enà ‘scudera, E leit enà caudèra. » (Belette, belle, belle — tu as du pain sur la table — du fromage dans l’écuelle — et du lait dans le chaudron). Luserna, luserna – Qu’es dins ta cramba – Amaga-le, luserna – Dormis-là maitinada. (Luciole, luciole – au secret de ta chambre – couvre-feu, luciole ! – Le matin s’en vient, dors !)
BEC, Pierre. Formations secondaires et motivations dans quelques noms d’animaux en Gascon. RLiR 1960, Band 24, Heft 95-96, pp. 296-351. [ici : Article extrait au format PDF]
Voir aussi :
- Poueigh, Jean. Chansons populaires des Pyrénées françaises, Paris, 1933, pp. 89 sqq,
- Dinguirard, J.-C. Index parémiologique de la faune populaire de Gascogne, 1983.

Jean Séguy (linguiste) dans cet article sur les noms de têtard, révèle un style d’auteur qu’on aime à lire : « Les premiers instincts du pêcheur s’exercent à capturer cette proie agile et glissante – et l’on sait le goût qu’ont les ruraux, jeunes ou vieux, pour la pêche à la main – ; la cruauté naturelle au premier âge, excitée et justifiée par l’aspect grotesque et insolite de la bête, trouve matière à s’exercer sur cette petite vie incapable de mordre ou de piquer ; avec cette horrible chose frétillante et gluante, on peut jouer aux filles et aux tout petits quelques farces de haut goût. Il arrive même que la pêche soit logiquement suivie d’une abominable dînette, cuisinée entre deux pierres au revers d’un fossé…« . On se referrera aussi à l’interview radiophonique de J.-C. Dinguirard sur le folklore du serpent, pour mieux connaître les extraordinaires spécificités zoologiques de la Gascogne : filiation de la vipère et de la libellule, serpent galactophage, gestation pour autrui de la poule en faveur du serpent pour enfanter le terrible basilic au corps de loutre, et tant de récits sur les arts de la magie et de l’illusion que maitrise le serpent, maître parmi les lupins, et les moyens de s’en prémunir voire de s’en approprier quelques avantages. Dinguirard nous y apprend que la belette parfois, alterne sans encombre avec le serpent. La belette, en Gascogne, est parfois vénéneuse et que Panquèra est parfois remplacé par Vipèra dans la formulette « Panquèra, bèra, bèra, Qu’as pan enà taulèra, Hormatge enà ‘scudera, E leit enà caudèra. (Belette, belle, belle — tu as du pain sur la table — du fromage dans l’écuelle — et du lait dans le chaudron). » Il faut bien sûr être gascon – ou ethnolinguiste – pour connaitre ces spécificités locales que ne reconnait pas la science vulgaire à vocation généraliste, universelle et atemporelle.
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L'école de dialectologie romane de Toulouse
Hommage à l’école de dialectologie romane de Toulouse
Jean SEGUY est de fait, le fondateur d’une école de dialectologie basée à l’université de Toulouse le Mirail, innovante et visionnaire, dont les « membres » survivant ont eu des parcours variés, particulièrement brillants (Allières), profondément ethnolinguistiques (Fossat, Dinguirard), d’un apport scientifique et méthodologique confirmé (Lalanne).
Ceux qui aujourd’hui encore ont eu à subir le déni de leur identité, de leur culture, de leur travail ou de leur langue par un Enarque ou un Polytechnicien confortablement assis et préoccuper de penser le monde en un petit nombre de catégories simples à manipuler, savent de quelle colère sourde ont pu bouillir Séguy et plus généralement les linguistes d’Oc à la suite de discours de Paris dans « les parlers de France« . Selon Paris, les patois ne sont que des variantes de notre langue commune – le latin. Parler patois est le fait d’illettrés, au vocabulaire moins riche et aux tournures archaïques. Les parlers populaires se perdraient les uns dans les autres en nuances insensibles, et citant la « loi » de Meyer : il n’y aurait en fait de dialectes que des nuances linguistiques.
C’est dans ce même discours négationniste que Gaston Paris propose pourtant de confier à Gilliéron d’établir l’ALF (Atlas Linguistique de la France). Il justifie ce projet par le caractère « touchant », « précieux » et « intéressant » des dénominations topographiques primitives de France ; « si nous ne pouvons empêcher la flore naturelle de nos champs de périr devant la culture qui la remplace, nous devons avant qu’elle disparaisse tout à fait, en recueillir avec soin les échantillons, les décrire, les disséquer et les classer pieusement dans un grand herbier national. »
L’ALG constitue une objection sérieuse et étayée aux propos de Gaston Paris. Séguy en effet, 50 ans plus tard, détourne la forme imposée à l’exercice de nouvel « herbier national » voulu par Albert Dauzat : il cartographie le rayonnement linguistique de la Gascogne et fonde, à partir des travaux pionniers de Lalanne, la science de l’étude des différences dialectales que Paris vouait au formol et aux musées.
Pour autant, l’œuvre fut loin d’être achevée : faute d’outils devant l’immense quantité d’information, faute de temps, faute de sérénité ou par excès de combativité, Lalanne comme Séguy n’ont pas su descendre à l’échelle des dialectes gascons.
La relève est assurée aujourd’hui, à Montpellier ou Nice par exemple, par Jean-Léo Léonard et Guylaine Brun-Trigaud (THESOC).
Je n’ai pas d’information à ce jour sur le travail mené à l’université de Toulouse 2 en matière de linguistique occitane.
Invention de la dialectométrie. L’abbé Théobald Lalanne, nommé par Albert Dauzat comme enquêteur du NALF sur la Gascogne Maritime, enquêteur principal auprès de Jean Séguy sur les 3 premiers tomes de l’ALG a défini, à partir de ses relevés d’enquêtes, les concepts fondamentaux de la dialectométrie. Jean SEGUY a transformé cette invention conceptuelle en science dialectologique varationniste opérationnelle (ALG VI). Thomas FIELD et Jean-Léo LEONARD resituent cette innovation dans le contexte de la linguistique générale de l’époque. Aujourd’hui encore, les publications scientifiques (voir les publications de Hans Goebl depuis 1983, Guylaine Brun-Trigaud, 2018; Jean-Louis Fossat, 2016; Jean-Léo Léonard, 2017) restituent la paternité de la dialectométrie à l’abbé Lalanne et le rôle fondateur de Jean Séguy dans son utilisation en pratique.
Création de l’ethnolinguistique gasconne. Jean Séguy , « créateur de la linguistique occitane et inventeur de la dialectométrie, (…) ses thèses sont des classiques de l’ethno-botanique et du contact des langues. (…) l’Atlas gascon constitue bien souvent la seule source folklorique sûre pour un territoire en bien des cas mal connu : Jean Séguy restera ainsi également comme l’une des figures de tout premier plan de l’ethnolinguistique. » L’Atlas Linguistique de la Gascogne, d’abord ethnographique puis dialectométrique, rompt avec le dogme de Gaston Paris à l’origine de l’ALF en révélant et mesurant la diversité et la richesse des langues régionales. (Dinguirard, 1973, Thomas FIELD, non-daté).
Cette école perd sa cohésion au décès du maitre Séguy mais les trajectoires linguistiques et dialectologiques de ses émules et épigones en constitue un hommage jusqu’à ce jour.
Jules Ronjat (1864-1925) quelques années auparavant disait déjà dans son grand œuvre édité de 1930 à 1941 (4 tomes de plusieurs milliers de pages) : « On préfèrera avec Maiſtre Ermengaud (Brev. 12781-2), un aveu d’ignorance à un échafaudage de pures suppositions : Quar mielhs es simplamen dubtar / Que folament determenar ».
Comme en écho, la méthode de SEGUY repose sur trois mots d’ordre : relever les faits de langue sur le terrain (ethnolinguistique), pratiquer l’ars difficilimma nesciendi – « apprendre à ignorer. (…) un point d’interrogation, tout décharné, tout noir, vaut mieux qu’une imposture rutilante. » (Séguy, Jean. 30 juin 1969. Discours d’usage pur la réception de l’ordre national du mérite, page 5.) »
S’incliner, s’humilier devant l’objet ; déceler des rapports de causes à effet ; et quand les tables refusent de répondre au consultant, celui-ci se tait lui-même sans chercher à produire de son propre cru ce que les faits n’ont pas voulu leur livrer) et découvrir l’inconnu (« L’équipage de romanistes toulousains s’est donné pour cap fixe de toujours aller à la découverte : connaître et faire connaître l’inconnu, quoi qu’il en doive coûter. Refaire le déjà fait, “renouveler la question, étudier le problème sous un autre angle”, est exclu du programme. Ou du neuf, ou bien se taire. ». (Jean Séguy, c. r. de « J.-L. Fossat, La Formation du vocabulaire gascon de la boucherie et de la charcuterie. Étude de lexicologie historique et descriptive, Toulouse, 1971 », Annales du Midi, tome 84, n° 106, 1972, p. 95.)
Ce site est particulièrement dédié à ceux qui sont partis trop tôt et dont le travail risque d’être méconnu voire oublié.
1. Bio-bibliographie de quelques acteurs liés à cette école (ou pas)
- Bibliographie de l’abbé Théobald Lalanne, enquêteur principal des 3 premiers tomes de l’ALG
- Bibliographie de Jean Séguy, fondateur de l’école de dialectologie romane de Toulouse et inventeur de l’ethnolinguistique gasconne
- source : J.-C. Dinguirard essai de bibliographie : Jean Séguy, Via Domitia n° spécial, volume 1, tome 14, pp.7-24 et compléments bibliographiques Via Domitia n°23, 1980-1
- Eléments de bibliographie de Jacques Allières, de 1954 à 1981
- source : Via Domitia n° 27, 1982-1, pp. 85-87
- Bibliographie de Pierre Bec
- Eléments de bibliographie de Xavier Ravier
- sources : Jean-Claude Dinguirard ; Persée
- Notice de M. François Pic, relative à Xavier Ravier.
- Bibliographie de Jean-Claude Dinguirard
- source : Dinguirard, J.-C. et F.
- Eléments de bibliographie d’André Soutou
- sources : Jean-Claude Dinguirard ; Persée
- Bibliographie de Jacques Boisgontier
- Bibliographie de René Nelli, par le CIDO en 1980
- Bibliographie de Philippe Gardy, par François Pic
- Notices bio-bibliographique de Kurt Baldinger (jusqu’en 1974)
- sources : H.P. Schwake, RLR, Walter Bodemer (55° anniversaire) et presse (60° anniversaire). Voir aussi l’entrée Wikipédia
- Essai de bibliographie de Henri Polge
- sources : Auch, Bouquet, 1974 ; fonds J.-C. Dinguirard, 1978. Voir aussi l’entrée Wikipédia
2. Aperçu historique
Nota : Le texte qui suit est repris de Wikipédia, il a été écrit sous la direction – presque sous la dictée ! – de Jean-Léo Léonard que je remercie vivement.
L’université de Toulouse le Mirail, aujourd’hui Toulouse Jean-Jaurès, héberge quelque temps une école de dialectologie active et innovatrice sous l’impulsion de Jean Séguy et dans la lignée de ses prédécesseurs illustres tel que Georges Millardet.
Théobald Lalanne42 dans le cadre du Nouvel Atlas Linguistique de la France, étudie la Gascogne maritime. Il démontre par la mesure lexicale et phonologique que les dialectes gascons dont parle la littérature – parler noir, parler clair, parler béarnais – sont des concepts sans réalité. Il cartographie un « magma dialectal nulle-part semblable à lui-même ». Il s’étonne de l’homogénéité dans la distribution des limites d’aires, qu’il compare à la distribution des feuilles tombées d’un tilleul en automne, constatant « autant de parlers que de villages ». Pour Théobald Lalanne, la répartition géographique du fait dialectal relève de la théorie des grands nombres : ses mesures révèlent l’absence d’identité linguistique et d’isoglosse à l’intérieur du périmètre étudié.
Soucieux d’ouvrir la voie à des développements ultérieurs, Théobald Lalanne définit d’abord l’aréologie linguistique sur la base de trois entités – noyaux, bordures, aires – dont il décrit, pour chacun, différents types. Il définit ensuite une méthode quantitative qu’il nomme « spectre linguistique », pour établir les frontières réelles d’un dialecte à partir de mesures précises réalisées sur un grand nombre de points d’enquêtes peu éloignés, le long d’un axe traversant le territoire étudié. Il s’agit d’abord d’inventorier les critères lexicaux et phonétiques à la fois communs – rayonnement linguistique – et de démarcation – déformation des limites d’aires par résistance ou rejet – d’en représenter les aires puis de compter sur chaque intervalle entre deux points, le nombre de limites d’aires et le nombre de différences dialectales inventoriées et décrites une à une. Il définit enfin différents indicateurs : le « coefficient de densité verbale ou indice d’émiettement du vocabulaire » – nombre moyen de désignations par objet – le coefficient de polyphonie, le coefficient de fécondité verbale, le coefficient de latinité ou d’ancienneté, d’un territoire d’enquête.
Jean Séguy hérite donc à la fois du constat d’impasse de l’aréologie que fait Lalanne à constater des sous-dialectes gascons43, et d’éléments structurants de fondations scientifiques pour sortir de cette impasse. Jean Séguy44,45 travaille sur ce sujet pendant environ trente ans et sans ordinateur, notamment dans le cadre du nouvel Atlas Linguistique de la France, avec pour enquêteur principal Théobald Lalanne – volumes 1 à 3 – puis Xavier Ravier – volumes 4 à 6 – procède à un changement d’approche et à un changement d’échelle46. Il complète le questionnaire initial de Dauzat47,48 délaisse la quête d’identité linguistique stricte pour s’en tenir à des degrés de ressemblance43 et passe de l’échelle du sous-dialecte gascon à celle de la gasconité49. Jean Séguy invente ainsi la dialectométrie50, objet conclusif du sixième et dernier Atlas linguistique de Gascogne, plus particulièrement de ses cartes 2513 à 253151.
Plus globalement, Séguy invente l’ethnolinguistique Gasconne, traite des fonctions linguistiques et extra-linguistiques du dialecte – cartes et indications géographiques, historiques et culturelles – ainsi que de la fonction dialectale de démarcation entre communautés humaines34. La dialectométrie52,53 connait d’importants développements ultérieurs grâce à l’analyse numérique et à la modélisation assistées par ordinateur54 et aux travaux de Hans Goebl55,56 notamment.
Xavier Ravier résume, en 1974, la définition57 de cette discipline comme la « mesure mathématique de l’incidence réelle de la variation des parlers dans l’espace ».
C’est finalement Jean-Claude Dinguirard qui explorera de manière qualitative, par la méthode ethnolinguistique, la dimension microdialectale de l’émergence de sous-dialectes et de chaînes de parlers en contact, dans sa thèse sur la Haute vallée du Ger. Il croise les narrations et les aspects les plus divers de la culture locale, en opposant les facteurs externes (géographie et histoire) aux dynamiques de convergence et de divergence ethnoculturelles et linguistiques. De ce dernier point de vue, il étudie l’affinage des pratiques langagières (notamment narratives) et les effets de rayonnement de diverses strates de gascon, elles-mêmes soumises peu ou prou à l’influence ou l’interférence du français comme langue-toit. A travers cette dialectique minimaliste sur le plan territorial et maximaliste du point de vue de l’incidence des contacts horizontaux (les parlers entre eux) et verticaux (les normes régionales et la norme nationale), il fait apparaître les facteurs motivant la trame des chaînes géolinguistiques dans leur ancrage ethnolinguistique. Il met en valeur l’incidence ethnolinguistique minimale du dialecte, tout comme son mentor, Jean Séguy, avait fait apparaître l’incidence minimale du fait dialectal à l’aide d’un test dialectométrique sur les données catalanes de Henri Guiter58.
Au niveau macroscopique, la synopse des coefficients d’asymétrie de Fisher59 permet de faire apparaître des aires dialectales cohérentes, au-delà de l’embrouillamini des faits de variation superposés, même si les aires dégagées sont plus diffuses et moins circonscrites que ne l’étaient les dialectes traditionnels définis par l’approche classique en dialectologie, fondée sur les faisceaux d’isoglosse60,61.
Auteurs :
- Dialectologie : Henri Guiter(†), Théobald Lalanne(†), Jean Séguy(†), Louis Marquèze-Pouey, Jacques Allières(†), Joseph Verguin(†), Jacques Boisgontier(†) , Jean-Claude Dinguirard(†), Marin Levesque(†), Jean-Louis Fossat, Xavier Ravier(†), Christian Anatole(†), Philippe Cahuzac(†), François Baby(†).
- Dialectométrie : Dennis Philps, Lilianne Jagueneau(†).
3. ADN de l’école de dialectologie romane de Toulouse
Ars difficillima nesciendi ou savoir dire qu’on ne sait pas, l’exigence de réalité, de vérification, de preuve basée sur les faits, le primat des faits sur la spéculation. « Faire sienne l’épistémologie de Jean Séguy c’est notamment refuser de plaquer une grille interprétative a priori sur les données observées » (J.-C. Dinguirard, notes), ou encore « (…) ce second mouvement où l’hypothèse commode supplée de façon si tentante la quête laborieuse. » (Anatole et Dinguirard, 1980).
Jean Séguy (Via Domitia 3, 1956, p. 27) donne le cap : « Il y a deux méthodes pour s’expliquer les faits linguistiques ou autres. L’une consiste à s’enfoncer dans un grand fauteuil, à joindre les bouts des doigts, à clore les yeux, à s’abstraire du monde mineur des objets et à chercher dans le monde majeur et intérieur de l’esprit, par définition dépositaire de l’état inné de la connaissance universelle, la solution, la théorie (…). L’autre méthode est tout bonnement celle du maître sous la garantie de qui nous avons voulu placer cette étude [NDLR : il peut s’agir d’Adolphe Terracher]. Elle s’incline, s’humilie même devant l’objet (…) elle tâche de déceler des rapports de causes à effet. Quand les tables refusent de répondre au consultant, celui-ci se tait lui-même sans chercher à produire de son propre cru ce que les faits n’ont pas voulu leur livrer (…) ars difficillima nesciendi » et de qualifier de sublime la conclusion de la thèse de W.D. Elcock(†), que nous reproduisons ici : « En ce qui concerne la question du substrat, nous devrions nous excuser de n’aboutir qu’à une conclusion « négative », par rapport aux récents travaux de nos devanciers. Cependant, peut-être sert-on mieux la science en exposant une erreur qu’en échafaudant une hypothèse séduisante, mais fragile. Il est parfois salutaire de pratiquer l’ars difficillima nesciendi. »
Clinamen, leitmotiv, ce signe de ralliement qui caractérise remarquablement le travail humble, rigoureux et patient de l’abbé Théobald Lalanne, fonde l’école Séguy de dialectologie toulousaine, repris par tous ses disciples parmi lesquels Jean-Louis Fossat (1, 2, 3) et Jean-Claude Dinguirard (4).
Loin du refus de se poser quelque question que ce soit, l’ars difficillima nesciendi exige de combler le vide de l’ignorance par la connaissance et non par la croyance.
4. Via Domitia, revue de linguistique des pays situés entre Ebre et Garonne : 30 numéros publiés par l’école de dialectologie romane de Toulouse
Via Domitia « a bien failli ne pas survivre à la brutale disparition de Jean Séguy qui l’avait fondée », en 1950. Le numéro 18 parait en 1974 suivi d’un long silence.
Jean-Claude Dinguirard relance la revue en 1976, avec le n° 19. Sa couverture est blanche, le tirage en offset cède la place à une impression normalisée toutefois soumise aux servitudes linguistiques de l’Atlas Linguistique de la France, contrainte technique qui induit quelques retard dans la publication de ses numéros 19 en 1976 et 20-21 en 1978. Le choix est fait en 1978, d’utiliser pour la revue le système de transcription phonétique mis au point par Pierre BEC dans son Manuel pratique de philologie romane (I, pp. 7-10), à ceci près que les fricatives correspondant aux occlusives [b, d, g] ne peuvent être notées par des caractères barrés et « si l’on tient à la précision, on pourra noter ces spirantes par les caractères grecs correspondant ».
En 1978 donc, la revue est remise sur ses rails et publie outre les numéros 19 et « 20-21 », deux forts volumes spéciaux en hommage à son fondateur, Jean Séguy. Les années qui suivront
La revue numérisée sera bientôt disponible en ligne ici.
Via Domitia accepte tous les textes qui lui sont proposés : elle se veut un recueil d’essais sur la linguistique, la dialectologie, l’onomastique, l’ethnographie des langues du nord de l’Espagne et du sud de la France ; plus précisément, « des pays situés entre Ebre et Garonne ».
Via Domitia a su rester a l’abri de certains excès dans la recherche d’une parenté au Gascon, tant du côté Basque (Rohlfs, Corominas) que du côté hellénique (A. Durrieux ou plus scientifiquement W. von Wartburg).
Sites utiles
Comminges et Couserans, Gascogne, Occitanie
- DICOS: Occitan Lexicon Online (500+ ressources)
- Sites de l’association Eth Ostau Comengés engagée dans la sauvegarde et la transmission du patrimoine culturel immatériel en Comminges-Barousse-Couserans
- Corpus Linguistique de l’Ancien Gascon (Thomas Field)
- Lexilogos
- Gasconlanas, Groupement Associatif pour la sauvegarde de la Culture Occitane (Gasconne) dans nos Landes
- Gasconha, la Gascogne aujourd’hui : http://gasconha.com
- Linguistica Oc : http://linguistica-oc.com/?p=608
- Les archives Lasalliennes https://www.archives-lasalliennes.org/docsm/docdumois.php#nauton
- La Société de Borda, dont Félix Arnaudin fut membre : http://www.societe-borda.com/
- Ses bulletins et notamment : L’hommage de l’abbé Césaire Daugé à Félix Arnaudin
- Sur le bout des langues, nouvelles des parlers de France : https://www.lexpress.fr/region/sur-les-bout-des-langues-langues-francaise-et-regionales_2032767.html
- Société des études de Comminges : http://comminges.org/
- Les bulletins de la société archéologique du Gers
- Les enseignants des Calendretas : https://occitan-couserans.jimdofree.com/le-r%C3%A9seau-calendreta/
- Centre de formation Aprene : www.aprene.org
- Remembrença, site de René MERLE
- Ressources sur les Troubadours http://www.trobar-aquitaine.org/fr/ressources-numeriques/catalogue?start=400
Ethnolinguistique, linguistique
- Site de ressources de Jean-Léo LEONARD : http://jll.smallcodes.com/home.page
- Application de l’ethnolinguistique à la didactique des langues en danger : http://axe7.labex-efl.org/taxonomy/term/12
- Page professionnelle de Jean-Léo Léonard : https://univ-montp3.academia.edu/JeanL%C3%A9oL%C3%A9onard
- THESOC – Toutes les données des Atlas Linguistiques d’Occitanie
- Site dialectométrique interactif relatif à la dialectométrisation (selon les méthodes-DM de Salzbourg) des atlas linguistiques suivants : ALF, AIS, ALPI, ALDC, SED
- Page professionnelle de Hans Goebl
- CoCoon : Collection de corpus oraux numériques https://cocoon.huma-num.fr/exist/crdo/#recherche_geo
- Sàmmle, opération menée par l’OLCA (Office pour la Langue et les Cultures d’Alsace et de Moselle) pour collecter et valoriser le patrimoine oral de l’Alsace : http://www.sammle.org/fr/categorie/contes-et-legendes
- Pèire Joan Laffitte, www.sensetpraxis.fr
- Société française d’onomastique : https://www.sfo-onomastique.fr/
- Société de Mythologie française : http://www.mythofrancaise.asso.fr/index2.html
- Bibliothèque cathare : https://catharisme.fr/cahiers-detudes-cathares/
- Le site de Laurent Alibert et son travail sur « le merveilleux » à travers les littératures : https://laurentalibert.wixsite.com/recherche
- Gallica / ethnolinguistique
- La somme de travail de Félix Arnaudin sur les Landes de Gascogne
- Le blog de Jackie Schön
Trouver – voire commander la numérisation d’un texte ancien
- Tolosana (SICD) : Tolosana, donne accès à une sélection de documents imprimés et manuscrits anciens, rares et précieux conservés dans les bibliothèques du réseau universitaire toulousain, parfois complétés par ceux d’autres établissements. Des collections thématiques sont ainsi constituées, en lien avec les recherches universitaires toulousaines et les ressources des fonds anciens locaux.
- Occitanica, sa médiathèque et sa bibliothèque https://occitanica.eu/items/show/16600
- Le Réseau des bibliothèques de Toulouse Midi-Pyrénées : http://bibliotheques.univ-toulouse.fr/sicd
- Rosalis, bibliothèque numérique du patrimoine de Toulouse
- Gallica – le site de la Bibliothèque nationale de France
- 1300+ références occitanes sur EOD – Ebooks On Demand – Livres d’Europe publiés entre 1500 et 1900 : https://search.books2ebooks.eu/
- A noter : le PDF fourni comprend deux pages d’en-tête et une page finale au nom d’EOD
- Le patrimoine numérisé de l’université de Bordeaux Montaigne
- Babordnum, bibliothèques patrimoniales, Bordeaux
- Hathitrust, qui fédère plusieurs bibliothèques US : https://babel.hathitrust.org/
- Monumental Post-Reformation Digital Library:
- Gyan books : https://www.gyanbooks.com/
- A noter : le PDF fourni par cet inattendu site indien correspond strictement à l’ouvrage, sans publicité ni ajout.
- Un peu tout, gratuit sur Archive.org : https://archive.org/
- Mazarinum
Remerciements
Ce site n’aurait jamais vu le jour et ne serait pas ce qu’il est, sans de nombreux concours amicaux, qu’ils en soient ici vivement remerciés – puissent ceux qui ne seraient pas listés ici me pardonner (ou m’écrire afin que je corrige) :
- Pierre Escudé, linguiste, Professeur des Universités à l’Université de Bordeaux / Ecole Supérieure du Professorat et de l’Education (ESPE) d’Aquitaine en Didactique des langues (bilinguisme, plurilinguisme, intercompréhension, traduction),
- Pierre vint tout droit où il fallait ! Avec doigté, respect, patience pour mon ignorance et mes impatiences, vous avez su me faire ouvrir les malles scellées au ciment de la poussière et du temps : merci, il fallait que tout ceci soit remis dans un courant de vie !
- Jean-Léo Léonard, dialectologue, Université de Montpellier 3 (Dipralang, EA 739) et admirateur de l’Ecole de linguistique et de dialectologie de Toulouse,
- Jean-Léo, qui ne mesure pas son génial talent et dont j’ai forcément déçu les attentes – pardon – vous m’avez permis de comprendre et transmettre ce qu’est la recherche en ethnolinguistique dans son contexte : merci !
- Bernat Arrous, Abel Escudé, voués aux idiomes d’Oc ! Vous avez commencé une œuvre de pérennisation d’un patrimoine immatériel : merci !
- Monsieur Aitor Carrera Baiget, linguiste, pour ses nombreuses références aux travaux de mon père,
- Françoise, qui a soigneusement conservé les ressources publiées sur ce site, avec l’accord de Nathalie,
- François Pic, bibliographe de l’écrit occitan imprimé
- L’Université de Toulouse et plus particulièrement Emmanuelle Garnier, Sophie Périard, et Bruno Péran pour l’accueil favorable fait à ce projet et l’autorisation de mise en ligne des articles parus aux éditions de l’université,
- Jacques Aboucaya, auteur, journaliste, ami,
- Paul Gayot, Sérénissime Provéditeur Rogateur Général du Collège de ‘Pataphysique, compagnon de mes premiers pas qui tournent en rond ou tout du moins autour du même centre, et de mon impatience à vouloir tout comprendre,
- Madame Josiane Mothe, Monsieur Henri Mothe, Madame Valérie Mothe Iéni, Madame Céline Mothe, Mademoiselle Salomé Iéni, qui ont autorisé la mise en ligne des enregistrements sonores de notre regrettée Juliette Mothe et de son époux : Théo,
- Madame Sabine NAEGELEN POMMARET, Directrice adjointe du Service Interétablissements de Coopération Documentaire (SICD), Université Fédérale Toulouse Midi-Pyrénées
- Madame Monique Foissac, Documentaliste-bibliothécaire, Bibliothèque d’Etudes Méridionales, Laboratoire FRAMESPA
- Madame Marie-Thérèse Vergara, qui a autorisé la mise en ligne des enregistrements sonores de ses grands-parents Adèle et Théophile Noguès,
-
Schüp, régent de dialectique des sciences inutiles au Collège de ‘Pataphysique, Oleyres,
- Nathalie Dinguirard, pour l’autorisation de publication des textes et notamment, de la thèse de J.-C. Dinguirard,
- Georges et Yolande Ousset, libraires et amis, La Bible d’Or, rue du Taur, Toulouse
- Sophie Periard, Directrice de l’Appui à la Recherche, Université Toulouse Jean Jaurès,
- Philippe Gardy, Directeur de la revue Lengas de l’Université de Montpellier,
- Michel Tamine, Président de la Société française d’onomastique,
- Nicolas Adell, Directeur, Ethnologie française,
- Vladimir Randa, représentant des éditions Peeters en France,
- Clotilde Simon et le redoutablement efficace service de prêt inter-bibliothèques de la Ville d’Issy les Moulineaux,
-
Yoan Rumeau, président de la Société des études du Comminges, Robert Pujol, Vice-Président de la Société des études de Comminges, Germain Monfort, membre de la société des études de Comminges,
- Geneviève Brunel-Lobrichon et Claudie Amado, pour l’écho donné en 2004 aux travaux de J.-C. Dinguirard relatifs à l’épopée perdue de l’Occitan,
- Franck Alvarez-Pereyre, pour le colloque international d’ethnolinguistique d’Ivry en 1979, dont les actes malheureusement sont devenus presque introuvables (voir C.R. par G. Calame-Griaule),
- Jean-Pierre Chambon, linguiste
- Hans Goebl, romaniste, linguiste, expert en dialectométrie
- Alain Assezat, et ses recherches sur l’histoire de Boutx et de la haute vallée du Ger,
- Guillaume Rondelet, naturaliste Occitan à l’origine de l’intérêt scientifique et littéraire pour l’évêque marin,
- Alfred Jarry,
- Arsène Lupin, Gentleman Cambrioleur, ainsi que l’Association de ses amis,
- Le magazine littéraire, pour son sens du renversement fructueux.
- …
Je remercie enfin M. Christophe Verdot, qui a réalisé ce site internet – entre autres – et que je recommande vivement.
