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Le discours de Gaston Paris en 1888 sur les parlers de France

Gaston Paris émerveillé par la théorie linguistique à vertu unificatrice de Paul Meyernous parlons tous latin – déclare à peu près perdu le temps passé à délimiter les frontières des parlers en France, et – mais ? – crée les conditions favorables au financement d’un Atlas linguistique national, « herbier » voué à conserver la mémoire de patois, selon lui moribonds.

Nota : pour resituer ce discours dans le cycle de conférence au sein duquel il prend place, on pourra lire les actes sur Gallica : Réunion des sociétés savantes des départements à la Sorbonne…. Section des beaux-arts / Ministère de l’instruction publique

Ce discours fait l’objet d’une mise en perspective à ne pas manquer entre Paris et Montpellier, G. Paris et C. Chabaneau, par Guylaine Brun-Trigaud à la page 157 de sa thèse accessible gratuitement en ligne : Formation du concept Croissant : contribution à l’histoire de la dialectologie française au XIXe siècle.

Charles de Tourtoulon, répond point par point deux ans plus tard :

Tourtoulon, Charles de. Des dialectes de leur classification et de leur délimitation géographique Communication faite au Congrès de philologie romane de Montpellier, le 26 mai 1890. Société pour l’étude es langues romanes. Paris : J. Maisonneuve.

Camille Chabaneau, s’appuyant sur l’improbable intervention de Léon Lamouche, intellectuel de premier ordre passionné de linguistique, publie à date anniversaire et depuis le camp retranché de l’Université de Montpellier, un véritable contre-discours innovant :

 



Cartulaires aquitains

Cet article a pour auteur M. Claude Ribeyrol que je remercie vivement pour son autorisation, ainsi qu’aux auteurs et contributeurs du site guyenne.fr

« A noter, le testament d’Itier de Magnac, petit seigneur féodal du Nontronnais, qui ne fut guère une personnage très recommandable, mais dont l’écriture autographe (?) en occitan apparait au bas d’un document en latin. La transcription, par M. Claude Ribeyrol pour les lignes en latin numérotées, et par M. Jean Roux de Ribérac, pour les lignes en occitan à la fin du document, avec ses notes / juin 2010 : « 

Item yu [4] Itiers de Manhac chavalier avandihc [5] reconoc [6] e coffesse [7] en vertat las chausas desuis [8] escrichas me aver ordenat [9] per mon testament, noncupació [10] , e de ma darriera voluntat, et vulh [11] que tenhen e valhen si cum desuis es contengut e mes en forma [publica] [12] per la ma de Meytre [13] Symó Teychere [14] notari avandihc ; e per aver maior fe hay fahc [15] aquesta soscripció [16] de ma ma et mes en aquest present estrument mon sel [17] e soplegat [18] au Reveren Paire en IHS X [19] Nòstre Senhor, a Monsenhor l’Arcivesque de Narbona que el y dingne [20] a far metre lo seu sel a maior fermetat. [4] – note la prononc. locale (encore actuelle !) [jy] du pr sujet enclitique °io ( de même l’article masc sing [ly] p. °lo) [5] –  hc note °ch issu de ct latin p. °avant dich ; de même plus loin fahc p. fach participe passé du v. far [6] – note l’amuissement local de s dev. cons. p. °reconosc ind prés 1ps du v. °reconoisser : reconnaître [7] – cette désinence -e de la 1e pers sing (signalée par Anglade comme moins fréquente que l’absence de flexion ou que  –i dans les anciens textes) est celle du parler local actuel [8] – note ss doute une réal. loc. [yj] de –us final p. °desús [desyj] (qu’on trouve aussi actuellement p. °plus [plyj]…) [9] – proposition infinitive : latinisme de syntaxe : confesse… me aver ordenat : je reconnais que j’ai ordonné… ! [10] – calqué sur le latin nuncupatio, -onis nf = désignation solennelle d’héritier [11] – vulh var. de vuòlh / vuelh anc. 1e pers sing de l’indic. présent du v. voler : vouloir [12] – lecture incertaine… [13] – ey note la réal. loc. de -es- final ou dev. consonne p. °mestre (c’est celle du parler local actuel !) [14] – -ch- note la palat. loc. de s après [j] p. °Teisseire = tisserand [15] – p. °ai fach = j’ai fait [16] – au sens du latin subscriptio : inscription au-dessous [17] – var. de sael / sagel nm : sceau [18] – ici ss doute g à valeur de /j/ p. n-oc °soplejar (s-oc °soplegar) = supplier [19] sigle de Jhesus Christ [20]– subj pprésent 3e pers sing du v. °dignar = daigner ; que el y dingne a far metre : qu’il daigne y faire mettre

Les travaux de M. Jean Roux de Ribérac sont publiés momentanément et avec l’accord de Madame Colette Roux à ces adresses ci-après. Par respect pour ses volontés, nous ne donnons ici que les liens qui de fait, s’éteindront avec le site qui les publie aujourd’hui au profit d’une publication ou mise en ligne par ailleurs :


Grammaire structurale. Conférence donnée par J.-C. Dinguirard, le 13 mars 1969 à Toulouse


Morphologie de l’ancien français, cours de Jacques Allières

Le 29/11/2022.

Ce tapuscrit en deux partie, issu du fonds Jean-Claude Dinguirard, correspond au cours de morphologie de l’ancien français dispensé dans les années 1970-1980 par Jacques Allières à l’Université des Lettres de Toulouse le Mirail (aujourd’hui Jean Jaurès).

 


Higounet, Ch. Cartulaire des templiers de Montsaunès, bull. philologique et historique, 1957, pp. 211-294

Ces notes manuscrites, reflètent un travail de dépouillement de l’édition du Cartulaire des templiers de Montsaunès par Charles Higounet dans le bulletin philologique et historique, 1957, pp. 211-294.

Dinguirard-sd.-Notes-MS.-Depouillement.-Le-cartulaire-des-templiers-de-Montsaunes-Ste-Foi

 


La queue du chat – corpus littéraire (projet)

Issy les Moulineaux, le 16 juillet 2022.

En 1972, à la demande de Jean Séguy « pour lui permettre de s’aiguiser les dents » – Jean-Claude Dinguirard s’engageait dans la constitution d’un corpus sur « la queue du chat ».

Ses notes ressaisies, sauf quelques rares illisibles, sont désormais accessibles : Dinguirard, Jean-Claude. Ebauche de corpus littéraire sur la queue du chat. Notes manuscrites. 1972.

La réutilisation non-commerciale exclusivement est la bienvenue, à condition de citer l’auteur et je serais heureux d’en être informé ( Contact )


Wilmes, Rudolf (1894-1955)

De 1929 à 1932, Wilmes passa plus d’un an dans le Haut-Aragón à rassembler des matériaux pour la rédaction de sa thèse de doctorat sur les discours et la culture populaire de la vallée de Vio, alors pas encore dévastée par l’émigration. Une première partie a été publiée en 1937 (Der Hausrat im hocharagonesischen Bauernhause des Valle de Vio, in Volkstum und Kultur der Romanen, vol. 10, 1937, pp. 213-246) et le reste en 1954 (Contribution à la terminologie de la flore et faune pyrénéenne : Valle de Vio [Aragón] dans Hommage à Fritz Krüger, vol. 2, Mendoza, 1954, p. 157-192) puis en 1957 (La culture populaire d’une haute vallée aragonaise [Valle de Vió] in Anales del Instituto de Lingüística de Cuyo, Mendoza, vol. 6, 1957, pp. 149-310).


Krüger, Fritz – El mobiliario popular en los paises romanicos

L’œuvre ethnographique et dialectologie de Fritz Krüger est immense. On connait son grand-œuvre « Die Hochpyrenäen », publié en allemand et traduit en espagnol. Mais ses dernières parutions portent sur le mobilier populaire du domaine roman.

Comme son travail relatif aux Pyrénées, quoique dans une moindre mesure, celui relatif au mobilier populaire est publié de manière dispersée. Nous tentons ici d’en reconstituer l’inventaire :

 


Bio-bibliographie de l’abbé Théobald LALANNE (10.02.1880 – 25.11.1952)

Je dédie cet article à Guylaine BrunTrigaud, ingénieure CNRS, et au professeur Jean-Léo Léonard qui le premier, m’a donné de lire « l’indépendance des aires linguistiques… », à la famille de l’abbé Théobald, que je remercie vivement pour les photos, les textes, le contact. J’attends avec impatience la publication des travaux de Guylaine Brun-Trigaud et de Jean-Léo Léonard, assurément un regard neuf sur les travaux précurseurs de Lalanne. Un regard éclairé par un demi-siècle de dialectométrie et de dialectologie, des analyses étayées grâce aux outils informatiques modernes et aux données des 6 volumes de l’ALG dont Lalanne n’a connu que les 3 premiers.

Crédit Photo : famille Lalanne à Nouste 40300 Labatut

L’Abbé Théobald Lalanne est né le 10 février 1880 à Labatut-Pouillon (Landes). Il entre dans la Congrégation de la Mission le 30 septembre 1899, à Dax où il sera ordonné prêtre le 17 juin 1905. Il est placé au Chili en 1905 puis au Pérou en 1909 avant d’être mobilisé en 1915. En 1919, il est placé au Berceau de Saint Vincent de Paul, où il enseigne la rhétorique et le latin. Il décède le 29 novembre 1952.

Il côtoie Henri Petitmangin : Le vocabulaire latin que publie Lalanne en 1934 est établi d’après les exercices latins de Petitmangin. Ce dernier publiera une recension des Exercices sur le vocabulaire hispano-latin de Lalanne, en 1936 dans Enseignement Chrétien et Studia, revue où l’un et l’autre publient.

Lalanne côtoie également Jean Bouzet qui le recommande à Dauzat e qualité d’enquêteur pour le NALF. Albert Dauzat dira n’avoir jamais vu d’homme plus doué, plus intuitif, plus ingénieux et plus travailleur que l’abbé Lalanne [1].

Lalanne, enquêteur linguistique en Gascogne Maritime, n’a pas trouvé les limites dialectales qu’il recherchait. Se fiant à ses relevés d’enquête plus qu’à sa propre culture, il développe les fondements conceptuels et théoriques de la dialectométrie, un outil d’aréologie linguistique quantitative que Séguy développera dans l’ALG VI jusqu’à produire la carte des gradients de gasconité.

Sur le plan linguistique et peut-être du roman policier, Lalanne publie en 1959 l’ « indépendance des aires linguistiques en Gascogne maritime ». Au volant de sa Simca, généreusement doté en alcools et cigares à délier les langues locales, il sillonne sa Gascogne Maritime pour recueillir des faits de langue. La compilation de ses notes sous forme de cartes géolinguistiques, confond tout ce qu’il tenait pour acquis : les zones dialectales homogènes ne correspondent ni aux « pays » ni d’ailleurs… à rien ou presque. Aucun ne se manifeste sous la forme d’une aire confirmée par de confortables bourrelets d’isoglosses. Ni le lexique, ni la phonologie en renfort ne lui permettent d’établir une carte des dialectes. L’enquêteur-inspecteur prend grand soin de ne pas altérer les indices collectés sur la scène linguistique. N’ayant pas réussi à partir de l’amoncellement de traits communs à faire émerger quelque région connue, il inverse l’approche. Ayant sélectionné quelques traits caractéristiques du béarnais, il trace à partir des réponses à son questionnaire, la carte de ce dialecte. Mais c’est l’échec, certaines caractéristiques ne recouvrent pas la totalité de l’aire, tandis que d’autres la débordent. Lalanne opère alors un ultime renversement de perspective : il compte les différences entre les points d’enquête consécutifs sur son territoire… un nombre sensiblement constant apparait ! Formé aux mathématiques, il comprend qu’il a enfin saisi une « fonction » linguistique, le graal de la mise en équation, la pierre philosophale qui transformera la science molle – qualitative – en science dure et quantitative. Des chiffres ! Enfin !

Jean-Louis Fossat attribue à Lalanne l’invention de la dialectométrie, en avance sur Séguy. Pour appuyer encore le propos, on peut constater dans ces deux pages inédites des carnets de Lalanne – carte 161 et  carte 162 et Carte 163  empruntée sur Occiton, le site du même Fosssat – l’idée originelle d’un coefficient de pureté du dialecte, étrangement similaire au gradient de gasconité de l’ALG VI.

 

Pour l’anecdote et pour l’ami des animaux, les enquêtes de Lalanne ont révélé la présence d’un auzèt tin̲’ùs (graphie approximative) à Labastide-Clairence sont des trouvailles qui contribuent à l’enquête de Séguy sur les noms pré-latins des animaux en Gascogne ( 7° Congrès International de Linguistique Romane, Barcelone, 1953).

Sur le plan littéraire et peut-être pédagogique, c’est avec « Theophraste à Lilliput » que Lalanne signe un second chef d’œuvre, primé par l’Académie Française (prix Monthyon). Ce recueil de portraits d’élèves est une satire joyeuse, sans concessions mais emplie de bienveillance.

Crédit Photo : famille Lalanne à Nouste 40300 Labatut

 

Références secondaires :

 

 

Principales sources d’information :

  • Vie de Théobald Lalanne et photos portraits : famille Lalanne à Nouste 40300 Labatut
  • Texte de M. Pédelucq : association Trait d’Union Histoire, Mairie de Labatut 40300, avec l’autorisation de la famille d’Albert Pédelucq à Lahire 40300 Labatut
  • Louis Brunet in Mission et Charité du 15 juillet 1964
  • Articles divers de Albert Dauzat et Jean Séguy
  • Archives des Lazaristes, à Paris
  • Site Occiton de JL Fossat
  • Intervention du professeur Jean Léo Léonard – Université Paul Valéry / Montpellier 3 (UPVM), le 23 mars 2021 lors du colloque international VariaR à Montpellier

Bibliographie de l’abbé Théobald Lalanne :


HAMAYON, R. BASSANOFF, N. De la difficulté d’être une belle-fille. 1973, études mongoles, cahier n° 4
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En territoire mongol, ethnolinguistique de la langue des femmes, des mots du pouvoir et de sa limitation, à partir du conte de la bru sensée : « De la difficulté d’être une belle-fille » par R. Hamayon et N. Bassanoff. Etudes mongoles, cahier n° 4, 1973.

 


Ethnolinguistique, dialectologie et terroirs gascons

Abeilles, ruches et apiculture

Le Gascon

Les Landes de Gascogne 

Les Landes, avant leur boisement Napoléonien, ont été ethnographiées pendant plusieurs décennies par Félix Arnaudin qui nous laisse une bibliothèque entière de notes ainsi que de vastes recueil de proverbes et contes. Arnaudin a consacré sa vie à révéler la beauté de la Grande-Lande et la dignité des hommes et des femmes qui vivaient sur ce territoire avant sa colonisation forestière à marche forcée décidée par Napoléon III, à une époque où le gemmage constitue une source de revenus significatifs et où l’on gemme les pins à mort avant de les abattre.

Certains scientifiques contemporains « de salon » déjugent son travail, il convient d’une part de rappeler que son niveau élevé d’exigences l’a amené à ne publier que deux textes et que le patrimoine qu’il nous laisse constitue un fonds réparti dans au moins deux musées de Nouvelle Aquitaine et que la seule restauration de ses photographies mobilise une personne à temps plein. Pour mieux connaitre son œuvre, lire les deux ouvrages de Marc LARGE aux éditions Passiflore.  Le 30 septembre 1902, Arnaudin reçoit la médaille en vermeil des jeux floraux de l’Escole Gastou-Fébus37.

Sur la linguistique et la phonologie, concernant les dialectes parlés dans les Landes, l’ouvrage méconnu et pourtant de référence est à nouveau accessible grâce au travail des éditions FeniXX :

30 ans plus tard, Mme Lotte Elly Maria BEYER effectue une enquête ethnographique aboutissant à la soutenance de sa thèse. Elle n’a pas croisé Félix Arnaudin et n’a pas été reçue par la société de Borda dont il était membre, à une époque où la défiance vis-à-vis du pays d’origine de Lotte Beyer s’inscrit dans un contexte historique très spécifique. Son travail, étudié par MM. Bromberger, Chiva et Beitl, fût partiellement traduit en français et publié par les éditions du Cairn (ouvrage épuisé).

C’est au tour de l’ethnographe d’être – modestement – ethnographiée ! Je n’ai pas pu trouver de photo de Lotte Beyer mais son inscription au registre de l’Université de Hamburg et sa fiche signalétique sur le site de cette Université, ainsi que ses 3 cartes d’étudiante [Source : Université de Hamburg] : Philosophische Fakultät, Sommersmester 1932 :  carte 3.1carte 3.2, Philosophische Fakultät, Sommersemester 1927 : carte 1.1carte 1.2, Rechts- und Staatswissenschaftliche Fakultät, Sommersemester 1923 : carte 2.1 – carte 2.2.

BEYER LUCAS, Lotte. Der Waldbauer in den Landes der Gascogne – Haus, Arbeit und Familie 1937, 1939, 1944 :

Toulouse

Pyrénées 

Camargue et Saintes Marie

  • Décembre 2020

Wörter und sachen

Depuis peut-être la révolution jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle, le dogme linguistique en vigueur en France, formalisé par le discours de Gaston Paris « Les parlers de France« , nie la réalité linguistique, identitaire et culturelle de nos terroirs, de l’Occitanie en particulier (Lieutard et al.) à l’exception relative de la Provence depuis Miréio de Mistral. La mobilisation pour l’unité patriotique contre la Prusse a cristallisé ce discours, alors que la diversité et l’enracinement culturel irrigue la puissance de la nation, y-compris de longue date en capitaines et mousquetaires gascons. Dans un tel contexte, l’école Hambourgeoise des mots et des choses, qui ethnographie et donc révèle nos différences locales et régionales, n’avait aucune chance de s’épanouir sur notre territoire.

Beitl, Bromberger et Chiva nous rappellent que 16 des 53 études ethnographiques et dialectologiques menées dans les années 1930 sous l’égide de Fritz Krüger avaient la France pour terrain d’enquête. Précisons que plusieurs d’entre elles se sont déroulées en Gascogne, comme « Les Hautes-Pyrénées » de Krüger, ou en Gascogne maritime comme « Le paysan de la forêt » de Lotte Lucas-Beyer. Plusieurs de ces travaux, regroupés au sein d’un article dédié, sont proposés sur ce site.

Derrière ce lien, une recension du copieux hommage au professeur Krüger a été publié en 2 volumes : Homenaje a Fritz Krüger. Facultad de Filosofía y Letras, Universidad Nacional de Cuyo, Mendoza (República Argentina), 1952 y 1954; 2 vols.: xxx + 464 y [xvi] + 690 pp., con gran número de ilustraciones. September 1958. Nueva Revista de Filología Hispánica (NRFH) 12(3/4):434
DOI: 10.24201/nrfh.v12i3/4.3077.

Les articles mis en ligne sont principalement issus de deux revues :

La croisade des Albigeois, illustrée par Gil Chevalier, Régent de Catachimie au Collège de ‘Pataphysique

Patois

L’abbé Théobald LALANNE, gascon landais & inventeur de la dialectométrie 

  • Théobald Lalanne, enquêteur principal de l’Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne jusqu’à son décès, pour la moitié de l’œuvre, accumulait plusieurs compétences : linguistiques et mathématiques. Au creuset des enquêtes de terrain et aux côtés du « maître » Jean Séguy, il meurt à ses certitudes et à sa conception de sa propre identité linguistique et culturelle. Cette œuvre alchimique engendre une nouvelle science : la dialectométrie. Si les 2 volumes qui en témoignent sont introuvables et ne seront lires de droits que dans quelques années, on peut en lire une synthèse par Lalanne lui-même publiée par l’Institut des Etudes Occitanes.

L’abbé FERRAND et la revue catholique de Bordeaux.

Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND

 

 

Le Trésor du Périgord :

Bibliographie (autres)


Les mots et les choses : « Folklore et culture des peuples romans : langue, poésie, coutumes. » Hambourg, 1928-1944

Wörter und sachen. L’école Hambourgeoise de Fritz Krüger : ethnolinguistique et dialectologie variationniste avant l’heure ?

L’introduction au premier opus de sa revue Volkstum und Kultur der Romanen [traduction libre depuis la version originale en allemand] comprend une invitation à se départir de ses opinions et partis pris. C’est donc je crois lui rendre pleinement hommage que d’inviter ici, à suivre ses recommandations dans la lecture des travaux dont il est l’auteur, l’instigateur ou le coordonnateur.  

Fritz Otto Krüger, linguiste allemand de la première moitié du 20° siècle, fût initialement formé à l’école néo-grammairienne (phonétique) par Bernhard Schädel. Ses deux premières thèses portent fièrement l’étendard de cette théorie linguistique pourtant alors déjà très critiquée tandis qu’émerge le structuralisme.
Mais Fritz Krüger est avant tout un dialectologue de l’espace Roman qui aime marcher sac au dos, parcourir de vastes territoires alors inaccessibles sauf à pieds ou à cheval et tout particulièrement en montagne. Son goût personnel pour la découverte sur le terrain des spécificités locales propres à chaque communauté d’une part, sa rencontre avec le linguiste Wagner d’autre part, seront d’une influence décisive dans l’orientation de ses travaux. Wagner, qui partage avec Krüger le goût du terrain, lui donne une nouvelle clé : ethnographier des communautés peu affectées par le développement industriel  (« archaïsantes » ou « très conservatrices »)  et les analyser pour comprendre l’évolution des sociétés romanes méditerranéennes.
Ainsi, dans les années 30, il pose les bases d’une nouvelle méthode de travail qui s’inscrit dans l’héritage intellectuel des pères fondateurs des « mots et des choses » de 1909 : Meringer, Meyer-Lübcke et Schuchardt. Krüger fait école à Hambourg et fonde la revue « Volkstum und Kultur der Romanen » qu’il introduit en ces termes : « Notre objectif est de contribuer à leur exploration et à leur découverte dans la multiplicité de leurs manifestations individuelles et collectives. Nous ne prétendons pas du tout exposer dans des formules conceptuelles la richesse des caractéristiques particulières de chaque peuple, car nous sommes convaincus que l’essence ultime et profonde d’un peuple est quelque chose d’irrationnel qui peut difficilement être mis en équationet que toute tentative d’expliquer l’individu ou l’individu en tant qu’expression d’une essence, doit nécessairement s’arrêter là où la possibilité de pénétrer par la connaissance disparait, enveloppée par le secret de la vie elle-même »

Walter Küchler, romaniste, professeur à l’université de Hambourg, codirigea avec Fritz Krüger la revue jusqu’en 1933, époque à laquelle il fut limogé de l’Université au nom des « lois de purification » d’avril 1933 (Gesetz zur Wiederherstellung des Berufsbeamtentums), car marié à une femme juive.

MM. Bromberger, Beitl et Chiva nous ont heureusement mis en attention sur l’œuvre considérable d’ethnographie et de géographie culturelle dont cette école a gratifié l’espace roman en général et la France en particulier. Voir à ce sujet la préface de Christian Bromberger publiée dans la version française de « BEYER-LUCAS, Lotte, Le paysan de la forêt dans les landes de Gascogne ». (version complète en allemand et en trois partie ci-après).

VKR compte 16 volumes annuels dont voici déjà la table des matières des 15 premières années.

Cette école des « mots et des choses » verse une abondance de matériaux ethnolinguistique dans la revue VKR et dans celle presque homonyme, « Hamburger Studien zu Volkstum und Kultur der Romanen » (HSVKR), dont voici la Table des numéros parus.

MM. Bromberger, Beitl et Chiva nous apprennent ceci. Des mots, des techniques, des constructions, des objets et leurs composants sont minutieusement décrits et représentés. Ces travaux sont par conséquent cités au sein de bibliographies relevant de disciplines aussi diverses que la dialectologie et l’architecture. Les mots et les choses, comme l’ethnolinguistique autochtone, est une école dont on mésestime l’apport. Cela s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, leur multidisciplinarité, leur transversalité, n’intéresse pas les expertises en silo validées par l’administration et récipiendaires de budgets. Ensuite, leur description des réalités du terrain dérange en cela qu’elle révèle des variations et des réalités qui n’entrent ni dans les catégories de l’Université ni dans celles de l’administration centrale. Pire : ses constats factuels et étayés, invalident le dogme de l’uniformité culturelle nationale pour qui diversité et spécificité confinent à la haute trahison. Enfin, dans son approche pragmatique, ascendante, l’école des mots et des choses ne valide pas l’approche descendante des néologismes & théories de ces grands penseurs.

C’est ainsi qu’un pan considérable de notre patrimoine immatériel nous échappe : parce qu’il est à la fois allemand, variationniste, procède de l’enquête de terrain, échappe à l’enfermement des expertises et des spécialités.

Fritz Krüger à l’issue de la seconde guerre mondiale, dut s’exiler à l’université de Cuyo en Argentine, d’où il poursuivit son œuvre jusqu’à ses derniers jours.

Quelques études :

 


Arrous, Bernat. Homogénéisation de l’ensemble des paradigmes du prétérit sur la base du -R étymologique de la troisième personne du pluriel

En Comminges, l’homogénéisation de l’ensemble des paradigmes du prétérit sur la base du -R étymologique de la troisième personne du pluriel (CANTAUERUNT > cantèren => cantèri, cantères, cantèrem, cantèretz) a été fatale à cet autre temps, issu du plus-que-parfait latin, que les provençalistes connaissent généralement sous le nom de « conditionnel II » (CANTAUERANT > cantèran), dont nous avons quelques traces dans la Séquence de sainte Eulalie (auret < HABUERAT) et qui a subsisté jusqu’à nos jours dans les hautes vallées vaudoises, en Val d’Azun  et —  en qualité de « futur de passé » — en béarnais classique.
Dans les Pyrénées centrales, seuls, à ma connaissance, ont survécu, à la faveur d’un « accident » vocalique, dans une petite aire située aux confins du Haut Comminges et du Couserans — à Salies-du-Salat, par exemple —, les paradigmes des deux auxiliaires (auura < HABUERAT).
En défrichant la haute montagne, en direction de l’est, les cadets de Ger-de-Boutx ont donc bien mis en contact le prétérit de type « luchonnais » hu, hores, hoc, hórem, hóretz, horen  qu’ils amenaient avec eux dans leurs bagages, et le conditionnel hura (< FUERAM), huras, hura, húram, húratz, huran, en usage de l’autre côté des crêtes. Sans grand dommage, apparemment !

Textes en ancien Occitan
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Ce document contient plusieurs extraits de textes en ancien occitan :

  1.  « Conau lomendix pudolentz (…) « 
  2.  « Zo diz David que li mal ome son atrestal con es aspis (…) »
  3. Boeci – Onze versets d’une adaptation très libre du De consolatione Philosophiae de Boèce en occitan
  4.  Prière à la Vierge en patois du Limousin, XIe siècle, voir texte complet sur Gallica
  5. et 6. : deux versions distinctes (possiblement celles des ms P et O) de la chanson de Girart de Roussillon, 1884 versets 1 à 18
    • 7. traduction française, en regard.

8. Extrait d’une ancienne charte, voir plus d’info ici : MS. Paris, B.N., Collection de Languedoc (Bénédictins), ms. 195, pc. 1, 1180-1200

9. Chanson de Guillaume IX de Poitiers, vv. 1-39. Version complète sur Wikisource.

10. Marcabru, A la fontaine du verger vv. 1-86… Voir traduction ici

 


1983 – Les vers de M. de Pérez, poète gascon
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Jean-Claude Dinguirard a mis au jour un corpus de près de 200 pages manuscrites d’un poète-musicien gascon du XVIe siècle jusqu’alors inconnu : M. de Pérez, précepteur de Monluc et dont le duc d’Épernon était le protecteur.

Il publie en 1983 les textes et les musiques de M. de Pérez, traduits, analysés et annotés. Ces textes mettent en évidence la circulation des langues, du gascon au français et inversement.

L’ouvrage intégral, épuisé, est disponible en téléchargement gratuit ci-après, ainsi qu’un article :

  • 1983, J.-C. Dinguirard, Pérez poète gascon, l’inédit occitan aux XVI, XVII et XVIII siècle, Revue des Langues Romanes 87
  • 1983, J.-C. Dinguirard, Les vers de M. de Pérez, N° ISBN : 2-85816-037-6, 16*24 cm, 122 pages. Collection sud, Presses universitaires du Mirail. EAN 9782858160372

 

 

« Consequitur quodcumque petit » [Elle atteint tout ce qu’elle vise]

Armes du Duc d’Epernon, protecteur de Pérez – d’après un cliché de Patric Lasseube.

Références secondaires


1976-1983 – Faune populaire et proverbes de Gascogne
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Du 15 septembre 1976 à – probablement – mi-1983, Jean-Claude Dinguirard alimentait un index de la faune populaire de Gascogne. Ce sont environ 1 755 traces et pas moins de 137 animaux qui sont ainsi suivies, à travers une vingtaine d’ouvrages, principalement parémiologiques, de quinze auteurs. Cet index a été ressaisi et une première analyse quantitative en est proposée ci-après.

20% (27) des animaux les plus représentés, totalisent 80% des occurrences soit 1 414 apparitions. Félix Arnaudin est l’auteur chez qui l’on trouve le plus d’occurrences (37%). Cinq auteurs totalisent 80% des occurrences de l’index.

S’agissant non plus du nombre d’animaux, mais du nombre d’entrées c’est-à-dire du nombre d’animaux distincts par auteur, le classement est sensiblement inchangé notamment avec Arnaudin et Dardy en tête toutefois l’écart entre eux est très réduit : si Arnaudin a sans doute réalisé une compilation bien plus volumineuse, la biodiversité est sensiblement la même entre Arnaudin et Dardy. De plus, quand 5 des auteurs du panel totalisent 80% du nombre de mentions à un animal, il en faut 7 pour totaliser 80% de la biodiversité du panel et Lespy passe devant Dambielle et Bernat.

Enfin, sur les 137 animaux du panel, 38 – dont la sirène et le « Trote-camin », chez Arnaudin – ne sont cités que par un et un seul auteur. Le classement des auteurs uniques pour chacun de ces 38 animaux est sensiblement comparable au classement des auteurs par la biodiversité inventoriée dans le panel.

 

Lo Trote-camin (Pipit farlouze)
Lo Trote-camin (pipit-farlouze)

Ces éléments mériteraient peut-être une analyse en lien avec l’érosion de la biodiversité en Gascogne maritime, car parmi les animaux les plus cités, le chat arrive en troisième position après le chien et l’âne. Or, d’après Henri POLGE (Le franchissement des fleuves, Via Domitia n° XIX, 1976, p. 83), le chat ne se manifeste en Gaule que vers le début de l’ère chrétienne où il « capte la place et peut-être même le nom de la Genette », totalement absente de ce lexique. Les proverbes, comme les thèmes légendaires, se survivent à eux-mêmes en s’adaptant.

 

 

Constitution du panel :

Auteur Ouvrages
Abbé CASTET (a) Prov. Biros (1889) : page et n° du proverbe
(b) Prov. Couserans (1971) : n° du prov. Souligné

Nota. Voir aussi avec traduction en français l’édition du syndicat d’initiatives de Sentein en Biros :

Vastin LESPY Prov. Pays de Béarn (1876) : p. et n° du proverbe
Léopold DARDY Anthologie Albret, vol.I : p. et n° du prov. Vol II : souligné
Abbé Eugène BERNAT (a) Prov. Lang. Montagnard
(b) Prov. Pyr. Centr.
N° du prov. Seul, cas nom. Continue : (a) = 1-309 ; (b) = 310.588
Jean SEGUY Articles de J. Séguy, références diverses. Dont : Les noms pré-latins des animaux et des plantes en Gascogne
Henri POLGE Articles de H. Polge, références diverses
Pierre BEC Informations secondaires et motivations dans quelques noms d’animaux en gascon, RLiR 95-96 (1960) pp. 296-352
Charles JOISTEN Le folklore des êtres fantastiques en Ariège, Via Domitia 9 (1962)
Jean BOURDETTE Reproues det Labeda (1893) = n° du proverbe dans la copie de J.-C. Dinguirard
Jean-Auguste HATOULET et Emile PICOT Proverbes Béarnais (1862), n° de proverbe dans la copie de J.-C. Dinguirard
Félix ARNAUDIN Recueil de proverbes de la Grande-Lande : n° du proverbe
Honoré DAMBIELLE Nos proverbes gascons (1914 – 1927, 7 séries) : n° de la série, n° du thème, n° du proverbe

Série 1 : les 12 mois de l’année ; Série 2 : météorologie ; Série 3 : l’homme et la femme ; Série 4  : le mariage ; Série 5 : l’homme et son travail Série 6 : l’homme et les animaux domestiques ; Série 7 : l’homme social et religieux

Gerhard ROHLFS Divers
Hans Dieter BORK Neu Beiträge zur romanischen Etymologie (1975)
Félix LECOY Romania 1976-1

 


1965 – Le croquemitaine de Verlaine
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Etude Verlainienne de mythologie comparée ouverte à la psycholinguistique du folklore, en l’état inachevée.

 

 

 

 

 


1969 – NUbú Rei, virada gascona
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Virada gascona de J.-C. D., Audidor Enfiteoticari, Comandator Causit deth Orde dera Gran Caracòla.

Véritable portrait de Monsieuye Ubu
Véritable portrait de Monsieuye Ubu

Documents à télécharger ci-après :

Bonus audio en français, artistes non-identifiés.

(Traduction en gascon par Jean-Claude Dinguirard, auditeur emphytéotique, Commandeur de l’ordre de la Grande Gidouille.)

 

 

 

 


1983 – Étymologie du mot « Gadget », un emprunt de la langue britannique au gascon de Haute-Bigorre
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Simin Palay
Simin Palay

« Un gasconisme méconnu. Le dernier volume du Trésor de la Langue Française aura considérablement déçu le patriotisme local, dans nos régions, en méconnaissant les lointaines, mais pourtant évidentes origines gasconnes de l’anglicisme gadget : sur la foi du Petit Robert peut-être, mais en tout cas sans l’ombre d’une vraisemblance, on l’y ramène au français gâchette ! »

Extrait du Trésor de la Langue Française :

GADGET, subst. masc.
A.  Petit objet qui plaît plus par sa nouveauté et son originalité que par son utilité. Le gadget c’est le truc, le machin, le bidule : un objet qui ne vise à aucune recherche esthétique, qui ne prétend à nul service, qui ne sert à rien ou dont la fonction est si futile qu’on devine bien que sa création n’a pas été dictée par un besoin (Le Monde, 10 avr. 1966 ds GILB. 1971).
B.  P. ext. Solution miracle. Aucun gadget ne sera suffisant pour freiner le développement du chômage si nous ne soignons pas en même temps les conséquences apparentes et la cause du mal (L’Express, 24 avr. 1967 ds GILB. 1971).
Rem. Gadget peut servir de deuxième élément de subst. composé. Avion-gadget, robe-gadget (cf. GILB. 1971).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1955 (Ch. Bruneau in Le Figaro litt., in Chroniques lang., I, 130 ds QUEM. DDL t. 4); 1962 des gadgets de luxe (L’Express, no 598, 44, ibid.). Angl. gadget « id. » attesté dep. 1886 (ds NED Suppl.) en usage dep. prob. 1870; d’orig. incertaine, peut-être à rapprocher du fr. gâchette*. Bbg. Gadgétomanie (La). Actual. terminol. 1975, t. 8, no 3, pp. 1-2. – GIRAUD (J.), PAMART (P.), RIVERAIN (J.) Mots ds le vent. Vie Lang. 1970, pp. 50-51.

« Je rappelle que les terres gasconnes, longtemps restées britanniques, ont enrichi l’anglais d’un petit contingent de mots. Pour celui qui nous occupe, il suffisait de consulter le dictionnaire de Simin Palay pour y trouver « gàdje (…) outil, ustensile, en Hts-Big. » (…) personne sans grande valeur. »

Gàdje-Simin-Palay
Gàdje-Simin-Palay p. 40 / 677

Jean-Claude Dinguirard. Via Domitia n° 30, 1983.

 


1983 – Je parol françois, cours d’ancien français
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Ballade des pendus, Villon
Ballade des pendus, Villon

Je parol françois est un cours d’ancien français, qui comprend des exercices corrigés, des conseils méthodologiques et un premier lexique.

« Je parol françois » est un livre unique d’ancien français. La plupart des ouvrages actuellement [en 1983] sur le marché ne visent qu’un aspect de la langue (par exemple : la phonétique historique), et surtout qu’une catégorie des étudiants concernés par l’apprentissage  de l’ancien français (par exemple : les débutants, au niveau de la licence).

Partant du principe que l’apprentissage de l’ancien français reçoit sa sanction principale lors des concours de recrutement, CAPES et Agrégation de Lettres, Classiques et Modernes, on s’est astreint à confectionner

  • sous un format réduit d’une centaine de pages
  • sans appareil érudit qui l’alourdisse (le renvoi à des ouvrages spécialisés est limité au strict minimum)
  • un ouvrage qui facilite l’apprentissage de tout ce qu’il faut savoir (phonétique, grammaire…)
  • beaucoup moins sous forme de théorie que d’exercices pratiques

et qui, comportant un chapitre de recyclage,

  • peut être utilisé de la licence aux concours,
  • par les étudiants, y-compris ceux qui reprennent leurs études après avoir tout oublié de l’ancien français.

 

 

 

 

 

 

 

Références secondaires


1978 Fantomin et Lupinas
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Article sous pseudonyme Géo Vadieu


1982 – Heur et malheur d’une définition de la grammaire
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Heur et malheur d’une définition de la grammaire. Grammatica n° 8 (1980), pp. 1-8

 

 

 

Parmi les références bibliographiques de l’article, on trouvera en ligne :

Références secondaires


1970, CR La bibliothèque idéale des littératures d’évasion
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1970, J.-C. Dinguirard, la bibliothèque idéale des littératures d’évasion, magazine littéraire 37_ocr


1976 – Les décrets de Pluviôse, an II
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Et si l’appât du gain avait accéléré la défaveur de certaines classes sociales envers le  » Patois  » ?

Les décrets de Pluviôse an II. Revue de Comminges, 1976, n°89-3, pp. 353-5.

Article mis en ligne avec l’aimable autorisation de la Société des Etudes de Comminges et de la BnF pour Gallica.

 

 

 

 


1981 – L’adjectif Panal : l’énigme persiste
3 téléchargement(s)

 Le Hall du Livre NANCY Les plus anciennes chartes en langue provençale ; recueil des pièces originales antérieures au XIII siècle

Les plus anciennes chartes en langue provençale ; recueil des pièces originales antérieures au XIII siècle. Cl. BRUNEL

Articles jumelés de André Soutou et Jean-Claude Dinguirard, sur l’unique trace écrite de « panal » comme adjectif.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


1981 – Gargantua, entre les Celtes et Lefranc
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Mme Gargantua par Daumier
Mme Gargantua par Daumier

1980, J.-C. Dinguirard, Gargantua entre les Celtes et Lefranc, Via Domitia 23.

L’auteur mène ici une enquête littéraire et linguistique sur les origines de Gargantua et ses liens avec les traditions populaires. Il montre qu’une pluralité de chroniques gargantuines ont précédé les Grandes et inestimables cronicques, qui n’est probablement pas l’édition originale, mais une édition revue et augmentée qui par inadvertance conserve la table des matières d’une édition antérieure puisqu’elle ne lui correspond pas.

L’auteur souligne ensuite le fait que les chroniques gargantuines se rattachent fort explicitement, par Merlin et par Artus, à la matière de Bretagne sans pour autant que celle-ci fasse apparemment état de Gargantua. Toutefois, il peut ne s’agir que d’un pur artefact de littérateur, comme cela s’est observé ailleurs.

L’auteur nous livre une analyse linguistique du nom « Gargantua », un nom d’origine occitane et qui n’a pu naître que dans une région où l’amuïssement de -t fut précoce : la Provence.

L’auteur enfin salue les travaux de la Société de Mythologie française, notamment ceux de H. Dontenville et du professeur Henri FROMAGE , qui ont mis au jour dans le légendaire gargantuin la présence d’une sorte de palimpseste rousselien grâce aux syllabes obsédantes Moul- et Borb- que l’on retrouve dans le nom même de Mulat-Barbe : le Gargantua de H. Dontenville se superposent tout à fait au Mulat-Barbe gédrois (et à Millaris, de Lesponne).

Si l’auteur conclue à l’improbable celtité de Gargantua mais se réjouir de l’existence de cette hypothèse, puisque « Métamythiquement parlant, la prolifération du sens est signe de vie et preuve de santé ».

Quelques liens et documents d’intérêt :

Parmi les références bibliographiques de cet article :

 

« Rabelais est-il mort ? Voicy encore un livre.

Non, sa meilleure part a repris ses esprits,

Pour nous faire présent de l’un de ses escrits

Qui le rend entre tous immortel et fait vivre.

Nature Quite »

Références secondaires






1978 – Projet d’orthographe d’apparat – Brrhüsgë gd Ürrhghtücrrhigtph gd igtbigtrrhigt
37 téléchargement(s)

Le sujet de la réforme de l’orthographe a fait couler beaucoup d’encre. J.-C. Dinguirard propose ici un projet qui réconcilie réforme et préservation des formes spécifiques.

Ce projet date de l’époque de l’occultation du Cymbalum Pataphysicum : aucun article ne paraissait alors avec signature, mais sous l’égide d’une Sous-Commission, ici la Co-commission de Vêture.

La paternité de J.-C. Dinguirard est formellement révélée en 2020, page 59 de « Collège de ‘Pataphysique – Anthologie Pataphysique de l’Antiquité à nos jours », aux éditions du Sandre.

André Martinet, à qui J.-C. Dinguirard a communiqué son projet d’orthographe d’apparat, propose en retour dans une lettre de décembre 1978 de pousser l’exercice un cran plus loin en faisant varier la graphie de chaque phonème selon un rythme régulier.

 

 

 

 

Références secondaires



Droit coutumier en Béarn

En 1906, dans « Nouvelle revue historique de droit français et étranger », E. Meynal propose une hypothèse de filiation entre Lo Codi (voir l’édition de Fitting et Suchier) et la loi des empereurs éditée par Jacques Rogé en 1905 dans Textes additionnels aux anciens Fors de Béarn.

Soulignons le mot de la fin de E. Meynal : « (…) l’hypothèse peut être un procédé fort légitime d’investigation pourvu qu’on en fasse bien ressortir toute l’incertitude actuelle. » , qui est en droite ligne avec l’épistémologie de l’école de dialectologie romane de Toulouse, J.-C. Dinguirard comme en répons huit décennies plus tard dans son « épopée perdue de l’occitan » précisait « convaincu que je suis que le progrès naît de la multiplication des hypothèses ».

 


BROCK, Beau. Les origines d’une confusion identitaire : le cas du gascon, thèse. BA, The University of Wisconsin-La Crosse
4 téléchargement(s)

Sommaire :

  • Les langues régionales en Europe
  • Les origines des gascons
  • La nation gasconne
  • Qu’est-ce que le gascon ?
  • De la mort d’Henri IV
  • La Révolution et la renaissance régionale
  • Le présent
  • Conclusion
  • Bibliographie
  • Recueil des textes en gascon et en béarnais
  • Annexes :
    • 1355, lettre écrite par Jean de Mauléon a son seigneur
    • 1220, un extrait des fors du Beam
    • un poème de Pey de Garros, selon l’orthographe originelle
    • Déclaration des droits de l’Homme en gascon (également en ligne ici)
    • 1951, Loi Deixonne

 





1981 Samaran, Charles. Un manuscrit de St Orens d’Auch
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1981 Samaran, Charles. Un manuscrit de St Orens d’Auch

Bulletin de la Société archéologique, historique littéraire & scientifique du Gers, Auch, 1981-04, pp. 159-160

 


Philps, Dennis. Balagueres Bethmale Biros Problematique d une recherche dialectometrique en zone pyreneenne ariegeoise
1 téléchargement(s)




1979 – Galoureau
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Étymologie de « Galoureau », avec Sorel et Béroalde de Verville.

 

 

 

 

 


1976 – Memento de linguistique française
7 téléchargement(s)

1976, C. Costes, J.-C. Dinguirard, R. Garrette, C. Vigneau, Memento de linguistique française, Université Toulouse le Mirail, 77p

 

 

 

 

 

 


1975 – Raymond Roussel
12 téléchargement(s)

Pour le texte de Roussel… par Jean-Claude Dinguirard.

1975-J.-C.-Dinguirard-Sur-une-note-de-Raymond-Roussel-dans-Nouvelles-impressions-dAfrique-Grammatica-IV-pp.-81-89

1975, Dinguirard, J.-C. Archéologie roussellienne le fédéral à semen-contra, actes du premier colloque de linguistique périphériscopique

Anecdotes :

Jean Ferry s’est vu refuser en 1952, un article par la revue « Arts » au prétexte du trop grand nombre de références à Raymond Roussel (Cf. Jean Ferry, Une étude sur Raymond Roussel, Arcanes, 1953, p. 214).

En 1967, Jean-Claude Dinguirard enseignait en classe de 6° au collège de Valence d’Agen et ses élèves travaillaient sur les données des Boucles du petit sentier. Il a fallu expliquer à l’inspecteur Pédagogique Régional, Monsieur P., qui était Raymond Roussel dont il n’avait alors jamais entendu parler.

 

Références secondaires


1979 – Erotica Verba chez Maynard
1 téléchargement(s)

Etude du vocabulaire érotique chez Maynard. Une commande du professeur J.P. Lassalle.

 

 

 

Références secondaires


1973 – Nécrologie de Jean Séguy (1914 – 1973)
7 téléchargement(s)

Jean Séguy a marqué durablement la mémoire de ses élèves, de ses disciples et de ses collègues.

Avec l’aimable autorisation de la Société des Etudes de Comminges et de la BnF Pour Gallica.

 

 

 

 



1972 – De quelques tendances dans la répartition des suffixes ethniques -ais et -ois
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Les deux suffixes -ais et -ois sont les variantes d’un morphème unique. Leur répartition ici analysée de manière quantitative, n’est – très probablement – pas aléatoire. Plusieurs hypothèses sont proposées.

Mots clé : phonétique ; phonologie ; morphologie ; ethnolinguistique ; étiologie ; linguistique ; ethnolinguistique

 

 

 

 

Références secondaires


1969 – Petit lexique de terminologie linguistique
1 téléchargement(s)

1969, Petit lexique de terminologie linguistique, Université de Toulouse

 

 

 

 


1980 – Pour une sémantique du silence
9 téléchargement(s)

Le Dr Faustroll, Panmuphle et Bosse de Nage à bord de l'as, Dessin de Gil
Le Dr Faustroll, Panmuphle et Bosse de Nage à bord de l’as, Dessin de Gil

Un tel titre se passe forcément de commentaire.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Références secondaires


1979 – Les constantes du sens
7 téléchargement(s)

1979, J.-C. Dinguirard, Les constantes du sens, cahiers du CISL n° 1, pp. 9-30

 

 

 

 

 


1966- Esquisse d’une sémantique du ha-ha
2 téléchargement(s)

Faustroll goutte d'eau, Dessin de Gil, Rt.
Faustroll goutte d’eau, Dessin de Gil, Rt.

Dessins de J.-C. Dinguirard - Faustroll Eveque marin Mensonger Panmuphle Bosse de Nage

Dessins de J.-C. Dinguirard – Faustroll Evêque marin Mensonger Panmuphle Bosse de Nage

Dessins de J.-C. Dinguirard - Faustroll Eveque marin Mensonger
Chapitre BOIRE – Faustroll Eveque marin Mensonger
Dessins de J.-C. Dinguirard – Faustroll Eveque marin Mensonger

1966, J.-C. Dinguirard, Esquisse d’une sémantique du ha-ha, Bulletin de la Faculté de Catachimie réed. Monitoires n°4 pp 26-31

Voir aussi Pour une sémantique du silence


1970-1983 Carte des langues du Caucase
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Carte offerte et probablement réalisée par Jacques Allières.


Daugé, Césaire – Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons et autres articles
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Le fichier de 300 pages proposé dans cet article-ressource compile « Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons ». Le tableau ci-après inventorie et pointe vers les bulletins de la société de Borda qui publient l’abbé Césaire Daugé et qui sont disponibles sur Gallica.

TITRE ANNÉE
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons. (50 pages) 1913
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons (suite). pp. 35-68 ; pp. 141-167 ; pp.221-296 1914
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons (suite). pp. 375-438 ; pp. 509-548 ; pp. 375-390 ; pp. 391-438 ; pp. 509-548 1915
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons (suite). pp. 145-160

Félix Arnaudin. pp. 1-5

1922
Le mariage et la famille en Gascogne d’après les proverbes et les chansons (suite). pp. 1-18 ; pp.45-61 ; pp.93-110 ; pp. 159-174 ; 1923
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 1-16 ; pp. 85-101 ; pp. 121-137 ; pp. 189-205 ; 1924
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp.1-17 ; pp.53-69 ; pp. 105-109 ; pp. 113-115pp. 117-133 ; pp. 223-239 1925
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 1-17 ; pp. 53-69 1926
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 12-28 ; pp. 88-104 ; pp. 12-88 ; pp. 25-sqq ; pp. 245-261 

Une villa gallo-romaine à Masseube, Gers.

1927
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 27-42 ; pp. 103-120 ; pp. 197-212 ; pp.27 103 94 245 ; pp. 246-261

La crouts d’AVNOV

1928
La reconnaissance à Bégaar au XVIIIe siècle

Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 25-40 ; pp. 98-113 ; pp. 174-190 ; pp.230-245

1929
Le mariage et la famille en Gascogne, d’après les proverbes et les chansons (suite et fin). pp. 33-48 ; pp. 80-96 

Clocher de Brocas

1930
Le trésor de Sames (Basses Pyrénées). 1923
Les Lahire Vignoles sont de Préchacq-les bains

La Dot de Marguerite Duboscq, première novice de Ste Claire à Tartas, 1638. P. 1925.

1925
Procès verbal de la convocation des Trois Etats de la Sénéchaussée des Lannes à Dax (1649). 1913

 


1962, Annales de l’école nationale des eaux et forêts – Froidour en Comminges
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Sous Colbert, pour alimenter la Marine Royale.


Lupin, Fantomas, Jarry… Du premier Régent de Thermosophie
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La 'Pataphysique est la science par Gil
La ‘Pataphysique est la science par Gil

L’ensemble des articles de Jean-Claude Dinguirard, Régent de Thermosophie, publiés et parfois réédités par le collège de ‘Pataphysique de 1966 à 1987 (voire au-delà) peuvent être achetés en ligne sur le site du Dr Faustroll, qui propose bien d’autres remèdes à la platitude et aux généralités. L’Organographe n° 27 en particulier, est dédié au Régent à titre posthume. Quelques articles seulement sont proposés sur ce site, identifiables par le tag « Pataphysique ».

 

 

 

 

Ubu résiste au cubisme

Ubu résistant au cubisme.      Source : Ubu ibère, L’Ymagier du Père Ubu, p. 22.

Ex libris Dinguirard

Ex libris Dinguirard : une gravure d’évêque marin – voir notre article publié sur Wikipédia. Ce choix ne doit rien au hasard. L’évêque marin est mentionné pour la première fois en 1517 dans les Dieviesekroniek ou Chroniques des Pays-Bas, par Cornelius Aurelius, puis importé en France en 1554 par Guillaume Rondelet, naturaliste occitan de renom. C’est à lui que cette créature légendaire doit d’avoir inspiré de nombreux scientifiques parmi lesquels Belon, Gesner, Aldrovandi et Ambroise Paré ; les géographes d’un monde méconnu ; des cléricaux, parmi lesquels figurent Henri de Sponde, Georges Fournier ou encore les pères de Trévoux ; des auteurs littéraires enfin tels que du Bartas, Heyns, Nerval, Alfred Jarry bien sûr mais aussi après lui, Anatole France et Marguerite Yourcenar.

Jean-Claude Dinguirard signe ainsi plusieurs articles sous le pseudonyme Marin Levesque (ou M.L.), dans les revues Via Domitia et Europe.

Nota : le poisson-moine est un lui aussi un de ces êtres marins dont l’apparence a été comparée aux moines terrestres. Les lecteurs de Via Domitia en ont vu une gravure dans le 2ème numéro de 1982, page 48.

 


1966, Dinguirard, J.-C. Discours lors de la distribution des prix au CES de Valence d Agen
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Le loisir est le propre de l’homme.

Vagabondage historique et philologique autour des notions de travail et de repos, ainsi que de leurs valeurs relatives. Pour le plaisir du texte, et de la citation finale du Docteur Sandomir : « Les vacances sont un Devoir : et même le Devoir ».

« Ce n’est pas tant la quantité de savoir qui importe, que la part que vous lui donnez en vous (…) un peu de savoir et beaucoup d’esprit, beaucoup d’activité de l’esprit ».


BLADE, Jean-François
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  • 1883, Bladé, J.-F., quatorze superstitions populaires de la Gascogne
  • 1881, Bladé, J.-F., seize superstitions populaires de la Gascogne

Abbé DAMBIELLE, Honoré
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Georges OUSSET, libraire, La bible d’or 22 rue du Taur.
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Georges accueillait chaque impétrant comme une Sybille reçoit le suppliant. Tout en douceur, il vous désarme, vous met à nu et vous oriente. Et comme face à un oracle, on est libre de refuser ou d’accepter, même si cela ne change rien. Il ne lisait pas Le Monde, qui sans rancune lui consacre un bel hommage.

Georges était un tempérament. Un sacré tempérament. Un tempérament de résistant, le courage de dire, le refus de fléchir et le tout, avec beaucoup de douceur. Une douceur qui désarme tandis que le verbe est parfois incisif.

Pour s’en convaincre, on se délectera de son interview – paradoxalement à la suite de celle de M. Bezagu, librairie Castella – parue au Magazine Littéraire n°76 de mai 1973, page 42, où il déclare au journaliste J.-J. Brochier « (…) il y a au moins dix ans que je n’ai pas ouvert un journal littéraire. Les plus gros impairs que j’ai commis de ma carrière, c’est lorsque je lisais des journaux littéraires (…) je répétais ce que disaient les critiques et je disais d’énormes bêtises. »

Christian Authier écrit à son sujet : « Certains lieux sont indissociables de la personne qui l’anime. Ce fut le cas avec La Bible d’Or, librairie sise au 22 de la rue du Taur à Toulouse, que Georges Ousset tint des années cinquante jusqu’au début des années 2000 avant sa disparition en 2003. Plusieurs générations de toulousains ont appris à lire grâce à lui et la mémoire de ce passeur est encore vivace. On croisait dans cette minuscule échoppe, où un geste distrait pouvait faire tomber une pile de livres en équilibre, des universitaires, des érudits locaux, des étudiants et surtout toute une faune d’originaux venant converser avec le maître des lieux.

Car La Bible d’Or tenait autant de la librairie que du salon littéraire et du cabinet de curiosités. La renommée de l’endroit et de son propriétaire dépassa rapidement les murs de la ville. Outre ses amis écrivains vivant à Toulouse (José Cabanis, Kléber Haedens, Bernard Maris), Georges Ousset recevait souvent la visite de ceux attirés par la réputation de ce libraire hors du commun. Quand il n’aimait pas leurs livres, il faisait semblant de ne pas les reconnaître… Nous ne citerons pas les noms. Ce n’était pas le cas lorsque Roger Nimier passait la porte.

Si « Monsieur Ousset » – comme on l’appelait souvent dans un mélange de respect et d’affection – aimait les Hussards, André Fraigneau, Aragon, Abellio, Jules Renard, Dumas, Balzac ou Bernanos, les maîtres de la Série Noire n’avaient pas de secrets pour lui et il restait attentif aux nouveaux talents. Impossible à propos de son Panthéon littéraire de ne pas évoquer Le Maître et Marguerite de Boulgakov dont il se fit l’inlassable passeur au point d’en écouler des milliers d’exemplaires au fil des ans.

Quand on entrait dans La Bible d’Or, il n’était pas rare d’en sortir avec un tout autre livre que celui que l’on était venu chercher. « Comment ? Vous n’avez pas lu cela ? », lançait en levant les yeux au ciel. D’autres fois, il vous glissait précautionneusement entre les mains un James Hadley Chase tel un talisman en chuchotant : « Vous le paierez si le livre vous plait… ». Il y avait de l’acteur chez cet homme qui prenait des mines faussement effarouchées pendant qu’il distillait quelques insolences. Monsieur Ousset ressemblait à un moine qui aurait été défroqué pour avoir trop fréquenté ce l’on appelait « l’enfer » des bibliothèques. Cependant, La Bible d’Or avait tout d’un petit paradis. C’était un lieu de mémoire et de partage, hors du temps et par là même assez éternel. »

Lire aussi l‘article de Christian Laborde.

Comme on pouvait s’y attendre, sa bibliothèque contenait des trésors : le livre d’heures de la Vierge à l’usage de Toulouse, préempté par la bibliothèque municipale de la ville et espérons-le, prochainement en ligne.

Références secondaires


1974. FOSSAT, J.-L. Contribution à l’étude de l’expression du vent d’Autan en domaine linguistique occitan
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Pour un linguiste réaliste de l’école toulousaine de dialectologie, l’analyse du signifié Autan passe par la méthode de la géographie linguistique : lecture de cartes où figure le signifiant Autan. Sur les tables de dépouillement des faits linguistiques est pratiquée une série de mesures qui ont pour objectif d’apprécier la distance linguistique qui sépare les unités ponctuelles des cartes linguistiques où figure le signifiant-signifié Autan: typologie des bases lexicales (c’est-à-dire état des faits linguistiques bruts) — typologie sémantique, car le signifiant-signifié Autan n’est pas univoque.
Cette analyse est pratiquée sur la base des données des Atlas linguistiques de la Gascogne, du Massif Central et du Lyonnais; ainsi que sur des sondages opérés dans Y Atias linguistique du languedocien occidental, en cours d’élaboration.

Dans sa conclusion, l’auteur réaffirme par une référence implicite à l’Ars difficillimma nesciendi son allégeance à l’école de dialectologie toulousaine fondée par Jean Séguy : « Certaines de ces formations ne sont pas d’interprétation facile : pourquoi Autan blanc ~ noir? Pourquoi Autan mâle? Pourquoi le masculin Autan est-il devenu féminin — à condition que le problème se pose en ces termes? Les virtuoses ne manquent pas pour répondre à ces questions; mais là n’est pas pour nous le problème; car pour nous, ce qui compte, ce n’est pas l’inutile et nuisible virtuosité, mais les opérations manuelles sur ce que dit, dans sa langue vivante, le peuple occitan. »




Fritz KRÜGER, ethnolinguiste du domaine Roman

J’ai découvert Fritz Krüger en parcourant la bibliographie de la thèse Ethnolinguistique de la haute-vallée du Ger. Surpris par le nombre d’ouvrages cités en référence et notamment par celui relatif au Luchonnais, c’est ensuite pour moi la découverte de l’école des mots et des choses, la prise de conscience de l’ampleur et de la précision – des partis-pris, parfois – des travaux linguistiques et dialectologiques allemands du début du XXe siècle.

S’en est suivi un important travail de collecte documentaire, avec sa part de joies lorsque je reçois par exemple, Die Hochpyrenäen dédicacés à Max Léopold Wagner par Fritz Krüger, ou encore l’intégrale de Volkstum und Kultur der Romanen issue de la collection personnelle de M.L. Wagner. Certains textes sont devenus fort rares, il y a je crois un enjeu de préservation (le désherbage intervient avant la numérisation, avant l’échéance des droits d’auteur).

Sa bibliographie compte plus de 400 titres : Olbrich l’a établie jusqu’en 1952 (Bibliographie de Fritz Krüger 1 sur 2) Moldenhauer l’a complétée définitivement.

 


Abbé Arnaud FERRAND, curé de Baurech (20.04.1849 – 04.02.1907), poète aquitain du Médoc, premier Félibrige girondin en Bazadais
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Biographie, bibliographie, composition musicale de l’abbé Arnaud Ferrand. [Télécharger sa bibliographie complète]

Appel à contributions : toute personne qui aurait copie des peintures d’oiseaux, dessins, études ornithologiques, homélies, cours de rhétorique, partitions ou poèmes absents de cet article, est cordialement invitée à m’en transmettre un scan, une copie ou simplement à m’informer de son existence. SVP contactez moi via ce formulaire de Contact.

Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND
Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND

Biographie 

L’abbé Ferrand est né à St Pierre de Mons le 20 avril 1849, et mort le 4 février 1907. Il termine ses études au grand séminaire de Bordeaux en 1873 [Voir Sources : « Statistique générale… »], puis enseigne la rhétorique en classe de seconde au petit séminaire de Bordeaux de 1873 à 1883 [Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907, pp. 85-86]. Agé de 33 ans, il abandonne l’enseignement et devient curé de la paroisse de Baurech, qu’il ne quittera pas. Les revues qui le publient le désignent le plus souvent comme l’abbé A. Ferrand, plus rarement comme chanoine [Actes 1901 ; Revue de Comminges 1893] ou chanoine honoraire [revue catholique de Bordeaux, 1895]. Sa renommée en tant que poète et que « diseur » traverse l’Occitanie : de Bordeaux à Maillane en passant par Saint Bertrand de Comminges.

Fin août 1879, l’abbé Ferrand rencontre pour la première fois Frédéric Mistral et Joseph Roumanille, à Avignon dans la librairie de ce dernier. Il en évoque le souvenir dans « Une soirée à Maillane », Revue catholique de Bordeaux, 1891, parlant de F. Mistral en des termes élogieux : « le Maître », ou encore « lou bèu Frederi ». C’est là que l’abbé s’entend qualifier de « Félibre d’Aquitaine » par Mistral, dont l’épouse comprend parfaitement l’occitan et demande lecture d’extraits de « La Rabagassade ». Ferrand exprime quelque gêne relative à l’écriture de La Rabagassade, un texte burlesque, une œuvre de jeunesse, satire politique virulente et burlesque qui dresse des républicains qui renversèrent le second empire en 1870, le portrait d’hommes lâches (« Il s’arme d’un couteau… à couper le papier / d’un double canon… de culotte ») et méprisants pour le peuple. Ainsi à la quatrième veillée : « Le peuple est une bonne bête / Qui aime le son de la cymbale. ; / Le bâton ne lui fait aucun mal : / un peu de son, et il avale tout (…) / Oh la bonne vache à lait.  »

Un texte dont Mistral loue « la verve endiablée » et dont « quelques fragments ont l’honneur de représenter la Gironde dans lou Trésor dou Félibrige ». Le propos de l’abbé Ferrand quant aux répercussions de son œuvre chez Mistral – « quelques fragments » – est ici bien modeste comme à son habitude. Car Mistral, dans Lou Trésor dóu Félibrige, cite entre 97 et 112 fois l’abbé A. Ferrand [source : Lou Trésor dóu Félibrige numérique]. A la demande de Mme Mistral, l’abbé donne lecture au couple de « lous casse-cans dou Pape – les héros de Patay » (les suisses du Pape), sixième veillée de sa croustillante Rabagassade.

A noter que pour l’abbé Ferrand, Mesté Verdie est un « rimailleur poissard », dont la langue est aussi incorrecte que grasse et qui ne passera jamais pour un poète.

En 1880, l’abbé Ferrand devient mainteneur de la société des Félibres du Midi [Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907, pp. 85-86]

En décembre 1883, le Préfet de Bordeaux appuie la demande de mutation de l’abbé Ferrand adressée au « Ministre de la Justice et des cultes », sauf erreur il s’agit alors de Félix Martin Feuillée. L’abbé souhaite mettre un terme à 8 années d’enseignement au Petit séminaire de Bordeaux pour devenir simple curé de Beaurech, « ce qui ne devrait pas nuire à la poésie », écrit-il à son ami Frédéric Mistral. On appréciera que cette demande de mutation, signée pour le compte du Commissaire central et contresignée par le Préfet, mentionne au sujet de Ferrand, qui a publié plus de 3 000 pamphlets en vers contre Gambetta et son gouvernement : « on le dit très instruit (…) il n’a pas manifesté d’opinions politiques » ! [MS 6875 – Archives de la Gironde]

Début 1889 (le 3 janvier ? le 1er Février ? ou le 7 mars selon Monnier en 1910 ?), l’abbé Ferrand, curé de Baurech, 8 rue Saint-James est admis à la majorité des suffrages comme membre résidant de l’Académie de Bordeaux [Actes de l’A. 1889], en est élu secrétaire pour l’année 1890 [Actes de l’A. 1890] et se trouve adjoint à la Commission Linguistique de la fondation La Grange la même année [Actes, 1890]. La revue catholique de Bordeaux s’en réjouit d’autant plus qu’elle « a fait connaitre les poèmes vivants, énergiques et chevaleresques » de l’abbé (Revue catholique de Bordeaux, 1889, p. 99). Lors de son discours (reproduit in extenso par la revue catholique de Bordeaux, 1889, pp. 229-236.), l’abbé déclare sa passion pour l’art et son amour pour la poésie.

Lors de la séance du 8 juin 1899, l’abbé reçoit des condoléances concernant un deuil de famille qui l’a récemment frappé [Actes 1899].

En septembre 1893, l’abbé A. Ferrand devient membre libre de la Société des Etudes de Comminges [Revue de Comminges, T.8, 1893, p. 40]. Cet événement est consécutif au récit très apprécié du poème « Un rêve de Gascon sous le cloître de St Bertrand de Comminges – A M. le Président A. Couget« .

L’abbé Ferrand écrit une seconde lettre de démission à l’Académie pour « raisons intimes » en 1907. L’Académie refuse cette démission [Actes, 1907], mais l’abbé décède peu après. Son décès est signalé en 1907 par les Actes de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux [Actes, 1907, p 72 et page 78] : « (…) le chanoine Ferrand n’était pas seulement le diseur inimitable de nos solennités académiques, mais encore le porte-drapeau de la littérature félibréenne dans notre compagnie. » La date de son décès est précisée au mois de février 1907 [Actes, séance du 19 mars 1908, page 25].

La Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, en mars 1907, indique que l’abbé Ferrand étudiait les oiseaux, qu’il peignait en couleurs.

Suite à son décès, plusieurs candidats demanderont à lui succéder : M. Celles, puis l’abbé Leglise, curé de Gensac, le Dr Régis, professeur de psychiatrie à l’université de Bordeaux, Maurice Laffont, professeur de première au lycée. Mais en 1909 le fauteuil du chanoine Ferrand est cédé à Henry Monnier, romaniste, doyen de la faculté de droit, qui lui rend hommage dans un discours publié aux Actes de l’Académie [Actes, 1909, pp. 44-49]. Monnier retrace notamment les grandes lignes de son œuvre poétique, citant : La Rabagassade ; Paladins et Gascons ; Le confiteor du poète ; Pour la veuve Polycarpe ; Le dentiste pour dames ; Autour de mon clocher ; Aveugle et pauvre.

La société archéologique de Tarn et Garonne lui rend également hommage le 6 février 1907, rappelant les moments forts de leur collaboration et précisant les circonstances de ses obsèques [Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1907, pp. 197-198].

Travail au sein de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux

Il soutient l’admission à l’Académie du poète Gaston David [Actes, 1890] qui la quittera le 13 décembre 1894 [Actes, 1894]. En 1893, la candidature de l’abbé G. Pailhès à l’Académie est rejetée au prétexte que le clergé est déjà suffisamment représenté puisqu’il compte deux membres au sein de l’Académie (l’abbé Gaussens et l’abbé Ferrand). Ce malgré un rapport favorable de la commission en charge d’examiner ses titres, commission composée de deux membres dont l’abbé Ferrand [Actes, 1893]. Considérant que ces observations confèrent au vote le caractère d’un procès de tendance, l’abbé Arnaud Ferrand démissionne de l’Académie [Actes, 1893], démission qu’il retire suite à une lettre du Président de l’Académie [Actes 1893]. L’abbé Pailhès sera proclamé membre résident lors de la séance du 10 mai 1894, mais il présente sa démission à la séance du 21 juin la même année [Actes 1894].

L’abbé Ferrand rédige un rapport salué sur les 12 recueils totalisant 12 000 vers reçus par l’Académie dans le cadre de son concours de poésie de 1890 [Actes, 1890, p. 415]. Il rédige à nouveau le rapport sur le concours de poésie de l’Académie en 1892 [Actes, 1893], 1894 [Actes 1895], 1896 [Actes 1896]

Membre de la Commission linguistique de la fondation La Grange, il propose une médaille d’or pour Edouard Bourciez (Etude sur le dialecte gascon parlé à Bordeaux vers 1400 d’après le Livre des Bouillons, les Registres de la Jurade et les chartes de l’époque. – « N’ajos hounto d’augi toun fray, Parla la lengoiio de ta may (d’Astros) ». – Cahier, 21 x 27 cm, Manuscrit, sans date, soumis en 1889 et primé en 1890, 120 feuillets – voir François PIC in RlR ) et une médaille d’argent pour l’ouvrage de Félix Arnaudin « Contes populaires recueillis dans la Grande-Lande, le Born, les Petites-Landes et le Marensin » [Actes, 1890, p. 6], puis en 1895; une médaille d’or pour  « Anthologie populaire de l’Albret » de l’abbé Léopold Dardy [Actes, 1895]

En 1896, l’abbé Ferrand propose la médaille de bronze – Reinholdt Dezeimeris propose l’argent – pour l’anthologie ausonienne de J. Hovyn de Tranchère [Actes, 1897], qui sera publiée en 1897 avec en avant-propos, des remerciements adressés personnellement à l’abbé et à d’autres membres adhérents sans citer l’Académie.

En 1899, il est membre de la Commission de Littérature et de Poésie [Actes 1899], ainsi qu’en 1901 [Actes 1901].

Le 12 décembre 1901, H. Minier lui dédie le poème Quo Vadis [Actes, 1901]. La même année, l’abbé Ferrand prend fait et causes en faveur de la climathérapie en Méditerranée [Actes 1901, p. 123].

Récompenses obtenues par l’abbé Arnaud Ferrand pour sa poésie :

Nécrologies

Bibliographie

Sources : 

Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND-2
Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND-2

Références secondaires / Recensions :