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1975 – Ethnolinguistique de la haute vallée du Ger, Thèse d’Etat
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Ger-de-Boutx (Le Plan). Crédit photo : Marie-Thérèse VERGARA

Ethnolinguistique de la haute vallée du Ger, Thèse d’Etat soutenue par Jean-Claude Dinguirard, sous la direction du professeur Jean Séguy puis Jacques Allières, à l’université de Toulouse le Mirail. Pierre Bec faisait partie du jury.

Jean-Claude Dinguirard en a rédigé lui-même le résumé, à télécharger ici.

Les questions liées aux noms de maison ou à l’enseignement du gascon comme langue maternelle notamment, qui font l’objet de travaux d’approfondissement publiés par ailleurs.

L’ethnolinguiste Dinguirard, agrégé de lettres modernes, est par ailleurs expert en matière de roman policier populaire. Il cultive le goût pour le spécifique non-seulement dans sa pratique de la discipline qu’il définit en début d’ouvrage, où il se méfie des généralités hâtives, mais également comme régent au sein du Collège de ‘Pataphysique, science des particularités par excellence.

Pour parler de cette thèse, donnons la parole à ceux qui sont le mieux susceptibles de nous en donner un avant-goût savoureux tout en y associant la notoriété de leur signature. Marguerite Gonon, honneur aux dames, commence ainsi son compte-rendu : « C’est un plaisir rare de lire une thèse en gardant le sourire :  rendons-en grâce, de prime abord, au style comme au sujet. ». Nul besoin en effet d’être linguiste ou littéraire, pour goûter aux plaisirs de sa lecture quitte à faire l’impasse sur les passages les plus ardus. Kurt Baldinger précise « Ce que Dinguirard rassemble ensuite dans l’essentiel des faits et textes historico-culturels, économiques, folkloriques et linguistiques de ce « territoire minuscule » [395], c’est-à-dire une vallée montagneuse de quelques kilomètres de long et escarpée à la frontière de l’Ariège, est d’une étonnante variété. »

Méthode. Gonon comme Baldinger, voient dans la méthode de Dinguirard l’empreinte laissée par le maître – Jean Séguy – à qui l’auteur rend un hommage appuyé tout en prenant ses distances et développant ses propres interprétations en diverses occasions. Cette empreinte se remarque en cela que Dinguirard ne néglige aucun fait, aucune source, que tous les éléments ethnographiques accessibles, avec un chapitre spécifiquement consacré à l’histoire, sont collectés et examinés pour éclairer les faits linguistiques. Baldinger précise que l’importance accordée par Dinguirard à une documentation solide relie cette thèse à la démarche de l’école « des « mots et choses » : d’abord les faits en détail, ensuite seulement l’interprétation prudente ; il est contre les généralisations hâtives, les « brumes métaphysiques ». Et de fait, on trouve à la bibliographie de la thèse, des ouvrages méconnus relatifs aux Pyrénées des maîtres de cette école : Krüger, Schröder, Schönthaler, Schmolke, Brelie, Meyer-Lübke, Löffler, voire l’anthropologue-historien-linguiste Julio Caro-Baroja.

Son ethnolinguistique de la haute-vallée du Ger prend ainsi une tournure de scène de vie passée au crible jubilatoire d’une enquête plus descriptive qu’interprétative. La lecture est immersive, on rit de bon cœur avec les formulettes et ethnotextes recueillis, on est ému par les croyances relatives à la faune populaire comme celles relatives aux fées et autres présences de l’invisible qui enveloppent de mystère nos belles Pyrénées.

Apports scientifiques, innovations, découvertes. Gonon et Baldinger soulignent l’apport du lexique cadastral du XVIIe siècle. Baldinger indique en note son intention de reprendre ce lexique dans son dictionnaire onomasiologique de l’ancien gascon (DAG). Baldinger souligne le fait que Dinguirard innove, en abordant la métalinguistique populaire, encore peu étudiée. Il relève également quelques découvertes : Sahorgue < ipsa fabrica dans le cadastre de 1698, aujourd’hui Eth Sahörga avec ILLE supplémentaire [75], ou encore le pouvoir de la tradition et des conventions, dans l’attribution des prénoms et diminutifs. Je voudrais ajouter l’imposant travail, rigoureux et exhaustif, réalisé sur les noms de maison et qui a fait l’objet, avant la thèse, d’un mémoire de maîtrise qui a reçu le prix JISTA en 1963. Enfin, Dinguirard analyse en diachronie l’évolution d’un bilinguisme entre gascon du Couserans et gascon du Comminges, auquel se surajoute plus récemment un bilinguisme gascon-français.

Si Baldinger appelle de ses vœux que cette thèse fasse école, Margueritte Gonon avant lui, conclue ainsi sa lecture : « Outre le plaisir constant qu’on prend à  lire ces pages qui font découvrir un pays très typé, l’adhésion de l’esprit est totale devant la méthode. Il s’agit d’une monographie totale, au meilleur sens  du mot, Et les monographies sont indispensables pour connaître et pour comprendre «  la linguistique ».  C’était une idée chère à la fois à Séguy et à Gardette que la linguistique n’est pas  «  une fin en soi ».  Elle n’est qu’un témoin, mais le plus vivant et le plus indiscutable pour saisir la mentalité des  hommes dans l’espace et dans le temps. M. Dinguirard en a fait une éclatante démonstration. ».

Enfin, J.-L. Fossat souligne le fait que « J.-C. Dinguirard, dans une étude lexicale et dialectale, qui ne néglige pas d’examiner le folklore, établit clairement la relation de covariance entre distance lexicale dans le canton de St Béat et le fait que certains individus de la communauté présentent le trait colporteurs (…) l’orientation commune devrait être la recherche de la détermination d’indices de position sociale des informateurs définis selon les critères classiques de la démographie, de l’histoire et de la géographie humaine. »

Critique

On trouve dans la thèse de Bruno Besche-Commenge, une critique tout à fait fondée : « Ethnolinguistique de la haute vallée du Ger » n’étudie pas le lexique agro-pastoral. Il subsiste pourtant un berger aujourd’hui au Ger (Monsieur Mégardon), et je crois que son père était berger également. L’enquête aurait donc été possible, en théorie au moins : tous les locuteurs ne se prêtent pas au jeu de l’enquête ethnolinguistique. Voici un extrait de cette thèse, qui outre cette critique, souligne un apport de valeur : « l’axe Est/Ouest importe bien plus du point de vue linguistique que l’axe Nord/Sud ».

Principales sources :

FD, le 21 Février 2021 révisé le 02 août 2023.

 

Références secondaires


Textes en ancien Occitan
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Ce document contient plusieurs extraits de textes en ancien occitan :

  1.  « Conau lomendix pudolentz (…) « 
  2.  « Zo diz David que li mal ome son atrestal con es aspis (…) »
  3. Boeci – Onze versets d’une adaptation très libre du De consolatione Philosophiae de Boèce en occitan
  4.  Prière à la Vierge en patois du Limousin, XIe siècle, voir texte complet sur Gallica
  5. et 6. : deux versions distinctes (possiblement celles des ms P et O) de la chanson de Girart de Roussillon, 1884 versets 1 à 18
    • 7. traduction française, en regard.

8. Extrait d’une ancienne charte, voir plus d’info ici : MS. Paris, B.N., Collection de Languedoc (Bénédictins), ms. 195, pc. 1, 1180-1200

9. Chanson de Guillaume IX de Poitiers, vv. 1-39. Version complète sur Wikisource.

10. Marcabru, A la fontaine du verger vv. 1-86… Voir traduction ici

 


1982 – Via Domitia n° 28 : So ditz la gens anciana, proverbes et troubadours
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Via Domitia, n° 28 : Les proverbes dans les textes des troubadours.

Voltoire
Le marchand Voltoire

p. 13 : Lous areproues gascous, de Bertrand Larade, ici remis au jour, avec notes comparatives avec les mimes de Baïf,
p. 53 : Les proverbes de Voltoire,
p. 58 : Lous moutets guascous deou marchan De Voltoire,
p. 109 : La culture parémiologique d’un troubadour : Marcabru,
p. 123-125 : Parémiologie de Gascogne, reclasse et met à jour Van Gennep, Manuel 4. Pour une approche plus complète, voir 1979-1980 – Bibliographie critique des proverbes des Pyrénées gasconnes.

So ditz la gens anciana. Via Domitia n° 28, pp. 1-126

Voir aussi sur Gallica et sur le site de Tolosana, la bibliothèque numérique patrimoniale des universités toulousaines :

Références secondaires


1981 – Une lecture de Marcabru – au ras des mots
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1981, J.-C. Dinguirard, Une lecture de Marcabru, Via Domitia 26 – on trouvera dans cette étude :

1. Du bon usage du contre-sens (avec une référence à Pour une sémantique du silence, 1980)

La traduction de Marcabru par le Docteur Dejeanne est ici corrigée et son auteur vertement repris, pour sa « courte vue linguistique » et son « manque d’intérêt (…) pour la culture médiévale et occitane » tout en lui reconnaissant le mérite d’avoir publié Marcabru intact.

2. Marcabru, y-es-tu ?

L’auteur enquête sur les indices permettant d’identifier Marcabru ou son entourage. Il propose l’identification d’Audric d’Auvillar, et fait naître Marcabru à l’occident de l’actuel département du Gers.

3. Perpaus deu Gascon

L’enquête se poursuit sur le plan linguistique, et circonscrit plus précisément le lieu de naissance de Marcabru : entre Pagus Aturensis et Pagus Armaniacus.

4. Vers del Lavador, VI

Où l’auteur traduit Crup-en-cami par matous au coin du feu, ce que validera ailleurs André SOUTOU. Il interroge aussi le mot folpidor.

5. En lisant la pastourelle

L’auteur nous distille ici un de ses décryptages de certains vers de la pastourelle, riche de sa culture gasconne propre et de son érudition parémiologique.

6. La structure des rimes dans la pièce II

L’auteur fait crédit à Marcabru, d’être un versificateur rigoureux : en rétablissant la structure des rimes, il identifie et corrige des erreurs de transcription et de traduction.

Lire

On pourra lire aussi : Lejeune Rita. Pour le commentaire du troubadour Marcabru : une allusion à Waïfre, roi d’Aquitaine . In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 76, N°68-69, 1964. pp. 363-370.

 

 

 

 

Références secondaires


1981 – Pour le texte d’Aujatz de Chan
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Pour le texte d’Aujatz de Chan (Marcabru IX). Annales du Midi, n° 154 (1981), pp ; 439-442

Mme Linda PATERSON indique en 1981 « J.-C. Dinguirard, ‘Pour le texte d’Aujatz de Chan (Marcabru. IX)’, AdM, 93:439-42, seems to have been working without a library. » (source : The Year’s Work in Modern Language Studies, Vol. 43 (1981), pp. 265-270.). Cette méprise prête à sourire pour qui a lu l’article en question. A la décharge de Mme PATERSON, les références bibliographiques ne sont pas reprises à la fin de l’article mais citées au fil des pages, ce qui ne facilite pas la tâche du bibliographe.

Nous reprenons donc ici les références bibliographiques citées dans cet article de 5 pages :

BIBLIOGRAPHIE

DE RIQUER, Martin. Los trovadores: Historia literaria y textos (Espagnol) Broché – 4 octobre 2012. 1760 pages.

DEJEANNE, J.-M.-L. Poésies complètes du troubadour Marcabru ([Reprod. en fac-sim.]) / publ. avec trad., notes et glossaire par le Dr J.-M.-L. Dejeanne.

LEVY, Emil. Provenzalisches Supplementwörterbuch. Berichtigungen und Ergänzungen zu M. François Raynouards Lexique roman, Leipzig, 1892-1924 : A-C – D-Engr – Engr-F – G-L – M-O – P-Q – R-S

MISTRAL, Frédéric. Lou Tresor dóu Felibrige ou Dictionnaire provençal-français embrassant les divers dialectes de la langue d’oc moderne (1878)

SEGUY, J. et al. Atlas Linguistique et Ethnographique de la Gascogne.

WARTBURG, W. V. : Franzosisches etymologisches Worterbuch. Leipzig puis Basel, 1922 ssq.

 

 

 

 

 

 

Références secondaires


1981 – Des rimes gasconnes ?
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Une lecture du premier sirventes de Marcoat où l’auteur décèle des rimes gasconnes.

Via Domitia n° 26, pp ; 47-48. Article signé Marin Levesque

 

 

 

 


1981 – Pour le commentaire de Marcoat
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Une proposition de traduction librement adaptée du second sirventes de Marcoat, lu comme un texte grivois.

1981, J.-C. Dinguirard (signé Marin Levesque), Pour le commentaire de Marcoat, Via Domitia n° 26, pp. 52-61.

 

 

 

 

 


1981 – Marrababelio Riben
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Marrababelio Riben
Marrababelio Riben

Une proposition iconoclaste pour expliquer le mystérieux couplet de Guillaume IX d’Aquitaine :

Tarrababart
Marrababelio riben
Saramahart.

 

 

 

 

 

 

 


1980 – Enfin Larade !
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Margalide Gascoue de Bertran Larade
Margalide Gascoue de Bertran Larade

Enfin Larade ! La Revue de Comminges n° 1980-1, pp. 149-150.

Avec l’aimable autorisation de la Société des Etudes de Comminges, et de la BnF pour Gallica.

Dans un premier article, J.-C. Dinguirard fait l’éloge de la publication par le CIDO de photographies du texte original de La Margalide Gascoue, et signale au passage quelques erreurs dans l’édition de 1932 de Bernard Sarrieu.

Ce signalement a pu déplaire et des preuves ont été – bien légitimement – exigées – et donc fournies. Le lecteur voudra bien se référer à la seconde version de ce C.R. paru dans Via Domitia, plus complète et qui signale précisément une soixantaine d’erreurs chez Sarrieu.

 

 

 

 

 

 

 

 



1983 – Les vers de M. de Pérez, poète gascon
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Jean-Claude Dinguirard a mis au jour un corpus de près de 200 pages manuscrites d’un poète-musicien gascon du XVIe siècle jusqu’alors inconnu : M. de Pérez, précepteur de Monluc et dont le duc d’Épernon était le protecteur.

Il publie en 1983 les textes et les musiques de M. de Pérez, traduits, analysés et annotés. Ces textes mettent en évidence la circulation des langues, du gascon au français et inversement.

L’ouvrage intégral, épuisé, est disponible en téléchargement gratuit ci-après, ainsi qu’un article :

  • 1983, J.-C. Dinguirard, Pérez poète gascon, l’inédit occitan aux XVI, XVII et XVIII siècle, Revue des Langues Romanes 87
  • 1983, J.-C. Dinguirard, Les vers de M. de Pérez, N° ISBN : 2-85816-037-6, 16*24 cm, 122 pages. Collection sud, Presses universitaires du Mirail. EAN 9782858160372

 

 

« Consequitur quodcumque petit » [Elle atteint tout ce qu’elle vise]

Armes du Duc d’Epernon, protecteur de Pérez – d’après un cliché de Patric Lasseube.

Références secondaires


1962 – 1970 Notes sur une folklorisation : le processus de folklorisation de l’abbé Paul Mothe, poète commingeois (de Ger-de-Boutx)
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L’abbé Paul Mothe a choisi de vivre à Ger-de-Boutx, alors que le Cardinal de Clermont-Tonnerre lui proposait un autre avenir. Il y a prospéré, suscitant bien des jalousies et il a notamment fondé la maison De Camarade.

Jean-Claude Dinguirard met en évidence un processus de folklorisation dans la revue Arts et Traditions populaires.
– Notes sur une folklorisation, Arts et traditions populaires, 18e Année, No. 1/3 (Janvier-Septembre 1970), pp. 159-181, lien ci-dessous, complété ultérieurement par des ajours non-publiés, également ci-dessous [Possible influence Quenienne, cf. Subsidia Pataphysica 12-13, p 24.]
– Voir aussi : quelques éléments bibliographique de l’abbé Paul Mothe parus dans la presse (ci-après) ainsi que les œuvres de l’abbé Paul Mothe 

 

 

Références secondaires


1965 – La vie et l’œuvre de l’abbé Paul Mothe (1765-1855), poète Commingeois de Ger-de-Boutx
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Cet ensemble de textes constitue la biographie et l’œuvre poétique de l’abbé Paul Mothe dit Heline, né le 14 février 1765 et décédé le 4 avril 1855 (à l’âge de 92 ans d’après sa stèle) et enterré devant la porte de l’église du Ger. Prêtre et poète, des « ajours » tapuscrits, découverts en novembre 2023 et qui complètent l’article « Notes sur une folklorisation » publié par la revue des Arts et traditions populaires en 1970, et qu’un poème de l’abbé, daté de 1844, retrouvé dans les notes non-publiées de la thèse de J.-C. Dinguirard (ainsi qu’un dessin). Ces ajours mentionnent notamment deux brochures de l’abbé du Ger publiées chez Abadie à St Gaudens et conservées à la Bibliothèque nationale de France et consultables en ligne sur Gallica :

Prêtre réfractaire, vers 1797 il mène une vie de pourchassé :  » n° 2153 – Liberté, Egalité. Toulouse le 18 frimaire de la 6e année de la République. Le Commissaire du Directoire exécutif près l’Administration centrale du Département de la Haute-Garonne. Au Commissaire du Directoire exécutif près l’administrateur municipal du Canton de St Béat. J’applaudis au zèle et à la louable sollicitude de plusieurs républicains de votre canton, qui me préviennent que les nommés MOTHE et GOUARRE prêtres émigrés souillent encore par leur présence le sol de la République. Ils résident constamment, ajoutent-ils, dans le hameau du Ger de Boutx où les habitants qu’ils ont fanatisés, leur prête asile. Je sais, Citoyen, que vous ainsi que le juge de paix n’avez rien négligé pour faire saisir ces rebelles. Mais il serait dangereux de borner là vos démarches ; il faut tenter de nouveaux moyens pour les atteindre. Le hameau du Ger se trouvant situé sur la ligne de démarcation des cantons de St Béat et d’Aspet, veuillez tout concerter avec votre collègue près ce dernier canton pour faire une descente simultanée à l’effet d’arrêter ces deux perturbateurs. J’invite le Commissaire d’Aspet de concourir avec vous au succès de cette mesure. Je vous prie de m’instruire du succès de cette démarche.

Salut fraternel, CAZAUX D. » (Archives municipales de St Béat).

Il a préféré au doyenné proposé par le Cardinal de Clermont-Tonnerre, une retraite à Ger-de-Boutx où il embrasse un destin anthume et posthume extraordinaire.

Il fonde la maison Camarade en la donnant à son neveu – qu’il appelait « mon petit camarade » – Jean-Bernard Mothe (1816-1871), époux de Marie-Jeanne Nogues, de l’Espounille. Ils sont les parents de Célestin né en 1848 et Pierre-Lucien né en 1850. Peut-être ont ils eu d’autres enfants. Célestin Mothe épouse Sylvie Noguès et enfantent Célestin (décédé à la guerre de 14), Célestine (1873-1859), et Virginie (1878-1859). Célestine Mothe épouse Alexandre Dinguirard, ils enfantent Juliette et Henri. Juliette épouse Théodore Mothe, du Couéou (Coulédoux). De leur union naît Henri Mothe, actuel gardien & conservateur de la maison de Camarade, époux de Jo Zanusso, parents de Valérie et Céline. Valérie, comme Emmanuel et Frédéric, sont les aînés de la maison de camarade à qui la thèse de J.-C. Dinguirard est dédicacée. Les cadets sont Nathalie, Marie-Julie et Céline. La dernière génération à ce jour (2022) de la maison de camarade compte 6 personnes, Salomé, Aaron, Noé, Eliott, Valentine et Charlotte.

Le 17 octobre 1832, la pétition de l’abbé Paul Mothe est rejetée : il cherchait la somme de mille francs pour la desserte du Ger.

Dans un projet de supplique de l’abbé à l’évêque de Comminges, on peut lire : « le ger est un village au centre des pirennées, élogné de Boutx chef lieu de la succursale de deux heures de chemin dont il est séparé par de hautes montagnes que les neiges rendent inaccessibles l’hiver. Sa population… est à present de cent quatre vingts ames la poulation du ger est acglomerée, chaque maison a deux familles, une pour la garde des troupeaux et l’autre pour la culture des terres pénible etdifficile ; la nature du terrian en pente et rocailleux en grande partie n’admet d’autres travaux que ceux des bras et de la beche »…

Voir aussi Note sur une folklorisation.

 

 

 

 


1983 – Glanées, Via Domitia n° 30
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          • Vales Islonde (Chanson de Roland 2331) = Vales, Islonde (Galles, Irlande) ;
          • Manchac (biographie du troubadour Savaric de Malleo) = Magnoac ;
          • Un gasconisme méconnu : gadget < gàdje « outil, ustensile », en Haute-Bigorre », attesté par le dictionnaire de Simin Palay

Glanées, Via Domitia n° 30, pp. 149-150.

 

 

 


Georges OUSSET, libraire, La bible d’or 22 rue du Taur.
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Georges accueillait chaque impétrant comme une Sybille reçoit le suppliant. Tout en douceur, il vous désarme, vous met à nu et vous oriente. Et comme face à un oracle, on est libre de refuser ou d’accepter, même si cela ne change rien. Il ne lisait pas Le Monde, qui sans rancune lui consacre un bel hommage.

Georges était un tempérament. Un sacré tempérament. Un tempérament de résistant, le courage de dire, le refus de fléchir et le tout, avec beaucoup de douceur. Une douceur qui désarme tandis que le verbe est parfois incisif.

Pour s’en convaincre, on se délectera de son interview – paradoxalement à la suite de celle de M. Bezagu, librairie Castella – parue au Magazine Littéraire n°76 de mai 1973, page 42, où il déclare au journaliste J.-J. Brochier « (…) il y a au moins dix ans que je n’ai pas ouvert un journal littéraire. Les plus gros impairs que j’ai commis de ma carrière, c’est lorsque je lisais des journaux littéraires (…) je répétais ce que disaient les critiques et je disais d’énormes bêtises. »

Christian Authier écrit à son sujet : « Certains lieux sont indissociables de la personne qui l’anime. Ce fut le cas avec La Bible d’Or, librairie sise au 22 de la rue du Taur à Toulouse, que Georges Ousset tint des années cinquante jusqu’au début des années 2000 avant sa disparition en 2003. Plusieurs générations de toulousains ont appris à lire grâce à lui et la mémoire de ce passeur est encore vivace. On croisait dans cette minuscule échoppe, où un geste distrait pouvait faire tomber une pile de livres en équilibre, des universitaires, des érudits locaux, des étudiants et surtout toute une faune d’originaux venant converser avec le maître des lieux.

Car La Bible d’Or tenait autant de la librairie que du salon littéraire et du cabinet de curiosités. La renommée de l’endroit et de son propriétaire dépassa rapidement les murs de la ville. Outre ses amis écrivains vivant à Toulouse (José Cabanis, Kléber Haedens, Bernard Maris), Georges Ousset recevait souvent la visite de ceux attirés par la réputation de ce libraire hors du commun. Quand il n’aimait pas leurs livres, il faisait semblant de ne pas les reconnaître… Nous ne citerons pas les noms. Ce n’était pas le cas lorsque Roger Nimier passait la porte.

Si « Monsieur Ousset » – comme on l’appelait souvent dans un mélange de respect et d’affection – aimait les Hussards, André Fraigneau, Aragon, Abellio, Jules Renard, Dumas, Balzac ou Bernanos, les maîtres de la Série Noire n’avaient pas de secrets pour lui et il restait attentif aux nouveaux talents. Impossible à propos de son Panthéon littéraire de ne pas évoquer Le Maître et Marguerite de Boulgakov dont il se fit l’inlassable passeur au point d’en écouler des milliers d’exemplaires au fil des ans.

Quand on entrait dans La Bible d’Or, il n’était pas rare d’en sortir avec un tout autre livre que celui que l’on était venu chercher. « Comment ? Vous n’avez pas lu cela ? », lançait en levant les yeux au ciel. D’autres fois, il vous glissait précautionneusement entre les mains un James Hadley Chase tel un talisman en chuchotant : « Vous le paierez si le livre vous plait… ». Il y avait de l’acteur chez cet homme qui prenait des mines faussement effarouchées pendant qu’il distillait quelques insolences. Monsieur Ousset ressemblait à un moine qui aurait été défroqué pour avoir trop fréquenté ce l’on appelait « l’enfer » des bibliothèques. Cependant, La Bible d’Or avait tout d’un petit paradis. C’était un lieu de mémoire et de partage, hors du temps et par là même assez éternel. »

Lire aussi l‘article de Christian Laborde.

Comme on pouvait s’y attendre, sa bibliothèque contenait des trésors : le livre d’heures de la Vierge à l’usage de Toulouse, préempté par la bibliothèque municipale de la ville et espérons-le, prochainement en ligne.

Références secondaires


Abbé Arnaud FERRAND, curé de Baurech (20.04.1849 – 04.02.1907), poète aquitain du Médoc, premier Félibrige girondin en Bazadais
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Biographie, bibliographie, composition musicale de l’abbé Arnaud Ferrand. [Télécharger sa bibliographie complète]

Appel à contributions : toute personne qui aurait copie des peintures d’oiseaux, dessins, études ornithologiques, homélies, cours de rhétorique, partitions ou poèmes absents de cet article, est cordialement invitée à m’en transmettre un scan, une copie ou simplement à m’informer de son existence. SVP contactez moi via ce formulaire de Contact.

Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND
Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND

Biographie 

L’abbé Ferrand est né à St Pierre de Mons le 20 avril 1849, et mort le 4 février 1907. Il termine ses études au grand séminaire de Bordeaux en 1873 [Voir Sources : « Statistique générale… »], puis enseigne la rhétorique en classe de seconde au petit séminaire de Bordeaux de 1873 à 1883 [Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907, pp. 85-86]. Agé de 33 ans, il abandonne l’enseignement et devient curé de la paroisse de Baurech, qu’il ne quittera pas. Les revues qui le publient le désignent le plus souvent comme l’abbé A. Ferrand, plus rarement comme chanoine [Actes 1901 ; Revue de Comminges 1893] ou chanoine honoraire [revue catholique de Bordeaux, 1895]. Sa renommée en tant que poète et que « diseur » traverse l’Occitanie : de Bordeaux à Maillane en passant par Saint Bertrand de Comminges.

Fin août 1879, l’abbé Ferrand rencontre pour la première fois Frédéric Mistral et Joseph Roumanille, à Avignon dans la librairie de ce dernier. Il en évoque le souvenir dans « Une soirée à Maillane », Revue catholique de Bordeaux, 1891, parlant de F. Mistral en des termes élogieux : « le Maître », ou encore « lou bèu Frederi ». C’est là que l’abbé s’entend qualifier de « Félibre d’Aquitaine » par Mistral, dont l’épouse comprend parfaitement l’occitan et demande lecture d’extraits de « La Rabagassade ». Ferrand exprime quelque gêne relative à l’écriture de La Rabagassade, un texte burlesque, une œuvre de jeunesse, satire politique virulente et burlesque qui dresse des républicains qui renversèrent le second empire en 1870, le portrait d’hommes lâches (« Il s’arme d’un couteau… à couper le papier / d’un double canon… de culotte ») et méprisants pour le peuple. Ainsi à la quatrième veillée : « Le peuple est une bonne bête / Qui aime le son de la cymbale. ; / Le bâton ne lui fait aucun mal : / un peu de son, et il avale tout (…) / Oh la bonne vache à lait.  »

Un texte dont Mistral loue « la verve endiablée » et dont « quelques fragments ont l’honneur de représenter la Gironde dans lou Trésor dou Félibrige ». Le propos de l’abbé Ferrand quant aux répercussions de son œuvre chez Mistral – « quelques fragments » – est ici bien modeste comme à son habitude. Car Mistral, dans Lou Trésor dóu Félibrige, cite entre 97 et 112 fois l’abbé A. Ferrand [source : Lou Trésor dóu Félibrige numérique]. A la demande de Mme Mistral, l’abbé donne lecture au couple de « lous casse-cans dou Pape – les héros de Patay » (les suisses du Pape), sixième veillée de sa croustillante Rabagassade.

A noter que pour l’abbé Ferrand, Mesté Verdie est un « rimailleur poissard », dont la langue est aussi incorrecte que grasse et qui ne passera jamais pour un poète.

En 1880, l’abbé Ferrand devient mainteneur de la société des Félibres du Midi [Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907, pp. 85-86]

En décembre 1883, le Préfet de Bordeaux appuie la demande de mutation de l’abbé Ferrand adressée au « Ministre de la Justice et des cultes », sauf erreur il s’agit alors de Félix Martin Feuillée. L’abbé souhaite mettre un terme à 8 années d’enseignement au Petit séminaire de Bordeaux pour devenir simple curé de Beaurech, « ce qui ne devrait pas nuire à la poésie », écrit-il à son ami Frédéric Mistral. On appréciera que cette demande de mutation, signée pour le compte du Commissaire central et contresignée par le Préfet, mentionne au sujet de Ferrand, qui a publié plus de 3 000 pamphlets en vers contre Gambetta et son gouvernement : « on le dit très instruit (…) il n’a pas manifesté d’opinions politiques » ! [MS 6875 – Archives de la Gironde]

Début 1889 (le 3 janvier ? le 1er Février ? ou le 7 mars selon Monnier en 1910 ?), l’abbé Ferrand, curé de Baurech, 8 rue Saint-James est admis à la majorité des suffrages comme membre résidant de l’Académie de Bordeaux [Actes de l’A. 1889], en est élu secrétaire pour l’année 1890 [Actes de l’A. 1890] et se trouve adjoint à la Commission Linguistique de la fondation La Grange la même année [Actes, 1890]. La revue catholique de Bordeaux s’en réjouit d’autant plus qu’elle « a fait connaitre les poèmes vivants, énergiques et chevaleresques » de l’abbé (Revue catholique de Bordeaux, 1889, p. 99). Lors de son discours (reproduit in extenso par la revue catholique de Bordeaux, 1889, pp. 229-236.), l’abbé déclare sa passion pour l’art et son amour pour la poésie.

Lors de la séance du 8 juin 1899, l’abbé reçoit des condoléances concernant un deuil de famille qui l’a récemment frappé [Actes 1899].

En septembre 1893, l’abbé A. Ferrand devient membre libre de la Société des Etudes de Comminges [Revue de Comminges, T.8, 1893, p. 40]. Cet événement est consécutif au récit très apprécié du poème « Un rêve de Gascon sous le cloître de St Bertrand de Comminges – A M. le Président A. Couget« .

L’abbé Ferrand écrit une seconde lettre de démission à l’Académie pour « raisons intimes » en 1907. L’Académie refuse cette démission [Actes, 1907], mais l’abbé décède peu après. Son décès est signalé en 1907 par les Actes de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux [Actes, 1907, p 72 et page 78] : « (…) le chanoine Ferrand n’était pas seulement le diseur inimitable de nos solennités académiques, mais encore le porte-drapeau de la littérature félibréenne dans notre compagnie. » La date de son décès est précisée au mois de février 1907 [Actes, séance du 19 mars 1908, page 25].

La Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, en mars 1907, indique que l’abbé Ferrand étudiait les oiseaux, qu’il peignait en couleurs.

Suite à son décès, plusieurs candidats demanderont à lui succéder : M. Celles, puis l’abbé Leglise, curé de Gensac, le Dr Régis, professeur de psychiatrie à l’université de Bordeaux, Maurice Laffont, professeur de première au lycée. Mais en 1909 le fauteuil du chanoine Ferrand est cédé à Henry Monnier, romaniste, doyen de la faculté de droit, qui lui rend hommage dans un discours publié aux Actes de l’Académie [Actes, 1909, pp. 44-49]. Monnier retrace notamment les grandes lignes de son œuvre poétique, citant : La Rabagassade ; Paladins et Gascons ; Le confiteor du poète ; Pour la veuve Polycarpe ; Le dentiste pour dames ; Autour de mon clocher ; Aveugle et pauvre.

La société archéologique de Tarn et Garonne lui rend également hommage le 6 février 1907, rappelant les moments forts de leur collaboration et précisant les circonstances de ses obsèques [Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1907, pp. 197-198].

Travail au sein de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux

Il soutient l’admission à l’Académie du poète Gaston David [Actes, 1890] qui la quittera le 13 décembre 1894 [Actes, 1894]. En 1893, la candidature de l’abbé G. Pailhès à l’Académie est rejetée au prétexte que le clergé est déjà suffisamment représenté puisqu’il compte deux membres au sein de l’Académie (l’abbé Gaussens et l’abbé Ferrand). Ce malgré un rapport favorable de la commission en charge d’examiner ses titres, commission composée de deux membres dont l’abbé Ferrand [Actes, 1893]. Considérant que ces observations confèrent au vote le caractère d’un procès de tendance, l’abbé Arnaud Ferrand démissionne de l’Académie [Actes, 1893], démission qu’il retire suite à une lettre du Président de l’Académie [Actes 1893]. L’abbé Pailhès sera proclamé membre résident lors de la séance du 10 mai 1894, mais il présente sa démission à la séance du 21 juin la même année [Actes 1894].

L’abbé Ferrand rédige un rapport salué sur les 12 recueils totalisant 12 000 vers reçus par l’Académie dans le cadre de son concours de poésie de 1890 [Actes, 1890, p. 415]. Il rédige à nouveau le rapport sur le concours de poésie de l’Académie en 1892 [Actes, 1893], 1894 [Actes 1895], 1896 [Actes 1896]

Membre de la Commission linguistique de la fondation La Grange, il propose une médaille d’or pour Edouard Bourciez (Etude sur le dialecte gascon parlé à Bordeaux vers 1400 d’après le Livre des Bouillons, les Registres de la Jurade et les chartes de l’époque. – « N’ajos hounto d’augi toun fray, Parla la lengoiio de ta may (d’Astros) ». – Cahier, 21 x 27 cm, Manuscrit, sans date, soumis en 1889 et primé en 1890, 120 feuillets – voir François PIC in RlR ) et une médaille d’argent pour l’ouvrage de Félix Arnaudin « Contes populaires recueillis dans la Grande-Lande, le Born, les Petites-Landes et le Marensin » [Actes, 1890, p. 6], puis en 1895; une médaille d’or pour  « Anthologie populaire de l’Albret » de l’abbé Léopold Dardy [Actes, 1895]

En 1896, l’abbé Ferrand propose la médaille de bronze – Reinholdt Dezeimeris propose l’argent – pour l’anthologie ausonienne de J. Hovyn de Tranchère [Actes, 1897], qui sera publiée en 1897 avec en avant-propos, des remerciements adressés personnellement à l’abbé et à d’autres membres adhérents sans citer l’Académie.

En 1899, il est membre de la Commission de Littérature et de Poésie [Actes 1899], ainsi qu’en 1901 [Actes 1901].

Le 12 décembre 1901, H. Minier lui dédie le poème Quo Vadis [Actes, 1901]. La même année, l’abbé Ferrand prend fait et causes en faveur de la climathérapie en Méditerranée [Actes 1901, p. 123].

Récompenses obtenues par l’abbé Arnaud Ferrand pour sa poésie :

Nécrologies

Bibliographie

Sources : 

Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND-2
Portrait-de-l-Abbe-Arnaud-FERRAND-2

Références secondaires / Recensions :