Pierre Escudé

Membre senior de l’Institut Universitaire de France, Pierre Escudé est professeur des universités à Bordeaux. Ses travaux traitent de trois axes en particulier :
- didactique des langues et bilinguisme ; il pilote le master de formation des futurs enseignants bilingues français-occitan à Toulouse, il est membre du bureau de l’ADEB et dirige avec Laurent Gajo la collection « didactique des langues et plurilinguisme » aux éditions Lambert-Lucas il a également développé théorie, didactique et pratique de classe sur le domaine de l’intercompréhension (de la description linguistique de Jules Ronjat, auteur qu’il a édité, à la conception du manuel scolaire Euromania, fruit d’un programme européen) ;
- littérature et histoire littéraire, notamment du domaine occitan ; sa thèse a porté sur l’œuvre de Pèire Godolin qu’il a éditée et traduite, le contexte de son émergence et ses réceptions ;
- idéologies linguistiques et politiques linguistiques, qui sont au cœur des travaux actuels qu’il mène à l’IUF. Dans ce cadre, il traduit l’œuvre linguistique et politique de Tullio De Mauro.
1. Didactique des langues et bilinguisme
- « Las lenguas sólo funcionan en interacción : principios y pragmática de la intercomprensión », introduction à Fundamentos, prácticas y estrategias para la didáctica de la intercomprensión en América Latina, Universidad Nacional de Córdoba, Argentina, p. 7-27, 2021.
- P. Escudé & Francisco Calvo del Olmo, Intercompreensao. A chave para as linguas. Sao Paolo, Parabola, 2019. 222 pages.
- « Jules Ronjat, une vie dans les langues », Actes du colloque Ronjat, 2013 ESPE Toulouse», Edition des Archives Contemporaines, sous la direction de P. Escudé, 2016, 1-18.
- « Le bilinguisme scolaire français-occitan, histoire et avenir », in Christine Hélot et Jürgen Erfurt, L’éducation bilingue en France : Politiques linguistiques, modèles et pratiques, Lambert Lucas., 2016, 231-247.
- Le développement observé chez un enfant bilingue, préface et notes de l’édition de la thèse de Jules Ronjat (1913), Editions Peter Lang, Franctfort-Bern, 2013.
- « Intégrer les langues au cœur des apprentissages. Politique, économie et didactique de l’intercompréhension », Passages de Paris 8/2013, 42-61.
- Résultats expérimentation manuel euro-mania Académie de Toulouse à la demande de M. le Recteur, 2012. (en collaboration avec Pierre Janin, Inspecteur Général, DGLFLF) L’intercompréhension, clé du plurilinguisme, Paris : CLE International, collection : didactique des langues, avril 2010, 128 pages.
2. Littérature et histoire littéraire
- Introduction à Tullio De Mauro, Une introduction à la sémantique, trad. LI-J. Calvet, Limoges-Lambert-Lucas, 2022.
- L’Epopée perdue de l’occitan (1983). Réédition du texte de Jean-Claude Dinguirard. textes réunis et édités par P. Escudé. Préface de J. Grisward. Limoges, Lambert-Lucas, 2020.
- Occasionnels et textes politiques de la décennie 1580-1590 dans l’imprimé toulousain du xviesiècle, actes du colloque de Rouen, 2019.
- Présentation et notes de Coridon et Clérice, in Le Théâtre de Béziers. Pièces historiées représentées au jour de l’Ascension (1628-1657), tome I. sous la direction de B. Louvat, Paris, Editions Garnier, 2019.
- Imprimerie et pouvoir. Politique, livre et langue à Toulouse, de 1475 à 1617, Droz, Genève, 2017.
- Cleosandre, où sont rapportés tous les passe-temps du carnaval de Toulouse, en cette année 1624, Théâtre Complet de Balthazar Baro, tome I, Paris : Classiques Garnier, 2014, 17-144.
- « Philippe Gardy et l’énigme Godolin, le paradoxe de la disparition sans fin » mélanges Gardy, Centre d’Etudes de Littérature Occitane, 2014, 403-415.
- « Instrumentalisation de la Canson de la Crotzada à l’époque romantique : Die Albigenser (1838-1842) de Nicolas Lenau », Colloque L’éveil des nationalités et les revendications linguistiques en Europe (1830-1930), Béziers, 4 juin 2005, Paris : L’Harmattan, 103-120.
- « Sur les stanças de Godolin dites de 1610 : modalités et enjeux de la datation d’une œuvre-clef dans l’histoire littéraire occitane», Revue des Langues Romanes, Tome CIX, année 2005 – n°1, 13-49.
- « Les trois chants royaux de Pèire Godolin : Une poétique toulousaine de la marge et du centre – 1604-1648. », Revue des Langues Romanes, Tome CVIII – année 2004 – n°1, 57-89.
- « Stratégies et évolutions linguistiques dans l’imprimé toulousain de 1500 à 1617 », Revue Française d’Histoire du Livre, Droz, Genève, n°114-115, 1er & 2nd trimestre 2002, 31-51.
- « Conflits poétiques et politiques au sein des Jeux Floraux : pour une histoire de l’humanisme dans le premier XVIe siècle toulousain (1513-1562) » Annales du Midi, printemps 2002, 183-200.
- « L’Enigme des deux éditions concurrentes du Ramelet Mondin de Pèire Godolin. 1637-1638 : un tournant dans l’Histoire littéraire toulousaine », Annales du Midi, revue de la France méridionale, Tome 112, n°229, janvier-mars 2000, éditions Privat, 5-21.
- 1999-Thèse Pierre Escudé-Lecture du Ramelet Moundi de Pèire Godolin (1580-1649).
3. Idéologies linguistiques et politiques linguistiques
- « Région vs Nation : enseigner une langue autre en milieu monolingue hyper-normé : l’exemple de l’occitan dans l’éducation nationale française. », Revue des Oralités du Monde, INALCO-PLIDAM, n°1-2023, 29-42.
- « Étude sur l’évolution des politiques linguistiques de l’Instrôctia pôbblica de la République d’Acéphrand (1937-2029) : le plurilinguisme scolaire, exemple historique de dépassement de la gestion westphalienne. », Humanités, Didactique, Recherche, Paris-3 / DILTEC, numéro 2, 2022, 35-50.
- « La langue c’est nos paroles » : Tullio De Mauro et Saussure, de la linguistique à la politique linguistique, Hommage à Tullio De Mauro, coordonné par Marc Arabyan, Jean-Paul Bronckart et Pierre Escudé, Lambert-Lucas, 2020,193-226.
- MERCATOR, The Occitan language in education in France, 2nd edition, 2019.
- « Ce que disent les langues vivantes régionales de France», in Pierre Escudé (dir.), « Langues et discriminations », Les Cahiers de la LCD, n° 7, juin 2018, 208 p., Paris, L’Harmattan, ISBN : 9782343152172, 13-24.
- « Langues et discriminations », Les Cahiers de la LCD, n° 7, juin 2018, 67-94.
- « De l’invisibilisation et de son retroussement. Etude du cas occitan : normalité de la disparition, ou normalisation du bi/plurilinguisme ? », Les minorités invisibles : diversité et complexité (ethno)sociolinguistiques, sous la direction de Ksenija Djordjevic Léonard, Michel Houdiard, 2014, 9-21.
- « Histoire de l’éducation, imposition du français, résistance et emploi des langues régionales en milieu scolaire », Histoire sociale des langues de France, G. Kremnitz et H. Boyer éditeurs, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2013, 339-352.
- « L’appel au plurilinguisme et les dégâts du monolinguisme sur les minorités linguistiques historiques », APLV-Langues Modernes, février 2013.
- « Langue et nation en France. Reconnaissance institutionnelle des langues régionales et politique d’enseignement : le cas corse », Projet Européen Socrates LangMob, Université de Berlin, 2002.
Jean-Léo Léonard, sociolinguiste et dialectologue
Jean Léo Léonard est depuis septembre 2019 professeur des universités (PU) en anthropologie du langage et de didactique des langues à l’Université de Montpellier Paul-Valéry (UMPV), laboratoire Dipralang (EA 739). Membre honoraire de l’IUF (projet MAmP 2009-2014), ex-PU à Sorbonne Université (2014-19) en linguistique générale et typologie linguistique.
Linguiste généraliste, typologue et sociolinguiste avec une expérience de diverses langues non indo-européennes : ouraliennes, méso-américaines, caucasiques (kartvéliennes et circasiennes), quechua-aymara, etc., sa recherche en dialectologie romane en particulier s’est étendue du poitevin-saintongeais et des langues ou variétés d’oïl au diasystème occitan, avec des applications dialectométriques à l’aide de la base de données THESOC (en collaboration avec Guylaine Brun-Trigaud). Il se consacre à la dialectologie générale, dans une perspective de typologie linguistique, et s’engage dans l’étude interdisciplinaire du contexte anthropologique de la diversité interne des langues. Initiant sa recherche avec une thèse sur la variation dialectale dans l’île de Noirmoutier, soutenue en 1991 à l’Université de Provence sous la direction de Jean-Claude Bouvier (et inspiré par Valeriu Rusu et Jean-Louis Fossat sur maints aspects de la dialectologie générale), il a développé la variante « toulousaine » de l’ethnolinguistique représentée par Dinguirard, Séguy, Ravier, Allières, Fossat. Cette approche se caractérise par une sensibilité à l’écologie des interactions et aux pressions sociolinguistiques qui influent sur les langues à travers la trame de leurs réseaux dialectaux, dans une perspective à la fois phénoménologique et quantitative. Sa contribution à la dialectométrie s’est réalisée dans le cadre des Systèmes Adaptatifs Dynamiques Complexes, avec des chercheurs de l’Institut de Biophysique de Tartu (Estonie) – National Institute of Chemical Physics and Biophysics (NICPB) -, en intégrant la cladistique aux côtés de Pierre Darlu (Inserm/CNRS). Il coordonne en 2025-26 le projet de mobilités franco-estonien PARROT Algorithmic Complexity in Comparative Gallo-Romance and Finnic Dialectology (ACCORD), en partenariat avec le NICPB de Tallinn, Estonie.
Distinctions :
- 2015-18 : Prime d’Encadrement Doctoral et de Recherches (attribuée par le C.N.U., section 07)
- 2015 : Lauréat du prix Jean-Charles Perrot de l’Académie des Inscriptions et des Belles Lettres.
- Membre honoraire de l’Institut Universitaire de France, sur la base du projet I.U.F. réalisé durant la période 2009-2014 en dialectologie, sociolinguistique et typologie linguistique mésoaméricaine (cf. résumé et le rapport final du projet 2009-14).
Ses travaux sont disponibles en ligne sur HAL, notamment :
- 2024. Jean Léo Léonard. L’enquête sociophonétique de l’abbé Rousselot à Cellefrouin (1891) : un terrain pionnier en dialectologie sociale. Colloque anniversaire en hommage à l’abbé Rousselot : de la création au rayonnement de la phonétique expérimentale, Institut Catholique de Paris; Laboratoire de Phonétique et de Phonologie; La société Linguistique de Paris; Laboratoire CLESTHIA, Oct 2024, Paris, France. ⟨hal-04848667⟩ à partir de 2:5:18
- 2024. Language dynamics for dialect classification: a sketch in miniature. Dialectologia, 2024. https://doi.org/10.1344/dialectologia2024.2024.2
- 2024. Revisiting Southern Gallo-Romance from a complexity theory standpoint: Occitan. Frontiers in Complex Systems, 2. https://doi.org/10.3389/fcpxs.2024.1429114
- 2024. Jean Léo Léonard, Guylaine Brun-Trigaud. Questions d’aréologie occitane. Le « Gradient de Gasconité » revisité. Marcia dos Santos Machado Vieira; Vanessa Mireiles. Diversité et stabilité dans les langues romanes/Diversidade e estabilidade em línguas românicas, Pimenta Cultural, pp.103-164, 2024, 9786559399529. ⟨hal-04843069⟩
- Jean Léo Léonard. Divisions dialectales, frontières et transitions en domaine occitan : validation et vicariance dialectométriques (THESOC). Journée d’études Corpus et méthodes pour l’étude de la variation dans l’espace francophone et au-delà (CoMeVar), Diwersy Sascha, Nov 2024, Montpellier, France. ⟨hal-04848698⟩
- Jean Léo Léonard, Rose-Marie Volle. La citoyenneté : un « commun » en évolution dans les textes de référence de l’Éducation Nationale et les débats parlementaires depuis 1789 ?. Colloque interdisciplinaire Commun(s), projet HUMANENVI, Université Paul-Valéry Montpellier 3, Jun 2023, Montpellier, France. ⟨hal-04848541⟩
- 2023. Jean Léo Léonard, Guylaine Brun-Trigaud, Grégory Gélebert. Retour de la Dauna à… Le « paysage dialectal » des landes gasconnes revisitées. De patois à éradiquer à langue de création artistique: avatars et représentations de l’occitan dans l’histoire, Agresti, Giovanni, Feb 2023, Bordeaux (Gironde), France. ⟨hal-04054509⟩
- 2023. Avec Laurent Alibert. Les versions occitanes de T301A au regard de traditions exogènes : entre universaux, tamis culturels et effets structuraux inducteurs
- 2023. Jean Léo Léonard, Grégory Gélebert. Gnose de Théobald Lalanne, dialectométrie et complexité. LHUMAINE, 2023, Langage et pensée complexe, Langage et pensée complexe (2), pp.1 – 31. ⟨hal-04146688⟩
- 2023. Jean Léo Léonard, Guylaine Brun-Trigaud. Dialecte vs endémisme ; modalité vs transition : binômes empiriques et conceptuels en aréologie occitane. La preuve par le gascon. 3e colloque international VariaR – Variation dans les langues romanes, Université Montpellier 3, Jun 2023, Montpellier, France. ⟨halshs-04410344⟩
- Jean Léo Léonard, Louise Albinet. Ecologie linguistique des milieux littoraux. séminaire Oceania, Cyrille Bertelle au nom de PRSH, SFLog et l’ISCN, Jul 2023, Le Havre, France. ⟨hal-04229391⟩
- Jean Léo Léonard, Guylaine Brun-Trigaud, Flore Picard, Louise Albinet. Revisiting Southern Gallo-Romance from a Complexity Theory viewpoint: Occitan (Southern Gallo-Romance). Complexity in Language Variation and Change (COMPILA 2023), University of Tokyo, Aug 2023, Tokyo, Japan. ⟨halshs-04410393⟩
- 2022. Jean Léo Léonard. Dialectométrie grande et petite. Séminaire du GEHLF : Groupe d’étude en histoire de la langue française, UFR de langue française, Sorbonne Université, Prof. Gilles Siouffi, Feb 2022, Paris, France. ⟨hal-04053026⟩ – Vidéo sur Youtube
- Jean Léo Léonard, Souleymane Dembele. La dialectométrie par distance d’édition. 2ème e-journée internationale d’études et de réflexions Intradisciplinarités et interdisciplinarités de faits linguistiques, L’institut de Linguistique Appliquée (ILA) en partenariat avec le LADYLAD, Nov 2022, Abidjan, France. ⟨hal-04068419⟩
- 2022. Jean Léo Léonard, Guylaine Brun-Trigaud, Flore Picard. Explorations dialectométriques pour le Manuel de linguistique occitane, édité par Louise Esher et Jean Sibille aux éditions Mouton de Gruyter (chapitre 17. « Atlas linguistiques et perspectives dialectométriques »). Séminaire du LLACS, Université Paul-Valéry Montpellier 3; ReSo (Recherches sur les Suds et les Orients), Sep 2022, Montpellier, France. ⟨hal-04848800⟩
- Jean Léo Léonard. L’ombre de l’éolienne ou le territoire et son double… Face à ‘Notre bouche’. 5e édition du Colloque International « Langue et territoire », Pivot, Bénédicte, Jun 2021, Université Paul-Valéry Montpellier 3, France. ⟨hal-04081734⟩
- 2020. Actualité de la pensée de Georges Millardet en linguistique et dialectologie romanes à travers sa contribution à la RLaR. RLaR, Tome CXXIV n°1, pp. 77-110
- Jean Léo Léonard, Karla Janiré Avilés González. Les “communautés invisibles”. Guyot, Jacques. Cultures de Résistance, Peuples et Langues minorisés, Presses des Mines, pp.247-264, 2020, 978-2-35671-588-3. ⟨hal-04046123⟩
- Jean Léo Léonard. Complexité et dialectologie quantitative et qualitative. Complexité des structures et des systèmes linguistiques : le cas des langues romanes, 2019, Sophia (Bulgaria), Bulgarie. pp.123-164. ⟨hal-04066894⟩
- 2019. Jean Léo Léonard, Karla Janiré Avilés González. Didactique des » langues en danger « Recherche-action en dialectologie sociale. Michel Houdiard, 2019, Linguistique formelle et dialectologie sociale, Jean Léo Léonard, 978-2-35692-177-2. ⟨hal-04046117⟩
- 2019. Jean Léo Léonard. De Terracher, Rousselot et Gauchat à Labov. 1er Congrès Mondial des Chercheurs Francophones, Jun 2019, Legon (Accra), Ghana. pp.49-64. ⟨hal-04051473⟩
- Jean Léo Léonard, Karla Janiré Avilés González. Didactique des « langues en danger » Recherche-action en dialectologie sociale. Michel Houdiard, 2019, Linguistique formelle et dialectologie sociale, Jean Léo Léonard, 978-2-35692-177-2. ⟨hal-04046117⟩
Théobald Lalanne (1880 – 1952)
MàJ 22.09.2024.
Je dédie cet article à Guylaine Brun–Trigaud, ingénieure CNRS, et au professeur Jean Leo Léonard qui le premier, m’a donné à lire « l’indépendance des aires linguistiques… », à la famille de l’abbé Théobald, que je remercie vivement pour les photos, les textes, le contact. J’attends avec impatience la publication des travaux de Guylaine Brun-Trigaud et de Jean-Léo Léonard, assurément un regard neuf sur les travaux précurseurs de Lalanne. Un regard éclairé par un demi-siècle de dialectométrie et de dialectologie, des analyses étayées grâce aux outils informatiques modernes et aux données des 6 volumes de l’ALG dont Lalanne n’a connu que les 3 premiers.

L’Abbé Théobald Lalanne est né le 10 février 1880 à Labatut-Pouillon (Landes). Il entre dans la Congrégation de la Mission le 30 septembre 1899, à Dax où il sera ordonné prêtre le 17 juin 1905. Il est placé au Chili en 1905 puis au Pérou en 1909 avant d’être mobilisé en 1915. En 1919, il est placé au Berceau de Saint Vincent de Paul, où il enseigne la rhétorique et le latin. Il décède le 29 novembre 1952.
Il côtoie Henri Petitmangin : Le vocabulaire latin que publie Lalanne en 1934 est établi d’après les exercices latins de Petitmangin. Ce dernier publiera une recension des Exercices sur le vocabulaire hispano-latin de Lalanne, en 1936 dans Enseignement Chrétien et Studia, revue où l’un et l’autre publient.
Lalanne côtoie également Jean Bouzet qui le recommande à Dauzat e qualité d’enquêteur pour le NALF. Albert Dauzat dira n’avoir jamais vu d’homme plus doué, plus intuitif, plus ingénieux et plus travailleur que l’abbé Lalanne [1].
Sur le plan littéraire et peut-être pédagogique, c’est avec « Théophraste à Lilliput. Croquis pédagogiques. Saint Vincent de Paul. Librairie Benesse. s.d. (1941), 112 p. 14 x 22,5. » que Lalanne signe en 1941 un roman qui sera primé par l’Académie Française (prix littéraire Montyon en 1942). Ce recueil de portraits d’élèves est une satire joyeuse, sans concessions mais emplie de bienveillance.
Lalanne, enquêteur linguistique en Gascogne Maritime pour l’Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne, ne trouve pas de prime abord les limites dialectales auxquelles il s’attend de par ses connaissances. Soucieux d’écarter le biais cognitif de confirmation, il se refuse à altérer ses relevés d’enquête et opère un revirement dans son approche. Au lieu de s’intéresser aux mots communs entre points d’enquêtes, il quantifie les différences linguistiques entre points d’enquêtes et ce faisant, invente et développe les fondements conceptuels et théoriques de la dialectométrie, un outil d’aréologie linguistique quantitative que Séguy développera dans l’ALG VI jusqu’à produire la carte des gradients de gasconité.
Sur le plan linguistique et peut-être du roman policier, Lalanne publie en 1949 l’ « indépendance des aires linguistiques en Gascogne maritime ». Au volant de sa Simca, généreusement doté en alcools et cigares à délier les langues locales, il sillonne sa Gascogne Maritime pour recueillir des faits de langue. La compilation de ses notes sous forme de cartes géolinguistiques, confond tout ce qu’il tenait pour acquis : les zones dialectales homogènes ne correspondent ni aux « pays » ni d’ailleurs… à rien ou presque. Aucun ne se manifeste sous la forme d’une aire confirmée par de confortables bourrelets d’isoglosses. Ni le lexique, ni la phonologie en renfort ne lui permettent d’établir une carte des dialectes. L’enquêteur-inspecteur prend grand soin de ne pas altérer les indices collectés sur la scène linguistique. N’ayant pas réussi à partir de l’amoncellement de traits communs à faire émerger quelque région connue, il inverse l’approche. Ayant sélectionné quelques traits caractéristiques du béarnais, il trace à partir des réponses à son questionnaire, la carte de ce dialecte. Mais c’est l’échec, certaines caractéristiques ne recouvrent pas la totalité de l’aire, tandis que d’autres la débordent. Lalanne opère alors un ultime renversement de perspective : il compte les différences entre les points d’enquête consécutifs sur son territoire… un nombre sensiblement constant apparait ! Formé aux mathématiques, il comprend qu’il a enfin saisi une « fonction » linguistique, le graal
de la mise en équation, la pierre philosophale qui transformera la science molle – qualitative – en science dure et quantitative. Des chiffres ! Enfin !
Jean-Louis Fossat attribue à Lalanne l’invention de la dialectométrie, en avance sur Séguy. On trouve en effet dans les carnets de Lalanne – carte 161 et carte 162 empruntées sur Occiton, le site du même Fosssat – l’idée originelle d’un coefficient de pureté du dialecte, étrangement similaire au gradient de gasconité de l’ALG VI.
Pour l’anecdote et pour l’ami des animaux, les enquêtes de Lalanne ont révélé la présence d’un auzèt tin̲’ùs (graphie approximative) à Labastide-Clairence, une « donnée négative » qui contribue à l’enquête de Séguy sur les noms pré-latins des animaux en Gascogne ( 7° Congrès International de Linguistique Romane, Barcelone, 1953).

Références secondaires :
- [1] Brunet, Louis. Le père Lalanne, sosie de Cicéron (…), in Mission et charité, 15 juillet 1964 pp. 228 sqq
- Jean Séguy, « La dialectométrie dans l’Atlas linguistique de la Gascogne », Revue de linguistique romane, 1973, p. 1–24
Principales sources d’information :
- Vie de Théobald Lalanne et photos portraits : famille Lalanne à Nouste 40300 Labatut
- Texte de M. Pédelucq : association Trait d’Union Histoire, Mairie de Labatut 40300, avec l’autorisation de la famille d’Albert Pédelucq à Lahire 40300 Labatut
- Louis Brunet in Mission et Charité du 15 juillet 1964
- Articles divers de Albert Dauzat et Jean Séguy
- Archives des Lazaristes, à Paris
- Site Occiton de JL Fossat
- Intervention du professeur Jean Léo Léonard – Université Paul Valéry / Montpellier 3 (UPVM), le 23 mars 2021 lors du colloque international VariaR à Montpellier
Bibliographie de l’abbé Théobald Lalanne :
- Vocabulaire grec. Classe de quatrième. — Berceau de Saint Vincent de Paul, s.d. (impression 1933) 60 p. 12 x 18.
- Vocabulaire latin, d’après les exercices latins de H. Petitmangin. Classes de 6ème et 5ème. Editions du Berceau de Saint-Vincent de Paul, s.d. (1933)
- Vocabulaire latin, d’après les exercices latins de H. Petitmangin. Classes de 6ème et 5ème. Paris, De Gigord, s.d. (1934) 68 p. 10,5 x 17,5 (sur Archive.org) et (sur Ethnolinguiste.org)
- Recensions :
- Ami du Clergé, 1934, pages jaunes, p. 382.
- Recensions :
- Exercices sur le vocabulaire hispano-latin (édition d’essai). — Saint Vincent de Paul, s.d. (impression 1935) 52 p. 11,5 x 18. Recension : Annales de la Congrégation de ta Mission, tome C.p. 1015 (1935) – Mes remerciements à François PIC pour cet introuvable.
- Note sur les « esdrùjulos » nominaux en espagnol, dans «Enseignement chrétien et studia», 1936-1937, tome 1, pp. 457-459.
- Projet d’une planétique, dans «Enseignement chrétien et studia». Décembre 1936, pp. 198-203.
- Avec Jean Bouzet. Du gascon au latin (origines latines du gascon), Saint Vincent de Paul, Librairie Benesse, 1937 84 p. 14 x 19.
- … une méthode pour trouver le mot latin correspondant à un mot gascon, une machine à fabriquer le gascon avant de le connaître, rendant sensible et agréable la relation du latin au gascon et au français.
- Recensions :
- La Croix, 25 décembre 1937.
- Reclams de Biéarn et Gascougne (Mgr Mathieu), 1938, n° 4 page 90.
- Ami du Clergé, 1938, pages jaunes, pp. 170 et 174.
- Mercure de France, 10 octobre 1938, pp. 214-210 (François-Paul Reynal)
- Annales de la Congrégation de la Mission, t. CIII (1938), p. 409.
- Guide des études occitanes, 1946, p. 109. Citation :
- (Du gascon au latin) expose le mécanisme du passage du latin au gascon : une remarquable étude phonétique et morphologique illustrée par un lexique étymologique de 2.500 mots (p. 54-81)
- Rapport moral de l’Amicale des Anciens du Berceau, 1936. Texte reproduit dans Annales de la Congrégation de la Mission, tome CII (1937), pp. 601-609
- Vocabulaire latin, d’après les exercices latins de H. Petitmangin. Classes de 6ème et 5ème. 3e édition augmentée de nouveaux exercices et d’un index alphabétique. Paris, De Gigord, s.d. (1938). [notice BnF]
- Vocabulaire latin, d’après les exercices latins de H. Petitmangin. Classes de 6ème et 5ème. 4e édition augmentée de nouveaux exercices et d’un index alphabétique. Paris, De Gigord, s.d. (1938). 95 pages.
- Manuel hispano-latin. Paris, De Gigord, 1938, 36 p. 14 x 18.
- Rapport moral. Amicale des anciens du Berceau, 12 juillet 1938. Texte reproduit dans Annales de la Congrégation de la Mission, t. CIV (1939), pp. 443-447.
- Grammaire espagnole complète, avec exercices. Paris, de Gigord, 1938, 150 p. 14 x 18.
- Lalanne, Théobald. 1940. Commune de Heugas. MUCEM, MS.44.862
- Monsieur Joseph Praneuf, dans « Semaine religieuse d’Aire et de Dax », 25 avril 1941, pp. 108-109.
- Texte reproduit dans «Annales de la Congrégation de la Mission» t. CV (1940) p. 351-353.
- Théophraste à Lilliput. Croquis pédagogiques. Saint Vincent de Paul. Librairie Benesse. s.d. (1941), 112 p. 14 x 22,5. [notices BnF]
- Le deuxième voyage de Théophraste à Lilliput. Croquis pédagogiques. Saint-Vincent de Paul. Librairie Benesse. s.d. (1942), 136 p. 14 x 22,5.
- Le Troisième voyage de Théophraste à Lilliput. Croquis pédagogiques. Saint Vincent de Paul. Librairie Benesse, 1942, 160 p. 14 x 22,5.
- Le dernier voyage de Théophraste à Lilliput. Essai de pédagogie satirique. Saint Vincent de Paul. Chez l’auteur, 1944, 242 p. + appendice XVI p. 13 x 20. Lettre de Son Excellence Mgr R. Beaussarl
- Théophraste à Lilliput. Saint Vincent de Paul, chez l’auteur, 1944, 242 p. Dédicace à Léon Bérard. [Extrait disponible dans Gallica] – [réédition numérique FeniXX].
- Théophraste à Lilliput. Paris. De Gigord, 1945, 242 p. 7e édition. Ouvrage couronné par l’Académie française.
- Picrate s’attendrit. L’éducateur apôtre, 45e année (Nouvelle série), n° 1, page 8, Janvier 1945 (probablement un extrait de Théophraste à Lilliput)
- Nos enquêtes pour l’atlas linguistique. L’enquête dans les Landes, dans Le Français Moderne. Paris, avril 1947, pp. 105-121.
- Enquêteur principal des 3 premiers volumes (sur 6) de l’Atlas linguistique et ethnographique de la Gascogne, collaborateur auprès de Jean Séguy
- L’indépendance des aires linguistiques en Gascogne maritime. Berceau de Saint Vincent de Paul, chez l’auteur, s.d. (1949) 64 + XIV p. 21 x 27.
- Réédition en 2020 sous le titre : Atlas du vocabulaire gascon de Théobald Lalanne, 2020, par l’Association Trait d’union de Labatut, en vente au prix de 17 euros = 12 euros + 5 euros de frais de port, règlement par chèque à l’ordre de : Trait d’Union Labatut, à adresser à Kakine Labat, 6, rue des Pyrénées 40990 – Saint-Paul lès Dax.
- Recensions :
- Vox romanica (Zurich), mai 1950, pp. 292-301 : CR de Jacob Jud [lien vers la revue].
- Le Français Moderne, janvier 1950, pp. 311-313 (Albert Dauzat).
- Annales du midi, janvier 1950, pp. 85-89 (J. Séguy).
- Dauzat Albert, Wagner Robert-Léon, Guillaume G. Développement moderne de la langue française. In: École pratique des hautes études, Section des sciences historiques et philologiques. Annuaire 1950-1951. 1950. pp. 50-53.
- Panorama dialectal du littoral gascon. Annales de l’Institut d’Etudes Occitane. — T. II, fasc. 2, 1950.
- Recension : Annales du Midi Année 1951 63-14 pp. 182-183
- Lalanne Théobald. Coupes dialectales : l’axe lexical Biarritz-Nice (Soustons – Plan du Var). Chez l’auteur, Saint-Vincent de Paul (Landes). 1950
- Une coupe dialectale : l’axe lexical Alpes-Océan (plan du Var – Soustons). In: Annales du Midi : revue archéologique, historique et philologique de la France méridionale, Tome 63, N°14, 1951. pp. 149-162.
- La limite nord du gascon, Le français moderne, tome 19, no 2, 1951, p. 135-152
- Facteurs d’évolution dialectale dans la Gascogne maritime, Mélanges offerts au professeur Dauzat, 1951, pp. 167-172
- Indices de polyonymie. Indices de polyphonie. Le Français Moderne, 1953, n° 21, p. 263-274
- Labastide-Clairence colonie de Rabastens de Bigorre (?), avec Jean Séguy. Collegium Romanicum Helvetiorum, Volume 14, 1955.
- Les ours du prophète Elisée ou l’éloge de la calvitie Mission et Charité, 15 juillet 1964, pp. 247-251
Arnaud FERRAND (1849 – 1907) : poète aquitain du Médoc, premier Félibrige girondin en Bazadais
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Abbé Arnaud FERRAND, curé de Baurech (20.04.1849 – 04.02.1907), poète aquitain du Médoc, premier Félibrige girondin en Bazadais [bibliographie complète]
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Biographie
L’abbé Ferrand est né à St Pierre de Mons le 20 avril 1849, et mort le 4 février 1907. Il termine ses études au grand séminaire de Bordeaux en 1873 [Voir Sources : « Statistique générale… »], puis enseigne la rhétorique en classe de seconde au petit séminaire de Bordeaux de 1873 à 1883 [Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907, pp. 85-86]. Agé de 33 ans, il abandonne l’enseignement et devient curé de la paroisse de Baurech, qu’il ne quittera pas. Les revues qui le publient le désignent le plus souvent comme l’abbé A. Ferrand, plus rarement comme chanoine [Actes 1901 ; Revue de Comminges 1893] ou chanoine honoraire [revue catholique de Bordeaux, 1895]. Sa renommée en tant que poète et que « diseur » traverse l’Occitanie : de Bordeaux à Maillane en passant par Saint Bertrand de Comminges.
Fin août 1879, l’abbé Ferrand rencontre pour la première fois Frédéric Mistral et Joseph Roumanille, à Avignon dans la librairie de ce dernier. Il en évoque le souvenir dans « Une soirée à Maillane », Revue catholique de Bordeaux, 1891, parlant de F. Mistral en des termes élogieux : « le Maître », ou encore « lou bèu Frederi ». C’est là que l’abbé s’entend qualifier de « Félibre d’Aquitaine » par Mistral, dont l’épouse comprend parfaitement l’occitan et demande lecture d’extraits de « La Rabagassade ». Ferrand exprime quelque gêne relative à l’écriture de La Rabagassade, un texte burlesque, une œuvre de jeunesse, satire politique virulente et burlesque qui dresse des républicains qui renversèrent le second empire en 1870, le portrait d’hommes lâches (« Il s’arme d’un couteau… à couper le papier / d’un double canon… de culotte ») et méprisants pour le peuple. Ainsi à la quatrième veillée : « Le peuple est une bonne bête / Qui aime le son de la cymbale. ; / Le bâton ne lui fait aucun mal : / un peu de son, et il avale tout (…) / Oh la bonne vache à lait. »
Un texte dont Mistral loue « la verve endiablée » et dont « quelques fragments ont l’honneur de représenter la Gironde dans lou Trésor dou Félibrige ». Le propos de l’abbé Ferrand quant aux répercussions de son œuvre chez Mistral – « quelques fragments » – est ici bien modeste comme à son habitude. Car Mistral, dans Lou Trésor dóu Félibrige, cite entre 97 et 112 fois l’abbé A. Ferrand [source : Lou Trésor dóu Félibrige numérique]. A la demande de Mme Mistral, l’abbé donne lecture au couple de « lous casse-cans dou Pape – les héros de Patay » (les suisses du Pape), sixième veillée de sa croustillante Rabagassade.
A noter que pour l’abbé Ferrand, Mesté Verdie est un « rimailleur poissard », dont la langue est aussi incorrecte que grasse et qui ne passera jamais pour un poète.
En 1880, l’abbé Ferrand devient mainteneur de la société des Félibres du Midi [Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907, pp. 85-86]
En décembre 1883, le Préfet de Bordeaux appuie la demande de mutation de l’abbé Ferrand adressée au « Ministre de la Justice et des cultes », sauf erreur il s’agit alors de Félix Martin Feuillée. L’abbé souhaite mettre un terme à 8 années d’enseignement au Petit séminaire de Bordeaux pour devenir simple curé de Beaurech, « ce qui ne devrait pas nuire à la poésie », écrit-il à son ami Frédéric Mistral. On appréciera que cette demande de mutation, signée pour le compte du Commissaire central et contresignée par le Préfet, mentionne au sujet de Ferrand, qui a publié plus de 3 000 pamphlets en vers contre Gambetta et son gouvernement : « on le dit très instruit (…) il n’a pas manifesté d’opinions politiques » ! [MS 6875 – Archives de la Gironde]
Début 1889 (le 3 janvier ? le 1er Février ? ou le 7 mars selon Monnier en 1910 ?), l’abbé Ferrand, curé de Baurech, 8 rue Saint-James est admis à la majorité des suffrages comme membre résidant de l’Académie de Bordeaux [Actes de l’A. 1889], en est élu secrétaire pour l’année 1890 [Actes de l’A. 1890] et se trouve adjoint à la Commission Linguistique de la fondation La Grange la même année [Actes, 1890]. La revue catholique de Bordeaux s’en réjouit d’autant plus qu’elle « a fait connaitre les poèmes vivants, énergiques et chevaleresques » de l’abbé (Revue catholique de Bordeaux, 1889, p. 99). Lors de son discours (reproduit in extenso par la revue catholique de Bordeaux, 1889, pp. 229-236.), l’abbé déclare sa passion pour l’art et son amour pour la poésie.
Lors de la séance du 8 juin 1899, l’abbé reçoit des condoléances concernant un deuil de famille qui l’a récemment frappé [Actes 1899].
En septembre 1893, l’abbé A. Ferrand devient membre libre de la Société des Etudes de Comminges [Revue de Comminges, T.8, 1893, p. 40]. Cet événement est consécutif au récit très apprécié du poème « Un rêve de Gascon sous le cloître de St Bertrand de Comminges – A M. le Président A. Couget« .
L’abbé Ferrand écrit une seconde lettre de démission à l’Académie pour « raisons intimes » en 1907. L’Académie refuse cette démission [Actes, 1907], mais l’abbé décède peu après. Son décès est signalé en 1907 par les Actes de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux [Actes, 1907, p 72 et page 78] : « (…) le chanoine Ferrand n’était pas seulement le diseur inimitable de nos solennités académiques, mais encore le porte-drapeau de la littérature félibréenne dans notre compagnie. » La date de son décès est précisée au mois de février 1907 [Actes, séance du 19 mars 1908, page 25].
La Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, en mars 1907, indique que l’abbé Ferrand étudiait les oiseaux, qu’il peignait en couleurs.
Suite à son décès, plusieurs candidats demanderont à lui succéder : M. Celles, puis l’abbé Leglise, curé de Gensac, le Dr Régis, professeur de psychiatrie à l’université de Bordeaux, Maurice Laffont, professeur de première au lycée. Mais en 1909 le fauteuil du chanoine Ferrand est cédé à Henry Monnier, romaniste, doyen de la faculté de droit, qui lui rend hommage dans un discours publié aux Actes de l’Académie [Actes, 1909, pp. 44-49]. Monnier retrace notamment les grandes lignes de son œuvre poétique, citant : La Rabagassade ; Paladins et Gascons ; Le confiteor du poète ; Pour la veuve Polycarpe ; Le dentiste pour dames ; Autour de mon clocher ; Aveugle et pauvre.
La société archéologique de Tarn et Garonne lui rend également hommage le 6 février 1907, rappelant les moments forts de leur collaboration et précisant les circonstances de ses obsèques [Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, 1907, pp. 197-198].
Travail au sein de l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux
Il soutient l’admission à l’Académie du poète Gaston David [Actes, 1890] qui la quittera le 13 décembre 1894 [Actes, 1894]. En 1893, la candidature de l’abbé G. Pailhès à l’Académie est rejetée au prétexte que le clergé est déjà suffisamment représenté puisqu’il compte deux membres au sein de l’Académie (l’abbé Gaussens et l’abbé Ferrand). Ce malgré un rapport favorable de la commission en charge d’examiner ses titres, commission composée de deux membres dont l’abbé Ferrand [Actes, 1893]. Considérant que ces observations confèrent au vote le caractère d’un procès de tendance, l’abbé Arnaud Ferrand démissionne de l’Académie [Actes, 1893], démission qu’il retire suite à une lettre du Président de l’Académie [Actes 1893]. L’abbé Pailhès sera proclamé membre résident lors de la séance du 10 mai 1894, mais il présente sa démission à la séance du 21 juin la même année [Actes 1894].
L’abbé Ferrand rédige un rapport salué sur les 12 recueils totalisant 12 000 vers reçus par l’Académie dans le cadre de son concours de poésie de 1890 [Actes, 1890, p. 415]. Il rédige à nouveau le rapport sur le concours de poésie de l’Académie en 1892 [Actes, 1893], 1894 [Actes 1895], 1896 [Actes 1896]
Membre de la Commission linguistique de la fondation La Grange, il propose une médaille d’or pour Edouard Bourciez (Etude sur le dialecte gascon parlé à Bordeaux vers 1400 d’après le Livre des Bouillons, les Registres de la Jurade et les chartes de l’époque. – « N’ajos hounto d’augi toun fray, Parla la lengoiio de ta may (d’Astros) ». – Cahier, 21 x 27 cm, Manuscrit, sans date, soumis en 1889 et primé en 1890, 120 feuillets – voir François PIC in RlR ) et une médaille d’argent pour l’ouvrage de Félix Arnaudin « Contes populaires recueillis dans la Grande-Lande, le Born, les Petites-Landes et le Marensin » [Actes, 1890, p. 6], puis en 1895; une médaille d’or pour « Anthologie populaire de l’Albret » de l’abbé Léopold Dardy [Actes, 1895]
En 1896, l’abbé Ferrand propose la médaille de bronze – Reinholdt Dezeimeris propose l’argent – pour l’anthologie ausonienne de J. Hovyn de Tranchère [Actes, 1897], qui sera publiée en 1897 avec en avant-propos, des remerciements adressés personnellement à l’abbé et à d’autres membres adhérents sans citer l’Académie.
En 1899, il est membre de la Commission de Littérature et de Poésie [Actes 1899], ainsi qu’en 1901 [Actes 1901].
Le 12 décembre 1901, H. Minier lui dédie le poème Quo Vadis [Actes, 1901]. La même année, l’abbé Ferrand prend fait et causes en faveur de la climathérapie en Méditerranée [Actes 1901, p. 123].
Récompenses obtenues par l’abbé Arnaud Ferrand pour sa poésie :
- 1883, son poème « La sœur de charité » est primé au concours des Jeux Floraux [Recueil de l’Académie des jeux floraux, 1883]
- 1884, Médaille d’or du concours de poésie de l’académie des sciences et belles lettres de Bordeaux, pour La légende de la Durandal [source : revue catholique de Bordeaux, 1884, p. 282 et Actes de l’Académie des Sciences de Bordeaux, séance du 24 avril 1884, Recueil des Actes 1882-1883 page 693]
- 1890 : médaille d’argent au concours de poésie de la Société des langues romanes pour « La cansoun dou roussinoun«
Nécrologies
- Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907, pp. 85-86
- Actes de l’Académie des Sciences (…) de Bordeaux, 1909, pp. 44-49
- Bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne, pp. 197-198
Bibliographie
- 1879, Ferrand, Arnaud. Abbé. La Rabagassade : poème satirique en langue gasconne avec traduction en regard : souvenirs de l’ex-maire de Boutausac
- Etymologie : Rabagas, de Victorien Sardou
- Lire :
- la causerie littéraire in Revue catholique de Bordeaux, 1889, autour de la page 186 et la
- Causerie littéraire sur la Rabagassade, par G. Pailhès publiée la même année.
- Charles Camproux, dans Histoire de la littérature occitane, écrit : » La Rabagassade est un chef d’œuvre du genre satirique, de trois mille six cent cinquante vers, dont les qualités littéraires et linguistiques sont indéniables. C’est un pamphlet d’actualité qui fait une impitoyable satire de Gambetta, de son gouvernement, de la République et des républicains. Document historique de nos jours, cette œuvre demeure remarquable par son ton virulent et la sincérité de la passion. »
- La Rabagassade est le genre de texte que la bonne société de l’époque lit et évoque, tout en se défendant de l’applaudir : voir à ce sujet le discours du successeur de l’abbé Ferrand à l’Académie des Sciences de Bordeaux Actes, 1909, pp. 44-49.
- 1879, Ferrand, Arnaud. Abbé. Frileux. Revue catholique de Bordeaux, p. 6 Dans ce poème, l’abbé Ferrand se fait d’abord l’avocat de l’hiver, dont il est si facile de se protéger du froid lorsqu’on a un foyer et du bois dans l’âtre. Mais il conclue par un appel à la compassion envers les malheureux qui souffrent du froid et n’osent le dire, jusqu’à parfois en mourir. « Frileux » en une demi-page romantique, se résume au même appel que les plus de 320 pages de satire burlesque de « La Rabagassade » : l’appel lancé à ceux qui sont à l’abri du froid, de la faim et des combats, de s’engager dans la solidarité envers les plus démunis, les sans voix.
- La bonne année. Revue catholique de Bordeaux, 1880. Page 1 (page 21 du pdf)
- La fauvette babillarde, Revue catholique de Bordeaux, 1880. p. 240
- Le miracle de Saint-Janvier à Naples, Revue catholique de Bordeaux, 1880. pp. 426-430
- Souviens-toi, Revue catholique de Bordeaux, 1880. p. 180
- Une rose effeuillée, Revue catholique de Bordeaux, 1880. pp. 94-95
- 1881, Ferrand, Arnaud. Abbé. Les fiançailles de Roland et de Durandal, présenté au concours des jeux floraux. Voir Recueil de l’Académie des jeux floraux et Les deux siècles de
l’Académie des jeux floraux, Tome 1, par Axel Duboul- Sous « Un vieux chêne vainqueur de la hache et du temps », ce poème lyrique (extrait de « La légende de Durandal » publié en 1882 dans la Revue catholique de Bordeaux) développe la haute vision de l’abbé Ferrand pour l’honneur de servir son pays et son empereur. Si la Rabagassade est une satire qui décrit longuement le côté sombre du pouvoir des rentiers, c’est ici le côté lumineux d’un pouvoir exercé comme un sacerdoce, de l’honneur de servir son pays et l’empereur, une justice véloce, la vérité et la vertu : « Faisant des mécréants bonne et prompte justice, humiliant l’erreur, souffletant le vice ».
- Avec ce poème, l’abbé Ferrand présente son engagement humaniste et ses convictions politiques sous d’autres habits que la satire, donnant à aimer par le poème qui a pour théâtre un mythe du passé, l’exact opposé de ce qu’il donnait à détester par la satire incarnée dans l’actualité politique française.
- L’abbé Ferrand exprime ici encore son rejet de la république, mais une double inflexion marque son discours : l’allégorie ou l’idéal remplace la satire, un mythe populaire du passé sert de scène, de décor, à ce conflit de valeurs.
- 1881, Ferrand, Arnaud. Abbé. Compte rendu. La Moabite, œuvre en 5 actes et en vers de P. Déroulède. Revue catholique de Bordeaux, 1881, pp. 15-25
- nota : La Moabite, pièce reçue au Théâtre-Français, mais interdite par la censure, est accessible sur Gallica
- » convaincu du besoin de la liberté et de la nécessité d’une religion (…) mais quand il se déclare à la fois républicain et chrétien : halte-là ! Nous qui sommes chrétien et français avant tout (…) « . L’abbé Ferrand, serviteur de Dieu et loyal à sa patrie, semble n’avoir toujours pas digéré la République et les mobiles de ses fondateurs : » une idole plus dévorante que Moloch : l’ambition politique ! «
- Mais pourquoi Ferrand se fait-il critique littéraire de cette pièce de Déroulède ? C’est d’abord que Déroulède avait déjà écrit « une sorte de Rabagassade » (La Lanterne, 15 juin 1877), peut-être que sa passion pour un ordre social fondé sur le service de Dieu et de la patrie, comme dans sa Durandal, se trouve ici mise en scène dans sa brûlante actualité politique – au point d’en être censurée ! – que ne trompe pas le décor emprunté aux mythes du passé : « On a beau nous transporter à des milliers de lieues et nous ramener à six mille ans en arrière, c’est en pleine France que nous vivons, c’est bien au XIXe siècle de l’ère chrétienne. En dépit de leurs apparences exotiques, les personnes appartiennent à la société qui nous coudoie, et les choses à un ordre d’idées qui nous passionne. »
- « Comme si la France de Clovis, de Charlemagne et de Saint -Louis, pétrie par la main même de Dieu, pouvait chasser Dieu de sa vie nationale, sans renoncer à être la France ! Et le peuple français ne s ‘y méprend pas : aussi léger que le peuple juif — tous les peuples se ressemblent — il acclame tour à tour Hélias et Misaël ».
- 1881, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le 14 juillet à Bordeaux en 1792. Revue catholique de Bordeaux, pp. 440-443
- L’abbé Ferrand malmène encore ici sa blessure politique, avec ce poème qui prend pour théâtre les heures douloureuses du Clergé réfractaire. L’occasion de prendre à nouveau fait et cause pour des vaincus non-convaincus et contre la république.
- « Il nous faut des pasteurs soumis à nos caprices, Semblables à des chiens muets*, Laissant le chemin libre à la horde des vices Et courbant le dos sous les fouets ! » * emprunt à Esaïe (Iesha’yahou), chapitre 56:10 [Voir la traduction d’André Chouraqui], en référence aux dirigeants qui préfèrent se taire, s’enivrer et dormir.
- « C’était l’heure néfaste où l’ange de l’abîme, sur la France fille de Dieu, piétinait ; (…) Et dans l’effroyable rictus où grimaçait le rire infâme de Voltaire »
- « Ah ! l’arbre que des mains hideuses ont planté
Aux cris d’une foule assassine,
Jamais, dans les replis du sol ensanglanté,
Jamais il ne prendra racine !
Il est un bois divin que le Christ autrefois
Arrosa du sang de ses veines :
Il grandit au sommet du Calvaire ; et la Croix
Au sein des nations chrétiennes
Fleurit toujours, malgré les souffles empestés ; »
- 1881, Ferrand, Arnaud. Abbé. La cavalcade du lion. Revue catholique de Bordeaux, pp. 342-344.
- Ce poème décrit la chasse et la mise à mort d’une girafe par un Lion, suivi de près par le vautour et la hyène. Le dernier quatrain toutefois peut surprendre :
- « Et vers Madagascar l’horizon souriant
Pâlit déjà ; le pic de la Table se dore,
La brise se réveille, et les feux de l’aurore
Teignent de blonds reflets les plages d’Orient » - Le « pic de la Table à Perrot » est situé sur l’île Maurice, près de Moka. Situé à 319 m d’altitude, regarder l’horizon vers Madagascar c’est regarder au loin entre les pics des Trois Mamelles et de Simonet. Le pic de la Table à Perrot est en effet idéalement situé sur une latitude médiane entre ces deux points culminants de l’île.
- 1882. Ferrand, Arnaud. Abbé. Le jugement d’Olympio. Imprimerie de l’œuvre de St Paul. [demandé Bdx]
- 1882, Ferrand, Arnaud. Abbé. Bon Papa – à M. Léo Drouyn. « Revue catholique de Bordeaux », pp. 633 – 634
- « Cinquante ans avant le photographe Félix Arnaudin, [Léo Drouyn] montre une véritable sensibilité ethnographique, avec une attention toute particulière au petit patrimoine, aux vieilles fermes, à l’architecture en torchis et pans de bois. »
- Source : Wikipédia
- 1882, Ferrand, Arnaud. Abbé. La Légende de Durandal. Extrait de la « Revue catholique de Bordeaux », 1er novembre 1882, pp. 653-664
- Dans ce poème apparait pour la première fois Guillaume d’Orange à qui l’abbé Ferrand consacrera une série d’autres poèmes. Le chant V « Les fiançailles de Roland et de Durandal » sera présenté aux jeux floraux en 1881.
- 1883, Ferrand, Arnaud. Abbé. Une légende épique du moyen âge – Rolandin. Extrait de la Revue catholique de Bordeaux, 15 mai 1883, pp. 315-322.
- Poème des origines de Roland, depuis l’exil choisi de ses parents Gilain et Milon, jusqu’à leur retour en grâce auprès de Charlemagne
- 1883, Ferrand, Arnaud. Abbé. La sœur de charité « Revue catholique de Bordeaux », pp. 350-356.
- L’abbé Ferrand dépeint ici essentiellement sa vision du sacerdoce, au service des pauvres : « Servir les Pauvres !… Dieu ! les Pauvres parmi nous / Sont des rois qu’il faudrait servir à deux genoux » dans le cadre d’un engagement sans cesse renouvelé : « Point de veux solennels : chaque année, au moment / Où le prêtre à l’autel offre le Sacrement, / Chacune sera libre et choisira ses chaines :/ Ou le monde et sa joie , ou le Christ et ses peines ! / Car il faut, voyez – vous, que toute œuvre de Dieu / Où le sort éternel des âmes est en jeu, / Pareille à l’Océan ballotté par l’orage / Rejette sans pitié les corps morts au rivage. »
- Mais c’est, à nouveau, sur un rappel patriotique qu’il conclue ce poème : « Mais que vois -je ? Vos yeux se remplissent de larmes : / Vous avez une plaie au cœur : du Paradis, / Vous regardez la terre où fut votre pays, / Et ce pays natal, vous le voudriez libre, / Grand, uni, maintenant le monde en équilibre ? / Soit. Le peuple qui fait des héros tels que vous, / Qui s’égare parfois, mais qui tombe à genoux, / Ne mourra point : gardez cette ferme espérance : / Filles de Charité, je sauverai la France ! «
- 1883, Ferrand, Arnaud. Abbé. Une légende épique du moyen âge – Les Fils de Garin. Extrait de la « Revue catholique de Bordeaux », du 1er août 1883, pp. 526-531
- Poème épique, traitant de la noblesse d’âme de la chevalerie qui transcende la pauvreté et du désir ardent de servir sa patrie.
- 1883, Ferrand, Arnaud. Abbé. Une légende épique du moyen âge – Le siège de Vienne. Extrait de la « Revue catholique de Bordeaux », 1er et 15 octobre 1883, pp. 606-615 puis pp. 640-650.
- « Aymeri » de Narbonne, Roland, le siège de Vienne puis sus aux païens, dont on entend déjà hennir les « sinistres chevaux » !
- 1884, Ferrand, Arnaud. Abbé. Mon clocher – à mon ami G. Pailhès. Extrait de la « Revue catholique de Bordeaux », 1er mai 1884, pp. 283-292
- G. Pailhès alors élève de Ferrand, publia une Causerie littéraire sur La Rabagassade. Plus tard, Pailhès ne devra son admission à l’Académie des Sciences de Bordeaux qu’à la démission que Ferrand fait peser dans la balance. Il démissionnera d’ailleurs peu de temps après.
- L’avant propos de ce poème nous livre le rapport de l’abbé Ferrand à la poésie :
- « Eh! bien, console-toi : dans le calme du soir,
« Dans la pure fraîcheur du matin, dans la brise ,
« Dans l’arôme des fleurs dont le Printemps se grise,
« Plus doux que les parfums qu’exhale l’encensoir ,
« Le poète divin et s’abreuve et respire :
« Il peut, là, méprisant ce qui souille les yeux ,
« Vers le saint Idéal auquel son âme aspire
« S’élever à plein vol et planer dans les Cieux .
- 1885, Ferrand, Arnaud, Abbé. Voix de l’idéal – A M. L’abbé Pesnelle. Revue catholique de Bordeaux, 1885, pp. 354-367
- L’auteur donne la parole aux allégories de ses idéaux, parmi lesquels Patrie et Foi
- L’idéal comme nourriture de l’âme : « Ame humaine, affamée, en vain tu te débats : Vivant sans Idéal, tu meurs de nostalgie ! »
- Poésie : « Je suis l’Ange des Arts et de la Poésie : J’habite l’Idéal et je vis d’ambroisie (…) L’Idéal (…) C’est l’Être par essence, infini, trois fois Saint (…) dont l’Art dévoile le secret »
- Patrie : « O Poète , je suis l’Ange de la Patrie ! C’est moi qui veille au seuil du Temple de la Loi, Moi qui, l’heure venue où l’oppresseur se lève, Donne à la Liberté la cuirasse et le glaive (…) Poète, crois En l’avenir qui juge et nations, et rois. (…) prie, et travaille, et rappelle à tes frères : (…) haut les cœurs !
- Sagesse : » Je suis l’Ange de la Sagesse (…) Mon aliment, à moi, c’est la grandeur morale ; (…) J’ aide l’homme à bien vivre, et j’apprends à mourir. »
- Chrétien : « Le Chrétien ! le Saint de l’Evangile ! Le Martyr, et l’Ascète, et la Vierge : voilà (…) Et l’homme se dressa de toute sa stature, Rajeuni par le sang qui tombait de la Croix. »
- Ste Agnès : « C’est le jour nuptial qui luit dans le trépas ; Et, rêvant d’une plage où la vie est meilleure, Elle tombe, martyre et vierge ! »
- St François d’Assise : « Je suis la Pauvreté. Le ciel est mon domaine, Mais ici-bas je n’ai d’autre bien que la Croix (…) Et François épousa la Vierge Pauvreté »
- 1886, Ferrand, Arnaud, Abbé. Aveugle et pauvre. Dédié à M. L’abbé Fallières, vicaire général, président du comité de l’œuvre des jeunes filles aveugles de Bordeaux. Revue catholique de Bordeaux, 1886, pp. 451-455
- « Sur ces infirmes, sur ces Lazares qui dorment, Prononce un de ces mots – ignorés des savants – Un de ces « Je le veux ! » souverains qui transforment : Relève -les guéris, et rends-nous-les vivants ! «
- 1886, Ferrand, Arnaud, Abbé. Les neveux de Guillaume court-nez à Monsieur Léon Gautier. Revue catholique de Bordeaux, 1885, pp. 739-758
- Ce poème est présenté comme le prologue d’une série à suivre dans la Revue Catholique de Bordeaux, en hommage à Léon Gautier, auteur de Les épopées françaises : étude sur les origines et l’histoire de la littérature nationale dont le 4ème tome est consacré à l’épopée de Guillaume d’Orange. La série qui s’en suit compte 10 épisodes:
- 1887, Ferrand, Arnaud, Abbé. Dans le port de Valence. Revue catholique de Bordeaux, 1887, pp. 121-124
- 1887, Ferrand, Arnaud, Abbé. A l’approche des Mores. Revue catholique de Bordeaux, 1887, pp. 171-180. Présenté au concours de l’Acad. des Sciences de Bordeaux en 1885
- 1887, Ferrand, Arnaud, Abbé. Prélude sanglant. Revue catholique de Bordeaux, 1887, pp. 244-249
- 1887, Ferrand, Arnaud, Abbé. Le crucifix de Jéovah. Revue catholique de Bordeaux, 1887, pp. 249-252
- 1887, Ferrand, Arnaud, Abbé. Rayon d’espoir. Revue catholique de Bordeaux, 1887, pp. 310-313
- 1887, Ferrand, Arnaud, Abbé. La rencontre. Revue catholique de Bordeaux, 1887, pp. 440-446
- 1887, Ferrand, Arnaud, Abbé. L’heure décisive. Revue catholique de Bordeaux, 1887, pp. 503-510
- 1887, Ferrand, Arnaud, Abbé. La visite de Dieu. Revue catholique de Bordeaux, 1887, pp. 578-582
- 1887, Ferrand, Arnaud, Abbé. Le soir de ce jour-là – I. Revue catholique de Bordeaux, 1887, pp. 704-706
- 1888, Ferrand, Arnaud, Abbé. Le soir de ce jour-là – II. Revue catholique de Bordeaux, 1888, pp. 28-32.
- 1888, Ferrand, Arnaud, Abbé. La prouesse de Guichard. [suite de Guillaume Court-nez] Revue catholique de Bordeaux, 1888, pp. 320-326 et pp. 498-508.
- Cette série épique et chevaleresque, ancrée dans la littérature et les terres d’Oc, dresse des récits fantastiques de combats victorieux pour le Seigneur et la patrie desquels le héros chéri, allégorie du bras divin, ressort sans une égratignure.
- « Nul païen n’a des droits sur la terre chrétienne ; Que si tu n ‘en crois pas ce que j’affirme, attends : Puisqu’ il faut qu’un lambeau de ce sol t’appartienne, Tu vas le mesurer å ta taille, et je veux Que pour l’éternité cette part soit la tienne ! Et Guillaume, levant sur lui son bras nerveux, Lui fend la tête (…)»
- « (…) et dans un éclair fauve, (…) fait jaillir deux yeux rouges de ce front chauve. »
- « (…) bruit lointain des voix et du fer qui se brise, (…) »
- « Mille chevaux, grisés par le cri des clairons, S’allongent sur le sol et galopent (…) Stimulés par la soif du sang qui les dévore »
- « (…) l’étalon syrien, L’œil en flamme, allant par gigantesques foulées, A travers la nuit, comme un être aérien (…) »
- 1888, Ferrand, Arnaud, Abbé. Un plantié (récit provençal par Frédéric Mistral). Revue catholique de Bordeaux, 1888, pp. 70-79.
- « nous appelons «plantié », en Provence, une escapade que fait un enſant loin du toit paternel ,sans prévenir ses gens et sans savoir où il va. Les petits provençaux font un
«plantié» quand ils ont commis un méfait, un dégât, un acte d’indiscipline, tout ce qui leur présage une bonne correction ».
- « nous appelons «plantié », en Provence, une escapade que fait un enſant loin du toit paternel ,sans prévenir ses gens et sans savoir où il va. Les petits provençaux font un
- 1888, Ferrand, Arnaud, Abbé. La conversion de Saint-Eloi (légende provençale), traduit de l’Armana Prouvençau 1873. Revue catholique de Bordeaux, 1888, pp. 282-286.
- 1888, Ferrand, Arnaud, Abbé. La communion des saints (traduit de Frédéric Mistral, au sujet du portail roman de St Trophisme et des Aliscamps). Revue catholique de Bordeaux, 1888, pp. 620-622.
- 1888, Ferrand, Arnaud, Abbé. Le poème du divin sacrifice – souvenir d’une retraite ecclésiastique. Au R.P. Joseph TISSOT. Revue catholique de Bordeaux, 1888, pp. 644-652.
- 1889, Ferrand, Arnaud. Abbé. Autour de mon clocher, lettre d’un curé de campagne à son ami M. l’abbé G. Pailhès. Extrait des « Actes de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux », pp. 485-497
- 1889, Ferrand, Arnaud, Abbé. Traduction de « Les Têtes-d’Ânes – souvenir d’enfance » de Frédéric Mistral, extrait de l’Armana Prouvençau, Revue catholique de Bordeaux, 1889. pp. 26-28.
- 1889, Ferrand, Arnaud, Abbé. Le confiteor du poète (conclue son discours d’intronisation à l’Académie de Bordeaux), Revue catholique de Bordeaux, 1889 pp. 231-235. et Actes de l’Académie des Sciences de Bordeaux, 1889, pp. 34-41
- 1889, Ferrand, Arnaud. Abbé. Traduction de « Le bachelier de Nîmes, de Frédéric Mistral, in Armana Pouvençau 1882″, Revue catholique de Bordeaux, 1889, pp. 348-356 .
- 1889, Ferrand, Arnaud. Abbé. Traduction de « Les forgerons du soir, de Théodore Aubanel« , Revue catholique de Bordeaux, 1889, pp. 482-483.
- 1890, Ferrand, Arnaud. Abbé. La cansoun dou roussinoun, poésie bazadaise avec traduction poème paru à la Revue Félibréenne, 4° tome VI pp. 108-109 et pour laquelle l’abbé Ferrand obtient la médaille d’argent au concours de poésie de la Société des langues romanes d’après la rédaction de la revue catholique de Bordeaux 1883.
- 1890, Ferrand, Arnaud. Abbé. La grenouille de Narbonne, conte provençal tiré de l’Armanac Prouvençau 1890. Revue catholique de Bordeaux, 1890, pp. 116-121
- 1890, Ferrand, Arnaud. Abbé. La vraie Garonne par un gascon : réponse à M. Gustave Nadaud, chansonnier et Flamand. Revue catholique de Bordeaux, 1890, pp. 252-256.
- Le poème surtout, fait éloge à la Garonne en réponse à « Si la Garonne avait voulu… » une chanson de Nadaud qui raille le peuple gascon.
- 1891, Ferrand, Arnaud. Abbé. La vraie Garonne par un gascon : réponse à M. Gustave Nadaud, chansonnier et Flamand. Actes de l’Académie des sciences de Bordeaux, 1891, pp. 323- 328
- 1891, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le Sermon du curé d’Artiguevieille, conte en vers. Extrait des « Actes de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux », pp. 183-200
- 1891, Ferrand, Arnaud. Abbé. Un mot sur les fêtes de la société archéologique de Montauban. Extrait des « Actes de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux », pp. 323-329
- 1891, Ferrand, Arnaud. Abbé. – Une soirée à Maillane. Revue catholique de Bordeaux, n° de décembre. 1891, pp. 737-755
- 1891, Ferrand, Arnaud. Abbé. Nécrologie de l’abbé Dreux. Revue catholique de Bordeaux, 1891. pp. 289-290
- 1891, Ferrand, Arnaud. Abbé. A mademoiselle la société archéologique de Tarn et Garonne à l’occasion de ses 25 ans. Compliments d’une vieille douairière, l’Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de Bordeaux par M. l’Abbé A. Ferrand. Société archéologique de Bordeaux, 1891, Tome 16, pp. LXXI-LXXIV
- 1892, Ferrand, Arnaud. Abbé. Un rêve de Gascon sous le cloître de St Bertrand de Comminges – A M. le Président A. Couget. Revue de Comminges, 1892/10/01 (T7)-1892/12/31, page 187-189.
- 1892, Ferrand, Arnaud. Abbé. « Un Peu de liturgie : poésie lue à Créon » à la conférence ecclésiastique du mois d’août 1892 [demandé Bdx]
- 1893, Ferrand, Arnaud. Abbé. « Un Peu de liturgie – A M. le Curé Doyen de Créon – A mes chers Confrères du Doyenné », Revue Catholique de Bordeaux, 1893. pp. 641-650 et 675-686
- 1893, Ferrand, Arnaud. Abbé. En face des Pyrénées, impressions d’un Gascon, Revue de Comminges, 1893, p. 40-44
- 1894, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le pain de chez nous. Actes de l’Académie des Sciences (…) de Bordeaux, séance du 13 décembre 1894, pp. 66.
- 1894, Ferrand, Arnaud. Abbé. Un conte provençal. Revue catholique de Bordeaux, 1894, pp. 195-196
- 1895, Ferrand, Arnaud. Abbé. La Sainte Quarantaine, conte mystique. Actes de l’Académie des Sciences de Bordeaux, séance du 30 mai 1895 (le texte est publié dans l’ouvrage « Paladins et Gascons », voir lien ci-après)
- 1895, Ferrand, Arnaud. Abbé. Un grand prédicateur (au sujet d’Albert Rieux alias Xavier de Fourvière). Extrait de la « Revue catholique de Bordeaux », 10 et 25 mai 1895. pp. 261-274 et 311-321.
- Article paru la même année dans La revue Félibréenne (source : sommaire de la revue)
- Le manuscrit de la version parue dans La Revue Félibréenne est conservé par Avignon Bibliothèques sous la cote Ms_4699_p_1-13
- « Au jour le jour – Les rois mages », texte de Frédéric Mistral traduit par l’abbé A. Ferrand, Journal Le Monde du 6 janvier 1895, pp. 1-2. Exporté depuis Gallica (lire en ligne).
- 1896, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le Crucifix. Revue l’Aquitaine, du premier mai 1896, pp; 274-275
- référence bibliographique in revue catholique de Bordeaux, 1896, p. XXXVI / 748
- 1897, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le Ciron – à M. le chanoine Félix Laprie, Ermite de Ste Germaine. Revue catholique de Bordeaux, 1897-2, p. 577-595
- 1898, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le Ciron raconté par lui-même : poème à M. le chanoine Félix Laprie, Ermite de Ste Germaine, Actes de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, 1897, pp. 507-527
- ND Ferrand, Arnaud. Abbé. Joseph Roumanille. La revue catholique de Bordeaux.
- ND Ferrand, Arnaud. Abbé. Une mission du P Xavier de Fourvière. La revue catholique de Bordeaux.
- 1899, Ferrand, Arnaud. Abbé. Paladins et Gascons : légendes épiques, poèmes, contes sérieux et autres
- I LEGENDES EPIQUES
- II POEMES
- III CONTES SERIEUX ET AUTRES
- I LEGENDES EPIQUES
- 1899, Ferrand, Arnaud, Abbé. A propos de véhicules – A Mme la Vicomtesse de Galard. Extrait de Actes de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, pp. 265-272
- 1900, Ferrand, Arnaud. Abbé. Centenaire de la maison de la Miséricorde à Bordeaux. Lettre de Mlle de Lamourous à ses chères enfants. Poésie par l’abbé A. Ferrand,. chanoine honoraire, curé de Baurech. Editions Geoffrois et Cie (1900)
- 1900, Ferrand, Arnaud. Abbé, et Legros, E. Six Cantiques à la Vierge ! Paroles de l’abbé Ferrand, musique de E. Legros
- Son nom
- Immaculée
- souvenez-vous
- Vierge des petits enfants
- Vierge de l’Eucharistie
- Le Royaume de Marie
- 1901, Ferrand, Arnaud. Abbé. La Caille, racontée par elle-même. Actes de l’Académie de Bordeaux, 1901.
- 1901, Ferrand, Arnaud. Abbé. La Frégate. Séance publique de l’académie des sciences (…) de Bordeaux du 27 décembre 1900.
- 1902, Ferrand, Arnaud. Abbé. La Perdrix, poème ornithologique, in Actes de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, pp; 127-134
- 1902, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le coq et les poules. Revue philomathique de Bordeaux et du Sud-Ouest
- 1902, Ferrand, Arnaud. Une discussion en plein paradis.
- Dans la revue Mont-Segur, Arnaud Ferrand s’inspire explicitement de Prosper Estieu (Lou Terradou) pour composer des poèmes où émerge le thème de la vieillesse et avec elle, le constat nostalgique que le cœur de l’homme s’épanouit puis vieillit, étranger au renouveau des saisons
- 1902, Ferrand, Arnaud. Abbé. Les semailles, imitation d’un sonnet de Prosper Estieu, Lou Terradou, p. 199. Mont-Segur. – Annada 07, n°04 (Avril 1902), p. 61
- 1902, Ferrand, Arnaud. Abbé. Les chênes. Mont-Segur. – Annada 07, n°10 (novembre 1902), p. 160
- 1903, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le tronc d’arbre. Mont-Segur. – Annada 08, n°01 (genièr 1903), p. 16
- 1903, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le bûcheron. Mont-Segur. – Annada 08, n°02 (febrièr 1903), p. 31
- 1903, Ferrand, Arnaud. Abbé. Dans la haie. Mont-Segur. – Annada 08, n°03 (mars 1903), p. 18
- 1903, Ferrand, Arnaud. Abbé. Les vieux chemins. Mont-Segur. – Annada 08, n°04 (abril 1903), p. 64.
- 1903, Ferrand, Arnaud. Abbé. Les oiseaux. Mont-Segur. – Annada 08, n°05 (mai 1903), p. 80
- 1903, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le vieux pâtre. Mont-Segur. – Annada 08, n°07 (julhet 1903), p. 112
- 1903, Ferrand, Arnaud. Chanoine. La veuve. Mont-Segur. – Annada 08, n°08 (agost 1903), p. 126
- 1903, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le battage. Mont-Segur. – Annada 08, n°09-10 (setembre-octòbre 1903), p. 144
- 1903, Ferrand, Arnaud, Abbé. L’automne. Mont-Segur. – Annada 08, n°11 (novembre 1903), p. 159.
- 1903, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le vieux nid. Mont-Segur. – Annada 08, n°12 (decembre 1903), p. 175
- 1903, Fernand, Arnaud. Abbé. Pro domo mea, plaidoyer en vers. Actes de l’Académie des Sciences de Bordeaux, 1903, pp. 193-198
- 1904, Ferrand, Arnaud. Abbé. Le mistral. Mont-Segur. – Annada 09, n°01
- 1904, Ferrand, Arnaud. Abbé. A un vieux soc. Mont-Segur. – Annada 09, n°02-03 (febrièr-mars 1904), p. 32
- 1904, Ferrand, Arnaud. Abbé. Encore au vieux soc. Mont-Segur. – Annada 09, n°04-05 (abril-mai 1904), p. 48
- 1904, Ferrand, Arnaud. Abbé. Aux paysans. Mont-Segur. – Annada 09, n°08-09 (agost-setembre 1904), p. 80
- 1904, Ferrand, Arnaud. Abbé. Les moulins à vent. Mont-Segur. – Annada 09, n°10 (octòbre 1904), p. 95
- 1904, Ferrand, Arnaud. Abbé. Les vieux. Mont-Segur. – Annada 09, n°11, p. 111
- 1904, Ferrand, Arnaud, Abbé. Les conscrits. Mont-Segur. – Annada 09, n°12 (décembre 1904), p. 127
- 1905, Sonets rustiques par Antonin Perbosc. Traduction libre par M. l’abbé A. Ferrand, Recueil de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Tarn-et-Garonne, pp. 133-157.
- 1905, Ferrand, Arnaud. Abbé. Pour la veuve Polycarpe ! (D’après Pierre Véber). Actes de l’Académie de Bordeaux, 1905, pp. 141-148
- 1905, Sonets campestres. Antonin Perbosc. Traduction libre par l’abbé Arnaud Ferrand, Recueil de l’Académie des sciences, belles-lettres et arts de Tarn-et-Garonne pp; 133-134
- 1906, L’ Arada : sonets occitans. Antonin Perbosc ; am un revirament en verses francezes per Arnaud Ferrand
- L’abbé Ferrand nous donne ici à chérir la terre d’Oc, par une très belle traduction en vers français de l’Arada.
Sources :

- Actes de l’Académie des Sciences, Belles-lettres et arts de Bordeaux : 1889 – 1891 – 1894 – 1897 – 1899 – 1901 – 1905
- La revue Mont-Segur
- La revue félibréenne
- Le bulletin archéologique et historique de la Société archéologique de Tarn-et-Garonne
- Notice BnF de l’abbé Ferrand
- Statistique générale, topographique, scientifique, administrative, industrielle, commerciale, agricole, historique, archéologique et biographique du département de la Gironde. Tome 3,Partie 1 / par Édouard Feret
- Annuaire du tout Sud-Ouest illustré : comprenant les grandes familles et les notabilités de Bordeaux et des départements de la Gironde, de la Charente-Inférieure, de la Charente, de la Dordogne, du Lot-et-Garonne, des Landes et des Basses-Pyrénées / par Édouard Feret ; ill. par Marcel de Fonrémis, 1906
- Revue illustrée du Tout-Sud-Ouest, mars 1907,
- D. Escarpit – 2016, in L’écrit politique en occitan en Gironde (1860-1914) qui précise que « Le premier auteur girondin officiellement désigné comme félibre est l’abbé Arnaud Ferrand (1849-1910), que Mistral désigne comme lou félibre Ferrand dans le Trésor du Félibrige. »
- Lou Trésor dóu Félibrige numérique
Références secondaires / Recensions :
- La Rabagassade :
- Revue Catholique de Bordeaux, 1879 (lire en ligne)
- Revue de Gascogne : bulletin mensuel du Comité d’histoire et d’archéologie de la province ecclésiastique d’Auch, pp. 432-433
- Causerie littéraire, sur le poème satirique intitulé : la Rabagassade. [Signé : Galh] / Abbé Gabriel Pailhes, 1879
- Polybiblion : revue bibliographique universelle, Janvier 1881
- Histoire de la littérature occitane, Charles Camproux, 1953
- Le Ciron raconté par lui-même, est cité avec extrait dans Notes et documents sur trois faïenceries du Bordelais au XVIIIe siècle (Podensac, Sadirac, Lignan), par Ernest Labadie, page 5
- Frédéric Mistral, dans Lou Trésor dóu Félibrige, cite 112 fois l’abbé A. Ferrand [Lou Trésor dóu Félibrige numérique]
- La revue de la Société des études du Comminges rend hommage au poète qu’elle intronise comme membre libre en 1893 [Revue des études de Comminges, T8, 1893]
Fritz KRÜGER (1889 – 1974) – Un des pionniers des mots et des choses d’Oc
J’ai découvert Fritz Krüger en parcourant la bibliographie de la thèse Ethnolinguistique de la haute-vallée du Ger. Surpris par le nombre d’ouvrages cités en référence et notamment par celui relatif au Luchonnais, c’est ensuite pour moi la découverte de l’école des mots et des choses, la prise de conscience de l’ampleur et de la précision – des partis-pris, parfois – des travaux linguistiques et dialectologiques allemands du début du XXe siècle.
S’en est suivi un important travail de collecte documentaire, avec sa part de joies lorsque je reçois par exemple, Die Hochpyrenäen dédicacés à Max Léopold Wagner par Fritz Krüger, ou encore l’intégrale de Volkstum und Kultur der Romanen issue de la collection personnelle de M.L. Wagner. Certains textes sont devenus fort rares, il y a je crois un enjeu de préservation (le désherbage intervient avant la numérisation, avant l’échéance des droits d’auteur).
Sa bibliographie compte plus de 400 titres : Olbrich l’a établie jusqu’en 1952 (Bibliographie de Fritz Krüger 1 sur 2) Moldenhauer l’a complétée définitivement.
- Studien zur Lautgeschichte westspanischer Mundarten auf Grund von Untersuchungen an Ort und Stelle; mit Notizen zur Verbalflexion und zwei Übersichtskarten. 1914
- [Reseñas] Georg Friederici, Amerikanistisches Wörterbuch. Hamburg, Cram, de Gruyter & Co., 1947, 4°, 722 págs. numeradas. Universitat Hamburg. Abhandlungen aus dem Gebiet der Auslandskunde. Band 53. Vol. 2 Núm. 4 (1948), pp; 381-392
- [Reseñas] Gerhard Rohlfs, Germanisches Spracherbe in der Romania. Mit 5 Abbildungen und 17 Karten. München, Verlag der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, 1947, 36 págs. numeradas. [ = Sitzungsberichte der Bayerischen Akademie der Wissenschaften, Philosophisch-historische Klasse, Jahrgang 1944-46, Heft 8.], Nueva Revista de Filologia Hispanica, Vol. 3 Núm. 2 (1949)
- [Reseñas] Guzmán Álvarez, El habla de Babia y Laciana. C. S. l. C., Madrid, 1949. 337 págs. + 46 láms. (Revista de Filología Española, Anejo XLIX). Vol. 4 Núm. 4 (1950), pp. 395-404
- Cosas y palabras del Noroeste ibérico, NRFH IV, Vol. 4 Núm. 3 (1950), pp. 231-253
- Acerca de las raíces onomatopéyicas « casc-« , « cosc-« , « coc- » Y « croc-« , Nueva Revista de Filologia Hispanica, Vol. 6. n° 4, pp. 1-32, 1952
- [Reseñas] Hans Oster, Die Hervorhebung im Spanischen. [Tesis doctoral de Zürich]. Buchdruckerei Fluntern, Zürich, 1951. 199 págs., Nueva Revista de Filologia Hispanica, Vol. 6. n° 4, pp. 179-387, 1952
- [Reseñas] Lorenzo Rodríguez-Castellano, La variedad dialectal del Alto Aller. Diputación de Asturias, Instituto de Estudios Asturianos, Oviedo, 1952. 351 págs. Nueva Revista de Filologia Hispanica, Vol. 6. n° 4, pp. 387-390, 1952
- Alonso Zamora Vicente, Léxico rural asturiano. Palabras y cosas de Libardón (Colunga). Universidad de Granada, 1953; 189 pp., con 29 láms. (Colección filológica, 6), Vol. 11 Núm. 2 (1957)
- En torno a dos palabras salmantinas: « bica », « antruejo », Vol. 7 Núm. 1/2 (1953), pp. 170-182
- El perfecto de los verbos -ar en los dialectos de Sanabria y de sus zonas colindantes, Revista de Filología Española, Vol. 38 Núm. 1/4 (1954), pp. 45-82.
- Aportes a la fonética dialectal de Sanabria y de sus zonas colindantes, Revista de Filología Española, vol. 48 n°. 3/4 (1965)
- Preludios de un estudio sobre el mueble popular, Boletin de Filologia, Chile, t VIII, 1954-1955, pp. 127-204
- El hogar y el mobiliario popular, Boletin Ilha Terceira, t. 14, 1956, pp. 90-124
- A lo largo de las fronteras romania, Anales del Instituto de Lingüística, t VI, 1957
- El mobiliario popular en los países románicos. [Tomo B]. (Anales del Instituto de Lingüística, VII). Mendoza, 1959. 226 págs.
- Krüger, Fritz. El mobiliario popular en los países románicos: La cuna. [Tomo C]. (Sobretiro de la Revista de Dialectología y Tradiciones Populares, tomo XVI cuaderno 1). Madrid, 1960. 114 págs
- Aportes a la tipología del salero. Sep. del Homenaje a Dámaso Alonso, tom. II. Ed. Credos, Madrid, 1961
- Divagaciones sobre formas primitivas de saleros y de objetos afines, Munibe, 1-2. Homenaje Telesforo Aranzadi, 1962
- El mobiliario popular en los países románicos [Tomo A]. (Suplemento III da Revista Portuguesa de Filología). Coimbra, Faculdade de Letras da Universidade de Coimbra, Instituto de Estudos Románicos, 1963. 933 págs
- Galicia vista por un extranjero. Buenos Aires, Opinión Gallega, año XII, núm. 170, Agosto-Septiembre
- Contribuciones a la geografía léxica del NO de la Península. Revista de Dialectología y Tradiciones Populares; Madrid Vol. 13, N° 1, (Jan 1, 1957): 3
Dr. Lotte LUCAS-BEYER (1902 – 1944), élève de Fritz Krüger, école hambourgeoise des mots et des choses
Lotte LUCAS-BEYER
16 mars 2024.

Lotte Lucas-Beyer (1er septembre 1902 – 1944), est fille de libraire et d’une santé fragile. Elle apprend le français par correspondance épistolaire avec Marc Lesbordes, qui vit sous le même toit que son cousin Bernard Manciet (1923-2005). Etudiante à l’Université de Hamburg, Lotte est remarquée par Fritz Krüger qui dirige sa thèse sur le paysan des forêts des Landes de Gascogne. En droite ligne de son Directeur de thèse, Lotte vient enquêter « an Ort und Stelle » et séjourne chez les familles Lesbordes et Manciet durant l’hiver 1932-1933. Elle découvre Marquèze grâce au livre à l’ouvrage photographique posthume de Félix Arnaudin « Au temps des échasses » et s’y rend avec Bernard Manciet alors âgé de dix ans (voir photo), en passant par le quartier de Haza : elle y prend deux photos de l’airial – façade Est et vue de 3/4 – que son biographe Jean Tucoo-Chala que je remercie

chaleureusement pour toutes les informations portées dans cet article, a pu obtenir du musée ethnographique de Hambourg (ci-contre). La façade « Est » fut reproduite sous forme de dessin dans la deuxième partie de la thèse.

Lotte, qui étudie l’habitat auquel elle consacre une partie de sa thèse, s’est informée des techniques de construction auprès du père de Bernard Manciet, maître-maçon et auteur de travaux sur l’airial de Marquèze.

Krüger publie habituellement les travaux de ses étudiants dans la revue annexe à sa revue principale – voir la liste des titres ainsi publiés par Hamburger Studien zum Volkstum und Kultur der Romanen (HS-VKR).
Mais dans le cas de la thèse de Lotte, c’est très différent : Krüger use de son influence et obtient le financement de la publication des travaux de Lotte, publication particulièrement coûteuse du fait des nombreuses photographies et illustrations qui l’enrichissent, et du fait du recours à de nombreux caractères d’imprimerie spécifiques – signes diacritiques – afin de rendre compte du travail purement linguistique de l’auteure qui a étudié les variations dialectales du gascon – Sabres, Luxey, Saucats notamment – et à qui l’on doit un dictionnaire gascon de 2 677 entrées.
Après avoir publié la première partie de la thèse de Lotte en 1937 dans HS-VKR, Krüger publie l’intégralité des autres chapitres au sein de sa revue principale Volkstum und Kultur der Romanen (VKR), en 1939 puis en 1944.
Cette étude, bien dans l’esprit de l’école des mots et des choses, est un véritable trésor de connaissance qui rend compte de l’état du gascon dans toute sa diversité à la fin des années 30. Elle démontre que Lotte parle le gascon et le français et que la méthode apprise auprès de F. Krüger est opérationnelle, sur le terrain, en situation d’enquête.
Il faut noter enfin qu’en Allemagne, la thèse doit être éditée pour que l’auteur devienne « docteur ».
Jean Tucoo-Chala a rencontré Bernard Manciet en 1975 – il avait alors 52 ans – pour évoquer ses souvenirs d’enfance concernant Lotte Lucas-Beyer. Cette interview est conservée à la sonothèque de l’écomusée sous le n° d’inventaire 1975.3.2.2.
Les travaux du Docteur Lotte Lucas-Beyer dont si peu de traces ont hélas été conservées* sont particulièrement précieux pour la connaissance ethnographique des Landes de Gascogne : je crois que ce sont les seuls travaux que Krüger publie dans leur intégralité et auxquels il consacre intégralement l’ultime volume de la revue VKR paru en 1946 avant que l’administration Britannique n’interdise cette revue et ne démette Krüger de ses fonctions.
En France, nous faisons trop peu de cas des travaux des écoles allemande des mots et des choses, dont pourtant les scientifiques ont abondamment étudié notamment nos régions occitanes. Heureusement, certains travaux ont été traduits et publiés. C’est le cas de Lotte Paret (1901-1981) à Arrens, édition scientifique par Xavier Ravier et traduction par Eliane Mau. Ce sera bientôt le cas d’un article de Krüger sur l’habitat à Luchon, édition scientifique Pierre Escudé et traduction Eliane Mau.

C’est le cas pour Lotte Lucas-Beyer : édition scientifique par Jean Tucoo-Chala, et pour la première partie de la thèse, traduction par Marcelle Richard pour les 12 premières pages, puis Monique Gouyou et parution aux éditions du Cairn. Les premières pages de la seconde partie, dédiées à l’habitat, sont parues au Bulletin de la Société de Borda, année 2023, 148° année, 4° trimestre, n°552, pages 403 à 428.
Marcelle Richard, née Février (1899-1971) professeur de sciences au collège de jeunes filles de Dax de 1924 à 1944, titulaire depuis 1927 d’une diplôme d’études supérieure de géographie. Son époux Antoine Richard (1890-1947), professeur d’histoire l’ENI de Dax, était en contact avec Lotte Beyer-Lucas, peut être par le biais du syndicat national des instituteurs.
Traductions françaises :
- Beyer-Lucas, L. Tucoo-Chala, J. (éd). Bull Soc Borda, année, 148° année, 4° Trim, n°552, pp 403-428
- (à suivre : Partie 1 éd Cairn)
- Richard, Marcelle. 1940. Extrait. Traduction 2e partie de thèse de BEYER-LUCA, Lotte, paysan forestier des Landes de Gascogne
Textes originaux en allemand :
- Hamburger Studien zum Volkstum und Kultur der Romanen. 1937. Der Waldbauer in den Landes der Gascogne. Haus, Arbeit und Familie. I. Wirtschaftsformen. BEYER-LUCAS, Lotte. 81 Seiten, 18 Abb. Und 1 Karte. Band 24. Hamburg : Paul Evert Verlag
- Beyer, Lotte Lucas. 1939. Der Waldbauer in Den Landes Gascogne Haus, Arbeit Und Familie, 2 – Siedlung und Haus, Volkstum und Kultur der Romanen, n° 12, 1939, pp. 186-277
- Beyer, Lotte Lucas. 1944. Der Waldbauer in Den Landes Gascogne Haus, Arbeit Und Familie, 3 – Leben in der Familie ; 4 – Handwerk, Volkstum und Kultur der Romanen, n° 16, 1944, pp. 1-98
FD d’après une interview de Jean Tucoo-Chala
NDE : On reproche à Krüger ses partis-pris : patriote convaincu, ayant déclaré que les populations du nord de l’Europe sont plus développées que celles du sud, auteur d’un article où il souligne que l’invasion allemande du Nord de la France est cohérente avec ses constats ethnographiques sur la cohérence de l’habitat notamment dans le nord de l’Europe. On lui reproche d’avoir pris la carte du NSDAP dès 1933, et de n’avoir rien fait pour défendre son collègue démis de ses fonctions à l’Université par les cadres du parti.
Je ne prendrai sa défense sur aucune de ces points, qui sans atteindre l’horreur que l’on sait, relèvent de la brutalité du quotidien et des rapports entre universitaire.
Toutefois, ces quelques méfaits n’enlèvent rien à l’extraordinaire ambition de Krüger de décrire et expliquer les faits de langue à l’échelle de la Romania et à l’ampleur de son œuvre : celle qu’il a publiée et celle qu’il a dirigée chez d’autres et qui toutes s’assemblent en un vaste puzzle que seul un bourreau de travail et amoureux des gens et des cultures pouvait entreprendre.
Je rappelle enfin, que Krüger a consacré sa vie aux pays du Sud de l’Europe, qu’il a sillonné avec son épouse, à pied et à cheval, convaincu qu’il était d’être l’un des derniers témoins d’états de langue préservés de la modernité. De quoi nuancer sérieusement le reproche à mon sens très discutable qu’on lui fait d’avoir jugé le nord de l’Europe plus développé que le sud. Quel scientifique n’est qu’objectif dans son travail ?
*Nos efforts pour trouver une photo de Lotte Lucas-Beyer sont restés vains hélas.
Bibliographies de linguistes
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- Eléments de bibliographie de Jacques Allières, de 1954 à 1981
- source : Via Domitia n° 27, 1982-1, pp. 85-87
- Bibliographie de Christian Anatole
- Notices bio-bibliographique de Kurt Baldinger (jusqu’en 1974)
- sources : H.P. Schwake, RLR, Walter Bodemer (55° anniversaire) et presse (60° anniversaire). Voir aussi l’entrée Wikipedia
- Lefèvre, Edmond. 1907. Bibliographie sommaire des œuvres de Camille Chabaneau, Romanische Forschungen, XXIII p. 1093-1107
- Bibliographie de Jean-Claude Dinguirard
- source : Dinguirard, J.-C. et F.
- Esquisse de Bibliographie de J.-L. Fossat v 04 03 2024
- Essai de bibliographie de Henri Polge
- sources : Auch, Bouquet, 1974 ; fonds J.-C. Dinguirard, 1978.
- Eléments de bibliographie de Xavier Ravier
- Bibliographie de Jean Séguy
- source : J.-C. Dinguirard essai de bibliographie : Jean Séguy, Via Domitia n° spécial, volume 1, tome 14, pp.7-24 et compléments bibliographiques Via Domitia n°23, 1980-1
- Eléments de bibliographie de André Soutou
- sources : Jean-Claude Dinguirard ; Persée
- 1978, J.-C. Dinguirard, Bibliographie de Jean-Séguy, Via Domitia T 14, n° special Tome 1, pp. 7-24_ocr
- ALLIERES, Jacques, Bibliographie de J. Allières. Via Domitia n°27 (1982-1), pp. 85-87._ocr
- Essai de bibliographie partielle de Xavier Ravier
- Bibliographie-de-Jean-Claude-Dinguirard
- Essai de bibliographie partielle d’André Soutou
- Notices bio-bibliographiques de Kurt BALDINGER
- Bibliographie Henri POLGE
