Le Collège de ‘Pataphysique a abondamment publié et republié les contributions de son premier Régent de Thermosophie, ce jusqu’en 2020. La sagesse du lupin, du grec ancien θερμός (thermós) qui désigne les graines du lupin blanc ou tramousses.
Le texte repris ici est de la plume du Provéditeur Rogateur Général, le Sérénissime Paul Gayot, détenteur de l’un des deux seuls manuscrits manifestés de « Notre Pain Quotidien ».
« Dinguirard est-il mort ? Voicy encore un livre.
Non, sa meilleure part a repris ses esprits,
Pour nous faire présent de maints de ses escrits
Qui le rendent sur tous immortel et font vivre. »
Un préjugé tenace et très répandu chez les universitaires de l’ancienne Sorbonne (ô Etiemble !) ou de la Sorbonne dite “nouvelle” est que le Collège de ‘Pataphysique “méprise” les doctes travaux de l’Université. Est-il besoin de rappeler, qu’il n’en est rien, et que, comme le précisait naguère un Provéditeur à un de ces fonctionnaires chagrinés, nombre d’Optimates ramèrent et rament dans la galère universitaire comme dans l’as collégial, et qu’ils passèrent ou passent concours et doctorats sans fierté spéciale, mais aussi sans vergogne (mais non sans mentions !). Composée de travaux extra-collégiaux du Régent Jean-Claude Dinguirard, la présente livraison des Organographes est l’éclatante démonstration que la Pataphysique (la Pataphysique consciente) n’est nullement incompatible avec l’Ecole et que “our dear old school”, comme disait le TS Jean Ferry du Collège, peut flirter de façon féconde avec l’Alma mater. Car ce n’est pas antinomiquement, mais concurremment, que le Régent de Thermosophie mena de front son œuvre pataphysique et son œuvre universitaire. Non pas Dr Jekyll et Mr Hyde, agrégé de grammaire le jour et lupinologue la nuit, mais plutôt Sengle et Valens, instillant le sérieux de la Science dans la vanité et l’érudition philologique et, inversement, ouvrant le docte moule vers les univers supplémentaires. A l’occasion, mais à l’occasion seulement, Jean-Claude Dinguirard n’excluait pas le clin d’œil. La plupart du temps, la Science ne se marquait dans son œuvre que par une inflexion indiscernable, sinon pour ceux qui savent. Il n’était pas de ceux qui réduisent la Pataphysique à un répertoire de plaisanteries de commis-voyageurs plaqué sur leur scientisme foncier.
Le Collège et le Cymbalum, Alfred Jarry, Alphonse Allais et Lovecraft ne furent pas pour Jean-Claude Dinguirard des “sujets de thèse” ou — comme pour d’autres — des marche-pieds vers l’altitude des aptitudes : il ne sera pas question d’eux dans les pages qui suivent. Chez le Régent, ce furent bien plutôt la thèse et les sacro-saintes “publications” qui furent matière à Pataphysique. Eh oui ! finalement le Régent Dinguirard propose bien, posthumément, une leçon. Grâce à la Science, il ne la serpille pas comme les autres spongieux, mais il l’ad-mi-nis-tre ; à notre manière : indirectement.
La Sous-Commission des Moralités sous-entendues.