Cet ensemble de textes constitue la biographie et l’œuvre poétique de l’abbé Paul Mothe dit Heline, né le 14 février 1765 et décédé le 4 avril 1855 (à l’âge de 92 ans d’après sa stèle) et enterré devant la porte de l’église du Ger. Prêtre et poète, des « ajours » tapuscrits, découverts en novembre 2023 et qui complètent l’article « Notes sur une folklorisation » publié par la revue des Arts et traditions populaires en 1970, et qu’un poème de l’abbé, daté de 1844, retrouvé dans les notes non-publiées de la thèse de J.-C. Dinguirard (ainsi qu’un dessin). Ces ajours mentionnent notamment deux brochures de l’abbé du Ger publiées chez Abadie à St Gaudens et conservées à la Bibliothèque nationale de France et consultables en ligne sur Gallica :
- 1846. Recueil d’épîtres composées par M. l’abbé Mothe (du Ger)
- 1854. Épître dédiée à M. Lapène, de l’Académie des Jeux floraux… par M. l’abbé Mothe, du Ger, retiré dans sa famille, découragé de voir donner les bonnes places à ceux qu’il avait laissés loin derrière lui dans ses études classiques
Prêtre réfractaire, vers 1797 il mène une vie de pourchassé : » n° 2153 – Liberté, Egalité. Toulouse le 18 frimaire de la 6e année de la République. Le Commissaire du Directoire exécutif près l’Administration centrale du Département de la Haute-Garonne. Au Commissaire du Directoire exécutif près l’administrateur municipal du Canton de St Béat. J’applaudis au zèle et à la louable sollicitude de plusieurs républicains de votre canton, qui me préviennent que les nommés MOTHE et GOUARRE prêtres émigrés souillent encore par leur présence le sol de la République. Ils résident constamment, ajoutent-ils, dans le hameau du Ger de Boutx où les habitants qu’ils ont fanatisés, leur prête asile. Je sais, Citoyen, que vous ainsi que le juge de paix n’avez rien négligé pour faire saisir ces rebelles. Mais il serait dangereux de borner là vos démarches ; il faut tenter de nouveaux moyens pour les atteindre. Le hameau du Ger se trouvant situé sur la ligne de démarcation des cantons de St Béat et d’Aspet, veuillez tout concerter avec votre collègue près ce dernier canton pour faire une descente simultanée à l’effet d’arrêter ces deux perturbateurs. J’invite le Commissaire d’Aspet de concourir avec vous au succès de cette mesure. Je vous prie de m’instruire du succès de cette démarche.
Salut fraternel, CAZAUX D. » (Archives municipales de St Béat).
Il a préféré au doyenné proposé par le Cardinal de Clermont-Tonnerre, une retraite à Ger-de-Boutx où il embrasse un destin anthume et posthume extraordinaire.
Il fonde la maison Camarade en la donnant à son neveu – qu’il appelait « mon petit camarade » – Jean-Bernard Mothe (1816-1871), époux de Marie-Jeanne Nogues, de l’Espounille. Ils sont les parents de Célestin né en 1848 et Pierre-Lucien né en 1850. Peut-être ont ils eu d’autres enfants. Célestin Mothe épouse Sylvie Noguès et enfantent Célestin (décédé à la guerre de 14), Célestine (1873-1859), et Virginie (1878-1859). Célestine Mothe épouse Alexandre Dinguirard, ils enfantent Juliette et Henri. Juliette épouse Théodore Mothe, du Couéou (Coulédoux). De leur union naît Henri Mothe, actuel gardien & conservateur de la maison de Camarade, époux de Jo Zanusso, parents de Valérie et Céline. Valérie, comme Emmanuel et Frédéric, sont les aînés de la maison de camarade à qui la thèse de J.-C. Dinguirard est dédicacée. Les cadets sont Nathalie, Marie-Julie et Céline. La dernière génération à ce jour (2022) de la maison de camarade compte 6 personnes, Salomé, Aaron, Noé, Eliott, Valentine et Charlotte.
Le 17 octobre 1832, la pétition de l’abbé Paul Mothe est rejetée : il cherchait la somme de mille francs pour la desserte du Ger.
Dans un projet de supplique de l’abbé à l’évêque de Comminges, on peut lire : « le ger est un village au centre des pirennées, élogné de Boutx chef lieu de la succursale de deux heures de chemin dont il est séparé par de hautes montagnes que les neiges rendent inaccessibles l’hiver. Sa population… est à present de cent quatre vingts ames la poulation du ger est acglomerée, chaque maison a deux familles, une pour la garde des troupeaux et l’autre pour la culture des terres pénible etdifficile ; la nature du terrian en pente et rocailleux en grande partie n’admet d’autres travaux que ceux des bras et de la beche »…
Voir aussi Note sur une folklorisation.